Lancement de Falcon Heavy : un succès sur toute la ligne, avec une triple récupération

Lancement de Falcon Heavy : un succès sur toute la ligne, avec une triple récupération

Lancement de Falcon Heavy : un succès sur toute la ligne, avec une triple récupération

Après deux reports, SpaceX a envoyé cette nuit son lanceur lourd Falcon Heavy dans l'espace pour la deuxième fois de son histoire.

La première date de février 2018 (lire notre compte rendu), mais il s'agissait d'une démonstration, avec l'envoi du roadster Tesla d'Elon Musk. Cette fois-ci, il s'agissait du premier vol commercial avec un satellite saoudien a bord. Il a été mis en orbite sans encombre.

Plus impressionnant, la société a réussi à récupérer trois morceaux de sa fusée : le premier étage « Core » et ses deux boosters supplémentaires. Pour rappel, l'année dernière le premier étage avait loupé son retour sur une barge, alors que les deux boosters latéraux étaient revenus sans encombre.

Commentaires (39)


Ils ont également récupérés les deux parties de la coiffe de la fusée : 

&nbsp;https://twitter.com/elonmusk/status/1116514068393680896&nbsp;<img data-src=">


On dira pas comme ça, mais SpaceX s’impose chaque jour un peu plus comme un challenger incontournable.



Franchement,&nbsp; Arianeespace a de quoi s’inquiéter, eux qui se moquait encore de spaceX il n’y pas si longtemps.


à 3 millions de dollars la moitié de coiffe, les récupérer représente une économie non négligeable…



En fait, la fusée est donc revenue en 5 morceaux plus ou moins autonomes ( les coiffes disposant de systèmes de vol et de propulsion pour contrôler la chute )








js2082 a écrit :



On dira pas comme ça, mais SpaceX s’impose chaque jour un peu plus comme un challenger incontournable.



Franchement,  Arianeespace a de quoi s’inquiéter, eux qui se moquait encore de spaceX il n’y pas si longtemps.







Zut, j’allais poster quasiment pareil.



le discourt officiel d’arianespace n’a pas changé. Pour eux, le financement de spaceX est bancale car subventionné grâce au USA. A long terme, ce n’est pas tenable.



Le problème est que l’on ne connait pas le cout réel d’un lancement avec etage 1 neuf ou occasion donc dure de comparer les offres.




Cette fois-ci, il s’agissait du premier vol commercial avec un satellite journaliste saoudien a bord. Il a été mis en orbite sans encombre.

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Cette fois-ci, il s’agissait du premier vol commercial avec un satellite journaliste saoudien a bord. Il a été mis en orbite sans encombre.



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ajangot a écrit :



le discourt officiel d’arianespace n’a pas changé. Pour eux, le financement de spaceX est bancale car subventionné grâce au USA. A long terme, ce n’est pas tenable.





&nbsp;Oui, enfin, faire ses lancements pour le secteur public à un prix supérieur que pour le privé n’est pas en sois constitutif d’une subvention, c’est aussi que les produits vendus sont différents… si on prend un lancement de satellite espion pour l’armée, les protocoles de sécurité, les procédures d’accréditation du personnel, les devoirs complémentaires, génèrent des surcoûts par rapport au lancement d’un satellite de télécom privé.



Et si SpaceX vend au gouvernement US un service&nbsp; à 100 millions au lieu de 60, tout en sachant qu’Arianespace n’arriverait pas à le faire à moins de 150, on ne peut pas accuser SpaceX de profiter indûment de subventions déguisées…



Et puis bon, 13,2 milliars de subsides publics de 1998 à 2012 pour Arianespace (hors subsides pour les infras en Guyane), ça doit aussi compter pour quelque-chose.







&nbsp;



Merci, tu m’a faire rire.<img data-src=" />


Le retour des lanceurs est juste bleuffant.

On dirait vraiment ironMan qui se pose…



Et il faut avouer que c’est génial la manière dont ils filment, avec les caméras sur les lanceurs, sur le sol etc.


Et malheureusement… Il a raison.

Le projet Arianespace ne s’est pas modernisé. Il n’y a qu’à voir la qualité de vidéo. De l’autre côté, on a plusieurs agences nationales et privées qui profitent d’une modernisation très attractive.


Comme à chaque fois : bien joué les gars, et que le secteur spatial continue de nous faire rêver avec d’aussi belles chorégraphies.


