Raspberry Pi Imager : que vaut l’outil d’installation officiel ?
Etcher à la framboise
Le 05 mars 2020 à 14h45
6 min
Logiciel
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Vous ne savez pas comment installer Raspbian ou un autre OS sur un Raspberry Pi, ni quel outil utiliser pour y parvenir ? Désormais, la fondation propose sa propre solution, poussée sur sa page de téléchargement. Elle se veut simple à prendre en main, avec peu d'étapes à suivre. Nous l'avons testée.
Depuis des années, la fondation Raspberry Pi distribue un système d'exploitation, basé sur la distribution Linux Debian, spécifique à ses SBC (Single Board Computer) : Raspbian. D'autres sont mis en avant comme LibreELEC, OSMC, PiNet, RISC OS, Ubuntu Core/Server/Mate, Windows 10 IoT Core, Mozilla WebThings, etc.
La fondation Raspberry Pi veut simplifier la vie de ses utilisateurs
Dans tous les cas, le principe « d'installation » est le même : l'utilisateur récupère une image qu'il doit transférer sur une carte SD ou un périphérique de stockage USB. Il suffit ensuite de relier ce dernier à un Raspberry Pi et de le démarrer.
Mais voilà, les outils à utiliser selon les systèmes sont différents, les procédures parfois complexes. Ce n'est donc pas simple à expliquer aux utilisateurs débutants. Plutôt que de se reposer sur un outil multiplateforme comme balenaEtcher, ce qu'a choisi de faire Tails par exemple, l'équipe a travaillé sur un outil clé en main.
C'est ainsi qu'est né Raspberry Pi Imager. Il a été construit sur la base d'un outil populaire, sans en reprendre les multiplies fonctionnalités (et donc complexités). L'objectif était en effet d'avoir une application permettant d'obtenir une carte SD prête à utiliser en quelques clics, utilisable par n'importe qui. Il doit donc remplacer NOOBS, qui est toujours disponible.
Mais que vaut-il dans la pratique ? Nous l'avons testé pour nous faire une idée.
Un outil multiplateforme, ou presque
Raspberry Pi Imager est bien entendu open source, diffusé sous licence Apache 2.0. Il se repose sur Qt pour son interface graphique, des outils de balena pour la gestion du stockage, fat32format sous Windows, etc. Premier regret, il se récupère sous forme de fichier d'installation et non comme application portable.
Sous Linux, il n'est proposé que pour Ubuntu, en paquet .deb. On aurait tout de même apprécié que ce soit précisé ou même qu'il soit distribué comme package pouvant être installé sur d'autres distribution. Espérons que ce sera le cas par la suite.
On peut également espérer que différentes distributions l'adaptent et l'intègrent à leurs dépôts officiels.
Formatage et récupération de l'EEPROM en plus du transfert d'image
Sa « nouveauté » lui vaut quelques alertes. Ainsi, il a affolé SmartScreen de Microsoft lors de son téléchargement via Edge ou son lancement sous Windows. Cela ne doit pas vous affoler, il faut juste que ces outils prennent connaissance de l'application avant de la considérer comme légitime et ne plus afficher ces messages.
Une fois lancé, l'application affiche une petite fenêtre où l'on constate que tout est pour le moment en anglais. Il faudra là aussi un peu de temps avant que des traductions soient proposées. On retrouve une organisation qui n'est pas sans rappeler celle de balenaEtcher, à une différence près : la première étape consiste à choisir un système d'exploitation (OS).
En réalité, c'est un peu plus compliqué que cela, puisque l'on peut certes choisir de récupérer Raspbian ou LibreElec, mais aussi une image de votre choix ou accéder à des fonctionnalités tierces comme le formatage du périphérique et la récupération de l'EEPROM de démarrage en cas de corruption. Une possibilité spécifique au Raspberry Pi 4.
Le fichier est d'ailleurs désormais distribué par la fondation, qui détaille la procédure à suivre.
Un fonctionnement perfectible
Par défaut, c'est l'image Desktop de Raspbian qui est proposée. On peut également choisir sa version Lite ou Full. Une préférence qu'il est impossible de modifier ou de sauvegarder d'une session à l'autre, dommage. On apprécierait aussi que plus d'images tierces soient proposées directement dans l'outil, ce qui pourra peut-être venir avec le temps.
