Le coup de gueule de l’Académie des Beaux-Arts face à la censure des œuvres d’art sur les réseaux sociaux
Le 18 février 2022 à 09h12
2 min
Droit
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« De L’Origine du monde de Gustave Courbet à La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix, ou encore de la Descente de Croix de Pierre-Paul Rubens, aux photographies de Lucien Clergue en passant, 4000 ans plus tôt, par la Vénus de Willendorf, les exemples de censure sur les réseaux sociaux sont innombrables et entravent considérablement, chaque jour un peu plus, la promotion de l’Art sur ces médias incontournables ».
Le coup de gueule est signé de l’Académie des beaux-arts, qui fustige les CGU des principaux réseaux sociaux, truffés de clauses interdisant « la nudité », voire « la nudité suggérée », couplées à des algorithmes incapables de faire la différence « entre des œuvres d’art et des selfies et autres clichés personnels de nus portés à la vue de tous ».
Pour ses membres, « les plateformes de diffusion ne sauraient s’arroger le droit de censurer la diffusion d’une œuvre d’art au seul motif que la représentation de celle-ci n’entre pas complètement dans les critères qu’elles ont établis ». Et ceux-ci d’appeler « à se poser la question de la liberté de la diffusion de l’information et des moyens à mettre en œuvre pour la protéger ».
Le 18 février 2022 à 09h12
Commentaires (64)
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Abonnez-vousLe 18/02/2022 à 09h20
se poser la question de la liberté de la diffusion de l’information et des moyens à mettre en œuvre pour la protéger
Quand on donne le pouvoir de décision aux zéros sociaux…
Que dirait-on si la censure venait de la préfecture de police?
Le 18/02/2022 à 09h22
La solution n’est pas d’obliger un acteur privé à faire ce qu’on estime qu’il devrait faire, mais de ne pas passer par cet acteur privé.
Le 18/02/2022 à 09h41
Ils devraient se méfier, parce que si des algos sont capables de faire la différence, il ne faudra pas très longtemps pour que les des algos dérivés de ceux là générent automatiquement eux mêmes des “oeuvres”.
Donc nos amis les artistes pourraient vite fait se retrouver sur la paille.
Le 18/02/2022 à 09h53
C’est deja le cas pour bon nombre des artistes… Apres, paraitrait qu’on crée mieux en ayant le ventre vide
Le 18/02/2022 à 09h58
Je ne peux qu’être d’accord avec vous.
La meilleur façon de sanctionner une entreprise privée c’est de la priver d’entreprise.
Si on est pas d’accord avec sa politique, le seul levier possible pour un particulier c’est de cesser de l’utiliser pas de se plaindre en pleurant.
Le 18/02/2022 à 10h03
“Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas” Coluche
Le pegu de base se fiche de la censure de l’art, ça n’a pas d’impact sur ses retweets.
Le 18/02/2022 à 12h38
Oui et non. Lorsqu’un média est devenu, pour une part considérable de la population, un outil indispensable, il ne suffit pas de le “quitter”.
Un politicien qui n’est pas sur twitter sera bien moins visible. Une personne qui n’a pas facebook&Co aura du mal a chatter avec ces amis. C’est triste mais réel.
Le 19/02/2022 à 14h19
Il y a tellement d’autres outils il suffit d’explorer un peu. Mais je suis d’accord cela se mérite et je crois que le jeux en vaut la chandelle. Parce que se livrer pieds et poing liés à une entreprise ce n’est pas non plus la solution même si c’est plus facile. Quand aux amis, je n’ai ni facebook ne whatsapp ni twiter et pourtant je communique.
Le 19/02/2022 à 22h33
Je ne dis pas le contraire, je suis le premier a m’en détourner. Mais ça ne change rien au constat : la majorité ne suit pas. Hors pour les réseaux sociaux, ce qui compte le plus n’est pas la vie privée, les fonctionnalités ou que sais je, mais bien le nombre d’utilisateur. Tu as beau être sur une techno réputée ultra sécurisé, si tu es le seul dessus, ça ne sert a rien … Ce n’est pas comme une calculatrice ou jeu. Ici tu as BESOIN des autres.
