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(Màj) Mozilla fait son bilan : entre mauvais état d’Internet et espoirs éducatifs

Idée fixe

(Màj) Mozilla fait son bilan : entre mauvais état d'Internet et espoirs éducatifs

Le 28 novembre 2019 à 15h15

La fondation dresse un portrait en demi-teinte de l'Internet actuel, avec d'un côté de sombres forces n'y voyant qu'un vecteur supplémentaire de croissance, et de l'autre une prise de conscience partielle des utilisateurs. Avec une ligne de conduite fixe depuis longtemps, Mozilla a donc une opportunité.

Comme chaque année, Mozilla a publié un long rapport sur ses activités de l’année précédente. Bien que les données soient initialement liées à 2018, elles débordent allègrement sur 2019, l’éditeur rappelant certaines bases de sa structure, ses missions et la manière dont ses engagements se poursuivent et – il insiste – s’intensifient.

La position de Mozilla est essentiellement concentrée sur le domaine des navigateurs. Une place considérée comme fragile aujourd’hui à cause de la vague Chromium. Déjà par le succès fulgurant du Chrome de Google (sa promotion sur le moteur de recherche a largement joué), mais également par la multiplication des autres produits reprenant le moteur Blink (pour rappel un fork de WebKit), comme Opera il y a plusieurs années, Brave et beaucoup plus récemment Microsoft avec son « nouvel Edge », dont la version finale est attendue pour le 15 janvier.

Le message de la fondation, centré sur la vie privée, n’a donc pas faibli d’un iota. Au contraire, elle insiste plus lourdement sur le sujet et en fait un message proéminent, concrétisé par certaines décisions fortes, comme l’activation par défaut de sa « Protection renforcée contre le pistage » (nous y reviendrons). Mais en dépit de ses missions réaffirmées avec force, la fondation se retrouve en partie isolée et continue d’être dépendante de Google. Une position ambivalente qui pourrait changer.

La structure et les chiffres

Bien que Mozilla le fasse chaque année, il est bon de faire un rappel sur le fonctionnement de ce que l’on appelle communément « Mozilla » – en fait une hydre à deux têtes.

La partie la plus visible et la plus ancienne est bien la fondation Mozilla, créée en 1998 aux États-Unis. En droit américain, la fondation n’est pas une association, mais une organisation sans but lucratif (statut 501c3), lui ouvrant les portes de l’exemption d’imposition fiscale. Elle est le visage communiquant de Mozilla. Dirigée depuis des années par Mitchell Baker, elle déploie les campagnes de sensibilisation à la vie privée.

L’autre tête de l’hydre est Mozilla Corporation, cette fois une entreprise à but lucratif. Il s’agit d’une filiale entièrement détenue par la fondation. Elle est responsable de toutes les créations de produits et de la concrétisation des projets. C’est donc Mozilla Corp qui développe Firefox et engrange – entre autres – l’argent donné par Google pour que son moteur de recherche soit toujours défini par défaut dans le navigateur.

La fondation explique que cette structure unique lui permet une indépendance de fonctionnement et lui assure une place parmi « les entreprises sociales ayant le plus de succès ».

Les finances ne sont donc pas loin et Mozilla donne quelques informations. La « Corp » a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 435 millions de dollars en 2018. La performance réunit tous les gains générés par les accords avec Google, Baidu et Yandex, les différentes sources de royalties, les abonnements et revenus publicitaires.

Ce chiffre est en baisse par rapport à 2017. Mozilla Corp avait alors réalisé 542 millions de dollars de chiffre d’affaires. Mais la fondation s’empresse d’ajouter qu’il s’agissait alors d’une exception, « due en partie aux changements dans l’accord sur la recherche qui avait été négocié cette année ». Mozilla affirme être en très bonne forme financière, avec une importante réserve de cash. Une partie de l’argent généré par la recherche rejoint les subventions et dons que reçoit la fondation pour alimenter ses missions.

