On a testé les premiers pas de l’Open Data « par défaut »
Défaut des bas...
Le 20 septembre 2017 à 12h00
10 min
Droit
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Alors que la loi Numérique impose depuis début avril aux administrations de mettre en ligne différents documents administratifs, Next INpact a cherché à savoir si les acteurs publics s’étaient mis à la page. Et c’est peu dire que le bilan est évocateur : aucun des ministères que nous avons « testés » ne respecte pour l’instant ses nouvelles obligations.
C’était censé être une révolution, un véritable changement de paradigme : l’instauration en France d’un principe dit d’Open Data « par défaut ». L’idée ? Faire en sorte que les administrations mettent automatiquement en ligne différents documents administratifs (statistiques, codes sources, rapports, etc.), alors que c’est normalement au citoyen de faire une demande au cas par cas pour obtenir tel fichier préalablement identifié.
Le 7 avril dernier, le 1° de l'article de la loi Numérique qui introduit ce principe d’Open Data « par défaut » dans notre droit (à l’article L312-1-1 du Code des relations entre le public et l’administration pour être précis), est entré en vigueur.
Un principe de publication « automatique » issu de la loi Numérique de 2016
Les administrations – qu’il s’agisse de ministères, de mairies, d’établissements publics, d’autorités administratives, de personnes chargées d’une mission de service public... – sont dorénavant tenues de « publie[r] en ligne » l’ensemble des documents qu'elles communiquent au titre du droit d’accès aux documents administratifs (tel que prévu par la loi « CADA ») « ainsi que leurs versions mises à jour ». En clair, lorsqu’une institution publique transmet par mail un document administratif à un citoyen ayant formulé une demande au nom du droit de communication, celle-ci est censée le diffuser dans le même temps sur son site Internet.
Bien entendu, cette mise en ligne n’empêche en rien l’administration de conserver à l’abri des regards certaines informations – ou documents complets – dont la publication pourrait porter atteinte aux différents secrets protégés (sûreté de l’État, secret défense, etc.).
Autre bémol : les institutions disposant de moins de cinquante agents ou salariés ne sont pas concernées par cette nouvelle obligation. Il en va de même pour les villes de moins de 3 500 habitants.
Mais il n’empêche. Plusieurs milliers d’administrations sont aujourd’hui attendues au tournant (dont environ 4 500 pour ce qui relève uniquement des collectivités territoriales). « Cela devrait représenter quelques milliers de documents chaque année », nous avait ainsi prédit Henri Verdier, l’Administrateur général des données.
De grands ministères qui ne respectent pas leurs nouvelles obligations légales
Il y a quelques semaines, nous nous sommes lancés dans un petit « test », pour savoir comment était appliquée cette réforme au profit de la transparence (et aussi, d’une certaine manière, de l’efficacité des administrations, tout document mis en ligne n’ayant plus vocation à être de nouveau envoyé individuellement à un demandeur).
Avis de recherche : tu as a récemment obtenu un doc d'une administration suite à une demande CADA ? Merci de m'envoyer un MP :) #HelpTwitter
— Xavier Berne (@Xberne) 24 août 2017
À la suite d’un appel sur Twitter et au regard de nos différentes procédures CADA, nous avons pu apprécier de la mise en œuvre de ces dispositions par plusieurs grands acteurs publics :
- Le ministère de l’Intérieur
- Le ministère de l’Économie et des finances
- Le ministère de la Culture
- Le ministère de l’Éducation nationale
- Le ministère de la Cohésion des territoires
Et quel triste bilan ! Aucun des documents communiqués au format électronique ne se trouvait, sauf erreur de notre part, sur le site desdits ministères à l’heure où nous publions cet article... Il ne s’agissait pourtant que de documents administratifs très « classiques », à l’image du rapport d’évaluation sur les caméras piétons révélé dans nos colonnes durant l’été.
Nous avons d'autre part pu constater qu’une grande collectivité territoriale de la banlieue parisienne, saisie par un particulier, passait elle aussi outre ses nouvelles obligations légales.
Même s’il est bien entendu impossible de faire une généralisation à partir de ces quelques exemples plutôt limités, cette illustration reste évocatrice.
