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Meta : 39 députés européens demandent l’arrêt de l’alternative paiement ou publicité comportementale

Meta : 39 députés européens demandent l’arrêt de l’alternative paiement ou publicité comportementale

Photo de Dima Solomin sur Unsplash

Le 18 mars à 06h57

Sur une initiative de l'eurodéputé du Parti Pirate allemand Patrick Breyer, 39 députés européens demandent à Meta, dans une lettre ouverte [PDF], d'abandonner l'alternative paiement ou publicité comportementale « et de s'aligner sur les principes du GDPR, en respectant les droits fondamentaux des citoyens et des résidents de l'UE ».

« La vie privée ne doit pas devenir un luxe », proclament les députés.

Reprenant le nom donné à cette alternative par noyb, « pay or okay », ces 39 élus (dont, entre autres, les français David Cormand, Manon Aubry, Gwendoline Delbos-Corfield et Pierre Larrouturou), écrivent que « Le modèle "pay or okay", tel que présenté par Meta, saperait le règlement général sur la protection des données (RGPD) et son objectif de donner aux citoyens le contrôle de leurs données ».

Ils dénoncent un « précédent » que Meta est en train de créer qui « aura sans aucun doute de profondes répercussions sur le paysage de la protection de la vie privée et des données dans l'Union européenne (UE) et dans le monde entier pour les années à venir ».

Le 18 mars à 06h57

Commentaires (31)

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Il faudrait surtout rappeler que la publicité peut être non comportementale. Mais on sais tous que la publicité ne rapporte plus rien à côté des données personnelles.

Perso, je vote pour l'interdiction totale de revendre des données personnelles et une interdiction de conditionner un service à leur collecte.
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Comme par hasard le Parti Pirate Allemand porte plainte un peu avant les élections européennes de juin 2024.
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J'ai beau chercher, je ne trouve pas trace de ça. Vous pouvez le pointer du link ?
Ah et sinon, Noyb attaque le 3ème accord de transfert transatlantique auprès de la CJUE, mais ça n'a pas grand chose à voir.
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Exact, c'est seulement un député du Parti Pirate allemand Patrick Breyer qui porte plainte.
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« La vie privée ne doit pas devenir un luxe », proclament les députés.

Parceque sans publicité Meta = "vie privée" ?
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Meta n'a que faire de nos données personnelles si celles-ci n'ont plus de valeur marchande auprès des publicitaires... et donc en effet, il y a une certaine logique à ce que l'absence de publicité entraine à cours terme un bien pour la vie privée (et la mort de Meta dans sa configuration actuelle, que du positif pour la société, donc).

Ils peuvent toujours se reconvertir et tenir une grosse instance mastodon :D
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Cela me parait un brin simpliste comme raisonnement concernant la monétisation des données personnelles.
Pour rappel Meta n'utilise les données personnelles pour autre chose que la publicité.
D'ailleurs c'est le coeur même de Méta de récolter les données personnelles pour offrir du contenu en relation avec le profil de chacun.

Que Meta disparaisse ferait le plus grand bien à la société, mais faire croire que les données personnelles ne sont traitées qu'en relation avec la pub est un raisonnement très simpliste.
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Toutafay. J'ai une définition beaucoup trop restrictive du truc et beaucoup trop large de "pub".

Ce "autre chose que de la publicité" a besoin d'être défini. en l'état, on dirait que les finalité sont tout de même du côté de vendre du temps de cerveau disponible.
- Générer de l'engagement en utilisant les recherches passées en neuroscience ? --> pour la pub
- Faire du prédictif comportemental ? --> pour la pub (montrer la bonne pub à la personne au moment où même elle ne savait pas qu'elle aurait envie/besoin du produit)

Y a guère que les mesures "techniques" destinées à verrouiller les utilisateurs-ices et les annonceurs (coût social et financier de la sortie) qui n'ont pas pour finalité une "meilleur" pub.

Ah et puis ce qui a trait à l'optimisation du bordel : énergie/design de serveurs/ code/etc...

