Le Syndicat national des journalistes attaque le « Desinfox Coronavirus » du gouvernement
Le 05 mai 2020 à 09h07
2 min
Droit
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Représenté par Mes William Bourdon et Vincent Brengath, le Syndicat national des journalistes dépose un référé-liberté « pour atteinte à la liberté de la presse » et discrimination.
La requête vise la page « Desinfox Coronavirus » du gouvernement censé donner « accès aux articles de médias français luttant, dans le cadre de la crise sanitaire, contre la désinformation ». Une page qui a déjà suscité une salve de critiques du secteur.
Devant le Conseil d’État, le syndicat demande tout simplement son retrait au motif qu’il ne revient « pas au gouvernement d'être "l'organe certificateur des médias" ». Seuls cinq médias bénéficient des attentions de l’exécutif, « comme si les autres (...) employant des journalistes ne faisaient pas, au quotidien, un travail d’information pluraliste que ce soit sur le Covid-19 ou tout autre sujet par ailleurs ».
Le problème de ces certifications officielles est effectivement qu’elles engendrent un régime à deux vitesses, entre les médias retenus, et les autres. « Comme par hasard, relève le SNJ, on n’y trouve pas les informations contradictoires dénonçant la mauvaise gestion de cette crise sanitaire grave par le gouvernement ».
Ajoutons pour notre part que la page pourrait poser problème aussi sur le terrain de la propriété intellectuelle. Depuis la loi sur les droits voisins, un site (ou service de communication au public en ligne) doit bénéficier de « l'autorisation de l'éditeur de presse ou de l'agence de presse (…) avant toute reproduction ou communication au public totale ou partielle de ses publications de presse sous une forme numérique ».
Cette autorisation serait consentie en contrepartie du paiement de droits, selon la volonté des parties. Une conséquence de la directive sur le droit d’auteur, ardemment défendue par le gouvernement français. Certes, la loi a créé une exception pour les courts extraits, qui resteraient d’usage libre… mais selon le ministère de la Culture, cette exception pourrait ne pas valoir pour les titres.
Le 05 mai 2020 à 09h07
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 05/05/2020 à 12h24
le syndicat demande tout simplement son retrait au motif qu’il ne revient « pas au gouvernement d’être “l’organe certificateur des médias” ».
Le gouvernement ne “certifie” rien. Il liste des articles qu’il estime intéressant sur un sujet donné.
On a le droit d’être d’accord avec leur liste.
On a le droit de ne pas être d’accord avec leur liste.
Mais je ne vois pas en quoi ce serait illégal de publier une liste.
Le 05/05/2020 à 12h33
Je vois pas le souci:
une “sélection” ne se doit pas forcément d’être exhaustive
On est plus sur des mesures de prévention médicale que sur de la propagande électorale là
Le 05/05/2020 à 13h06
Le 05/05/2020 à 13h16
Le 05/05/2020 à 13h22
Voilà. C’est une revue de presse comme beaucoup d’autres. Les articles sont choisis parce qu’ils sont favorables ou informatifs, mais rarement défavorables.
Le 05/05/2020 à 13h36
C’est d’autant plus ironique que le “fast-checking” dénigre le métier de journaliste, alors que les fast checkeurs sont des journalistes. A vouloir s’auto-attribuer un label de vérité, ils salissent toute la profession, en sous-entendant que ce qui n’est pas du fast-checking est au mieux incorrect, au pire un mensonge.
Au final ce n’est que de l’enrobage novlanguesque. Tout comme le RPR est devenu l’UMP (puis LR, puis deviendra autre chose après le prochain scandale), les journalistes sont devenus des fast-checkeurs, car le terme de journaliste a désormais trop mauvaise réputation, entre les accointances avec le pouvoir, les erreurs jamais corrigées, les articles à charge ou pas vérifiés, etc.
Le 05/05/2020 à 13h38
Le 05/05/2020 à 13h49
Le 05/05/2020 à 14h13
Le 05/05/2020 à 15h47
“La seule chose exacte dans le journal, c’est la date.” (Coluche)
On a vu en 2017 à l’UPR une journaliste qui ne connaissait même pas la Charte de Munich sensée fixer la déontologie de sa propre profession ! Ça résume bien le niveau ras-des-pâquerettes auquel nous sommes confrontés depuis 20 ans.
Alors autant sur la forme - rien à dire : le Ministère de la Vérité sauce 1984, c’est non.