Internet dans un triste état

L’avis de Mozilla sur l’état du web, et plus globalement d’Internet, n’est guère flatteur. De nombreux éléments rejoignent en fait le Contrat pour le Web et ses neufs principes, à l’initiative de Tim Berners-Lee.

« Mozilla continue de penser qu’Internet peut et devrait être une force positive pour les individus et sociétés. Cependant, de profonds problèmes doivent être résolus pour que cela devienne vrai de manière durable à l’avenir », attaque ainsi la fondation. « La majeure partie de l’optimisme et de l’ouverture qui caractérisaient le développement d’Internet a laissé place à une peur et un scepticisme croissants de la part des clients ».

Pourquoi ? Parce que ces mêmes utilisateurs ont commencé à réaliser ce qu'il se passait réellement avec de nombreux services centrés sur les données. « Ils ont commencé à questionner la facilité avec laquelle des informations centrales de leur identité pouvaient être capturées, monétisées et utilisées contre eux ». Une situation qui « s’est aggravée au cours des deux dernières années par une vague de brèches très médiatisées dans les données et autres incidents ayant mis à nu la manière dont les données des individus sont achetées, vendues et manipulées pour tout influencer, de leurs habitudes d’achats aux résultats des élections ».

Mozilla résume ainsi quelques-unes des plus grandes problématiques abordées ces dernières années, avec plusieurs scandales touchant Facebook, dont le plus évident : Cambridge Analytica. Mais le constat va plus loin que le réseau social et replonge notamment dans la victoire de Donald Trump. On se souvient comment plusieurs entreprises avaient confirmé au Congrès américain l’ingérence russe dans les publicités, achetées par des sociétés pilotées en sous-marin par le Kremlin.

La fondation continue son sombre portrait : « Cette dynamique représente une menace grandissante pour la vie privée des gens et leur capacité à contrôler leur identité en ligne. Le problème est devenu encore plus aigu avec les avancées de l’intelligence artificielle qui peut en « apprendre » plus sur nous que n’importe quand avant, et utiliser cette information pour modeler notre expérience numérique, nous privant de la liberté qui a historiquement défini la manière dont nous utilisons Internet ».

Pour Mozilla, tout cela a un coût, évident : l’érosion continue de la confiance. Mais la fondation remarque aussi que « les gens ont commencé à résister », et les habitudes se mettent à changer. En réponse, « les entreprises ont essayé de regagner la loyauté des utilisateurs en apparaissant comme des championnes de la vie privée ».

Guerre de longue haleine contre bataille de circonstance ?

Ce comportement est critiqué par Mozilla, qui en profite pour se glisser dans la brèche : la fondation et l’entreprise ont toujours œuvré pour la vie privée des utilisateurs. Elle oppose une philosophie ancrée dans ses origines à une attitude qui consisterait à s’adapter rapidement, et malgré les acteurs concernés, aux exigences du moment.

« En tant qu’innovateur avec des décennies d’expérience en vie privée et sécurité des données, nous, à Mozilla, avons une connaissance approfondie à partager, et la responsabilité de le faire » affirme ainsi la fondation. Elle développe : « Nos approches multiples ont inclus le développement de produits et technologies qui donnent aux utilisateurs finaux les outils dont ils ont besoin pour naviguer dans le paysage numérique toujours plus complexe d’aujourd’hui ».

Mozilla s’en prend tout particulièrement à deux acteurs : « Nous appelons publiquement les géants Facebook et YouTube à faire mieux pour leurs utilisateurs et le web en fournissant une meilleure transparence aux clients et en réévaluant la manière dont le contenu qu’ils recommandent est fourni ».

On pouvait s’attendre à ce que ces deux noms ressortent en particulier. Mozilla a lancé pour rappel en mars 2018 son extension Containers permettant d’isoler Facebook. La navigation sur le site se fait sans lien avec le reste de la session, Facebook ne pouvant alors s’en servir pour ses recommandations publicitaires. Quant à YouTube, l’attaque a été encore plus frontale, avec un site dédié aux ratés de la plateforme et la manière dont les recommandations atterrissent trop souvent sur du contenu à caractère négatif et de la désinformation.

