Le Parlement vote en faveur de StopCovid
Le 28 mai 2020 à 09h25
3 min
Droit
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L'Assemblée nationale puis le Sénat ont voté pour l’application de suivi de contact. Un vote articulé autour de l’article 50 - 1 de la Constitution, après la déclaration du Gouvernement « relative aux innovations numériques dans la lutte contre l’épidémie de covid-19 ».
Si plusieurs parlementaires ont douté de l’efficacité de cette solution, le gouvernement a au contraire plaidé pour le déploiement de toutes les solutions possibles pour faire face à la pandémie actuelle. StopCovid « est temporaire, d’installation volontaire, non identifiante et transparente ; toutes les garanties sont apportées pour que la vie privée des Français soit respectée » a ainsi rappelé la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.
« Si vous êtes testé positif, StopCovid vous donnera la possibilité de notifier volontairement et instantanément ces mêmes personnes qu’elles ont été en contact avec une personne contaminée au covid-19 afin qu’elles puissent s’isoler, prévenir un médecin et, si nécessaire, être testées » a embrayé Cédric O, secrétaire d’État au numérique.
« Est-elle liberticide, comme je l’entends ? Liberticide, cela veut dire privatif de liberté : eh bien, empêcher quelqu’un de se doter d’un outil qui permet de se protéger, voilà qui est sans doute liberticide ! » a indiqué également Olivier Véran, ministre de la Santé. Durant les échanges Philippe Latombe (MoDeM) est revenu sur la problématique de souveraineté.
« Le véritable enjeu de l’application Stopcovid n’est donc pas celui qui concentre l’attention de ses adversaires – le risque éventuel d’une atteinte à nos libertés par ceux qui nous gouvernent. Il s’agit plutôt de l’abandon d’une partie de notre souveraineté nationale – c’est l’histoire éternelle de l’arbre, inoffensif en l’espèce, qui cache la forêt ».
« La chronique de l'application est l'histoire du renoncement du Gouvernement à notre souveraineté numérique, a regretté pour sa part le sénateur Pierre Ouzoulias. La plateforme des données de santé est hébergée par Microsoft. Les données collectées seront pour partie stockées sur des serveurs situés hors de France : c'est la CNIL qui le dit »
Par 338 voix pour et 215 contre, les députés ont voté pour le suivi de contact. Au Sénat, le groupe LR a finalement voté pour, à la demande de Bruno Retailleau, son chef de file. Les sénateurs ont au final répondu favorablement à 186 voix contre 127. L’application sera lancée normalement le 2 juin prochain.
Elle exigera, outre son installation préalable, une connexion Bluetooth active. L’alerte sera adressée dès lors qu’une personne se sera retrouvée pendant une quinzaine de minutes à moins d’un mètre d’une autre finalement déclarée positive. C’est le professionnel de santé qui délivrera un code spécifique, qui pourra ensuite être reporté par le patient malade. Cette déclaration entraînera un signal sur l’ensemble de ses contacts croisés les quinze derniers jours.
Le 28 mai 2020 à 09h25
Commentaires (61)
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Abonnez-vousLe 28/05/2020 à 08h53
empêcher quelqu’un de se doter d’un outil qui permet de se protéger
Permet de se protéger de quoi, exactement? " />
C’est comme la vidéoprotection, où les caméras nous protègent grâce à leurs petits bras? " />
Le 28/05/2020 à 09h21
« […]empêcher quelqu’un de se doter d’un outil qui permet de se protéger, voilà qui est sans doute liberticide ! »
… Ça en est presque orwellien…
C’est vrai que ce n’est absolument pas liberticide de laisser un tas de playmobils décider à notre place de si on souhaite d’une application de tracking ou pas, dont le bénéfice reste encore à prouver (et pour laquelle tous les experts de la questions s’accordent à au moins émettre d’énorme doutes sur le bénéfice/risque).
Le 28/05/2020 à 09h29
le gouvernement a au contraire plaidé pour le déploiement de toutes les
solutions possibles pour faire face à la pandémie actuelle
Comme distribuer des masques par exemple et augmenter le service de transports en commun dans les zones tendues (les zones populaire au hasard) " /> ?
Le 28/05/2020 à 09h30
L’alerte sera adressée dès lors qu’une personne se sera retrouvée pendant une quinzaine de minutes à moins d’un mètre d’une autre finalement déclarée positive.
