Nouveau plan de départs volontaires chez Altice France-SFR, qui promet de recruter des jeunes
Juste avant la sortie de bourse
Le 04 mars 2021 à 07h51
4 min
Économie
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Depuis son rachat par Patrick Drahi, Altice « dégraisse » régulièrement ses effectifs. On se souvient du large plan New Deal en 2016 (5 000 salariés). Un second est annoncé pour la France en moins d'un an. Après la branche médias, c'est à celle en charge des télécoms d'en faire les frais.
L'entreprise préfère parler dans son communiqué de projet stratégique « Transformation et ambitions 2025 ». Mais comme elle en a l'habitude désormais, elle veut réduire ses effectifs, sur fond de crise sanitaire, évoquant l'intensification de la nécessité d'investir. Elle l'avait déjà fait au sein de NextRadioTV (BFM, RMC, 01) en 2020.
« Il s’agit de pouvoir absorber le trafic qui ne cesse d’augmenter chaque année (+ 35% de trafic pour SFR en 2020) et de s’adapter aux évolutions technologiques récurrentes, comme la Fibre et la 5G » indique le groupe de Patrick Drahi. Pour rappel, il est en train de sortir de bourse, limitant notamment ses obligations de publications financières.
1 700 postes supprimés
Il évoque pêle-mêle divers objectifs comme celui de couvrir 90 % des foyers français en fibre d'ici quatre ans, 98 % des villes de plus de 10 000 habitants en 5G, 5 millions de nouveaux clients FTTH, 100 % de croissance sur son parc de PME clientes de SFR Business. Ces entreprises devront également être à 90 % raccordées en fibre. Il y a enfin le programme « J'avance avec Altice » en faveur de l'environnement annoncé à la fin de l'année dernière.
Mais tout cela passe surtout par une fin de parcours pour de nombreux salariés, notamment dans le domaine des boutiques dont la fréquentation est en baisse. « 400 salariés auraient la possibilité de partir dans le cadre de ce projet. De même, l’évolution du réseau de magasins initiée en 2019 se poursuivra pour atteindre comme prévu 568 magasins sur le territoire métropolitain à horizon fin 2022 ».
Des chiffres qui peuvent évoluer dans les cinq prochaines années prévient déjà le groupe.
Un impact plus important qu'annoncé selon la CFDT
1 300 autres départs volontaires sont concernés dans « les autres fonctions de l'entreprise », sans plus de précisions pour le moment. Un total de 1 700 postes donc, soit 11 % de l'effectif actuel (environ 15 000 salariés pour les activités télécom en France). La CFDT conteste cette présentation évoquant un « tour de passe-passe » dans la communication du groupe, tant sur les motivations de ce plan de départs que sur la réalité de son impact.
En effet, hors activité dans les médias, il serait de 15 % des effectifs de la distribution et 18 % de l'unité économique et sociale (UES) SFR. Le syndicat met aussi en avant les très bons résultats du groupe qui évoque de « vieilles ficelles » sorties par la direction. Une réunion de négociation se tiendra ce jeudi 4 mars.
On devrait alors obtenir les détails des secteurs visés. « Seules deux directions (des contenus et juridiques, soit 60 salariés au total...) seront « épargnés ». Pour les autres, il est systématiquement précisé qu'il y aura « des conséquences sociales sur les effectifs (qui) seront détaillées et explicitées lors d'une information d'information-consultation dédiée ». L'actualité sociale va donc être particulièrement dense » prévient la CFDT.
Des jeunes et de l'IA
Pour tenter de faire passer la pilule, Altice France-SFR dit vouloir recruter 1 000 jeunes diplômés sur la même période « Pour monter en puissance sur les nouveaux métiers qualifiés du numérique, par exemple liés à la sécurité, l’analyse de la donnée ou l’IA », sans que l'on sache ce que cela représente par rapport aux départs habituels sur une telle période (démission, retraite, etc.). Le nombre de contrats d'apprentissage passera à 1 000 par an.
Le groupe de Patrick Drahi dit ainsi accompagner « la dynamique du Plan « 1 jeune, 1 solution » du Gouvernement ». Il promet également la mise en place d'une politique de formation pour 100 % des salariés et de « conduire une réflexion plus large avec ses partenaires pour répondre à ces évolutions et aux attentes de ses salariés ».
Nouveau plan de départs volontaires chez Altice France-SFR, qui promet de recruter des jeunes
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1 700 postes supprimés
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Un impact plus important qu'annoncé selon la CFDT
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Des jeunes et de l'IA
Commentaires (21)
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Abonnez-vousLe 04/03/2021 à 08h23
Les jeunes, ça coûte pas cher…
Le 04/03/2021 à 08h26
Ce culot quoi… Outre le fait de considérer les employés comme une variable d’ajustement comme n’importe quelle autre dans la boîte, je cherche toujours la cohérence entre “il y a de nouveaux challenges et tout plein de croissance a avoir dans plein de domaines” avec “on licencie entre 10% et 20% des salariés”….