D’après wikipedia, la capacité d’emport de la falcon Heavy en GTO (orbite de transfert géostationnaire) est de 26,7 tonnes.



Le satellite Arabsat-6A pèse 6,4 tonnes.



Du coup c’est une fusée totalement overkill pour le type de mission, ça doit pas être facile d’être rentable…








Obidoub a écrit :



D’après wikipedia, la capacité d’emport de la falcon Heavy en GTO (orbite de transfert géostationnaire) est de 26,7 tonnes.



Le satellite Arabsat-6A pèse 6,4 tonnes.



Du coup c’est une fusée totalement overkill pour le type de mission, ça doit pas être facile d’être rentable…





Justement c’est fait pour embarquer plusieurs mission clientes a la fois c’est hyper rentable en fait…









Obidoub a écrit :



D’après wikipedia, la capacité d’emport de la falcon Heavy en GTO (orbite de transfert géostationnaire) est de 26,7 tonnes.



Le satellite Arabsat-6A pèse 6,4 tonnes.



Du coup c’est une fusée totalement overkill pour le type de mission, ça doit pas être facile d’être rentable…





Tu crois qu’il est plus rentable d’utiliser 1 falcon 9 non-récupérable?



Les 3 premiers étages et les 2 demi-coiffes ont été récupéré. On lave avec du savon, on refait le plein, et ça repart. C’est bien plus économique. Et ça permet de rassurer l’Armée, la NASA, et Trump, en ce qui concerne la fiabilité du Falcon Heavy. C’est le choix le plus logique.









Olbatar a écrit :



Justement c’est fait pour embarquer plusieurs mission clientes a la fois c’est hyper rentable en fait…





Mais là il n’y en avait que un seul.



Par contre après avoir lu plus en détails la page wikipedia, il est indiqué que la capacité de 26,7 tonnes en GTO n’est pas compatible avec la récupération du premier étage et des booster.





Version avec récupération des deux propulseurs d’appoint



     Orbite basse &gt; 57 tonnes   

Orbite de transfert géostationnaire &gt; 10 tonnes

Version avec récupération des deux propulseurs d'appoint et de l'étage central :

Orbite basse &gt; 40 tonnes

Orbite de transfert géostationnaire 8 tonnes







Ah ouais… passer de 26,7 tonnes à 8 tonnes de capacité si on veut récupérer toute les pièces, ça fait une sacré diminution. Avec les risques de crash à l’atterrissage et le coût de remise en fonctionnement, je suis curieux de voir si elle est vraiment rentable.



Cf mon commentaire ci-dessus où je réalise que la capacité d’emport n’est que de 8 tonnes (on s’est croisés).








Obidoub a écrit :



Mais là il n’y en avait que un seul.



Par contre après avoir lu plus en détails la page wikipedia, il est indiqué que la capacité de 26,7 tonnes en GTO n’est pas compatible avec la récupération du premier étage et des booster.







Ah ouais… passer de 26,7 tonnes à 8 tonnes de capacité si on veut récupérer toute les pièces, ça fait une sacré diminution. Avec les risques de crash à l’atterrissage et le coût de remise en fonctionnement, je suis curieux de voir si elle est vraiment rentable.





Ben si ça marche, ça a des chances d’être rentable… là, avec le temps et la pratique, ils ont tout de même atteint un niveau de fiabilité plutôt impressionnant pour une manœuvre qu’on qualifiait d’impossible il y a même pas 15 ans.



&nbsp;Ici, de toutes façons, ils sont en encore en mode démo pour attirer le client, avec une bonne marge de tolérance.



Avec encore un peu de boulot, ils seront en mesure de mettre un équivalent d’ISS en orbite en quelques semaines et vu que Trump veut retourner sur la lune rapidement (enfin, pas lui personnellement malheureusement) , SpaceX a de bonnes chances de se positionner sur ce segment pour, par exemple, envoyer du matériel en orbite ou vers la lune directement.



Sauf que Arianespace ne peut pas répondre aux appels d’offre de la NASA et du gouvernement américain. La loi impose que ce soit des entreprises américaines. Alors qu’il n’y a aucun équivalent en Europe, où les lancements institutionnels ne sont pas réservés à Ariane… Donc l’Europe ne peut pas subventionner Arianespace alors que les USA ne s’en privent pas.