Des dispositions ignorées des administrations ?
Invités à s’expliquer, la plupart des ministères listés ci-dessus n’ont tout simplement pas répondu à nos sollicitations. « Certains acteurs paniquent un peu... » confie à ce sujet un spécialiste de l’Open Data.
Si le ministère de la Culture nous a promis de procéder à la diffusion de la seconde version du rapport sur les frais d’indemnisation des FAI dans le cadre de la riposte graduée, la version d’origine n’est toujours pas en ligne.
Le ministère de l’Intérieur, sollicité pour une évaluation des caméras piétons, a eu quant à lui un retour assez intéressant : « L'article L. 312 - 1 du Code des relations entre le public et l'administration prévoit que les administrations "peuvent" rendre publics les documents administratifs qu'elles produisent ou reçoivent » nous a-t-on laconiquement répondu – une façon de nous faire comprendre qu’il ne s’agirait donc pas d’une obligation.
Dans le meilleur des cas, la Place Beauvau s’est trompée de base légale (nous avions précisément évoqué l’article L312-1-1 du CRPA, non le 312 - 1, cité par notre interlocuteur). On pourrait sinon en déduire que ce grand ministère régalien n’a tout simplement pas connaissance des nouvelles dispositions légales qui reposent désormais sur ses épaules...
Aucune sanction n'est prévue
« Ce n’est pas de la mauvaise volonté, ça relève plutôt de la méconnaissance », commente un haut fonctionnaire familier de ces questions. « Ce n'est vraiment pas jugé comme une action prioritaire puisqu’il n'y a pas de sanction à la clé, en dehors d'un éventuel déficit d'image. »
Il n’est en effet pas rare de croiser des responsables de services administratifs ignorant les obligations posées par le nouvel article L312-1-1 du CRPA. « Il n'est donc pas actuellement appliqué dans ma collectivité », nous confiait par exemple il y a quelques semaines un agent du service urbanisme d’une commune de 20 000 habitants. Certains attendent même qu’un décret d’application vienne préciser les contours de cette réforme, alors qu’aucun texte n’est prévu pour compléter ces dispositions...
Le contexte actuel de contraintes budgétaires et la nouveauté que représente cette obligation de publication « par défaut » pousseraient par ailleurs les acteurs publics à avancer très prudemment sur ce dossier.
« Passer par la loi, ça ne suffit pas »
« Ce n'est pas forcément un texte qui avait été identifié par toutes les administrations », abonde un ancien conseiller ministériel. « Que tout ça mette un peu de temps à se mettre en place, je ne suis pas surpris. On est sur des choses d'assez long terme, au regard du changement culturel que ça représente. C'est un peu comme quand la loi CADA est sortie. Le combat ne se terminera pas avec l'entrée en vigueur de la loi », fait-il valoir.
Un autre architecte de la loi Numérique le rejoint : « Tout ça ne peut se faire en un jour. On a posé le principe dans la loi. Le jour où il commencera à y avoir des procédures, où une administration se fera condamner, les ministères se rendront compte qu'il faut le faire un peu plus sérieusement. »
« Faire bouger l'administration, ça revient à faire bouger un paquebot », soupire de son côté un militant de l’Open Data. Celui-ci évoque le manque de portage de ce dossier sur le plan politique en cette période de transition gouvernementale.
La mission Etalab mise sur la pédagogie pour des effets de long terme
En coulisses, certains pointent du doigt la mission Etalab, l’organisme public chargé d’accompagner les administrations dans leur – longue – marche vers l’Open Data. « Je pense que la partie explication de texte n'a pas encore été suffisamment faite » commente ainsi l’une de nos sources.
Laure Lucchesi, qui a succédé à Henri Verdier à la tête de la mission Etalab, nous assure pourtant que « la mise en œuvre concrète de la loi République numérique » relève de l’une de ses « grandes priorités de l’année ». La pédagogie et l’accompagnement sont le fer de lance de l’institution, qui cherche continuellement à mettre en œuvre des stratégies ayant un fort effet d’entraînement.
