Sci-Hub a 10 ans et s’enrichit de plus de 2 millions de publications supplémentaires
Le 07 septembre 2021 à 06h53
2 min
Internet
Internet
La plateforme vient de fêter son anniversaire. Comme l’indique Wikipédia, ce site propose un « accès libre à des articles scientifiques obtenus par web scraping en contournant les paywalls ("péages") classiques des éditeurs académiques ».
Pour souffler sa 10e bougie, la créatrice de Sci-Hub (Alexandra Elbakyan) annonce l’ajout de 2 millions d’articles supplémentaires. Pour rappel, la plateforme est bloquée en France chez les quatre FAI nationaux, suite à une demande d’Elsevier et de Springer Nature.
En France, un mouvement pour atteindre un maximum de publications scientifiques en open access se met en place depuis plusieurs années. Marin Dacos, conseiller scientifique pour la science ouverte auprès du directeur général de la recherche, expliquait il y a quelque temps l’importance de la science ouverte :
« En open access on pourrait fluidifier considérablement la circulation de la connaissance, ce qui peut sauver des vies. Il faut bien comprendre qu'on met en danger la société puisqu'elle ignore ce qu'elle a produit comme connaissance. On peut parler d'Ebola où on comprend qu'il faut aller vite, mais on peut parler de la crise de l'euro, de l'épidémie de la vache folle... On a besoin de toute la connaissance scientifique pour produire des solutions rapidement ».
Le 07 septembre 2021 à 06h53
Commentaires (35)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 07/09/2021 à 07h38
Bonne nouvelle, le site semblait mort (=pas de nouveau articles) depuis quelque temps.
Pour le reste, tant que les évaluations et recrutement se feront sur l’IF (surtout en bio, et ce malgré les chartes signées par le CNRS par ex), la science ouverte sera un doux rêves.
Attention à un point : l’open access et la science ouverte (open science) ne sont pas la même chose : l’OA c’est on paye plus chère pour que l’accès soit gratuit (open).
La science ouverte va plus loin, et cherche à ne plus passer par les éditeurs
Le 07/09/2021 à 07h52
En fait grâce à Sci-hub, on y est déjà quasiment. Il ne reste que le changement légal :
Who’s downloading pirated papers? Everyone.
Oh l’ironie.
Anecdote personnelle : j’ai récemment subi une chirurgie utilisant un procédé assez récent et j’ai un peu discuté avec le chirurgien et d’après lui, l’hôpital (public) n’aurait jamais pu mettre ces nouvelles techniques en œuvre aussi rapidement sans Sci-hub qui est une révolution en terme de partage mondial des connaissances scientifiques.
Le 07/09/2021 à 10h54
nan mais clairement ce site est une révolution, meme quand j’avais accès aux publi via le CNRs je passais par sci-hub car c’est plus simple et plus rapide. (et meme au cnrs on n’avait pas tout). Idem pour permettre aux vulgarisateurs d’avoir accès aux données primaires, impossible sinon.
Mais ça reste illégal (pas l’accès/dl mais la mise à disposition) et ça peut fermer à tout moment. c’est problématique de base l’accès aux connaissances sur quelque chose d’aussi bancal légalement parlant.
Mais le pire dans tout ça c’est que ce qui bloque l’open science, c’est la recrutement et l’évaluation des chercheurs, recrutement et évaluation qui sont faits par ces meme chercheurs ….
Tout le monde se plaint des éditeurs, mais y a personne pour se dire dans les sections pour se dire : ok l’IF rien à battre, on va étudier les CV/apport à la discipline (forcément ça prend plus de temps que de calculer l’H-index/IF).
Et en fait sci-hub est dans un sens presque contre-productif, car on se repose dessus plutot que de faire changer les choses (le pire étant de passer en OA, c’est à dire en payant encore plus chère le droit de publier…)
Le 07/09/2021 à 08h32
Avec la connexion du boulot, je n’ai pas vu l’ironie, les 2 sites affichants l’article en entier… j’ai réalisé ensuite qu’on avait un abo (lié aux IP de connexion)
J’ai regardé ensuite sur le tél et effectivement, c’est moche
Le 07/09/2021 à 08h40
jamais compris pourquoi ils s’entêtent à monter des sites web.
pourquoi ne pas tout stocker et diffuser en p2p via Zeronet ou beaker?
de toute manière on parle de littérature scientifique. le but n’est pas de toucher le plus grand monde, et la cible ce sont des gens qui à priori ont les capacités d’installer une application et de comprendre comment ça fonctionne….
