Fake News : Twitter France refuse de devenir « l’arbitre de la vérité »
Stoop ou encore ?
Le 08 mars 2018 à 08h00
2 min
Droit
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Visiblement pas très content, Twitter France. La lecture de la proposition de loi relative à la lutte contre les fausses informations, a fait réagir Audrey Herblin-Stoop, la directrice des Affaires publiques du réseau social.
Twitter sait qu’il est aux premières lignes avec Facebook des mesures programmées par la proposition de loi bientôt débattue à l’Assemblée nationale, que nous avons diffusée hier et analysée en détail.
La directrice des Affaires publiques nous a fait parvenir cette réaction pour rappeler que « la nature ouverte et temps réelle de Twitter est un puissant antidote aux soi-disant "fausses nouvelles". Les journalistes, experts et citoyens engagés, main dans la main, corrigent et réfutent en quelques secondes le discours public grâce à leurs Tweets ».
« Le rôle vital des médias » dans la société
En somme, à quoi bon voter une loi pour traquer et réprimer ce que d’autres peuvent rectifier en quelques tweets ? « Ces interactions essentielles ont lieu sur Twitter tous les jours et nous travaillons en permanence afin que le contenu de la meilleure qualité et le plus pertinent, par rapport au contexte, soit celui mis en avant » tient à faire savoir Audrey Herblin-Stoop.
« C'est important parce que nous ne pouvons pas distinguer si chaque Tweet de chaque personne est faux ou non ». Outre une transparence pesant sur les contenus sponsorisés, l’introduction d’une obligation de signalement des fausses informations voire de suppression de celles manifestement illicites va occasionner de nouveaux risques juridiques pour ces acteurs.
« Nous, en tant qu'entreprise, n'avons pas à être l'arbitre de la vérité » renchérit la directrice des Affaires publiques. « Confier ce rôle à des entreprises privées correspond à une vision court-termiste, est dangereux pour la démocratie et affaiblit activement le rôle vital des médias dans notre société ».
Fake News : Twitter France refuse de devenir « l’arbitre de la vérité »
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« Le rôle vital des médias » dans la société
Commentaires (49)
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Abonnez-vousLe 08/03/2018 à 08h13
totalement d’accord avec elle, même si je sais pertinemment que sa position n’est pas dictée par la défense de la démocratie ou du rôle vital des médias.
Le 08/03/2018 à 08h19
+1
Le 08/03/2018 à 08h21
+1 et +1
Le 08/03/2018 à 08h56
Une fois un pied dans la porte le plus difficile est fait.
Le 08/03/2018 à 09h07
« Nous, en tant qu’entreprise, n’avons pas à être l’arbitre de la vérité »
« Confier
ce rôle à des entreprises privées correspond à une vision
court-termiste, est dangereux pour la démocratie et affaiblit activement
le rôle vital des médias dans notre société ».
Confier ce rôle à quiconque est dangereux pour la démocratie. L’histoire regorge de fake news / propagande d’origine étatique.
Le 08/03/2018 à 09h10
Multiplier les sources d’informations est le plus simple pour ne pas tomber dans le piège des fake news.
Le 08/03/2018 à 09h12
Pour être plus réaliste : nous estimons qu’une réelle modération nous couterait de l’argent, et on préfère le garder pour nous :)
Le 08/03/2018 à 09h13
+1
Le 08/03/2018 à 09h14
En même temps, on demande à un site d’être responsable de la véracité des contenus déposé par d’autres. Perso je gueulerais fort, la blague est de taille.
Le 08/03/2018 à 09h24
En même temps, on demande à aux hébergeurs d’être responsable de la licéité des contenus déposés par d’autres. Perso je gueulerais fort, la blague est de taille.Et pourtant…
Le 08/03/2018 à 09h26
L’état choisit encore une solution de facilité en faisant porter à d’autres la responsabilité qu’elle devrait avoir.
Qu’on augmente les moyens de la justice ou que l’on crée une section dédié à ce genre de problème en lui donnant les moyens d’avoir très rapidement.
Le 08/03/2018 à 09h28
Jamais vue un hébergeur se faire sanctionné pour ça. Dropbox serait mort depuis longtemps. (Ne me sors pas MU parce qu’on sait très bien qu’il faisait la promotion du piratage). Qui plus es on ne parle pas de contenu pédophile ou équivalent, mais de savoir si “cette phrase est un mensonge” (auto-ddos), ce n’est pas comparable.
Le 08/03/2018 à 09h35
+1, mais c’est déjà ça de le dire. (Non non facebook, ce n’est pas toi que je point du doigt)
Le 08/03/2018 à 09h50
Le 08/03/2018 à 10h11
il est vrai que les conneries ne sont pas systématiquement démontées.