J’imagine l’ordre orale dans la plupart des entreprises françaises: interdiction d’installer cette application " />
Sinon ils pensent encore être crédible dans le domaine de la santé? Après leur confinement qui n’a servi à rien d’autre que de lutter contre les effets de leur politique cupide (=capitaliste) appliquée à la santé " />
Le 28/05/2020 à 10h12
Le 28/05/2020 à 10h16
c’est l’histoire éternelle de l’arbre, inoffensif en l’espèce, qui cache la forêt
Pendant qu’on parle d’une appli que personne n’installera, on ne parle plus de la gestion de la crise. C’est donc déjà un succès pour le gouvernement.
Le 28/05/2020 à 10h18
« Est-elle liberticide, comme je l’entends ? Liberticide, cela veut dire privatif de liberté : eh bien, empêcher quelqu’un de se doter d’un outil qui permet de se protéger, voilà qui est sans doute liberticide ! »
C’est beau comme un argument de la NRA… " />
Le 28/05/2020 à 10h23
Le 28/05/2020 à 10h27
Tu m’as tué (sans jeu de mots).
Le 28/05/2020 à 11h04
Le 28/05/2020 à 11h39
Le 28/05/2020 à 11h57
Le 28/05/2020 à 12h14
Le 28/05/2020 à 12h34
L’alerte sera adressée dès lors qu’une personne se sera retrouvée pendant une quinzaine de minutes à moins d’un mètre d’une autre
L’alerte sera adressée dès lors qu’une personne se sera retrouvée pendant une quinzaine de minutes à moins d’un mètre une distance quelconque d’une autre.
Le 28/05/2020 à 13h21
+1.
L’argument de base du député est déjà fallacieuse puissance 10. Et bien qu’il ne soit pas de façon directe liberticide de déployer cette application, l’argument est déjà bien plus défendable que l’inverse @Carbier :
=> le risque de chantage à la non-installation de l’application est non-nul
=> le risque pour la vie privée est bien présent, que ce soit avec le risque de reconstruction de graphes d’interaction ou la flopée de failles bluetooth qui gagnent en exposition aux attaques
=> risque de privation de circuler non justifiée du fait de la non-viabilité présente de l’application (c.f. bluetooth pas fait pour ça)
=> A l’inverse, le fait de ne pas mettre à disposition cette application ne présente aucun signe d’atteinte aux libertés, sachant en plus qu’elle ne protège en rien, elle ne fait qu’informer de façon non -fiable et partielle ( vu les taux de faux-positifs/négatifs auxquels on peut s’attendre & le taux de couverture max. espéré de la population qui est inférieur à 50%). Ce qui protège, ce sont les masques, les gestes barrières, l’hygiène… bref des vrais trucs réalisables quoi.
Le 28/05/2020 à 13h28
DanLo a écrit :
… Ça en est presque orwellien…
Pourquoi “presque” ?
joma74fr a écrit :
Tu m’as tué (sans jeu de mots).
Au moins ce n’est pas Omar.
Le 28/05/2020 à 13h37
Le 28/05/2020 à 13h46
Le 28/05/2020 à 13h47
Le 28/05/2020 à 13h51
Le 28/05/2020 à 13h55
C’est vilain les procès d’intention et autres hommes de paille…
Le 28/05/2020 à 14h04
La majorité des électeurs, si " />
Le 28/05/2020 à 14h15
Et toi, tu serais d’accord pour implanter une puce GPS chez ton bébé si l’Hôpital te disais que c’est “au cas où” qqn vienne dans l’hopital pour enlever des nouveaux-nés ? Ou alors t’es contre car tu n’aimes pas ton bébé ?
Au jeu des procès d’intention et de la rhétorique foireuse, t’es pas certain de gagner avec moi. " />
Le 28/05/2020 à 14h16
Le 28/05/2020 à 14h38
Personne ne décide pour toi.. personne ne t’oblige à installer l’appli et l’utiliser.
Les critiques de cette appli en sortiraient grandis en utilisant la raison pour argumenter.
Le 28/05/2020 à 14h39
Grotesque sachant que l’argument (faux et ridicule) de la liberté bafouée est le plus souvent mis en avant par les opposants à StopCovid..
Le 28/05/2020 à 14h44
Il y a une (légère) différence:
le but d’une arme à feu est de tuer,
le but StopCovid est de t’informer si tu a été en contact potentiel avec une personne infectée pour sauver potentiellement des vies…
Le 28/05/2020 à 14h47
Sauf que sa comparaison est pertinente: l’appli joue un rôle similaire à ces équipes.