Le 18/02/2022 à 10h03
Bah… heu… si ! Ce sont des acteurs privés, ils font ce qu’ils veulent. Cette “censure” c’est simplement de la modération, et ils choisissent la modération qu’ils veulent. Il peuvent interdire les photos en mode portrait, les images à damier, ou les peintures de nu. C’est leur plateforme.
Le 18/02/2022 à 10h25
Si on remplaçait réseaux sociaux par Télévision vous auriez la même réaction ? “Tant pis ils n’ont qu’à ne pas vouloir y passer !”
Les réseaux sociaux sont aujourd’hui des outils de communication incontournables, les réduire à des entreprises privées parmi d’autres c’est clairement se voiler la face.
Le 18/02/2022 à 10h47
c’est juste une question de droits.
Et concernant la télévision, c’est exactement la même chose.
Ils floutent ce qu’ils veulent, parlent de ce qu’ils veulent.
Le 18/02/2022 à 10h58
Pour moi c’est un peu compliqué, ce sont des acteurs privés, mais ils empêchent une concurrence en la rachetant.
Du coup leur situation de quasi monopole recherchée leur impose une certaine responsabilité.
Même si au final ce sont plus les annonceurs et certaines lois (protection des mineurs) qui imposent ces contraintes aux plateformes.
C’est pour ça que j’ai du mal à comprendre le succès financier de TikTok (de ce que j’ai compris il y a beaucoup de nudité)
Le 18/02/2022 à 10h34
Le problème des réseaux sociaux c’est que leurs utilisateurs n’achètent rien, à la place ils se vendent.
Le 18/02/2022 à 11h04
Des outils de communication incontournables dans l’œil de celui pour qui c’est incontournable. Ce sont des boites privées. Elles ont pris de l’importance pour ceux qui s’en servent parce que ceux qui s’en servent, s’en servent. Leur fonctionnement ne dépend pas du nombre d’utilisateurs.
Le 18/02/2022 à 11h12
ouais enfin tu peux pas nier le nombre d’utilisateurs de FB, Instagram, Twitter…
Plus de la moitié de la population mondiale est sur les réseaux sociaux.
donc en terme de communication, c’est incontournable, oui.
à côté de ça il y a quoi? la télé? les journaux? la radio? lol
Le 18/02/2022 à 11h26
Les vrais outils (qui ne sont pas métaphoriques) sont cachés par une couche applicative.
Qui exploitent des outils librement accessibles, à égalité totale avec leurs utilisateurs.
Leur revenu dépend du nombre d’utilisateurs qui sont aussi leur produit. Par conséquent si et seulement si le nombre d’utilisateur le permet, la boite peut ajouter son propre code d’outillage et éventuellement créer des outils donc vendre autre chose que tu temps d’attention à ses clients.
Le 18/02/2022 à 12h05
Du coup le succès s’explique.
Et si en plus du p*rn il y a des chatons trop meugnons ils doivent nager dans le pognon.
Le 18/02/2022 à 13h12
Ben le pognon c’est les annonceurs qui le donnent, et ils aiment pas trop la nudité généralement.
Je ne sais pas du tout quel genre de pubs il y a sur TikTok, mais c’est peut être pour ça qu’ils paient les créateurs 1000 fois moins que youtube.
Du coup, si tu veux du pognon sur internet, soit tu fais du porno soit du puritanisme. (Tumblr ?)
Le 18/02/2022 à 12h42
On paye la culture puritaine des US…
Le 18/02/2022 à 13h07
Des “amis” uniquement sur facebook ?
Mouarf…
Le 18/02/2022 à 13h23
Que ses petits camarades qui y sont pour tuer le débat public avec si peu de caractère.
Le réel et le monde sont deux choses différentes. Mais surtout sur l’origine, du coup !
Le 18/02/2022 à 13h24
Trump.com c’est le double effet kiss kool (and the gang…).