Sans aller jusqu’à FB ou Twitter, les commentaires de news ici sont aussi l’objet de trucs faux, sans être toujours contredits. ^^
Et effectivement c’est souvent long et chiant de monter un argumentaire pour balayer une stupidité qui semble sauter aux yeux.
Ceci dit je ne pense pas que ça soit le rôle de NXI d’aller systématiquement faire le ménage dès qu’une connerie est exprimée, justement parce que ça empêche l’émergence potentielle d’un contre-discours argumenté qui peut être intéressant.
C’est toujours difficile de trouver le bon endroit pour le curseur, entre contrôle top-down et auto-régulation.
On sait comment ça fonctionne en France, on a tendance à demander le top-down pour les autres et à gueuler dès qu’il s’applique à soi… " />
Le 08/03/2018 à 10h25
Le 08/03/2018 à 10h41
Zone téléchargement?
Le 08/03/2018 à 10h49
Le 08/03/2018 à 12h22
La démocratie OK, tant qu’elle ne coûtera rien.
La liberté de parole… C’est cool elle ne coûte rien.
Cynisme et hypocrisie à tous les étages…. C’est comme l’un des GAFA (me demandez pas, je ne sais plus….) qui avait proposé au assoc. féministes et autre planning familiale qui étaient agressées en ligne de les aider à mettre en place une plateforme pour qu’elles puissent elle même et “bénévolement” modérer forums et autres espaces “d’expressions” qu’ils hébergeaient.
“Bénévolement” pour des boites qui gagnent des milliards et qui savent pertinemment qu’elle est leur responsabilité. oO
Le 08/03/2018 à 12h44
ça serait un comble que Trump soit modéré par twitter pour fake news…
Le 08/03/2018 à 12h50
Le 08/03/2018 à 17h08
Ouais…. bénévolement… c’est comme demander au citoyen de trier (voir de déposer) ses déchets après les avoir acheté payé une tva, une taxe eco-emballage et une taxe d’ordure ménagère… Quelle blague en effet…
Le 08/03/2018 à 17h12
Concrètement, j’aimerai bien savoir ce qu’est une fake news… Quelque chose qu’on ne peut pas démontrer, qui va à l’encontre d’une réalité ? Qui va à l’encontre d’une politique ?
A ce compte là, tous les sites et posts qui concernent la religion devraient disparaitre…
Sans compter les fake news (“les yeux dans les yeux”) qui ne se sont pas avérées si fausses que ça…
Bref, je suis toujours très dubitatif quand un pouvoir politique (ou autre d’ailleurs) inscrit la censure dans la loi.
Le 08/03/2018 à 17h43
Le 08/03/2018 à 17h47
Le 08/03/2018 à 18h05
Le 08/03/2018 à 18h44
Merci CowKiller.
Le 08/03/2018 à 19h57
Le 08/03/2018 à 20h09
Le 08/03/2018 à 20h12
Le 08/03/2018 à 23h34
Le 09/03/2018 à 06h52
Je n’ai effectivement pas lu 1984.
Par contre, je ne comprends pas du tout ta réponse à mon commentaire…
J’expliquais juste que pour moi l’état se défausse de sa responsabilité sur des entreprises privées et qu’ils seraient mieux de donner les moyens (financiers, humains, …) à la justice de pouvoir statuer rapidement.
Je ne souhaite pas qu’on créé une nouvelle loi mais que l’état se donne les moyens de faire appliquer celles existantes, de manière rapide quand ça concerne internet et les réseaux sociaux.
Le 09/03/2018 à 07h03
Le 09/03/2018 à 10h45
délit qui est pénalisé par la même justice que tu dénonces 2 lignes plus haut…
que je sache les juges sont encore indépendants dans ce pays.
donc la vérité d’Etat, lol.
Le 09/03/2018 à 10h47
Le 09/03/2018 à 12h58
Des juges indépendants, c’est une chose, des lois liberticides en sont une autre. Le premier n’empêche pas le second.
Il suffit de voir cette saloperie de loi sur le secret des affaires qui commence à gravement nuire à la liberté de la presse.
Entre ça, la nouvelle loi de sécurité intérieure, et toutes les belles lois en cours de ratification ou de préparation, on voit bien que la tendance est à la fin des droits de l’homme, la fin des contres-pouvoirs, … Cette déconstruction a commencé sous Sarko avec la loi Dati, mais il se pourrait que Macron finisse la transition.
On en est pas encore à 1984, mais la question est bien “à quel point faut-il s’en rapprocher pour qu’il y ait consensus pour dire que ça va mal?”
Le 09/03/2018 à 13h28
Si tu penses que NXI fait des fake news, ton avatar te va comme un gant." />
EDIT: lors du prochain nuage de Tchernobyl, l’info n’arrivera peut-être pas jusqu’à toi,
les médias auront peur d’être poursuivis.
