Cloud de confiance : Thales s’allie avec Google
Le 06 octobre 2021 à 07h36
4 min
Internet
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Certains attendaient une signature avec AWS, c'est finalement le géant de la recherche qui s'associe avec le spécialiste français des solutions numériques et de cybersécurité. La fililale d'Amazon pourrait faire ses propres annonces d'ici quelques mois.
« Le cloud de confiance ressemble de plus en plus au cloud souverain de 2012, mais avec des Américains dans la boucle », nous confie un observateur du secteur. Pour rappel, cette précédente initiative avait été lancée il y a une dizaine d'années, menant à la création de Cloudwatt (Orange/Thales) et Numergy (SFR/Bull), fermées depuis.
Désormais, on ne parle plus de souveraineté mais de confiance, avec Thales associé à Google d'un côté, Orange associé à Capgemini et Microsoft de l'autre (à travers Bleu). Pour rappel, OVHcloud s'était aussi associé à Google pour proposer ses services via Anthos.
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L'annonce du jour concerne « la signature d’un accord stratégique pour co-développer, au sein d’une nouvelle société, une offre de cloud souverain répondant aux critères du label français Cloud de Confiance » précise le communiqué. « Institutions publiques et entreprises françaises bénéficieront de toute la puissance, la sécurité, la flexibilité, l’agilité et la souveraineté proposées par les technologies des deux experts en leurs domaines » promettent les deux associés.
« En adressant les aspects techniques et juridiques, l’offre de Thales et Google Cloud permettra aux secteurs privé et public français concernés de se doter d’un cloud répondant au plus haut niveau d’exigence certifié par l’ANSSI avec le label « cloud de confiance », en conformité avec la stratégie nationale française ». Derrière cette promesse, celle de protéger les clients des lois extra-territoriales américaines, même si les mécaniques juridiques devant le permettre n'ont pour le moment pas été détaillées.
Il est néanmoins précisé que ces services seront « opérés par une nouvelle société dédiée et de droit français, majoritairement détenue par Thales, hébergés en France, au sein d’une infrastructure séparée de celle de Google Cloud dont le réseau et les serveurs seront séparés, contrôlés et opérés par cette société ». On ne sait pas si les serveurs seront fournis par Google ou conçus par Thales et des partenaires français.
Thales promet également « un support client assuré par des équipes en local, avec des services de sécurité assurés par la nouvelle société, notamment la gestion des identités, le chiffrement des données, l’administration ou encore la supervision, avec des mises à jour reçues en continu mais réceptionnées, évaluées et validées au sein d’un sas de sécurité piloté par Thales, gérés sur une infrastructure conçue de façon durable ».
La date de mise en place de cette nouvelle entité et de ses services n'a pas été précisée.
Le 06 octobre 2021 à 07h36
Commentaires (24)
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Abonnez-vousLe 06/10/2021 à 07h44
Du cloud souverain dont la majorité de l’outil est américain …
Il y avait pas une affaire où, une entreprise française rachetée par les américains, n’avaient pas eu le droit de fournir les turbines nécessaires à nos sous-marins parce qu’on avait refusé de participer à une guerre (Irak ?) ?
Le 06/10/2021 à 08h28
Bon, on parle désormais de cloud de confiance parce que le cloud souverain, c’est mort. D’un autre côté, OVH réalise aussi des partenariats avec Google, donc même avec un acteur de ce type on aurait eu du mal. Prenons acte.
Néanmoins, pour avoir discuté avec des personnes de Microsoft et d’AWS, et ayant eu des retours d’expérience sur les discussions avec Google, il s’avère que c’est Google qui, en général, est le moins conciliant et pour lequel il est le plus difficile de faire changer la moindre virgule dans un contrat. Il sera donc intéressant d’avoir plus de détails sur les termes de ce contrat, car même un géant comme Thalès pourrait avoir du mal à imposer certaines exigences. Mais peut-être que Google a mis de l’eau dans son vin depuis.
Le 06/10/2021 à 09h49
Ils vont surtout chercher à décrocher la qualification SecNumCloud République FrançaiseSuite à la nouvelle directive “Cloud au centre” de l’Etat. Cette norme rend étanche les hébergements aux Cloud act (entre autre).
CF Next INpact
Le 06/10/2021 à 08h29
Avec Macron comme président, la France se fait piller par les US.
L’histoire d’alstom est édifiante à ce propos :
YouTube
Bye bye souveraineté.
Le 06/10/2021 à 09h05
En même temps en france plus grand monde ne veut signer avec Thales, chaque contract cache des montagnes de merde.
Le 06/10/2021 à 09h33
Ah ah ah ah !
Cloud de confiance avec les US !
Ah ah ah ah !
Merci, j’ai bien ri !
Le 06/10/2021 à 09h57
Quel déclin, être incapable de faire un simple cloud national.
On a largement les moyens techniques et humains de le faire, comment arrive-t-on à se démerder pour être aussi mauvais ?
Le 06/10/2021 à 10h01
c’est bien regrettable mais on a essayé en 2012, avec le résultat qu’on connait …
Le 06/10/2021 à 12h51
On n’a pas vraiment essayé. Des boites ont vu des subventions publiques, elles les ont prises. Elles ont monté des équipes de 3-4 stagiaires pour faire semblant, et au moment de rendre des comptes, il suffisait de dire “on n’a pas réussi, mais merci pour le pognon”.