En revanche ta comparaison est foireuse… L’appli n’est pas obligatoire, ne fait pas de géolocalisation et ne t’identifie jamais personnellement (ni tes contacts potentiels).
Le 28/05/2020 à 14h50
Le 28/05/2020 à 15h04
Le 28/05/2020 à 15h13
Il me semble que c’est les anti-StopCovid qui parlent d’atteinte à la liberté à longueur de temps, sans le justifier. C’est leurs arguments qui sont complètement foireux et comparables à ceux de la NRA..
Mr Veran ne fait que mettre leur nez dans leurs propres contradictions. Comme tu le dis toi-même la Loi StopCovid n’impose rien à personne, et donne même plus de pouvoir aux gens qui le souhaitent en leur permettant d’avoir plus d’information sur leur exposition.
Le 28/05/2020 à 15h30
Ca ne me dérange pas que des individus lambda (toi, moi…) utilisent des arguments foireux pour défendre leur point de vue. Après tout c’est ce que nous faisons tous dans les commentaires de NXI " />
Mais j’attend un peu plus des représentants du peuple, et beaucoup plus de ceux qui détiennent un pouvoir législatif ou exécutif. La vache: c’est le ministre de la Santé tout de même.
Le 28/05/2020 à 15h34
Le 28/05/2020 à 15h36
Ca y est, l’accouchement fue long, mais c’est fait " /> :(
Le 28/05/2020 à 15h41
Le 28/05/2020 à 15h52
Mon point initial était essentiellement de dire que l’argument était complètement foireux, digne d’un “la guerre c’est la paix”.
Parce que le fait de refuser l’utilisation d’une telle application n’est en rien liberticide contrairement à ce que l’argument de Véran laisse entendre.
Pour le reste (i.e. les vrais éléments contre StopCovid), relis mes arguments, c’est de la mauvaise foi que de dire qu’ils ne sont pas raisonnables.
Le 28/05/2020 à 15h52
Le 28/05/2020 à 15h56
Concernant la vie privée et les reseaux sociaux, tu as l’air quand même d’oublier l’acteur numéro 1 là dedans, qui est le plus problématique : Facebook lui-même.
Effectivement sur les RS on peut gérer plus ou moins sa vie privée vis-à-vis des autres utilisateurs.
En revanche, vis-à-vis du réseau social en lui-même et de la toile d’acteurs du web qui l’entourent (marketing pour la plupart), là tu n’as presque aucun contrôle, et le peu de contrôle que l’on a là dessus, je pense qu’une énorme majorité des utilisateurs n’y sont jamais allé.
C’est simple, 100% des gens à qui j’ai montré les paramètres de confidentialité de facebook (notamment sur ce qu’ils connaissent et utilisent de toi pour la diffusion de pubs), ne savaient même pas que ces options existaient…
Le 28/05/2020 à 16h08
Le 28/05/2020 à 16h13
Le 28/05/2020 à 16h24
Les attaques envers Véran reviennent à dire que lui est refusé toute forme d’invocation des libertés personnelles, “puisque la NRA utilise le même argument”.. Alors que son argument est valide sur le fond (pas ceux de la NRA).
En revanche l’opposition (y compris au parlement) qui répète de manière fausse voire mensongère que l’appli est “liberticide” c’est ok ?
Le 28/05/2020 à 16h46
Non ce n’est “ok” ni dans un sens ni dans l’autre d’utiliser des arguments foireux au parlement. Mais pour moi ce ne sont pas les mêmes conséquences (d’autant que l’un des deux camps à la majorité pour faire passer sa loi):
Je suppose que la surveillance par drone ça peut aussi se définir comme “un outil qui permet de se protéger”. Et le tracking par les opérateur téléphoniques surement aussi. Bref, ca s’arrête ou ?