Le 07/09/2021 à 08h47
Peut être parce que tu confonds le protocole de diffusion et le moyen d’information ? Un site web peut être hébergé en P2P ou de manière plus classique. Diffuser des données via P2P est une chose, mais sans endroit pour indiquer les identifiant des ressources (lien, hash, moteur de recherche) c’est un peu inutile.
Le 07/09/2021 à 12h25
si le site est hebergé en p2p il peut contenir justement les identifiants, titres, indexes, non?
je connais pas zeronet, mais à vue de nez ça répond au besoin.
Le 07/09/2021 à 12h52
En fait le P2P serait facilement bloqué par les pare-feux du CNRS et des autres institutions. Ensuite, le bon vieux HTTPS (par chez moi, pas de DIP) te permet facilement d’être accessible depuis un navigateur sans avoir à utiliser un autre soft ni un add-on. Les scientifiques sur NI (chercheurs, prof., doctorants…) ne représente pas le niveau en info des chercheurs dans les différents domaines, qui lui est bien loin de ce niveau. DNS, HTTP, P2P… pour la plupart du personnel de recherche, c’est des acronymes sans queue ni tête. (Et je sais de quoi je parle, j’ai expliqué à plus de 100 personnes dans mon ancien labo comment contourner les DNS menteurs suite à la décision de justice pour avoir Scihub de chez soi.).
Bref, il faut un truc simple pour être accessible au plus grand nombres.
Et comme l’a dit @odoc, Sci-hub est 10 fois plus performant que les outils du CNRS pour faire une recherche sans compter que tu ne subis pas sa schizophrénie. (Genre, tu fais de la simulation de plasma, donc tu as accès aux publis de plasma mais pas à celle de computing parce que c’est pas ton domaine… Alors qu’on incite à la pluri-disciplinarité…).
Le 07/09/2021 à 08h50
Si, le but est que “le plus grand nombre” et n’importe qui puisse lire la production scientifique.
Et aussi, que ce soit simple d’accès.
Perso je suis très content d’avoir le site web, bon anniversaire !
Le 07/09/2021 à 12h22
le plus grand nombre… de personnes en capacité de comprendre les papiers.
ça fait pas grand monde. ^^
Le 07/09/2021 à 08h59
Parce que beaucoup de structures -dont les universités et établissements de recherche- bloquent le P2P, ce n’est donc pas envisageable de se baser uniquement sur ce mode !
Le 10/09/2021 à 09h07
C’est juste, mais pour ça tu as des proxy qui peuvent faire le lien entre les deux (genre passerelle IPFS/Zer0net) depuis un site Web “classique”.
Tu aurais ainsi l’avantage du p2p sans les problèmes de blocage.
Le 07/09/2021 à 10h03
Il y a quelques mois (un an peut-être ?) un post reddit nous avait invité à télécharger des fichiers via p2p pour sauver le contenu.
Vous avez des nouvelles de ce projet ? Je ne trouve plus aucune trace de l’appel à l’aide de la créatrice. Du coup j’en viens à me demander si les quelques TB que j’avais récupérés sont toujours utiles…
J’ai l’impression que ça part dans tous les sens depuis que les autorités ont mis un coup de pied dans la fourmilière.
Le 10/09/2021 à 09h02
Tu parles sans doute du poste du subreddit DataHoarder ?
Le 10/09/2021 à 13h15
Oui voilà, c’est ce post là ! :) Je vois que ça date de 4 mois maintenant et difficile de voir si c’est toujours utile actuellement comme projet, en tout cas pas clair pour moi. Ça me prend quelques terra donc pour l’instant je ne manque pas de place ça va mais si ça ne sert plus à rien je ne suis pas contre m’en délester.
Le 13/09/2021 à 10h42
Oui après ça prends de la place.
Je me demande si c’est pas une bonne idée de mettre ça sous Zer0net avec soit les article scientifiques en “facultatif” (histoire que ça download pas les teras d’articles dès que tu charges le zite).
Ou IPFS mais c’est plus risqué car sous Zer0net tu peux forcer par Tor.
Le 07/09/2021 à 10h04
Le “paradoxe” de la publication scientifique :
Un chercheur est “jugé” par la qualité et le nombre de ses publications aussi bien pour son avancement que pour l’obtention des nécessaires financements à sa recherche (je parle ici du modèle français).