« Notre mission a toujours été de protéger et modeler le futur d’Internet comme ressource publique globale, ouverte et accessible à tous. Le moment présent offre une opportunité et une obligation de remplir cette mission comme jamais auparavant », ajoute la fondation, qui pourrait donc tirer son épingle du jeu dans un contexte d’agacement lié à l’utilisation à tout va des données.

Contrat pour le Web : oui, mais sous conditions

Des propos qui se rapprochent, comme noté auparavant, du Contrat pour le Web proposé par Tim Berners-Lee. Mozilla n’apparaît pourtant pas parmi les signataires, contrairement à trois des cinq GAFAM : Google, Facebook et Microsoft. Nous avons demandé pourquoi cette absence à l’éditeur, qui vient finalement de publier un billet de blog sur le sujet.

On y apprend que la fondation a bel et bien participé à la conception du Contrat, ce qui n'a finalement rien d'étonnant. Elle souligne le rapprochement des idéaux, beaucoup étant promus par ses soins depuis longtemps. Cependant, même si les langages sont clairement alignés, elle refuse de signer le Contrat tant que des mécanismes de contrôles n'auront pas été implémentés afin que les signataires tiennent leurs engagements. Cela d'autant plus que de grandes entreprises technologiques ont signé et ont donc besoin qu'on les surveille dans l'application des principes.

Les actions de Mozilla

« En réponse aux inquiétudes grandissantes du public sur la vie privée et la manière dont les données personnelles des gens sont utilisées, de nombreuses entreprises technologies ont répondu en déplaçant la charte de protection sur les utilisateurs. Dans certains cas, il est arrivé que les utilisateurs soient eux-mêmes forcés de modifier des réglages, parcourir d’inaccessibles conditions d’utilisation, ou prendre le contrôle de fonctions complexes », tempête Mozilla.

Elle critique également le comportement d’autres sociétés chez qui les paramètres de sécurité et de vie privée, pour qu’ils fonctionnent bien, imposent de rester strictement « confiné au sein des écosystèmes », tant matériels que logiciels.

Qu’on se le dise, Mozilla est « sécurisée par défaut, l’a toujours été et le sera toujours ». L’action concrète la plus visible a bien sûr été l’activation par défaut de la « Protection renforcée contre le pistage », auparavant active uniquement dans le mode de navigation privée (dès août 2018). Bien que la bascule ait été faite cette année, Mozilla la met largement en avant : en juin pour les nouvelles installations, puis en septembre pour tout le monde.

Sont ainsi bloqués par défaut les traqueurs de réseaux sociaux, les cookies de pistage intersites, le contenu utilisé pour le pistage entre les fenêtres, les mineurs de cryptomonnaies et les détecteurs d’empreinte numérique. Le réglage est accessible depuis les paramètres du navigateur, dans « Vie privée et sécurité ». L’éditeur y prévient d’ailleurs que tant de blocages peuvent aboutir à un mauvais fonctionnement du site, mais qu’il suffit de cliquer sur le petit bouclier violet à gauche de l’adresse pour revenir à un niveau médian si besoin.

Firefox TPE

Mozilla espère que les acteurs concernés prendront la mesure de ce qu’implique un tel blocage par défaut, d’autant que l’éditeur n’est pas seul à suivre cette voie. Opera bloque les publicités par défaut et les traqueurs, et même le nouvel Edge de Microsoft dispose d’un mode « Strict » facilement accessible dans les réglages pour bloquer « la majorité des dispositifs de suivi de tous les sites » et les « dispositifs malveillants connus ». Apple a fait de même avec Safari sur ses plateformes. Il s’agit donc bien d’un mouvement qui, même récent, gagne du terrain.