Rozgann a écrit :



Sauf que Arianespace ne peut pas répondre aux appels d’offre de la NASA et du gouvernement américain. La loi impose que ce soit des entreprises américaines. Alors qu’il n’y a aucun équivalent en Europe, où les lancements institutionnels ne sont pas réservés à Ariane… Donc l’Europe ne peut pas subventionner Arianespace alors que les USA ne s’en privent pas.





Tu essais de me faire croire que les satellites espion Européens peuvent être lancés par SpaceX? Sérieusement?









Illuminati a écrit :



Tu essais de me faire croire que les satellites espion Européens peuvent être lancés par SpaceX? Sérieusement?





Et oui… D’après cet article :



Les satellites radars militaires allemands SARah doivent ainsi être lancés cette année [2019] par un Falcon 9 de SpaceX.

[…]

La loi américaine prévoit que tous les satellites financés par le contribuable américain doivent être lancés par une fusée dont plus de 51% de la valeur est conçue sur le sol national.





On parle pas seulement des satellites à usage militaire qui demanderaient un protocole particulier de secret défense, mais des satellites météo, scientifiques, télécoms subventionnés pour couvrir une zone blanche, etc… A partir du moment où ils ont été subventionnés par le gouvernement américain, Arianespace ne peut pas les lancer. Rien de tout ça en Europe.



C’est le reproche qui est fait également à Ariane 5, qui a une forte capacité, mais lance deux satellites en même temps, et est peu compétitif par rapport à des lanceurs « légers »



Au moment de la conception, on n’avait pas pensé que les satellites diminueraient autant en poids. Je me pose également des questions sur la pertinence économique de Falcon Heavy…


Au final, accuser de concurrence déloyale SpaceX est un peu idiot dans la mesure où ce sont les lois protectionnistes de leur pays qui les favorise…


SpaveX surfacture ces lancements institutionnels sans concurrence hors USA, pour pouvoir vendre moins cher ses lancements commerciaux, et ça c’est pas une exigence réglementaire. Mais tu as raison, ça se fait pas sans le soutien du gouvernement américain. Et de toute façon, tout le monde à part l’Europe fait ça (Russie, Chine, Inde). Donc le problème c’est l’ouverture totale du marché européen sans exigence de réciprocité.


C’est le problème de jouer réglo dans dans univers entouré d’escrocs… Et en voulant appliquer les règles l’Europe se tire des balles dans le pied en permanence. <img data-src=" />








SebGF a écrit :



C’est le problème de jouer réglo dans dans univers entouré d’escrocs… Et en voulant appliquer les règles l’Europe se tire des balles dans le pied en permanence. <img data-src=" />





C’est ce que se disent les américains, les russes, ou les chinois.

Tous ont l’impression d’être les gentils exploités par les méchants parasites. Et tous ont des arguments objectifs pour défendre cette vision.



Mais au global, c’est globalement faux: toutes les zones appliquent les règles qu’elles estiment gagnantes pour elles-même. Il n’y a qu’à voir les accords de libre échange comme TAFTA: plein d’européens hurlent à l’exploitation à sens unique, tout comme plein d’américains… peut-être que simplement ces échanges sont suffisamment complexes pour avoir des avantages ET des inconvénients pour toutes les parties mais que, globalement, chacune des parties est gagnante, non ?

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Surfacturer par rapport à qui? S’ils facturent 100 millions au lieu des&nbsp; 60 millions qu’ils facturent au privé alors que la concurrence (ULA, …) facture 150 à 300 aux secteur public, est-ce vraiment de la surfacturation?



Est-ce que si les lois protectionnistes n’existaient pas, est-ce qu’Arianespace pourrait vraiment vendre moins cher que Spacex?


J’ai pas les chiffres, mais les gros postes de dépenses pour le lancement d’un satellite sont les mêmes que ce soit un satellite financés par le public ou par le privé, donc SpaceX facture plus cher non pas parce que ça lui coûte plus cher, mais parce qu’il y a pas de concurrent pour tirer les prix vers le bas et parce que le gouvernement est prêt à payer.



Ariane 6 a gagné plusieurs appels d’offre commerciaux face à SpaceX, donc ils sont compétitifs niveau prix (même sans réutilisation).

Donc je vois pas pourquoi ils pourraient pas être compétitifs sur les lancements institutionnels américains.