Le 18/02/2022 à 13h55
Si une peinture représentait de manière très réaliste un sexe masculin en érection et en gros plan, vous trouveriez normal de ne pas le censurer alors qu’une photographie le serait, elle ?
Et si la photo est passée sous un filtre qui “cartoonise” quelque peu, on censure ou pas (car ce n’est plus techniquement une photographie)?
Je fais exprès de jouer l’avocat du diable pour déterminer les limites de l’argument “c’est de l’art” :)
Le 18/02/2022 à 14h20
Simple on interdit l’accès aux moins de 18 ans et ça reste de l’art. Mais on ne censure pas.
Exemple de réseau social qui promeut l’art sans censure https://www.deviantart.com
Le 18/02/2022 à 17h22
Je crois que c’est ce qui est dénoncé dans l’article.
Premier soucis la nudité est interdite (il y a une différence entre la nudité et la pornographie).
Là c’est certainement lié au puritanisme
Deuxième soucis, pour vérifier que l’interdiction est respectée on met en place des algorithmes qui sont incapable de faire des exceptions.
Après je suppose que l’art pour l’académie des Beaux-Arts a une définition plus cadrée. (il est même possible qu’elle estime être la seule a pouvoir qualifier une œuvre d’art)
Eeeeet … c’est financé par abonnement. Du coup leur modèle commercial est certainement lié au fait d’autoriser tout type de représentation graphique (dans les limites de la loi).
Le 20/02/2022 à 08h28
Cette représentation existe, elle a été réalisée par l’artiste française ORLAN en 1989 et s’intitule l’Origine de la guerre. C’est une oeuvre provocatrice au même titre que celle de Courbet l’était.
Il faut rappeler que c’était aussi un activiste en son temps qui s’attaquait à la bienséance du Second Empire et s’opposait aux critères académiques de l’époque. Son style détaillé et réaliste est tout simplement superbe et la controverse qu’il suscitait lui était déjà contemporaine.
Perso, la première question qui me vient toujours à l’esprit des personnes qui veulent censurer ces représentations : Pourquoi ? Quel est le problème avec nos organes génitaux ? Pourquoi doivent-ils être censurés ? Quelle est la raison qui l’exige ?
Généralement, je n’ai aucune réponse à cette question en dehors de dogmes et de peurs irrationnelles. J’en déduis donc que ceux qui veulent leur censure ne savent pas pourquoi, mais ils le veulent.
Le 18/02/2022 à 17h07
Comme de l’ai déjà dit, les plateformes US suivront les lois et mœurs US qu’on le veuille ou non.
Au mieux elles mettront des contraintes supplémentaires dans certains pays.
Mais jamais les plateformes US ne retireront des contraintes existantes !
Le 18/02/2022 à 22h44
De la différence entre un droit créance et un droit liberté.
Si l’état vous interdit légalement de publier vos œuvres, c’est de la censure.
Mais la liberté d’expression n’impose pas à qui que ce soit de vous aider à diffuser vos œuvres en mettant à votre disposition une plate-forme à cet effet. En particulier, si votre voisin refuse de publier l’image d’une foufoune sur son site web défié à la philatélie, c’est pas de la censure.
C’est un peu triste venant de Nxi de faire l’erreur / le clickbait
Le 19/02/2022 à 14h48
Dans ce cas il faut assigner au tribunal ce voisin qui défend la thèse selon laquelle son site permet seulement de communiquer. Autrement dit lui appliquer le régime d’éditeur. CQFD.
Le 19/02/2022 à 02h51
C’est très grave. Et les gens qui disent qu’il suffit de ne pas s’en servir omettent qu’il n’y pas pas vraiment d’alternatives. Les réseaux sociaux sont un milieu hégémonique, ou la concurrence est quasiment impossible maintenant a cause des effets de groupe. The winner takes all.