Depuis juillet dernier, Mozilla annonce avoir bloqué plus de 10 milliards de traqueurs, pour une moyenne de 125 traqueurs par jour et par utilisateur. Notez que vous pouvez à tout moment accéder aux statistiques de blocage de vos sessions écoulées en cliquant sur le bouclier à gauche de l’URL puis sur « Afficher le rapport ». On y trouve d’ailleurs des raccourcis vers Monitor (surveillance des fuites de données) et Lockwise (gestionnaire de mots de passe), lancés eux aussi au cours des deux dernières années.

Firefox Reality, Preview, éthique de l’IA, guide d’achats, désinformation…

Les actions de Mozilla ne concernent cependant pas que la vie privée. L’éditeur rappelle par exemple le lancement de Firefox Reality, dédié aux réalités augmentée, virtuelle et mixte. Disponible dans les boutiques Viveport (HTC), Oculus (Facebook) et Daydream (Google), il fait l’objet d’un partenariat avec HTC depuis cette année pour être distribué avec l’ensemble des accessoires Vive.

Mozilla rappelle également l’arrivée prochaine du nouveau Firefox pour Android, dont les fondations techniques sont largement remaniées, avec en prime l’utilisation du moteur GeckoView. Le navigateur a un joli potentiel, avec une interface modernisée et des performances nettement supérieures au Firefox actuel.

La fondation s’est également plongée plus récemment dans l’IA et la manière dont elle est comprise par les internautes. Outre les campagnes de sensibilisation côté utilisateurs, la fondation a investi 3,5 millions de dollars, en partenariat avec divers acteurs, dans une autre sensibilisation : celle des scientifiques et professeurs dans l’enseignement, pour pousser sur le devant de la scène une éthique jugée nécessaire. Mozilla possède d’ailleurs un programme pour celles et ceux qui souhaitent militer en ce sens, sur la sécurité, la vie privée et autres sujets d’actualité : Fellows.

Les produits connectés sont eux aussi dans le collimateur de la fondation, via deux initiatives. D’abord en définissant des Minimum Security Standards, c’est-à-dire un socle minimal de technologies pour assurer la sécurité de l’utilisateur. Sur la base des MSS et d’autres critères, Mozilla propose également un guide d’achat particulier : le Privacy Not Included Buyer’s Guide. On peut y voir de très nombreux produits courants comme ceux d’Apple, Amazon, Sony, Garmin et autres. Des filtres permettent de les classer par niveau de sérieux, Mozilla jouant ainsi les intermédiaires.

Privacy Not Included Buyer’s Guide

Enfin, la fondation s’est attaquée à la désinformation sous de nombreuses formes, tout particulièrement via la publicité. Elle rappelle son implication auprès de la Commission européenne, son cri d’alarme sur le manque de données publiquement disponibles dans le domaine publicitaire, le lancement de recherches pour créer des API publiques et ouvertes dans ce domaine, les critiques contre Facebook qui ne tenait pas assez vite ses promesses de transparence publicitaire, etc.

Mozilla précise que ses efforts ont commencé avec les élections américaines de mi-mandat. Plusieurs extensions avaient alors été proposées pour repérer plus efficacement les « modèles » des bots de propagande. La fondation avait publié, dès octobre 2018, un petit film concentrant ces thématiques : Misinfo Nation.

Et maintenant ?

Mozilla ne dit pas grand-chose de son avenir, seulement que les voies empruntées continueront d’être suivies.

On se doute cependant de ce que la fondation peut observer : même en étant cernée de toutes parts, elle a une carte à jouer par sa philosophie qui n’a, effectivement, jamais varié. La fondation ne peut qu’espérer que les internautes se dirigeront plus volontiers vers un navigateur qui n’a jamais cherché à être plus que ce qu’il prétendait être. L’activation par défaut de la protection renforcée est également un argument, du moins pour les internautes réceptifs… ou ayant au moins une idée du sujet.

Car de la même manière que la Charte de Tim Berners-Lee butera contre le manque de connaissances chez le grand public, la sécurité et la vie privée ne peuvent réellement parler qu’à celles et ceux qui ont été initiés d’une manière ou d’une autre à ces problématiques complexes.