Il DOIT donc publier.
Il présente donc ses articles à des revues qui ,si le sujet est pertinent pour eux, vont envoyer les articles à des “reviewers” pour qu’ils jugent de la qualité des travaux. Ces “reviewers” sont aussi des chercheurs œuvrant dans le même domaine que celui de(s) auteur(s) des travaux et qui vont faire ce travail bénévolement .
Après correction en fonction des avis des “reviewers”, l’article sera déclaré bon pour la publication. Et là il faut payer avec des prix variables selon le standing du journal, si on veut de la couleur ou pas et si on veut permettre un accès libre à sa publication (pour ce dernier point ce n’est pas possible chez tous les éditeurs).
Dans la plupart des cas (c’est à dire où l’article n’est pas en accès libre) les gens intéressés par l’article devront payer pour le lire sans que les auteurs ne voient un copec.
Pire une fois publié les auteurs perdent tout droit sur l’article et après un temps assez court le(s) auteur(s) doivent payer pour avoir accès à leurs articles….
Autant dire que c’est quasiment full bénéfices pour les revues surtout en dématérialisé…
Personnellement sans Sci-hub je ne pourrais plus suivre mon domaine car je suis sans emploi et je n’ai pas accès aux abonnements pris par les institutions.
Le 07/09/2021 à 10h13
C’est bô comme la RCP !
Le 07/09/2021 à 10h36
A part la force de l’habitude qu’est-ce qui empêche de se passer des éditeurs académiques ?
Le 07/09/2021 à 10h57
si un scientifique veut un poste, de l’argent (pour ses recherches hein ^^) la plupart du temps on regarde surtout le niveau de ses publi, à savoir l’IF (Impact factor : en gros combien de fois un papier a été cité - je schématise).
Hors la publication en OS ne passe pas par les éditeurs, donc par d’IF, donc pas de dossier.
Sans compter qu’il faut assurer le travail des éditeurs, à savoir trouver des chercheurs qui font faire le taf d’édition (gestion) et de relecture, et sans relecture, le papier vaut rien (scientifiquement parlant cette fois).
edit : bbq par echidne
Le 07/09/2021 à 11h03
Je pense que tu ne peux pas publier librement et publier dans une revue en même temps.
Vu que la revue reste obligatoire pour le facteur d’impact le choix est facile.
Ce qu’il faut c’est une plateforme ouverte (HAL, …) internationale.
Il faudrait forcer légalement la publication des articles qui découlent de financement publiques sur cette plateforme.
Il faudrait aussi interdire l’utilisation des budgets publiques pour publier sur des plateformes ou dans des revues privées (ce sera peut être plus compliqué).
On pourrait même pousser jusqu’à interdire à un chercheur financé par de l’argent publique de “revoir” un article pour un privé bénévolement.
Donc ça bloque auprès du politique (l’Europe pourrait aider pour que ça ne se fasse pas chacun dans son coin).
Je me demande quelle partie des financements publiques est gâché dans le système actuel
Le 07/09/2021 à 10h49
Yes merci pour cette précision très importante ! La différence est effectivement de taille mais la confusion est volontairement maintenue par des personnes comme Marin Dacos car dire “Open Access” dans un discours c’est trop stylé !
Le 07/09/2021 à 11h26
Courrage NXI. N’ayez pas peur d’utiliser le terme.
C’est d’ailleurs ainsi que sci-hub se définit sur sa page d’accueil.
Le 07/09/2021 à 18h07
Alors en fait oui et non, c’est un peu plus subtil.
Ce sont les éditeurs qui entretiennent volontairement la confusion. Quand on est auteur et qu’on clique au moment de signer le contrat sur “open access” on est redirigé vers du “golden open access” où on vous dit “ok pour pouvez mettre en open access mais c’est payant”. Et tout en bas en corps 4 il y a aussi une phase sibylline en anglais du genre “you can also upload a personnal version to an instutionnal repository after a XX months embargo”.
Il existe donc plusieurs façons légales de faire de l’open access non payant.
La première consiste à publier directement dans des revues open access. Ce sont les universités ou le Cnrs qui au lieu de payer les éditeurs, payent eux-mêmes les serveurs et personnels, le peer reviewing se faisant aussi très bien comme ça du reste certaines ont déja de bons IF. Ce changement de paradigme a commencé avec des thématiques trop “petites” pour intéresser des éditeurs commerciaux et fait maintenant tache d’huile.