Du coup ton commentaire est intéressant, est-ce que tu peux détailler ce "autre chose que la pub" ? Merci :)
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Le modèle "pay or okay", tel que présenté par Meta, saperait le règlement général sur la protection des données (RGPD).
C'est pas comme si c'était prévisible: les règlements de l'UE laissent beaucoup de place à l'interprétation, là où les US sont largement plus directifs. Il ne tient qu'a l'UE d'écrire clairement dans le règlement ce qui est interdit.
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Il y a déjà des sites d'info en ligne qui ont une logique du style, non ? Qu'y a t'il de nouveau à part l'échelle ?
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Absolument rien. C'est exactement le même principe, mais avec plus de monde.
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Meta – Abonnement sans publicités :
« Vous serez facturé(e) en fonction du nombre total de comptes Facebook ou Instagram dans cet Espace Comptes.
•9,99 €/mois pour votre premier compte
•6,00 €/mois pour chaque compte supplémentaire
Informations utiles
Vous ne verrez pas de publicités lorsque vous utiliserez le compte Facebook qui fait partie de cet Espace Comptes. Vos informations ne seront pas utilisées pour les publicités.
Vous verrez toujours les publications et les messages d’entreprises et de Creators.
Vous pouvez annuler jusqu’à 24 heures avant votre prochaine date de paiement via les préférences publicitaires. »

Pour comparaison, le Huffpost ou Allociné font payer 2€ mensuel pour l'absence de pistage. Effectivement, une différence d'échelle… de prix. Ça me fait penser au « covoiturage » de feu UberPOP.
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La question soulevée par la proposition de Méta va bien au delà de ce qui est dit par ces députés.

Est-ce que les internautes sont prèts à payer pour les services qu'ils utilisent ?
Ces services ne sont pas gratuits et si effectivement on siffle la fin de la récré quant à la monétisation des données personnelles, il faudra bien financer ces mêmes services par un autre moyen.
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Si l'argent qui sert à payer la publicité et "rendu" à l'acheteur par un prix plus faible, l'utilisateur aura les moyens de payer les services.

Le fera-t-il ? Ce n'est pas sûr, il préférera peut-être se passer du service et dépenser son argent ailleurs.
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Le mail est gratuit ou payant et Linkedin est gratuit avec des services payants. Il n'y a pas de sujet à part tous ces services de divertissement (TV y compris) qui veulent nos données personnelles et qui veulent se financer par la publicité. Le "premium" sans pub, c'est un prétexte pour vendre de la pub et augmenter les abonnements.
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Le premium sans pub c'est simplement un autre moyen de payer le même service.
Après que le prix soit exagéré ou pas c'est un autre sujet.
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Un prix de vente n'a rien à voir avec le coût de revient, surtout dans le divertissement. Le marketing consiste à créer des besoins, notamment de la frustration pour créer de l'engagement (d'où l'intérêt de payer des spots publicitaires).
Tu vas me dire que Netflix met de la pub pour conserver des prix bas ou que YouTube Premium sert uniquement à convenir aux réglementations européenne ? C'est un choix de Google, c'est pas la réglementation qui oblige Google à fermer des services ou à supprimer sa page d'accueil quand on refuse les cookies publicitaires de YouTube.
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"Un prix de vente n'a rien à voir avec le coût de revient, surtout dans le divertissement. Le marketing consiste à créer des besoins, notamment de la frustration pour créer de l'engagement (d'où l'intérêt de payer des spots publicitaires)."

De la frustration ?
Les spots publicitaires n'ont jamais empêché les gens de regarder la télé ou de lire des magazines.
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En parlant de frustration, je parle de l'objectif de la publicité (frustration = générer l'envie pour être simpliste) et je dis que l'augmentation du chiffre d'affaire n'attend pas que le coût de revient augmente (même chez E.Leclerc quand les coûts baissent, c'est la marge qui augmente avant que la baisse des prix ne soit éventuellement envisagée si ça permet d'augmenter les ventes).

Diffuser de la publicité ne remplace pas le paiement du service. C'est un choix du distributeur ou du diffuseur d'un produit ou d'un service. C'est comme les transports en commun gratuits à Montpellier (avec ou sans publicité, j'ai pas vérifié) ou très chers à Paris avec publicité RATP. Mettre du contenu qui rapporte sur un abribus ou dans un journal plutôt que mettre du contenu qui coûte à produire comme un article de presse est un choix marketing.
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Non.
Quand tu définis le prix de ton produit: tu prends en compte le prix de revient + la marge que tu te fixes.
L'inclusion de la publicité permet de faire baisser le prix de revient tout simplement.

Dans le cas de Meta, la publicité permet même de ne pas faire payer.
Dans le cas d'autres medias, style magazines / presse, elle permet de limiter le prix de vente.

Cela n'a rien de marketing, il s'agit simplement de diversifier les sources de revenus.