Aujourd’hui, une grande partie encore des internautes se contente d’utiliser les services tels qu’ils sont proposés, par effet de gravité : la masse d’un service augmente avec son nombre d’utilisateurs et attire à lui toujours plus de monde. L’inertie fait souvent le reste, puisqu’une fois que de nombreuses personnes y sont présentes, ces services deviennent – en quelque sorte – des standards de facto. Facebook et Messenger en sont de bons exemples.

Il reste donc beaucoup de pain sur la planche de Mozilla, ce d’autant plus que l’entreprise devra résoudre à un moment ou un autre son problème de dépendance financière aux moteurs de recherche. On attend à ce titre qu’elle annonce le lancement de son abonnement Premium, incluant divers services, dont un VPN.

Commentaires (24)

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Je partage pas mal leur avis, et heureusement qu’ils sont encore là pour porter les questions de vie privée et tirer un peu le marché dans cette direction.

L’initiative Quantum et le fait de limiter leur éparpillement de produits leur a clairement fait du bien, et je trouve les développements en cours (lockerwise, qui mériterait une meilleure interface, mais surtout Preview à qui il manque encore les extensions) sont prometteurs. La logique de conteneurs dans Firefox mériterait aussi d’être poussée.

Et j’attends pas mal de leur abonnement Premium (+ d’autres sources de financements ?), l’épée de Damoclès de Google est un sacré risque financier, et génère une certaine ambivalence …



P.S : J’en suis à 10 715 traqueurs bloqués depuis le 12 septembre 2019

P.S 2 : Déferlement de râleurs anti-Mozilla dans 3 … 2 … 1 …

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Merci Mozilla <img data-src=" />

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Arkeen a écrit :



[…]



P.S : J’en suis à 10 715&nbsp;traqueurs bloqués depuis le 12 septembre 2019

P.S 2 : Déferlement de râleurs anti-Mozilla dans 3 … 2 … 1 …





P’tit joueur : 729 000 blockages rien que sur ma tour selon mublock (mais aucune idée de la date de début des blocages)… et ce n’est pas ma seule machine (et nocript bloque en amont), et il y a aussi les VMs ;)


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La fin de FirefoxOS, c’est vraiment dommage. J’avais acheté deux MatchSticks en crowdfunding sur la plateforme kickstarter pour soutenir Mozilla en 2014… Dommage;

Depuis, il n’y a plus vraiment d’alternative à iOS et Android.

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Librem 5 vient de “sortir” :

arstechnica.com Ars Technica (en)

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On attend à ce titre qu’elle annonce le lancement de son abonnement Premium, incluant divers services, dont un VPN.





Pas de nouveau à ce sujet ? L’article évoque octobre, on est presque en décembre… Et cela devrait concerner les Stazunis en premier, donc ce n’est pas prêt d’arriver en Europe/France. Pour moi c’est une bonne solution pour diminuer le poids de Google dans leur finances. Je suis prêt à lacher 5 euros par mois pour les soutenir, si les services annexes sont bons.



Sinon, +1 sur le post de Hans au sujet de Firefox OS. J’y ai cru, j’ai participé à sa promoition promotion avec la communauté, j’ai acheté les ZTE, je me suis senti trahi quand ils l’ont abandonné, avec le sentiment qu’ils n’y ont jamais cru. Cet OS n’attaquait pas frontalement iOS et Android donc il aurait pu trouver sa place, notamment sur les téléphones des pays émergents, ou ceux qui ont des petits forfaitys mobiles (pas besoin de télécharger une appli à 50 Mo, quelques centaines de ko suffisaient). Pour moi c’est le plus gros échec de Mozilla, ils n’ont pas mis les efforts nécessaires, et maintenant c’est trop tard, ils peuvent juste pleurer en constatant que l’hégémonie des autres acteurs s’est accentué.

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Jarodd a écrit :



Pour moi c’est le plus gros échec de Mozilla, ils n’ont pas mis les efforts nécessaires, et maintenant c’est trop tard, ils peuvent juste pleurer en constatant que l’hégémonie des autres acteurs s’est accentué.