La seconde est d’utiliser les Pdf produits par les auteurs avant la mise en page définitive de l’éditeur, notamment sur des plateformes comme HAL ou ArXiv .
J’explique.
Je bosse dans le milieu, en autres je valide des publis pour HAL.
Ça fait bien 15 ans que je répète à mes chercheurs la chose suivante : tu dois mettre en ligne la version auteur (le fameux final draft post refeering”), pas la version éditeur.
Si on fait ça, c’est LÉGAL depuis la loi numérique de 2018 dite Lemaire, avec seulement 6 mois d’embargo, et même s’il y a marqué 24 mois sur le site de l’éditeur. On s’en tape la loi française a préséance, il suffit d’indiquer dans l’en tête le DOI de la publi originale on est couverts.
Conserver la fameuse version quand on est premier auteur, la nettoyer un peu pour que ce soit pas trop moche, tout ça devrait faire partie intégrante du processus de publication tel qu’on essaie de l’enseigner aux nouveaux chercheurs.
Car là encore les éditeurs notamment anglo-saxons tentent la confusion sur la propriété des droits d’auteurs.
En France le droit d’auteur même pour du scientifique est un droit moral imprescriptible et inaliénable. On déroge partiellement à ce droit, par exemple avec un éditeur, pour qu’il le publie sous une forme particulière, celle de la revue, et le copie et le diffuse. C’est le fameux copyright, qui est un droit patrimonial par nature partiel dans le sens où il ne s’applique qu’à la forme produite par l’éditeur.
Mais si je suis chercheur, rien, absolument rien ne m’empêche de diffuser mon contenu intellectuel sous une autre forme (le fameux final draft). Tout machin qu’on me ferait signer qui m’en empêcherait peut être taxé de nullité de plein droit.
C’est ce qu’on pousse à faire depuis des années dans HAL, récupérer les bons Pdf, mais c’est un travail de fourmi bénédictine ; cela étant on a de fortes incitations de l’Europe pour publier comme ça…
Pour en revenir à Sci-hub (et LibGen) pour ma part ils ont tout mon respect, contrairement aux lobby des éditeurs dont j’estime que la rapacité va finir par creuser leur propre tombe.
Il faut savoir que lors des palabres officiels préparatoires de la loi Lemaire notamment avec les représentants des éditeurs ça a été chaud. Ils voulaient nous faire payer encore un nouveau droit pour les usages de TDM (Text and Data Mining) : on paye les abonnements institutionnels, on paye pour publier, les auteurs relisent gratuit et il aurait fallu payer une 3ème fois.
Et bien certains, pas moi bien sûr ;-) ont pu suggérer dans les palabres des trucs du genre “attention vous abusez on va tout arrêter comme l’ont déjà fait certaines universités britanniques et on va laisser faire la nature” sous entendu on va laisser les chercheurs pirater mais sans prononcer le mot et tout le monde s’est bien compris. Ils ont crié à l’assassin et aux vilains pirates et pour faire court on a pu bénéficier de ce qu’ils appellent pudiquement une exception pour faire du TDM.
À mon sens c’est la simple présence en creux de SciHub qui sans les nommer a pu peser dans le bon sens dans ces négociations, et d’une façon générale fait qu’ils sont moins pénibles face à l’open access légal.
Dieu bénisse la Reine et Alexandra Elbakyan
Le 07/09/2021 à 18h16
Voire une 4ème fois pour ceux qui payent les abonnements aux bases de données type Web of Science, Scopus, Medline etc.
Le 07/09/2021 à 19h20
Pour info: Sur une connection satellite (Eutelsat) ce n’est pas bloqué.
Et les institutions comme le CNRS ont souvent des connexions pro. J’ai testé sur certains, ce n’est pas bloqué non plus, et chez K-Net non plus.
Donc ils ont bloqué que chez les 4 opérateurs “majoritaire” , qui sont aussi les seuls qui existent pour les juges. Autant pour le P2P et le streaming je comprends, autant pour des publications scientifiques, soit les juges ont “joué” avec les plaignants, soit c’est encore une très forte méconnaissance du domaine qui a joué.