Ces dernières semaines, on dirait que Meta a déployé toute une panoplie d’algo de détection, et de nombreux comptes d’artistes sont tombés. Je ne parle pas que de l’amateur du coin, mais aussi de gros photographes avec des bases à plus de 100k followers. Des gens qui font de l’art, pas du glamour degueu. Bien flouté pour respecter les règles. Quand le couperet tombe, il y a ZERO recours. Et c’est toute une audience, tout un réseau, tout un potentiel de création et des milliers de messages et d’interconnexions qui tombent.
En France on a des sculptures de gens a poil a chaque coin de rue. Dans le monde anglo-saxon, le corps est diabolisé, c’est quelque chose de sale.
En résumé on a une entité privée étrangère massivement utilisée par le monde de l’image au niveau international, assortie d’une culture différente de la notre, qui se donne le droit de dicter ce qu’on peut voir ou pas, et de détruire ce qui ne convient pas.
C’est du même niveau que de brûler des livres. Il est urgent de trouver un moyen de forcer Meta à respecter les cultures locales, au risque de tout lisser et d’en voir disparaître une partie.
Le 19/02/2022 à 09h38
Essayes de planter un clou avec un tournevis, que tu n’y arrives pas, on te dira alors que tu n’as qu’à pas te servir d’un tournevis ; que tu aies ou non des alternatives est un peu hors sujet.
Évidemment qu’elle se donne le droit de faire ce qu’elle veut. C’est la même chose que d’aller sur un petit forum un peu confidentiel et de se voir supprimer des messages qui ne respectent pas les règles de ce forum, mais à l’échelle mondiale.
C’est du même niveau que demander à un Youtubeur d’adapter ses sujets à son audience.
Le 19/02/2022 à 10h23
Définis moi la culture locale française en quelques règles/contraintes ? pour voir…
Le 20/02/2022 à 22h28
Une des premières différence venant a l’esprit par rapport aux Etats-Unis est le principe de laïcité.
Le 19/02/2022 à 11h24
Ca fait 11 ans que je suis inscrit et je n’ai pas dépensé 1 ct.
Etre membre permet de disposer d’une page plus pro, d’utiliser des watermark ou de détecter si des NFT liés à nos publications ont été réalisés, par exemple.
Sinon il prennent un pourcentage si une personne réalise un tirage d’une illustration.
Ils n’empêche qu’il suffit de gérer l’age des membres pour autoriser le contenu adulte (données auxquels ont accès facebook et whatsapp).
Le 19/02/2022 à 14h39
Je n’ai pas dit qu’on était obligé de s’abonner. Je voulais dire que vu qu’ils n’ont pas de pubs ils peuvent se passer d’un public (les mineurs) et être plus libéral dans leur modération.
Le 19/02/2022 à 14h40
Non. Meta édite des contenus (responsabilité donnée par l’algorithme (droit Français) et ment à ses co-contractants sur la propriété (droits voisins mal acquis) des contenus qu’il traite.
La responsabilité éditoriale suppose un dialogue avec les auteurs, pas des réponses bâclées façon robot ou maternelle.
Si on ne devait qu’en retenir qu’une : ce qui n’est pas interdit est autorisé…
On attend donc l’apparition d’une déontologie chez Méta.
Sans compter une bonne tranche de déontologie économique visant à appliquer à ce micmac les lois anti-trust.
Le 19/02/2022 à 14h40
Une vraie question : quel est la gêne pour vous si un NFT est créé ? Il y a bien un effet sur le moral de voir quelqu’un d’autre “s’approprier” en quelque sorte votre travail et gagner de l’argent avec, mais est-ce qu’il y a aussi des effets tangibles ? je ne sais pas, au hasard, est-ce que les possesseurs des NFT viennent vous casser les pieds directement, ou pensent (honnêtement ou non) avoir acquis le droit de réutiliser vos créations pour illustrer les leurs, voire de clamer qu’ils en sont l’auteur ?
Le 20/02/2022 à 08h47
Le possesseur d’un NFT d’une création artistique est considéré comme son auteur, le vrai créateur de contenu est tout simplement dépossédé. Il doit démontrer au tribunal qu’il est bien le créateur.