Drahi fait tu Drahi tu me diras…
Merci la loi travail (entre autre, mais si je dis “merci Macron” je vais en offusquer certains) de faciliter tout ça…
Le 04/03/2021 à 08h33
Et c’est très malléable, en prime.
En dehors des macrophages, tu offusquerais qui? Pas grand monde voire personne, donc OSEF
Le 04/03/2021 à 08h44
Un jeune de 25-30 ans spécialisé dans l’IA ou la sécurité, je ne pense pas que ce soit si peu cher que ca. Surtout sur les générations de jeunes en Y - Z qui ne sont pas carriéristes et qui changent de boite comme de chemise. Si tu veux les conserveur il leur faut un environnement de travail qui leur plait et un salaire décent.
Le 04/03/2021 à 08h44
Personnellement, au risque d’en effrayer surement plein, ça ne me choque pas.
Une entreprise qui adapte son effectif, ça me parait assez logique.
Les boutiques, c’est complètement has been d’en avoir autant. Les autres métiers visés semblent plus en cohérence avec l’avenir.
J’ai un copain très content d’avoir bénéficier d’un précédent plan SFR très généreux. Il est parti avec un bon chèque.
Le 04/03/2021 à 08h52
Ça ne me choque pas ils pivotent, en remplaçant les personnes devenues inutile.
Le 04/03/2021 à 08h55
C’est moins cher qu’un mec de 40-50-60-70 (en général) dans tout les cas.
Ou sinon faut prendre des gens d’autre pays.
Le 04/03/2021 à 08h57
suffi d’en prendre un de 20 piges qui a zéro expérience, tu le désigne comme expert, avec un peu de pommade il se sentira surpuissant mais quand ça se cassera la gueule “pouf” ça sera lui le fusible et il l’aura pas vu venir
Le 04/03/2021 à 09h03
Euh en quoi le fait de recruter des jeunes peut aider à faire passer la pilule ?
Cela a toujours été le cas dans les grands groupes: on vire les plus agés qui ont un salaire “trop important” et on les remplace par des jeunes moins chers, plus corvéables mais moins expérimentés.
Le 04/03/2021 à 09h08
Le fait qu’il y ait un turnover n’est en rien un frein pour les grands groupes, peut être pour les PME (et encore).
Au contraire, le turnover est même souhaité dans certains groupes: des jeunes sur le marché de l’emploi, il n’en manque pas et c’est renouvelé tous les ans. A partir d’un certain age (pas vieux entre 30 et 40 ans), le salaire demandé deviendra un frein à l’embauche hors domaine très spécialisé.
Le 04/03/2021 à 09h43
Je suis d’accord. Par contre là on parle bien de turn-over forcé à coup de plan de départ massifs basé sur des lois du travail qui sont sensé être des leviers pour les entreprises en difficulté (enfin, ça c’est le discours vendu…) dans les faits, et c’est ce qui est déplorable, ces leviers sont utilisés pour générer + de fric dans la boîte avec les avantages que tu as cité de masse salariale moins cher et + corvéable…
S’ils veulent changer l’orientation de leur développement pour se tourner vers l’IA ou que sais-je, d’habitude la solution a privilégier serait censé être de proposer des plans de reconversion au sein de l’entreprise.
Le 04/03/2021 à 09h22
Recruter un jeune aussi brillant qu’il soit coûtera toujours moins cher qu’un ancien surtout dans les grandes entreprises.
Le 04/03/2021 à 09h44
Je n’ai pas dit le contraire. Je répondais juste à Oliewan
L’intérêt ? Tu crois qu’ils recrutent juste pour faire passer la pilule et faire sauter le plus rapidement possible ? Il ne faut pas avoir une vision si noir des choses…
Oui, je n’ai pas dit le contraire non plus. Le turn-over est une bonne chose s’il les personnes ont le temps d’apporter qqch avant de partir. Ce que je voulais dire c’est qu’aujourd’hui si tu veux un jeune expert dans un domaine, qqn qui tient la route, il faut lui offrir des conditions intéressantes (pas que le salaire), sinon il ira ailleurs.
C’est pour ca qu’il faut nuancer le terme “Jeune”, jeune ne veut pas dire jeune diplômé sortie d’école sans expérience. Après c’est sur que si c’est des jeunes diplômés d’un BTS avec zero expérience, cela n’a rien à voir. Il y en a sur le marché en masse donc salaires bas et pas de difficulté à trouver.
Je n’ai pas dit le contraire. Je répondais juste à Oliewan
Je ne vois pas pourquoi vous faites l’opposition salaires jeunes et salaires “vieux”.
Le 04/03/2021 à 11h36
Je n’irais pas jusque la. Même avec un bon CV cela fait un moment qu’on ne peut pas faire cela. Ensuite les conditions de travail sont relative au marché du travail. Beaucoup de demandeurs même dans des domaines spécifiques demandées comme l’IA (auquel personne ne comprend grand chose et surtout les recruteurs) permet aux entreprises ne pas trop s’en soucier. Si ce n’est dans les grands groupes ou il s’agit plus d’image que de véritable méthode de management humaine (dans le bon sens cette fois ci).