Le 07/09/2021 à 23h25
NON. Non et non. Le boulot d’édition, à faire deux fois, ça commence à prendre du temps sur la recherche. Personnellement, c’est niet : j’ai mieux à faire, comme de la recherche justement. La “valorisation” de ce que je fais, je n’ai pas à la faire 2 fois, car c’est une fois de trop. C’est bien beau d’expliquer “faudrait faire comme ceci ou comme cela”, mais c’est ce que j’appelle des “taches à la con” et du gaspillage salarial au passage, car on parle de salaire de chercheur pour (re)faire de la mise en page qui n’a rien à voir avec le contenu.
Donc NON, JE NE ME TAPERAI PAS DEUX FOIS LE TRAVAIL D’EDITION : c’est quasiment deux fois de trop. Et vu qu’on nous force bien la main pour le faire une fois, clairement, c’est non pour la seconde, c’est tout.
Quant à ta solution qui consiste à proposer une version “retouchée”, c’est prendre le risque de voir des versions modifiées avec pas seulement des retouches de mises en page, et donc pas forcément identiques à la version validée par un journal. Mettre en ligne une version identique sur HAL, c’est permettre aussi de vérifier rapidement avec un hash que la version (et le contenu) est bien la même.
J’en discutais justement avec un collègue de ces aspects légaux avec les éditeurs… et personnellement, je n’ai vraiment pas que ca à faire de lire les paquets de lignes de chacun des journaux et des droits qu’ils s’approprient d’autant je ne suis pas juriste non plus. Donc je publie, je récupère la dernière version (merci Sci-hub), et je la mets sur HAL (et encore avant, c’était directement sur ResearchGate). Ca prend bien moins de temps que de se reprendre la tête avec une seconde “version”. Si la méthode ne plait pas à un éditeur, il saura contacter qui de droit.
Enfin, ce sont souvent les éditeurs les plus “chers” (“gros” IF, journal “historique” dans un domaine, >>1k euro par publication avec parfois des critères aussi débiles que de choisir des figures en couleur) qui sont souvent les plus casse couilles avec la mise en page. Certains “petits” éditeurs open access jouent bien plus le jeu de la recherche et vous disent “on prend n’importe quel format (latex / word) en entrée, donc si vous préférez IEEE, c’est pas un soucis, on s’en accommodera” : c’est déjà plus royal, surtout quand la version finale est proprement convertie selon la mise en page dudit journal et que ce dernier a aussi mis en ligne une version HTML tout aussi irréprochable. Dans ce cas là, je peux comprendre qu’auteur et reviewer ne soient pas rémunérés tant que l’éditeur a réellement réalisé un travail d’édition pour un montant qui me parait correct.
Le 08/09/2021 à 07h21
Normalement, c’est pas toi qui fais la mise en page finale, c’est l’éditeur.
La version que tu envoies à l’éditeur est donc une version que tu as le droit de partager.
Tu n’as donc rien à faire, enfin si, juste uploader ta version de travail.
(Et sinon sous LaTeX, c’est juste un paramètre du documentclass à modifier…)
(La version “retouchée”, c’est juste la version sans mise en page de l’éditeur)
Le 08/09/2021 à 11h44
Voilà c’est exactement ça. Et même avec word ou autre ça prend 5 mn, quand je parlais de nettoyage c’est juste enlever le double interligne et les numéros de lignes.
Et de toute façon HAL refuse les Pdf éditeurs, sauf ceux en CC/open access.
Un article ainsi mis en ligne dans HAL avec pdf est lu en moyenne 5 fois plus qu’un article payant, augmentant ainsi la visibilité de l’auteur et de son institution, et accessoirement l’IF de la revue donc tout le monde s’y retrouve…
Du coup ça serait bien intéressant d’estimer l’augmentation de visibilité due à Sci-hub
Le 08/09/2021 à 13h53
Je pense que ça dépend des éditeurs voir même des journaux.
Pour ma part, quand la phase de relecture par les pairs est terminée et que la version finale est envoyé à l’éditeur, celui-ci reproduit le papier non en utilisant le code LaTeX mais en réécrivant intégralement le papier à la main (via un soft comme Inkscape ou InDesign) [Et bonjour le design des équations ! Même Word fait mieux]. Ce qui donne des trucs amusants d’avoir des erreurs de typos (ça encore ça peut passer) ou alors des unités qui change (parce que le recopieur a pensé qu’il était plus judicieux de changer l’unité) voir des décimales au mauvais endroits sans parler des négations qui peuvent sauter. Et je plaisante pas, c’est significatif. [Cela dit j’ose pas imaginer les pauvres petits mains qui doivent être payer au lance-pierre. Alors qu’on se fait chier à, nous, à pondre une belle source en LaTeX et devoir passer des tests de “qualifications”].