« Nous avons déjà fait beaucoup de présentations aux administrations du nouveau contexte, et répondons à leurs sollicitations régulières, qu’elles demandent un appui juridique ou technique ou encore une présentation de leurs nouvelles obligations et de leur calendrier. Nous enrichissons ces supports au fur et à mesure des interrogations qui nous sont remontées, et nous préparons un récapitulatif des dispositions et de leur entrée en vigueur assorti d’un « guide pratique » (qui pourrait être ouvert et collaboratif), sous forme de questions-réponses par exemple, permettant de bien comprendre le périmètre et les implications de la loi. »
Si certains voudraient que la mission Etalab ait un rôle plus pro-actif, l’institution fait valoir qu’elle ne peut pas, au regard de son équipe plutôt modeste, courir derrière chaque administration fautive...
Une question peut néanmoins se poser : ne faudrait-il pas envisager des outils plus coercitifs, comme l’avait suggéré il y a quelques semaines le député Nicolas Dupont-Aignan ? « Nous préférons anticiper suffisamment et commencer par l’incitation plutôt que la sanction » rétorque Laure Lucchesi. « On reste en définitive dans le cadre créé par la loi CADA, c’est-à-dire un contrôle par les usagers, via la CADA et le cas échéant, jusqu’au tribunal administratif. Nous comptons d’abord sur l’appétence des administrations, qu’elle existe ou que nous la suscitions à travers la réussite de projets exemplaires ou par notre appui. »
La « fusée Open Data » décollera véritablement à partir d'octobre 2018
Ce dossier est loin d’être clos puisque la publication automatique des documents administratifs sollicités dans le cadre de procédures CADA ne constitue que le premier étage de la fusée lancée par la loi Numérique afin d’introduire en France un principe d’Open Data « par défaut ». À partir du 7 octobre prochain, les administrations devront également mettre en ligne les « principaux documents » qu’elles sont censées répertorier au titre de l’article L322-6 du CRPA.
Le 7 octobre 2018 « au plus tard », les acteurs publics seront surtout tenus de diffuser toutes leurs « bases de données », ainsi que les données « dont la publication présente un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental » (et même leurs mises à jour). Les résultats de notre petite enquête paraissent toutefois de bien mauvaise augure pour l'avenir...
On a testé les premiers pas de l’Open Data « par défaut »
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Un principe de publication « automatique » issu de la loi Numérique de 2016
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De grands ministères qui ne respectent pas leurs nouvelles obligations légales
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Des dispositions ignorées des administrations ?
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Aucune sanction n'est prévue
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« Passer par la loi, ça ne suffit pas »
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La mission Etalab mise sur la pédagogie pour des effets de long terme
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La « fusée Open Data » décollera véritablement à partir d'octobre 2018
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 20/09/2017 à 12h15
Il y a opendata et opendata (je le réalise encore plus à la lecture de l’article).
La philosophie d’un open data c’est d’avoir une donnée structurée et réutilisable. Ici on est sur la simple mise à disposition des documents publics. Ces documents ne seront pas réutilisable par des outils (simplement lus par des humains). Mais c’est une première étape à franchir, et si déjà les entités n’ont pas vraiment envie de faire … cela ne donnera rien (mais pour l’instant il faut bien commencer par une premiere marche)
Le 20/09/2017 à 12h17
Je pourrais en toucher deux mots lors de ma prochaine interview du président de la CADA ;)
Le 20/09/2017 à 12h20
Serait curieux de connaître les statistiques de la CADA sur les demandeurs." />
Le 20/09/2017 à 12h21
Le 20/09/2017 à 12h31
Ca dépend comment on interprète le texte. Cela peut vouloir dire que l’on doit utiliser du format Office ou OpenDocument (à partir du moment où l’on considère le format comme “ouvert”. Le PDF est il, bien qu’ouvert, facilement réutilisable ?).
Ainsi notre cas présent de simple publication de document peut s’apparenter à de l’opendata. Mais ce n’est que survoler très partiellement la philosophie derrière le mouvement opendata (publier des métriques qui se mettent à jours, des stats, des historiques, dans un service REST etc…)
Mais on est bien d’accord que pour faire bouger le mamouth on ne va pas le faire changer d’un coup.