Ubuntu Touch aussi était très prometteur avec un concept de convergence très fonctionnel (j’ai une tablette BQ qui était sous Ubuntu Touch, ça tournait pas mal pour une préversion) et un modèle d’ergonomie intéressant. Mais pareil, abandonné par manque de moyens.



M’enfin, quand on voit que même Microsoft s’est viandé sur le marché des OS mobiles malgré sa force de frappe financière (pour avoir eu un Nokia 735 sous WP, c’était pas dégueux), c’est assez illusoire d’espérer concurrencer les mastodontes Android et iOS désormais.

Surtout quand c’est aussi pénalisé par le fait que les développeurs d’applications n’ont pas envie de perdre du temps (et de l’argent) pour une plateforme qui ne leur rapportera rien et préfèrent se concentrer sur ce qui ramène du monde.

C’est le même problème qu’avec les services hyper-centralisés par qui tout passe désormais.


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TheKillerOfComputer a écrit :



Car même Microsoft et Google font cela, entre Windows Mobile d’un côté mort en 2 ans 12 il me semble (mais bon, c’était de la merde <img data-src=" />) et les produits Google qui ferment malgré leur intéret évident car pas assez de succès rapide.





Windows Mobile : 2000 - 2010 ça fait quand même 10ans de vie :)

Si MS ou Blackberry, dont c’est le marché historique, se sont plantés on ne peut pas reprocher à un outsider sans trop de moyen de ne pas y arriver.

Malheureusement Android et iOS sont trop présents pour être remplaçable, la faute à nous utilisateurs :

Tu vas acheter un téléphone où rien ne fonctionnera correctement (pas de mails pro, pas les derniers jeux du moment…) ?

Même en fervent défenseur du libre le fait est qu’il faut un minimum de fonctionnalités. Ça me rappelle l’état de Linux il y’a 20ans, il fallait un double boot Windows / Linux car de nombreuses fonctionnalités étaient manquantes ou incomplètes sous Linux.

Finalement tu passais Lilo à par défaut sur Windows et tu ne bootais Linux qu’occasionnellement sans jamais t’habituer.


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C’est triste de devoir dresser un tel bilan. J’ai le sentiment que Mozilla et Tim Berners-Lee&nbsp; tentent de corriger les dérives d’une technologie dont ils sont à l’initiative pour l’un et une brique essentielle pour l’autre.



Ca doit pas être évident de réaliser qu’on s’est démené pour faire une techno au service de l’humanité et qu’on voit petit à petit “son” bébé utilisé contre elle.



A ma modeste échelle je ne peux qu’adhérer, mais je partage hélas la désillusion de l’article, cela ne touche que ceux déjà sensibilisés au sujet…

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J’imagine le Be Smart. Shop Safe de Google le jour où ils appliqueront le RGPD… c’est très américain comme méthode de publicité.

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C’est clair que Firefox est le meilleur navigateur pour le respect de la vie privée, hormis TorBrowser qui est assez contraignant à utiliser. L’extension uMatrix vaut le détour pour contrôler encore plus finement ce qui se passe, et bien évidemment un OS libre est fortement recommandé pour la vie privée.

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Pas un mot sur le suicide de firefox os, quand google a depuis investit 2 millions dans kai os, et qu’on trouve aujourd’hui du smartphone en vente sous ce succédané, amputé du tactile. Mince alors : alors il y avait donc de la place pour un 3ème OS mobile ? Les trolls qui venaient polluer les forums en expliquant qu’il n’y avait pas assez d’applications sur le marketplace de Mozilla nous auraient donc mentis ? Les gens n’auraient donc pas besoin de milliards d’applications chaque jour et ne passeraient pas leur vie sur le mobile ? Mais quelle scoop !