Le 28/05/2020 à 16h53
Le 28/05/2020 à 16h59
Le 28/05/2020 à 18h27
Le 28/05/2020 à 18h37
Le 28/05/2020 à 18h44
Le 28/05/2020 à 19h47
Le 29/05/2020 à 06h11
À condition que les électeurs* acceptent de considérer le débat StopCovid comme un débat légitime. Au contraire, si il y a actuellement autant de “conspirationnistes” qui énervent (notamment dans les commentaires de Next inpact), c’est bien parce que beaucoup d’électeurs (dont beaucoup d’abstentionnistes, voire des électeurs LREM occasionnels) ont conscience qu’on leur fait des choses derrière leur dos (les fantasmes sur les chemtrails, le Linky qui espionne et détruit la santé, Microsoft personnifié par Bill Gates et la fondation Gates qui prévoit des puces dans les vaccins obligatoires, la 5G qui a intensifié la Covid-19, etc, ne sortent pas uniquement de la bétise humaine comme beaucoup de conformistes aiment à le croire).
Et si l’État renforce l’état d’urgence dans le droit commun depuis si longtemps, ce n’est pas parce que notre démocratie se porte bien, c’est bien parce qu’il y a menace sur l’ordre public.
Donc beaucoup des électeurs sont conscients qu’il se passe des choses et sont déjà dans la résistance face au système, faute de ne pas savoir comment influer institutionnellement sur le système qui se place de facto en “état d’urgence” permanent.
* je ne sais pas vraiment définir de qui tu parles parce que, pour moi, l’expression “les électeurs” ne veut rien dire. L’entité “les électeurs” n’existe pas, comme “les Français” n’existe pas (il y a moi, il y a toi, il y a machin, il y a la maire de Paris, etc).
les idéologues, militants, influenceurs, etc, les plus radicaux et extrémistes dans les paroles parmi ceux qui contestent les réponses du pouvoir en place.
Le 29/05/2020 à 07h01
Le 29/05/2020 à 08h09
Le 29/05/2020 à 08h39
Le 29/05/2020 à 09h14
Le 29/05/2020 à 09h30
Le 29/05/2020 à 09h39
Perso, je ne résume pas ce style de sujet. Presque impossible de ne pas faire “une sortie de route”, volontairement ou parce qu’on a mal dit notre idée, ou qu’on a mal interprété notre écrit. On tombe trop facilement dans le tous pourris et que la magie de RAZ règlerait cela ou dans l’angélisme béat voulant que par miracle tout fonctionnerai.
Quant à Buzin, est ce qu’elle s’est faire dégager ou est ce qu’elle a fui ça, je n’ai rien qui me permet d’en juger
Le 29/05/2020 à 10h00
Le 29/05/2020 à 10h10
Justement, c’est bien ce que je dis, trop simple d’aboutir sur une interprétation binaire sur ce style de sujet. => voila pourquoi je ne peux pas faire rentrer toutes les facettes de ma réflexion sur ce style de sujet dans une commentaire résumant.
Pour buzin, ben vue qu’on ne sait pas, c’est donc pas public, et j’ai n’ai donc rien pour me prononcer sur le côté sournois de la démarche.
Le 30/05/2020 à 04h28
C’est surtout que l’argument ici avancé par le ministre de la santé montre l’absence totale de politique de santé publique, et par extension l’inutilité de cette application dans le traçage de la propagation du virus.
Là où je suis d’accord avec toi, c’est dans le constat de l’absence de raison et le vide sidéral de l’argumentation dans ce débat totalement biaisé.
Le 30/05/2020 à 04h35
En tout cas, l’outil n’est pas dangereux. C’est celui qui utilise l’outil qui est dangereux. C’est ça que je retiens de son commentaire. De là à dire que la fin justifie les moyens et qu’il faut permettre à tout le monde se protéger individuellement en distribuant des armes à feu comme des petits pains ou qu’il faut tenter toute intrusion dans la vie privée et intime des gens au prétexte de “danger” sanitaire… Une application ne va pas plus te prémunir du Covid-19 qu’une arme à feu devrait te prémunir de la mort. Choix de société… #toussa … ça te rappelle des choses ou c’est complètement absent de ton raisonnement ?
Le 30/05/2020 à 04h41
Paraît-il qu’il faut que 60% de la population adopte une telle application mobile pour qu’elle devienne un tant soit peu efficace. Toi qui est plus expert que moi sur le sujet, tu confirmes ?
Bref, “son utilisation est volontaire”, “interdire d’utiliser une telle appli mobile reviendrait à empêcher les individus de se protéger et serait liberticide” … Gna… gna… gna… Désolé de te parler cash mais c’est bullshit et compagnie. Et perso, que le ministre de la santé de mon pays tienne des propos aussi déconnectés des enjeux de santé publique, ça me fait mal (si tu comprends ce que je veux dire).
Le 30/05/2020 à 12h18