Le 20/09/2017 à 12h41
Dites, faudrait voir à ne pas oublier de prendre un minimum de recul juste à cause de votre passif un chouia conflictuel avec les administrations en général. " />
Le 20/09/2017 à 12h53
« Ce n’est vraiment pas jugé comme une action prioritaire puisqu’il
n’y a pas de sanction à la clé, en dehors d’un éventuel déficit
d’image. »
Next… " />
Le 20/09/2017 à 13h09
j’ai comme dans l’idée que tu t’es senti visé. " />
Le 20/09/2017 à 13h12
Je suis assez d’accord avec Citann666 l’état reste une grosse machine qui à eu beaucoup de taf ces derniers temps… Et l’open Data reste largement secondaire dans les missions de l’administration car du point de vue du dit ministère cela ne profite qu’à une minorité d’utilisateurs ou de journalistes.
Attention, je ne me fais pas l’avocat du diable, je dis simplement que si la simple construction d’une maison peut prendre parfois plusieurs semaines / mois de retard, on peux aisément comprendre qu’une administration ai un peu de mal à changer radicalement sa façon de traiter ses publications …
De plus (et vu l’actualité) il faut se mettre un peu à la place des agents de la fonction publique (d’état et des autres versants)… Le risque lorsqu’un article s’attaque à une administration c’est que des lecteurs ne distinguerons pas l’entité de ses composantes… qui ne sont certainement pas de mauvaise foi ou de mauvaise volonté, simplement bien bien chargé en terme d’objectifs et de missions.
Le 20/09/2017 à 16h43
Le 20/09/2017 à 17h24
Le 20/09/2017 à 17h38
Moi aussi j’ai des choses bien plus essentielles à gérer, ça n’empêche pas les administrations de m’enquiquiner sur des trucs à la noix, alors bon.
Le 20/09/2017 à 19h13
Le problème est, ça fait bien trop longtemps qu’il faut ce battre contre les administrations pour le moindre compte rendu publique, le moindre bout de papier contenant une ou deux statistiques et elles y ont toujours mis de la très mauvaises volontés à la limite de la coercition pour certaines. Depuis très longtemps il faut remonter toutes les étapes juridiques car la plupart des administrations ce comportent comme des corporations fermé où les citoyens ne sont que des gens extérieurs qu’il faut surtout laissé dehors, au cas où.
Maintenant c’est sensé être fini, pas de pitié, pas de tendresse il faut qu’ils ce bougent les fesses !
Le 21/09/2017 à 09h06
Le 21/09/2017 à 11h03
“Le 8 octobre 2018 « au plus tard », les acteurs publics seront surtout tenus de diffuser toutes leurs « bases de données », ainsi que les données « dont la publication présente un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental » (et même leurs mises à jour).”
Est-ce qu’il y a une source à consulter pour en savoir plus sur cette date et le périmètre des données ouvertes ? Merci :-)
Le 21/09/2017 à 11h13
Nop, du tout, je suis freelance, mais j’ai effectivement pas mal travaillé avec l’administration, j’ai donc souvent pu constater le désespoir interne de certains face à l’inertie de la machine. " />
Au delà de cette petite pique, il y a réellement une légitimité au fait que ça prenne du temps : même si on enlevait les pertes de temps réelles liées à notre surproduction administrative, faire les choses proprement prend malgré tout des mois, pour respecter la loi et faire un truc pérenne.
Le 20/09/2017 à 12h08
Un moyen simple pour faire prendre conscience de cette nouvelle obligation est que la CADA rappelle celle-ci dans sa décision envoyée à l’administration concernée.
Qui chez NXI se charge de leur proposer ma suggestion gratuite ?
Le 20/09/2017 à 12h10
“Les lois n’ont pas vocation à être appliquées mais seulement à contenter l’opinion publique.”
Jean-Pierre Monlatin,
Politologue et Docteur en spin.
Le 21/09/2017 à 11h17
Bravo pour l’amalgame moisi.