Et puis il y a certains coûts qui sont amortis sur tous les lancements réalisés (la R&D, les investissements dans les chaînes d’assemblage, dans le centre spatial). Plus une fusée est lancée, moins un lancement coûte cher. En ayant des lancements institutionnels garantis, les concurrents d’Ariane sont sûrs d’avoir un nombre minimum de lancements par an pour amortir ces coûts. Arianespace n’a pas ces lancements garantis, donc ils sont dans une position moins confortable.



Je dis pas que ce que fait SpaceX n’est pas très bien, mais il y a une volonté politique aux USA de soutenir leur industrie spatiale. En Europe, on a malheureusement pas ce soutien à notre industrie spatiale et on privilégie ce qui coûte le moins cher à court terme, sans se soucier des conséquences industrielles à long terme derrière. Dans quelques années, on viendra pleurer qu’on a du chômage et qu’on s’est fait manger par les américains et les chinois, alors qu’on aurait pu rester concurrentiels si on avait eu suffisamment de volonté politique et moins d’idéologie ultralibérale…








Rozgann a écrit :



J’ai pas les chiffres, mais les gros postes de dépenses pour le lancement d’un satellite sont les mêmes que ce soit un satellite financés par le public ou par le privé, donc SpaceX facture plus cher non pas parce que ça lui coûte plus cher, mais parce qu’il y a pas de concurrent pour tirer les prix vers le bas et parce que le gouvernement est prêt à payer.





SpaceX a de la concurrence aux USA. Face à des adversaires comme ULA,&nbsp; SpaceX est généralement très désavantagé et doit raboter ses marges de manière significative pour rester dans la course… ULA, c’est un adversaire avec un vrai soutient politique au point où SpaceX n’avait même pas accès aux appels d’offre militaires jusqu’à ce qu’ils attaquent l’USAF en justice.



Avec la pression politique autour d’ULA, SpaceX est obligé de vendre ses lancements à un prix très proche du tarif civil s’il veut prévaloir face à son concurrent mieux ancré à washington. Par exemple, 83 Milllions pour le premier lancement d’une série de 3 pour GPS III … pas



Est-ce qu’Arianespace y arriverait, de manière rentable pour 83 millions?



Je ne me prétends pas analyste du marché des lanceurs spaciaux, je ne fais que reprendre ce que j’ai pu lire, notamment dans cet article, sachant que c’est la Ministre des Armées française qui le dit, pas moi.



Le prix affiché pour un lancement de Falcon 9 sur le site de SpaceX est de 62 M\(, donc 83 M\) c’est déjà 30% plus cher. Et dans cet article (dernier encadré), ils donnent des prix de lancements institutionnels à 97 M\( (Sentinel 6A pour la NASA) et 96,5 M\) (GPS 3, US Air Force). Je veux bien qu’il y ait des surcoûts pour un lancement institutionnel par rapport à un lancement commercial, mais il y a surtout une différence : pour les lancements commerciaux ils sont en concurrence avec les russes et les européens, pour les lancements institutionnels ils le sont pas.








Rozgann a écrit :



sachant que c’est la Ministre des Armées française qui le dit



&nbsp;

En toute objectivité, bien sur ;)





Le prix affiché pour un lancement de Falcon 9 sur le site de SpaceX est de 62 M\(, donc 83 M\) c’est déjà 30% plus cher.



Comment se fixe un prix ? Est-ce que le prix dépend juste du cout de production, ou est-il fixé par rapport à un équilibre offre/demande ?

L’état américain exige un lanceur américain. Ca se comprend très bien, ne serait-ce que pour éviter que des puissances rivales fassent exprès de planter leurs lancements militaires ou stratégiques. A partir de là, l’offre est réduite à deux gros acteurs. Le prix se fixe donc dans un cadre disposant de peu de concurrence, il est donc plus cher que dans le cadre d’une concurrence mondiale…



Si tu as seulement deux épiceries à 20km à la ronde de ta ville, leur prix sera plus cher que s’il y a un hypermarché à proximité. C’est l’évidence même: je n’arrive pas à comprendre que ça choque quelqu’un.

&nbsp;



Oui enfin le gouvernement américain a tout à fait la possibilité de négocier le prix, même sur une procédure d’appel d’offre. Ils le font pas parce qu’ils assument de soutenir leur industrie, financer la R&D, etc… Et ils ont bien raison. Ce que je critique, c’est l’Europe, qui ne fait pas pareil pour ses lancements institutionnels, alors qu’Arianespace est en concurrence avec SpaceX sur le marché des lancements commerciaux.