C’est toute l’ambiguïté, en jouant sur les 2 tableaux, fournisseur de site web et éditeur (selon moi, les réseau sociaux on bien une ligne éditoriale justement définie par les conditions d’utilisation). En ne prenant aucune des responsabilités associées à ces 2 statuts, ils sont doublement gagnant .
Le 19/02/2022 à 14h53
Tu as un jugement français pour appuyer tes deux affirmations ?
Le 19/02/2022 à 19h27
Compte tenu de la salve régulière d’articles sur Nextinpact traitant des contournements opposés au juge judiciaire je te laisse la bienveillance de recevoir cet unique argument sur la base du droit d’auteur Français.
Le droit moral d’un utilisateur lambda suffit à fonder l’abus de gestion de Meta par principe.
Cette image en particulier ? Bof.
Si j’oppose mon droit moral à l’EULA j’ai le droit de quand même y souscrire puisque c’est un EULA et non un contrat en bonne et due forme signé entre moi-même et Meta. Cela a autant de valeur qu’une charte.
Aussi remarquera-t-on que la rédaction de ces textes omet systématiquement la responsabilité civile de leur rédacteur au mépris complet des faits matériels et du droit national.
Oui, et c’est même la loi sur la presse qui s’en charge (depuis 1881…).
Mais pour les mêmes (dé)raisons qu’on imagine l’IA sauver les cerveaux malades de leur trop belle paresse on imagine aussi qu’on peut automatiquement occulter la liberté de porter plainte en diffamation une fois le délit effacé du site… et le droit de réponse il se met tout seul en quatre.
J’en conclus donc que Meta n’est pas un espace démocratique et dans le meilleur des cas vaut la même logique qu’un club échangiste acculé de leds multicolores.
Le 19/02/2022 à 18h34
Ca n’a rien d’une règle française, mais bon, admettons.
Cette image d’art est interdite par le EULA que les utilisateurs ont librement acceptés. Et FB est le seul juge de l’infraction. Donc voila, FB est dans son droit “déontologique” de supprimer le contenu.
A moins que tu veuilles dire “autorisé par la loi francaise”. Auquel cas c’est aux autorités francaises de gérer la modération sur FB. Perso, je ne suis pas pour étendre le role des forces de l’ordre à ce point.
Le 19/02/2022 à 19h55
Un site internet n’est pas un espace publique. Plus ça va, et moins on se retourne contre l’auteur du message en cas d’infraction: on ne se retourne directement vers le gestionnaire de la plateforme en lui demandant de “gérer le problème”.
Donc rien d’étonnant à ce que les plateformes mettent en place de la modération. Et comme on est dans une époque où “tout est offensant”, bah tout est modéré.
Mince alors… qui t’avait mis cette idée dans la tête ?? Bien sur ce que ce n’est pas un espace démocratique. Le terme réseau social n’est que du marketing pour forum internet, un forum où chaque utilisateur à son propre sous-forum personnel.
Le 19/02/2022 à 20h05
OK, tu racontais n’importe quoi.
Le 19/02/2022 à 22h34
Absolument pas.
Si un site peut donner suite à un signalement émanant d’un auteur pour contre-façon de son œuvre, il n’est pas exclu qu’en ne négociant pas au préalable les conditions d’édition d’une œuvre quelconque publiée par un utilisateur le site porte atteinte à son œuvre.
Supposer le contraire reviendrait à rendre ordinaire par principe (et en opposition du critère d’originalité retenu par la jurisprudence en France) les dites publications, qu’importe in fine leur nature…
Aussi je n’ai pas besoin de t’abreuver personnellement de sources pour justifier ce que la loi permet déjà.
L’autre approche est de considérer qu’un droit voisin est concédé au site… mais là encore tu as raison de le souligner, aucune décision n’est rendue par absence d’énumération des sites webs dans la loi (sur les droits voisins).
En clair, des CGU qui disent : “vos publications sont notre propriété signez ici” est nulle. Il n’y a aucune ambiguïté.