D’une part entre les politiques véreux (et les feignasses) et tous les gens qui essayent malgré tout de faire tourner la machine administrative au profit du citoyen (les gens pressés comme des citrons sur la base de leur sens du devoir, ça n’existe pas que dans le privé ^^).
D’autre part entre la montée de l’extrême droite et un point complètement accessoire de la mission de service public.
À ton avis, le mec qui se révolte contre l’État et va voter extrême-droite, il le fait parce qu’il n’a pas pu aller consulter le détail d’une décision administrative qui va peut-être le concerner de loin dans 1% des cas ? Ou parcequ’il n’a pas reçu son alloc, ou que le fisc l’emmerde par erreur, ou parce qu’il est juste dans la merde pour X raisons et ne sait pas comment/où demander de l’aide, simplement parce que les rouages essentiels sont détraqués (mande de personnel/moyens, pressions politiques, xénophobisme latent d’une minorité d’employés etc)?
Sérieusement, tant pis pour la brutalité, mais… Faudrait voir à réfléchir un coup avant de l’ouvrir… " />
Le 21/09/2017 à 11h35
Je renvoie à mon premier commentaire : je suis à peu près sûr que quiconque à qui tu demandes “qu’est-ce que tu préfères : pouvoir consulter les décisions administratives en ligne, ou recevoir ta fiche d’impôt/ton passeport/la réponse à ta demande en temps et en heure ?” choisira la deuxième option.
De toute façon, avec ce genre de commentaires, l’administration ne peut qu’avoir tort : n’ayant matériellement pas le temps de mettre en place un truc propre en moins d’un an, quand bien même elle aurait fait de l’application de cette loi l’absolue priorité (ce qui aurait été profondément débile), nous n’aurions aujourd’hui qu’une page paumée au milieu des sites, avec des documents extrêmement différents dans leur mise en forme, leur format et leur rapidité de mise à disposition. Et probablement en mode brut (pas de métadonnées, pagination aux fraises, moteur de recherche simpliste)…
Et vous auriez tout autant râlé, parce que l’administration aurait failli à proposer les documents “dans un standard ouvert, aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé”.
standard, mais à ma connaissance pas ouvert). Sachant que toutes les entités publiques (hélas) n’utilisent pas LibreOffice. Donc soit migration, soit développement d’un outil d’export/conversion. Et une mise en forme identique : ce n’est pas dur en soi, mais il faudra tout de même définir le modèle, le diffuser et s’assurer de son respect.
nécessairement un traitement préalable pour effacer les informations personnelles.
De ce fait le mettre en ligne tel quel ne ferait que créer un risque exponentiel de sécurité (parce que les hackers, eux, ils sont prêts à passer du temps pour l’étudier). Plus toutes les questions légales (dans le public comme dans le privé, le respect des licences n’est pas toujours tip top, que ce soit consciemment ou non).
Tout ça, ce sont des obstacles réels, factuels, qui resteraient vrai quel que soit le contexte de l’entité réalisant le projet. À ça il faut ajouter tous les problèmes actuels de l’administration, bien plus critiques (luttes de pouvoir internes qui bloquent le décisionnel, changements stratégiques tous les 3-5 ans, absence de communication INTERNE pour mettre en commun des efforts poussant dans la même direction, surcharge législative parce que les députés s’imaginent qu’ils ne peuvent vivre sans avoir chacun pondu un texte brouillon à leur nom…)
Sans déconner, ceux qui critiquent l’état actuel n’ont clairement pas branché leur cerveau pour la journée… " />
J’aurais encore pu comprendre le ton de l’article si la loi imposant l’obligation avait été pondue en début 2018 et qu’on faisait le point fin 2019 (milieu de mandature présidentielle et législative, maximum de stabilité organisationnelle -du moins dans les strates les plus basses, clairement pas au niveau des ministres XD-). Là, c’est juste un moyen subtil de lancer une pique inutile. Ça ne fait pas avancer le schmilblick.
Le 21/09/2017 à 11h42
Enfin, croire que l’adoption d’une loi va régler le problème de
mauvaise volonté, qui n’est pas du tout le seul facteur mais certes y
participe… C’est d’une grande naïveté.