Bref, c’est bien beau de venir râler 3 ans plus tard sur l’état de l’internet, mais Mozilla a largement sa part de responsabilité propre dans l’affaire. Il fallait juste trouver des fabricants un peu plus sérieux que zte, faire des smartphones un peu plus cher, mais surtout ne pas lâcher une version 2.6 qui fonctionnait très bien !

Un OS mobile web only, c’était le pied : pas besoin de compiler et de s’emmerder avec des capteurs : on faisait son manifest, on utilisait les API, et c’était fini - et tant pis si c’était un peu plus lent que du natif ! On s’en foutait : ça faisait le boulot !

Ils peuvent toujours espérer. Maintenant que microsoft et opera ont rejoint webkit, combien de temps résisteront-ils encore avec gecko ? En outre, avec un falkon qui fonctionne très bien sous windows, ils ne sont déjà plus seuls sur le créneau alternatif.

&nbsp;

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Tu as un avis bien chargé d’émotion… mais m’est d’avis que Firefox OS était juste trop lourd pour leurs petites épaules, financièrement parlant ; surtout quand, effectivement, le marché de l’OS mobile s’est formé avec 2 géants et leur impressionnant écosystème d’apps et de services.



C’était à la fois trop tôt et trop tard : Trop tard parce que le marché était très bien installé (on estime à 38% de la population mondiale est équipé d’un smartphone) et trop tôt parce que l’idée de faire une application nativement web (sic) n’as pas séduit les éditeurs, malgré les nombreux arguments.



On pourrais discuter de ce qu’il aurai fallut, de ce que Mozilla aurai du ; ils auraient du convaincre de plus réputés fabricants (quoique ?) ; ils auraient du trouver un autre modèle économie qui leur aurai assuré de meilleurs entrées d’argents, plus en phase avec l’esprit du capitalisme libérale mais moins avec leur idéaux libertaires ; ils auraient pu vendre plus chère (mais ce marché n’est-il pas déjà saturé de produits bien plus séduisants ?), au lieux de prendre le bas de gamme ; ils auraient pu s’orienter sur un marché de niche (smartphone pour la logistique, inonder le monde de la livraison, orienter l’OS pour en faire un système embarqué pour d’autres formes d’appareils, comme les scanner, les TVs, les routeurs) ; mais je trouve ça bien facile à dire, mais je n’imagine pas comment c’est difficile à faire.

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Bof. Mozilla a une politique de confidentialité à géométrie variable. Les partenariats avec analytics, par exemple. Ou le safe browsing. Ou cloudlfare… ce qui est fermé d’un côté est ouvert de l’autre. C’est juste incohérent.



Là où au départ il était question de fermer les yeux et utiliser sans y penser, Mozilla se sert de sa base d’utilisateurs réguliers pour faire n’importe quoi.

Il coûte donc plus cher maintenant d’avoir une confidentialité forte que faible. Hors c’est contradictoire avec l’idée vendue qui techniquement est plus que bancale… le https ne suffit pas à faire confiance… c’est bien joli mais c’est franchement pas ce qu’un client même non connaisseur attend.

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Facile à dire, oui car parfois c’est juste si obvious que ça en devient inexcusable.




   Comme tu le dis, marché déjà installé donc la seule chose à faire est de jouer le temps pour gratter sa place. Mais dans l'informatique moderne, on a littéralement oublié ça, que parfois il faut une décénnie pour réussir dans une telle situation. C'est pourtant comme ça avec le marché, désolé.         






   Maintenant si le succès n'est pas là dans les 3 ans, c'est poubelle peu importe si c'est stupide de jeter et si on a ou non les moyens de l'entretenir plus longtemps. Car même Microsoft et Google font cela, entre Windows Mobile d'un côté mort en 2 ans 1/2 il me semble (mais bon, c'était de la merde :D) et les produits Google qui ferment malgré leur intéret évident car pas assez de succès rapide.         






   Ce qui finit par épuiser les utilisateurs concernés. Pourquoi prendre des risques et changer ses habitudes pour exploiter un produit un peu différent si une telle impatience est présente ?&nbsp; Pourquoi tenter /e/ si ça risque de faire pareil, par exemple ?         