Bin si en fait.
Ex:
mi-2017 PDV SFR. 10% à virer sur ~15000.
2021 Effectifs d’aujourd’hui : ~15500 (si on se réfère au 11%=1700 de l’article)
tadaaaaa!
C’est juste de la stratégie comptable qui permet de communiquer. Rien d’autre.
Donc le seul avantage pour le lambda c’est d’en profiter au passage. Un bon chèque de départ c’est pas si mal avec un bonne ancienneté.
Le 04/03/2021 à 13h28
A l’origine je disais juste que 1000 jeunes spécialisés dans un domaine précis ça ne coutait par rien.
A aucun moment j’ai parlé de stratégie de SFR ou fait un comparatif avec les salaires des plus âgés.
Mais pour te répondre : si on prend l’exemple des boutiques, aujourd’hui la fréquentation en boutique ca doit être le néant. Il ne font que de la vente et maintenant plus on avance dans le temps plus la vente se fait par le net.
Au bout d’un moment, ca me semble logique que des boutiques ferment. C’est malheureux mais c’est la réalité du marché. Moi le premier, 8 ans en arrière j’allais en boutique voir les smartphones, mais je pense que ca fait 4 ans que je ne suis pas entrer dans une boutique Orange ou SFR. Alors le commercial dans sa boutique dans le centre de la France qui à 40-50 ans, tu ne vas pas le former et l’inviter à travailler au siège dans la sécurité informatique déjà il ne voudra pas et ca n’a pas beaucoup de sens.
Aujourd’hui l’activité dans le numérique augmente donc tu recrutes dans ce domaine, dans d’autres cela baisse donc tu fais l’inverse.
Après que l’annonce se fasse en même temps pour que la pilule passe, j’en doute pas. Qu’il y ait des aides ou je ne sais quoi, j’en doute pas ! (En France on est généreux…)
Et que SFR dégraisse volontairement et injustement sur d’autres postes, je n’en doute pas non plus.
Pour ce qui est du marché du travail, je le vois comme ca car je l’ai vécu sur des postes dans le Web. Sur 2 postes plusieurs fois des devs sont arrivés (27 à 30 ans, un peu d’expérience, un domaine spécifique sur chaque poste), 1 fois le gars n’est même pas venu, sans prévenir, il avait trouvé mieux ailleurs. 3 fois, les gars on fait moins d’un an (je dis « gars » mais il y avait une jeune aussi). Et ce n’était pas une question de salaire pourtant.
Mais je ne suis pas expert dans le domaine, après tout, tout n’est peut-être qu’histoire de com et de magouille comme tu le dis 😊
Le 06/03/2021 à 11h14
Mi 2017, c’était 1⁄3, 33%, 5000 départs sur 15000. Aujourd’hui, les effectifs de SFR seraient de 9500 employés. C’est Altice France, avec les médias, ERT Technonolgies, Intelcia etc…, qui ferait 15.000 employés.
Mais donc, selon l’article, c’est en fait toujours SFR qui est concerné, et cela ne fait plus 11%, mais 18%. On passerait donc à 7800 employés, effectif divisé par deux depuis le rachat de SFR par Numericâble…
Le 06/03/2021 à 16h25
En fait les 30% étaient la cible qui n’a bien évidement pas été atteinte. Je suis parti à ce moment e mode on voulait pas me laisser partir. A l’époque Altice n’avait pas encore commencé les découpages opérationnels. Quand bien même on peut trouver cela imprécis cela reste mieux que de ne pas pouvoir comparer. Cela reste acceptable bon an mal an.
Le 06/03/2021 à 17h03
Pas atteint, tu es sûr ? Il y avait 15000 employés chez SFR en 2016, il y en a maintenant selon les syndicats 9500, donc on est même à moins de 10.000.
Mais il est clair que le danger d’un plan de départs volontaires pour une entreprise, surtout de cette ampleur, 30% des effectifs, c’est que ce soit les plus employables, assurés de trouver un emploi ailleurs, qui profitent ce plein de départ, souvent ceux que l’entreprise aurait aimé conserver, et pas ceux les moins employables, qui ont beaucoup moins intérêt à partir, alors que SFR aurait voulu qu’ils partent.
De ce que j’ai lu, il y aurait eu des pressions pour que les personnes non souhaitées se déclarent “volontaires” à partir.
Le 07/03/2021 à 11h22
L’effectif d’aujourd’hui ne reflète pas la situation d’avant. Comme je l’ai dit il y a un découpage en entité qui a suivit.
Le 07/03/2021 à 17h03
Une remarque sur le texte, il est dit :
“Pour tenter de faire passer la pilule, Altice France-SFR dit vouloir recruter 1 000 jeunes diplômés sur la même période.”.
Or le CP dit sur 4 ans, donc ce n’est pas la même période :
“Altice France-SFR propose un grand plan de recrutement de 1 000 jeunes diplômés, sur 4 ans.”
Le 09/03/2021 à 13h25
Dégagez les vieux et foutez les jeunes en stage !
C’est légal donc c’est pas vraiment de l’esclavage !