Le 06/10/2021 à 11h36
Comment ? C’est simple. Beaucoup de travail, on échoue, et on recommence la même chose.
C’est ça le made in France. Echouer, recommencer avec les mêmes erreurs et recommencer encore. Toujours persévérer dans la connerie depuis 30 ans.
Le 07/10/2021 à 06h34
ça dépend ce que tu mets dans “cloud” : pour de l’hébergement oui (et encore), le cloud c’est un peu plus que du simple serveur mis à disposition, c’est des “appliances” (briques applicatives) spécialisées dans un domaine que tu peux interconnecter.
En quelques cliques tu peux déployer une brique d’IA, brancher un connecteur big data sur un hashtag twitter qui alimente un moteur d’analyse de sentiments, ou connecter des capteurs à un module de data streaming.
Même en raisonnant seulement sur la partie hébergement simple, il faut aussi pas mal bucher : comment gérer les backup pour que par ex en cas d’incendie le service continue sans interruption ? Comment gérer le déménagement transparent d’une instance, pour que le client puisse en clic déménager son service dans une autre partie du monde (ou le redonder avec de la synchro)…
Européen je pense que c’était envisageable, mais Français c’est déjà trop tard on a pris beaucoup trop de retard par rapport aux 3 gros !
Le 06/10/2021 à 10h11
C’est… merveilleux. Toujours plus dépendant des US. :‘)
Le 06/10/2021 à 10h19
Puis de l’expérience technique que j’en ai comment dire… à chaque collaboration qu’on était censé faire au final on devait se taper aussi le développement de leur composant tellement ils semblaient en difficulté pour de sortir quelque chose de fonctionnel.
Le choix de Google est étonnant par contre je les ai toujours vu utiliser Azure, espérons pour eux que ça soit pas un choix uniquement effectué par la direction au détriment de l’expérience acquise par leur équipes techniques qui manifestement ont déjà assez de difficulté comme ça.
Et “Cloud de confiance” c’est définitivement une mauvaise blague mais a défaut d’avoir des acteurs compétent il faut bien trouver une solution.
Le 06/10/2021 à 11h33
Confiance et Google dans la même phrase. Fallait oser.
Le 06/10/2021 à 12h55
Ahh tu as été plus rapide que moi
Le 06/10/2021 à 11h53
Monter un cloud du niveau d’Amazon ou Google n’est pas simple du tout. Je vais simplifier ma vision du truc, mais en France, c’est tout simplement impossible. Pour arriver a créer une architecture du niveau d’un AWS/GCP, il faut investir MASSIVEMENT dans de la R&D en embauchant des gens ULTRA calé dans leur domaine, et ca coute TRES cher car ces cerveaux se vendent au plus offrant et vont donc actuellement chez Google & Co.
Les grosses boites française ayant ces moyens étant toutes des boites dirigées par des “financier” qui ne pense qu’à leur carrière avant tout et ne sont pas des tech à l’origine, ils n’ont donc juste pas les connexions neuronales pour le comprendre.
La philosophie de Cloudwatt n’a pas été de créer des technos pour en faire un cloud, mais de suivre comme le font toutes les boîtes française, à savoir d’utiliser des outils existants en changeant les logos pour faire “comme si”.
Le 06/10/2021 à 12h23
Pour avoir un coût au serveur très faible et être compétitif avec les boîtes qui ont leur infra en interne surement.
Pour faire un cloud plus classique, j’ai beaucoup de mal à croire qu’il faille tant d’investissements que ça.
Le 06/10/2021 à 12h03
“Notre Cloud seras Souverain et en même temps Américain”.
Votez Macron !
Le 06/10/2021 à 12h51
Excellente interview qui m’a ouvert les yeux sur la guerre économique menée par les Américains.
Le 06/10/2021 à 13h15
En lisant les commentaires, on se rend compte que la grande majorité de ceux qui écrivent se sont arrêtés au titre.
Le 06/10/2021 à 14h48
Confiance et Google dans la meme phrase ………
Le 06/10/2021 à 14h49
Ils ont dû signer en sous-marin !
Le 06/10/2021 à 17h04
Certes mais d’un autre coté:
Il est néanmoins précisé que ces services seront « opérés par une nouvelle société dédiée et de droit français (pas sur qu’elle opère en France…), majoritairement détenue par Thales (et qui d’autres???), hébergés en France, au sein d’une infrastructure séparée de celle de Google Cloud dont le réseau et les serveurs seront séparés, contrôlés et opérés par cette société ». On ne sait pas si les serveurs seront fournis par Google ou conçus par Thales et des partenaires français.
Et on ne sait pas si les solutions seront contrôlées conformément, Quelle portion de service Google est inclue. Parce que bon… Pour acheter des machines y’a pas besoin d’un Google.
Et pour finir quand le mot “confiance” apparaît. Il faut courir.
Ca sent le gloubi boulga au mieux.
Le 08/10/2021 à 09h56
Quelle affaire ?
(à noter que si une entreprise se fait racheter, c’est parce qu’elle est à vendre)
En quoi le rachat d’une boîte française par une boîte américaine, c’est piller la France ? La question fonctionne aussi dans l’autre sens.
Et dans cette histoire de rachat par GE d’une partie d’Alstom, GE n’a pas fait une bonne affaire vu qu’il est question que cette partie soit rachetée pour beaucoup moins cher par EDF.
(c’est dingue cette obsession de certains avec Alstom)