Autant sur le fond : 99% des journalistes participent à la censure d’état - et les plus serviles/menteurs de monter encore dans la hiérarchie. Voir ainsi ces collabos geindre et couiner devant le roitelet pour récolter quelques restes du repas est un spectacle des plus plaisants.
Le 05/05/2020 à 16h21
Le 05/05/2020 à 08h56
Ils attaquent l’état pour diffusion de fausses informations ? x)
Sinon c’est top de les attaquer sur ce sujet en effet !
Le 05/05/2020 à 09h03
C’est pas la première fois qu’ils se reprennent un coup de bâton. Je me souviens d’une loi à la con qui empêcher les fakes news ou je sais plus exactement et twitter avait du coup refusé de diffuser les pubs du gouvernement pour inciter à voter car message politique.
Ils avaient utilisé une récente loi française pour refuser de diffuser des messages du gouvernement, je me souvient plus des détails (une recherche sur n’importe quel moteur de recherche devrait aider), je me souvient juste à quel point c’était jouissif " />
Le 05/05/2020 à 09h20
Donc le syndicat attaque indirectement une partie de la presse, qu’il est censé représenter ?
Le 05/05/2020 à 09h29
Non, il attaque le fait que le gouvernement décide de faire une sélection d’article de presse.
Je m’assurerais beaucoup que des journaux demande à l’État de payer pour la diffussion des articles comme ils souhaitent le faire pou Google. Mais ils utiliseront jamais ce levier trop risqué politiquement.
Le 05/05/2020 à 09h42
Non, c’est une sélection d’articles du gouvernement. Les organes de presse n’y sont pour rien, quelques-uns ont d’ailleurs déclaré leur désolidarisation de cette initiative gouvernementale. Autrement-dit, ce n’est pas un partenariat avec les médias cités.
Le 05/05/2020 à 10h12
Cela-dit que le gouvernement fasse du pied aux administrateurs de ces médias dans le but de mettre une éventuelle pression sur les rédactions et les journalistes, ce ne serait pas étonnant. Déjà que l’Elysée évince parfois les médias accrédités aux conférences de presse, voire filme les déplacements présidentiels en l’absence de la presse…
https://www.challenges.fr/politique/macron-clot-la-polemique-sur-la-salle-de-pre…
https://www.europe1.fr/medias-tele/deplacements-demmanuel-macron-un-journaliste-…
Le 05/05/2020 à 10h13
Surtout que comme l’expliquer Reflets, dans les articles il y avait une fake news qui allait dans le sens du gouvernement (comme quoi la vente des masques était interdit aux particuliers)
https://reflets.info/articles/ventes-de-masques-au-grand-public-les-mensonges-du-gouvernement
Le 05/05/2020 à 10h49
Le souci est bien plus du côté “diversité de la presse” qui est directement bafouée par l’Etat s’il se met à sélectionner les 3-4 médias (et plus précis encore : il sélectionne les actus dans ces médias) qu’il juge “vrai” pour être mis en avant de façon “officielle” (i.e. site du gouvernement).
Le 05/05/2020 à 10h52
J’aimerais bien connaître l’histoire derrière cette revue de presse.
Qui sont ces personnes du SIG qui éditent le site gouvernement.fr ?
https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2019/08/sig…
Ce sont des apparatchiks en poste qui traversent les gouvernements successifs ? Des militants ou en lien avec le parti qui sont changés à chaque remaniement ? Quelle est la limite entre “communication gouvernementale” et propagande électorale ?
Edit : et qu’est ce que Morgan Freeman vient faire là dedans ?
Le 05/05/2020 à 10h57
Le problème de ces certifications officielles est effectivement qu’elles engendrent un régime à deux vitesses, entre les médias retenus, et les autres.
C’est l’arroseur arrosé: ironiquement, c’est exactement le même problème qui est dénoncé sur les pages de “fact-checking” des journaux de masse: une sélection partiale des idées à “checker” qui vont uniquement dans le sens qui arrange la ligne éditorial du journal, avec souvent l’interdiction des commentaires sur ces pages spécifiquement, ce qui démontre une volonté délibéré d’asséner “leur” vérité, et de censurer toute critique et avis alternatifs " />
Le 05/05/2020 à 11h47
Il prend tout simplement modèle sur De Gaulle, comme il aime si bien le rappeler.
De Gaulle avait l’ORTF, Macron a son organe certificateur des médias.
CQFD.
Le 05/05/2020 à 11h53
Le 05/05/2020 à 12h01
C’est marrant, à part France Info, il n’y a pas d’information issue des chaines d’info poubelle continue…
Le 05/05/2020 à 12h04