Rozgann a écrit :



Oui enfin le gouvernement américain a tout à fait la possibilité de négocier le prix, même sur une procédure d’appel d’offre.





&nbsp;En fait, non.

Les appels d’offres ne sont pas de sujets de négociation: on demande à tous les candidats leurs prix et leurs prestations, et on choisit le meilleur.



Négocier les prix, c’est ce que certaines entreprises font parfois: elles contactent des boites d’info pour réaliser un projet, et quand les réponses données sont de 1 an de développement, l’entreprise négocie pour avoir 6 mois.

Résultat: le projet est livré avec 6 mois de retard, et d’une qualité bien inférieure à ce qui aurait été livré en 1 an.



L’aérospatiale ne peut pas se permettre ce genre de négociation de bout de ficelles.

&nbsp;



Ce que je critique, c’est l’Europe, qui ne fait pas pareil pour ses

lancements institutionnels, alors qu’Arianespace est en concurrence avec

SpaceX sur le marché des lancements commerciaux.



L’Europe a-t-elle plusieurs lanceurs ?

Pas à ma connaissance. Du coup, l’Europe ne peut pas faire d’appel d’offre interne, par conséquent ça reviendrait à laisser Ariane Espace fixer les prix qu’ils veulent.



Bref, ça n’a rien à voir avec la situation américaine.

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Faith a écrit :



En fait, non.

Les appels d’offres ne sont pas de sujets de négociation: on demande à tous les candidats leurs prix et leurs prestations, et on choisit le meilleur.





Pour avoir déjà répondu à des appels d’offres publics dans le cadre de mon travail, je peux te confirmer qu’en France, il y a bien de la négociation après la réception des offres, avec les offres les mieux positionnées, pour essayer de tirer les prix davantage vers le bas et éventuellement améliorer certains points. Et il y a toujours la possibilité de ne choisir aucun candidat parce qu’aucune offre n’est satisfaisante… Je ne vois pas pourquoi ce serait différent aux Etats-Unis.



Ta comparaison est mal choisie, ce serait plutôt : je vends la licence de mon logiciel à 600€/utilisateur, mais comme vous êtes un acteur public, je vous la vends à 900€/utilisateur pour exactement la même prestation. Quel acteur public accepterait ça (de surcroît quand il représente une grosse part du chiffre d’affaire de son fournisseur) ?



C’est un peu simplificateur de penser que l’acheteur public n’a aucune marge de négociation. Prenons l’exemple de l’armée française qui achète des Raphales à Dassault. Toute l’Armée de l’air est organisée autour du Raphale, ça coûterait extrêmement cher de passer à un autre type d’avion, en temps, en argent, en organisation. Dassault est en quasi-situation de monopole sur le marché des avions de chasse en France. Tu crois qu’ils se permettraient de vendre les mêmes avions 40% plus chers que ceux qu’ils ont produits il y a 10 ans, juste parce qu’ils n’ont pas de concurrents, tout en les vendant moins chers à d’autres pays, et que le gouvernement accepterait sans broncher ?







Faith a écrit :



L’Europe a-t-elle plusieurs lanceurs ?

Pas à ma connaissance. Du coup, l’Europe ne peut pas faire d’appel d’offre interne, par conséquent ça reviendrait à laisser Ariane Espace fixer les prix qu’ils veulent.



Bref, ça n’a rien à voir avec la situation américaine.





Tu as raison, pas de concurrents à Ariane en Europe. Mais choisir entre Arianespace et SpaceX sur le simple critère du prix du lancement, c’est simplement stupide. L’Etat n’est pas une entreprise privée. Quand tu vends à SpaceX, les millions d’euros que tu as dépensé sortent d’Europe et l’Etat n’en revoit pas la couleur. Si tu payes la même somme chez Ariane, il y en a déjà une partie qui revient dans les caisses de l’Etat sous forme de taxe professionnelle. Tu finances des entreprises européennes, qui paient des salaires, dont une partie va financer les états européens par l’impôt sur le revenu. Tu maintiens des gens au travail pour qui les caisses sociales n’auront pas à payer de chômage, ces gens consomment pour la plupart en Europe, etc… Il faut intégrer ces retombées indirectes dans l’équation quand on est un acteur public. C’est d’ailleurs ce principe là qui sous-tends le Buy American Act aux Etats-Unis.