Hint: il y a même de la pub dans l'audiovisuel publique.

Quant à Montpellier, la gratuité des transports en commun se fera en augmentant le cout de stationnement + ponction sur les impots locaux.
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Je suis tout à fait d'accord avec ce que disent ces députés.
Avec toutefois une réserve : Comment Meta fait pour se financer, s'il n'y a plus de pub, et que les utilisateurs ne veulent pas payer?

La seule solution que je vois, c'est la suppression des pubs ciblées.
Mais dans ce cas, aucun annonceur ne fera de pub chez Meta, donc le problème reste entier.
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Comment Meta fait pour se financer, s'il n'y a plus de pub, et que les utilisateurs ne veulent pas payer?
Il meurt comme tout service qui n'a pas assez de clients. Où est le problème ?

Mais en fait, ce qui est reproché ici, c'est l'alternative : données personnelles et pub ciblée ou paiement.
Il est tout-à-fait autorisé de faire payer un service comme ceux qu'offre Meta. Est-ce qu'il y a une demande pour de tels services payants, à quel prix ? Voilà les vraies questions.
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Tout à fait : le business modèle de Meta, ou des autres, c'est pas notre problème, ni celui du RGPD. S'ils ne peuvent pas respecter le RGPD tout en restant une entreprise rentable, c'est que le modèle n'est pas bon.

C'est à Meta d'adapter son offre : soit avec de la pub non ciblée pour maintenir cette apparente gratuité, soit en faisant payer (indépendamment du traitement des données).
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Je me posais une autre question: la solution mise en place par Meta l'a été par d'autres services (allocine par exemple). Le problème ici serait donc plus le prix que le solution en elle-même ?

A priori le revenu par utlisateur tourne autour de 45$ par an. soit 4 à 5$ par mois + les frais de traitement autour.
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Sur l'ARPU, c'est le chiffre mondial. Le plus élevé est aux USA et ensuite dans l'UE (de mémoire), mais c'est assez cohérent avec le niveau de vie.
De mémoire toujours, le prix demandé était assez cohérent avec l'ARPU dans l'UE. J'ai changé d'avis sur la question lors des différentes discussions en étudiant mieux les chiffres, mais je ne retrouve plus les commentaires correspondants.

Revenons maintenant à ta question.
Pourquoi le problème serait différent pour Meta et Allociné (pour reprendre ton exemple) ou Marmiton ?
Qui l'a dit ?

Meta qui est un géant est plus exposé aux plaintes que les 2 autres, c'est pour cela que l'on parle ici des attaques contre Meta.
Dans les 2 cas, le problème est le même : le consentement au profilage à des fins de publicité ciblée est-il éclairé ou non ?

Comme je l'avais dit, dans un commentaire sur la même question, la CJUE et le Conseil d'État suivi par la CNIL suite à sa décision ont des positions proches.

Cela dépend si le montant demandé est approprié et la CNIL ajoute aussi la notion de disponibilité du service ailleurs.

Le sujet est à mon avis complexe et le mieux est d'attendre les décisions de justice ou des CNILs, mais ça sera compliqué d'avoir une jurisprudence simple à comprendre parce que dans les 2 cas, la décision dépendra à la fois du montant demandé mais aussi de la valeur du service. J'espère qu'elles seront bien expliquées.

Comparer le prix de 2 services de valeurs différentes ne permet pas de conclure.
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Comme tout service qui repose sur l'utilisation d'une faille législative, il meurt
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Y avait pas de faille avant... donc Meta pourrait (certain le font) faire un procès "ouin ouin vous légiférez et ça me fait perdre de l'argent".

Le business model de Meta c'était de verrouiller les gens par réseau, verrouiller les annonceurs par réseaux et enshittifier tout le monde.
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"avant" quoi ?

Pour moi, Facebook puis Meta ont toujours été hors la loi au moins en France où on avait la loi informatique et libertés avant le RGPD.
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Je voulais dire "avant la RGPD" mais tu as peut-être raison spécifiquement pour la France. Il se trouve que les CLUF de100 pages ont servies à prétendre à l'acceptation par l'utilisateur.ice. je suis pas juge ni légaliste donc je vais surtout pas trancher là-dessus.
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C'est bien le principe d'une faille législative. User et abuser de quelque chose qui n'est pas interdit par la loi, tout en sachant qu'un jour, la fête sera finie
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J'ai du mal à voir de quelle faille législative tu parles. Tu peux préciser ?

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