Il faudrait surtout virer
le statut de fonctionnaire pour initier un grand nettoyage de tous les
gens de mi/haut poste qui jouent au petit chef pour assouvir leur petite
pulsion personnelle de royauté… Mais là c’est un autre challenge, et c’est aussi prendre malgré tout le risque de complètement déstructurer et immobiliser l’administration au passage…
" />
Au fond, le vrai problème àma, c’est la mentalité de ceux qui sont en haut de la pyramide et qui se répercute sur toute la chaîne, plus les positions retranchées acquises au fil des décennies. Arriver à identifier et “dénoyauter” les fruits pourris sans casser toute la structure, si quelqu’un a une idée de génie pour y arriver, c’est le moment : perso j’ai pas le début d’un commencement de piste… :/
(Et désolé pour le flood, mais ça me semblait nécessaire pour répondre à chacun + temps d’edit ^^).
Le 21/09/2017 à 13h05
Le 21/09/2017 à 16h35
Le 21/09/2017 à 18h03
Tout est dans le fameux article L312-1-1 du CRPA : République Française
Complété pour l’entrée en vigueur par l’article 8 de la loi Numérique : République Française
Le 21/09/2017 à 18h22
Merci à Patch et OlivierJ pour la correction sur le PDF.
J’avais un doute du fait de son universalité…
Et du coup j’ai moi-même fait la confusion si classique et si triste entre ouvert et open source (s’pourtant pas faute d’être “du milieu” -j’ai l’impression d’être un mafieux quand je dis ça XD-). ;)
@Patch : certes, ce type de comportement se retrouve partout aussi bien en privé qu’en public. J’en ai moi-même connus dans les boîtes où j’ai été, dont certains ont réussi à creuser un vrai nid indéboulonnable étonnamment (nonnon ça n’a rien à voir avec le fait que je me suis mis en freelance, non non toussetousse). Cependant…
Hmm honnêtement il me faudrait bien une vraie page de texte ou une discussion en face à face pour que j’arrive à peu près à exprimer les différences que je vois, et celles que je ressens, qui font que ces comportements sont plus difficiles à juguler ou élimiiner dans une administration publique. Cela dit, je n’ai moi-même qu’un point de vue assez extérieur au final (mais il se pourrait que je parte en mission au coeur de l’habitat naturel dans les prochains mois " />).
Donc il y a certainement une bonne part de préjugés. Notamment celui, très simple, consistant à dire que ce type de comportement a plus de chances d’être identifié et “traité” à long terme dans une société privée, qui a par essence (sauf incompréhension totale de ma part) un turn-over largement plus soutenu (même sans problèmes de gestion de personnel) et une demande de résultats bien plus présente. :)
@OlivierJ : je reconnais volontiers que mon propos sur le FN était extrêmement réducteur et globalement inutile même ^^, mais je n’avais juste pas envie d’engager un vrai débat (on aura tout le temps avant les prochaines élections de toute façon XD). Idem sur le statut de fonctionnaire dont je comprends bien les avantages théoriques, mais qui me donne surtout l’impression d’avoir vu sa fonction renversée au fil des générations par ses détenteurs. Cela dit, une fois encore, je n’ai jamais été moi-même fonctionnaire, et j’avoue n’avoir jamais lu l’intégralité des textes qui s’y applique. Donc mon opinion sur sa pertinence aujourd’hui est, disons, sujette à bonne marge d’amélioration. ^^
Et le “nop”, désolé, j’y tiens, c’est mon affirmation personnelle de ma feignantise intérieure (dit le mec incapable de faire un com de moins de 10 lignes, mais j’aime vivre dans la contradiction " />).
Le 22/09/2017 à 07h35
Donc, les vices de forme éventuels, ils les régleront plus tard ou pas ? " />" />
Le 25/09/2017 à 09h33
Je suis plutôt d’accord avec ça, c’est un peu exigeant de vouloir tout appliqué dans l’immédiat.
Les administrations ont besoin de temps et ont pas forcément les moyens de mettre ça en place directement.
Personnellement je préfère patienter et avoir quelque chose de propre et fonctionnel, plutôt qu’un truc fait à l’arrache pour contenté le premier venu.