Et qui dit que si on avait une règle équivalente en Europe, il n’y aurait pas de nouveaux acteurs qui se lanceraient sur ce marché ?



En cherchant un peu, un article indique qu’en fin 2018, 5 pays européens se sont mis d’accord pour privilégier les lanceurs locaux que sont Ariane 6 et Vega C.



Côté privé, les seules infos de lanceurs que j’ai trouvé concernent majoritairement le marché des small-sats et plusieurs compagnies existent en ce sens mais ça reste encore en développement.








Faith a écrit :



En fait, non.

Les appels d’offres ne sont pas de sujets de négociation: on demande à tous les candidats leurs prix et leurs prestations, et on choisit le meilleur.



Le meilleur, pas forcément. Il n’est pas forcément toujours choisi le mieux-disant. Il est même (trop) souvent choisi le moins-disant, ce qui entraîne au passage aussi régulièrement pas mal de problèmes…







Rozgann a écrit :



Ta comparaison est mal choisie, ce serait plutôt : je vends la licence de mon logiciel à 600€/utilisateur, mais comme vous êtes un acteur public, je vous la vends à 900€/utilisateur pour exactement la même prestation. Quel acteur public accepterait ça (de surcroît quand il représente une grosse part du chiffre d’affaire de son fournisseur) ?



En fait, la plupart, quand c’est un acteur public national… C’est ce qu’il se passe quasi à chaque fois, les prix sont surgonflés dès que ca touche le public.









Rozgann a écrit :



Je ne me prétends pas analyste du marché des lanceurs spaciaux, je ne fais que reprendre ce que j’ai pu lire, notamment dans cet article, sachant que c’est la Ministre des Armées française qui le dit, pas moi.





Je préfèrerais une analyse faite par un analyste plutôt que faite par un politicien.



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Rozgann a écrit :



Le prix affiché pour un lancement de Falcon 9 sur le site de SpaceX est de 62 M\(, donc 83 M\) c’est déjà 30% plus cher. Et dans cet article (dernier encadré), ils donnent des prix de lancements institutionnels à 97 M\( (Sentinel 6A pour la NASA) et 96,5 M\) (GPS 3, US Air Force). Je veux bien qu’il y ait des surcoûts pour un lancement institutionnel par rapport à un lancement commercial, mais il y a surtout une différence : pour les lancements commerciaux ils sont en concurrence avec les russes et les européens, pour les lancements institutionnels ils le sont pas.





Ils sont en concurrence avec ULA (Boeing & Lockheed Martin), et ceux-ci ont un autre poids sur Washington que la société d’Elon Musk et jouent sur le fait qu’ils fournissent aussi d’autres secteurs militaires.



Si SpaceX commence à vraiment faire son trou au niveau institutionnel, ils se sentent tout de même assez désavantagés&nbsp; et en arrivent de temps à autre à saisir les autorités de régulation ou la justice pour rééquilibrer la balance.



Si tu trouves que 83M au lieu de 62M, c’est une marge insoutenable, il faut jeter un œil aux lancements d’ULA qui ont souvent dépassé 400M et visent maintenant une moyenne de 225M par lancement.



Reste la question majeure, à quel prix Arianespace pourrait-il faire le boulot s’il n’y avait pas les restrictions protectionnistes.



Pour expliquer les raisons des surcoûts deux points majeurs:




  • Contrairement au privé, les institutions américaines n’assurent pas les satellites publiques.

    &nbsp; En conséquence SpaceX doit payer l’assurance eux même et/ou prendre des précautions supplémentaires pour s’assurer du succès du vol.

  • Les vols institutionnels sont accompagnés de beaucoup de “red tape”, c’est à dire de règles, certifications et régulations supplémentaires parfois très contraignantes / longues à obtenir / coûteuses.

    &nbsp;

    Si vous voulez vous faire une idée de tout cela, je vous recommande cette vidéo:

    https://www.youtube.com/watch?v=dSbL7o_SJsA

    Il s’agit d’un audit du sénat américain pour déterminer si les lancements militaires (alors réservés à ULA) doivent s’ouvrir à la concurrence d’un deuxième acteur (SpaceX).

    Cela montre aussi l’explosion des prix de lancement pour ULA pour l’USAF en l’absence de concurrrence (plus de 400M par lancement).


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