   Et il y a le placement produit. Firefox OS visait surtout les pays en développement, alors que l'aspect vie privée dont il jouait pour sa vente concerne surtout les occidentaux. C'était... curieux.    





A un moment il faut réapprendre à penser long-terme. Tu veux t’insérer sur un marché existant ? Prévois 10 ans, point.

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C’est pour ce genre de bilan que j’aime Mozilla.

&nbsp;Et que je continue à trouver que Firefox est le moins mauvais navigateur… mais y a encore du boulot pour que ça redevienne le meilleur.

&nbsp;

Chez-moi, le rapport dit “0” traqueur bloqué.

Pourtant je bloque tous les cookies par défaut, il doit compter que ceux bloqués par sa tambouille interne…

(encore une incohérence, l’interdiction des cookie et l’activation de la tambouille interne se font au même endroit dans les préférences, mais sont visiblement 2 choses distinctes dans le navigateur)

&nbsp;

Tambouille interne qui est donc désactivée, tant que peut se faire, et vu l’ambiguïté de l’interface, toutes les URLs google et disconnect.me un peu louche du about:config remplacés par du 127.0.0.1

Vive uMatrix (sans les ressources externes), pour choisir ce que l’on veut, comme on le veut.

Et vivement que Firefox me laisse choisir (comme avant,&nbsp; avec les cookies autorisés à la demande).

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Je regrette aussi Firefox os pour les TV…

Ma Panasonic sous FF n’a jamais beugué; ma Sony sous Android reboot régulièrement en plein visionnage ou jeu :(

Et FF TV était plus fluide.

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“Des propos qui se rapprochent, comme noté auparavant, du&nbsp;Contrat pour le Web

proposé par Tim Berners-Lee. Mozilla n’apparaît pourtant pas parmi les

signataires, contrairement à trois des cinq GAFAM&nbsp;: Google, Facebook et

Microsoft. Nous avons demandé pourquoi cette absence à l’éditeur, et

s’il comptait rejoindre le mouvement. Nous mettrons cet article à jour

quand nous aurons la réponse, la période de Thanksgiving perturbant

quelque peu l’activité américaine.”



Mozilla a répondu ici:https://blog.mozilla.org/blog/2019/11/28/mozilla-and-the-contract-for-the-web/



SI un membre du staff vois mon message, Vous pouvez mettre a jours l’article avec la réponse.

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Donc la fondation possède une société à but lucratif… ça ne risque pas de poser plein de problèmes ça?

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C’est fait :)

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Intéressant, première fois que j’entends parler de KaiOS…



C’est 22M\(, pas 2M\) :

theverge.com The Verge (en)



Ce qui semble représenter 28%… de l’investissement initial ?

https://craft.co/kai-technologies (en)

(Ca en est où pour les deux Mozilla pour les financements venant de Google/Bing(?)/Yandex/Baidu/Amazon(?)/Twitter(?)/eBay(?) ?)



Je rappelle que Apple s’est aussi planté (et a laissé tomber) en essayant de faire des “applications Web” sur leur version initiale de l’iPhone…

(Ce qui est un oxymore d’ailleurs, à partir du moment où sont rajoutés du Flash/Java/JavaScript - qui violent les principes des documents HTML - on n’est plus sur la Toile…)

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dematbreizh a écrit :



Donc la fondation possède une société à but lucratif… ça ne risque pas de poser plein de problèmes ça?







C’est le cas de beaucoup de structures.



Ça ne pose pas de problème, au contraire: ça différencie pleinement les activités commerciales qui sont une partie des revenus de la fondation, de ses activités propres. Sans cela, c’est la fondation qui aurait une activité commerciale; ce n’est pas son rôle, et le mélange des genre ne donne jamais de bons résultats.

Un peu comme quand un État se prend pour un constructeur automobile. <img data-src=" />


(Màj) Mozilla fait son bilan : entre mauvais état d’Internet et espoirs éducatifs

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