Le 09/03/2018 à 13h50
on est bien d’accord pour dire que ce sont deux choses différentes, qu’il ne faut pas tout mélanger, et qu’invoquer 1984 et une pseudo vérité d’Etat à propos de cette loi (et de la France) est totalement abusif.
D’ailleurs la loi sur le secret des affaires est autrement plus préjudiciable à la liberté de la presse que celle contre les fake news, qui touche plutôt au statut des hébergeurs.
Le 09/03/2018 à 15h57
L’invocation de 1984 est relativement pertinente quand il s’agit de faire le parallèle entre la loi anti-fakenews, les nouvelles missions de France Télévision souhaitées par Macron, l’état de la liberté de la presse en France et le Miniver du roman d’Orwell… Ce n’est pas juste une tendance française, la France innove plutôt sur la forme que sur le fond. Le contrôle du narratif public est un champ de bataille où le seul perdant sera le citoyen.
Nous vivons actuellement une période où la montée des populismes est généralisée et où l’érosion des principes démocratiques dans les pays dits développés est un fait tangible, nous ne faisons pas exception à la règle.
La lutte contre les fake news n’est rien d’autre qu’une atteinte manifeste à la liberté d’expression (un droit de l’homme bien malmené au fil des gouvernements), l’atteinte au statu des hébergeurs n’étant qu’un moyen et non une finalité dans l’attaque contre la liberté d’expression.
La loi anti fake news a en outre un potentiel de dérive gigantesque une fois la boîte de pandore ouverte.
Le 09/03/2018 à 18h41
Et tout cela dans le seul but d’empêcher Asselineau et l’UPR de s’exprimer et d’expliquer aux français pourquoi il faut absolument sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN… Si elle est pas belle la stasi de M. Macron !
Je rappelle juste un fait : 0 interview d’Asselineau dans tous les grands médias depuis la fin du 1er tour de la présidentielle - on n’a jamais vu une censure pareille en France, pour un parti de 30500 adhérents.
La démocratie a disparu pour laisser place à la dictature d’un fils de Rothschild. Voilà où nous en sommes aujourd’hui - et c’est un fait - pas une fake news.
Le 10/03/2018 à 00h46
Le 10/03/2018 à 00h55
Edit : *
Le 10/03/2018 à 09h24
Le 10/03/2018 à 09h27
Le 10/03/2018 à 11h23
@AlainEtCo
Le fait qu’Asselineau et l’UPR soient systématiquement blacklistés dans les grands médias depuis 10 ans est un fait avéré, et je rappelle ici que l’UPR s’est développée grâce au net, et notamment grâce à facebook, donc aux réseaux sociaux. Croire à un hasard avec l’arrivée des fake news, et des fascistes au pouvoir qui verrouillent les médias à coup de loi Urvoas - non merci.
Ensuite vous pouvez jouer l’autruche si ça vous chante, et refuser le libre débat. Mais si vous étiez un vrai démocrate, même anti-UPR, vous défendriez le droit de ce parti de 30500 adhérents à s’exprimer librement.
Personnellement, je hais le FN et l’hypocrite de FI, mais ce n’est pas pour autant que je demanderai qu’on les bâillonne, malgré toutes les conneries et les mensonges qu’ils racontent.
C’est ça la démocratie, et ça ne vous plaît pas, quittez ce pays : vous ne méritez pas d’y vivre.
Le 11/03/2018 à 12h43
Faut-il une loi sur les “fake news” ? Tribune de Antonio Casilli dans L’Obs (1 mars 2018)
Extrait : « Le crowdturfing vise à produire des vagues de trafic et de viralité de l’information qui servent à « amorcer la pompe » / « C’est ainsi que le crowdturfing chassé des profils reviendrait par la fenêtre de la publicité. Cela redimensionne considérablement les prétentions d’authenticité de l’information qui circule sur ces réseaux. La distinction entre expression politique « artificielle » et « vraie conviction » devient floue. Sans vouloir entrer dans les débats philosophiques sur « ce qu’est la vérité », il nous faut admettre une chose : les fake news mettent à mal la possibilité de s’entendre sur la réalité même d’une action politique bien informée, indépendante des logiques commerciales et dans laquelle les intermédiaires politiques et culturels opéreraient de manière transparente. »
Le 11/03/2018 à 13h20
à mon humble avis, l’article en question ressemble plus au récit d’une expérience personnelle qu’à une démonstration ou à une analyse d’un dysfonctionnement.
Le 11/03/2018 à 16h55
Le 11/03/2018 à 22h39
Philippe Béchade s’interroge sur des «fake news pro-mainstream»