Bref, c’est un bon gratuit pour relire son papier en s’assurant que c’est bien ce que l’on a écris sur le draft finale que l’on a de son coté.
Et juridiquement, comme l’éditeur fait un travail (et pour le coup pas une mise en page de la source LaTeX avec un template en lançant un pauvre script) je suis pas sur que diffuser cette version soit légal. Mais en pratique, il suffit de le faire “discrètement” (ResearchGate, HAL ou son propre site web). Et de toute façon, je doute qu’un éditeur ose attaquer un chercheur de cette façon (sans parler du bordel que ça viendrait à créer dans l’institution).
Le truc superbe, mais je pense qu’Alexandra a déjà du y réfléchir, ça serait de pouvoir envoyer son papier directement à Sci-hub une fois publié par l’éditeur.
Le 08/09/2021 à 17h38
La version éditeur non, la version auteur si.
Sur Hal non, tu pourras uploader le Pdf mais ça ne passera pas la modération, quant à ResearchGate Elsevier a lancé des campagnes pour faire retirer les Pdf éditeurs “illégaux”. Mais là encore, rien n’empêche d’y mettre les Pdf auteurs.
Désolé d’insister, mais ce Pdf auteur est vraiment LE vecteur de l’open access côté légal; parce que si par malheur Sci-hub ferme…
Le 08/09/2021 à 17h42
Merci :)
Petite question, savez-vous pourquoi des institutions (CNRS et co) ne mettent pas à disposition de leur personnel de recherche une sorte d’ArXiv afin de démocratiser ce genre de pratique ?
En plus d’inciter fortement leur personnel à le faire.
Le 08/09/2021 à 18h30
Avec plaisir ;-)
Ben on peut dire que HAL est exactement ça, c’est l’archive ouverte “officielle” de tout ce qui est recherche publique française. HAL est géré et hébergé par le CCSD, organe du Cnrs…
Le 08/09/2021 à 23h48
Ben écoute, s’il est vrai qu’on passe “relativement” facilement d’une mise en page à une autre (effectivement, changer la première ligne du préambule aide bien), c’est totalement mensonger de dire que ca prend 5 minutes. Les exemples ne manquent pas vu que les polices et les marges sont parfois très différentes (d’un journal à l’autre, ou du draft à une version plus “présentable”), ce qui impacte vite tout ce qui n’est pas textuel (équations qui ne tiennent plus sur une ligne, figures à redimensionner, et parfois à retoucher à cause du changement de taille… et j’en passe). Non, ca ne prend pas 5 minutes. Mais ca prend bien moins de temps en Latex qu’en MS office, ca c’est vrai.
Quant à savoir “qui” fait la mise en page, pour l’instant, la plupart des éditeurs auxquels j’ai été confronté en 15 ans sont plutôt à casser les cacahouettes là dessus et à pousser l’auteur à s’en charger. Sans parler de template pas toujours pratique, et très “à chaque journal sa petite différence”, genre machin qui s’appuie sur IEEE mais avec des abréviations pour les noms des journaux dans les références (ie, “Journal of Applied Physics” à remplacer par “JAP”), ce qui impose de repasser derrière la compilation avec leur templates, ou changer le contenu des fichiers bibtex en amont (et pose soucis pour passer d’un format à l’autre). Ce genre de détail, ca devrait être le problème de l’éditeur, pas de l’auteur.
Le 10/09/2021 à 14h00
Surtout que parfois la “mise en page” de l’éditeur est minime. Pour mon dernier papier la seule différence entre ma version uploadée chez eux et la version publiée c’était les figures qui ont été insérées au texte. Et encore je parle de la version finale pas de la première version qu’ils ont mis en ligne qui avait les figures à la fin du texte.
On pourrait aussi parler de leurs outils qui en sont pas au point. Moi j’avais galéré sur leur convertisseur en PDF en ligne qui m’envoyait mes tableaux n’importe où dans mon texte alors qu’en local ça marchait nickel. Ou encore de leur outil de gestion des graphiques qui prend parfois quelques “libertés” avec le matériel original.
Franchement le plus souvent j’ai vraiment eu l’impression que c’était moi qui faisait le plus de travail même pour la mise en page.