Pour le moment cette liste est distribuée sous la forme d'un fichier JSON contenant pour chaque élément un nom, une description, l'URL d'une icône et de l'image à télécharger, sa taille (compressée ou non), sa date de publication et l'empreinte SHA-256 de son contenu une fois extrait. Une dépendance à un fichier externe qui n'est pas sans danger.
Autre regret : le téléchargement se fait avec un « cache » limité. Ainsi, à chaque fois que vous effectuez le transfert d'image sélectionnée dans la liste, elle est stockée dans un fichier nommé lastdownload.cache
dans les données relatives à l'application (AppData\Local\Raspberry Pi\Imager\cache
dans le compte utilisateur).
Ainsi, si vous transférez toujours la même image, elle ne sera pas systématiquement retéléchargée. Si vous en changez régulièrement, ce sera le cas. Ce ne sera pas un problème pour ceux qui ont la fibre, mais là aussi on aurait apprécié un mode de fonctionnement plus efficace, proposant par exemple de sauvegarder ou non l'image en fin de procédure.
Il est donc toujours préférable de la récupérer manuellement et de n'utiliser l'outil que pour la phase de transfert.
Un bon outil pour le non initié
Reste que Raspberry Pi Imager est assez simple à prendre en main, fonctionnel, et relativement complet. On peut certes pointer quelques manques, mais c'est un bon début.
La fondation devrait d'ailleurs multiplier de telles initiatives en faveur des non-initiés. Car quelques points de tension existent toujours à l'installation d'un premier Raspberry Pi, comme réussir à identifier son IP sur le réseau local, intégrer les paramètres du réseau Wi-Fi et un début de configuration dès le transfert de l'image, etc.
C'était d'ailleurs l'un des objectifs de Pi Bakery dont Imager s'inspire. On s'attend d'ailleurs à ce que l'outil évolue rapidement et que la communauté s'en empare pour le rendre plus complet.
Raspberry Pi Imager : que vaut l’outil d’installation officiel ?
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La fondation Raspberry Pi veut simplifier la vie de ses utilisateurs
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Un outil multiplateforme, ou presque
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Formatage et récupération de l'EEPROM en plus du transfert d'image
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Un fonctionnement perfectible
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Un bon outil pour le non initié
Commentaires (11)
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Abonnez-vousLe 05/03/2020 à 15h37
L’installation classique sou linux via ligne de commande me convient mais je peux comprendre que cela peut en effrayer certains. Donc RP Imager sera apprécié par les néophites.
Bon, maintenant les Inpactiens savent installer Raspberry OS, je suis persuadé qu’ils attendent avec impatience de savoir comment installer yunohost sur leur Raspberry Pi " />
Le 05/03/2020 à 16h11
La vrai question est : est il disponible sur une distribution fonctionnant sur raspberry pi?
Le 05/03/2020 à 16h20
Le 05/03/2020 à 16h20
Techniquement le .deb doit pouvoir fonctionner (mais j’ai pas testé j’avoue " />)
PS : pour Debian je n’ai pas terminé de tester (j’ai retiré du coup) j’ajoute une fois que j’ai tout validé " />
Le 05/03/2020 à 16h23
Le 05/03/2020 à 17h26
Comme de deb est prévus pour amd64, j’ai un petit doute " />
En fait la page Pi Imager ne semble proposer que des image pour des OS “exogenes” : windows, macOs, ubuntu, tous en x86
C’est un peu dommage de ne pas avoir une version fonctionnelle pour au moins une des distributions supportée.
Le 05/03/2020 à 18h25
Le 06/03/2020 à 07h32
Le 06/03/2020 à 09h04
Ah ben forcément… " /> Après sur le fond vu les outils utilisés je doute que le portage soit si problématique. On verra. Vivement le Snap ou l’AppImage " />
Le 06/03/2020 à 19h11
En fait il n’y a rien à porter. Le dépot GitHub contient tout ce qu’il faut pour fabriquer le paquet, et les dépendances existent dans l’architecture cible. Si on a Debian installée sur un Pi, il suffit d’appliquer les consignes de compilation et ça devrait produire un paquet binaire installable. Sinon, on peut faire la même chose sur un PC en cross-compilation, c’est juste un peu plus velu si on a pas déjà les outils sous la main (mais la compilation sera probablement beaucoup plus rapide " />).
Le 06/03/2020 à 19h14
Pas forcément armhf. Le Pi 1 est sous armel, et les récents sont sous arm64 (même si les feignants peuvent installer armhf .D).