Oh la belle idée : rester gratuit pour ne pas constituer de manœuvres au sens de ce passage du 313-1 de CP :
Ils roulent sur l’artiste, ces escrocs… et dire qu’on est 1 myard de pauv’ cons…
Le 19/02/2022 à 22h14
Ca reste une contrefacon, avec tout ce que ca peut entraîner derrière
Le 20/02/2022 à 13h26
Merci pour ta réponse, mais par quel miracle juridique un NFT devient une preuve de possession ? Aucune loi n’existe faisant référence aux NFT ni ne reconnaît une quelconque légitimité à quelqu’un pour en émettre. Ca n’a pas plus de valeur que de prendre la création et de marquer dessous la date du jour et qu’elle nous appartient, même si ce n’est pas le cas.
A mon sens, pas plus que sans NFT. Pour tout ce qui n’est pas déposé auprès d’un organisme officiel, n’importe qui peut en revendiquer la paternité. Il revient alors au véritable possesseur de démontrer l’antériorité de sa possession, le cas le plus courant étant les marques non déposées mais utilisées quand-même, celui qui l’utilise déjà doit le démontrer face à celui qui veut la déposer.
Aussi en posant ma question, je pensais que vous déposiez vos créations (sans que je sache comment on procède concrètement), mais si ce n’est pas le cas, alors en effet n’importe qui peut essayer de vous la voler, avec ou sans NFT. C’est toujours le premier qui en revendique officiellement la propriété qui oblige l’autre à en prouver l’antériorité, mais le NFT n’est pas une revendication officielle même s’il a l’avantage d’être daté.
Le 21/02/2022 à 07h55
Il n’y a pas de miracle juridique il faut juste que le créateur de l’oeuvre prouve (et c’est tout le problème) qu’il est bien le titulaire des droits.
On ne va pas déposer à l’INPI tous les dessins réalisés
Plus d’info :
DeviantArt
Liam Sharp
https://www.nbcnews.com/tech/security/nft-art-sales-are-booming-just-artists-permission-rcna10798
Le 20/02/2022 à 14h54
J’avoue que je me pose la même question vis à vis de ces .. “preuves”.
A ma connaissance, en tous cas en France, il me semblait que c’était plutôt le travail de l’INPI pour enregistrer le dépôt de propriété intellectuelle. Ca serait intéressant d’avoir une analyse juridique de ces fameux NFT (dont j’ai de la peine à comprendre de quoi il s’agit vraiment et quel est leur valeur légale justement…).
Le 20/02/2022 à 20h55
Si dogme il y a je suppose pour ma part que l’idée du confessional n’est pas neuve. On peut donc supposer que sa version contemporaine qui s’incarne par la data touche du fameux doigt à l’intime…
Sous un autre angle la peur n’a rien d’irrationel mais c’est bien la différence de rationnalité instrumentale (pubis contre pub) qui suppose qu’un des deux protagonistes est une nature morte !
Je suppose qu’en substituant NFT par DRM les choses sont plus claires et déjà légalement définies.
Le recours à de la crypto plaide en ce sens.
Le 20/02/2022 à 21h19
Pour l’instant ils n’en ont aucune, mais ça peut être utilisé comme une revendication de propriété datée qu’on peut ressortir plus tard s’il y a un conflit avec un autre réclamant. Le fait qu’il soit daté est un avantage par rapport à un réclamant qui présenterait une pièce non datée, mais un réclamant qui présenterait une pièce datée antérieure conserverait la propriété face au détenteur du NFT, le rendant donc nul. Et il n’y a pas que la date qui importe, si tu peux convaincre de n’importe quelle manière que tu es le seul parmi les réclamants qui ait pu réaliser cette création (signature, watermark, similarités de style avec d’autres créations), ça fonctionnera aussi.
La notion de pièce est à prendre au sens très très large, ça peut être des écrits, des enregistrements, des impressions, un site web, un NFT, ou même des témoignages, n’importe quoi. C’est pour ça que je dis pièce et non preuve, car la seule possible preuve de propriété, c’est un dépôt auprès d’un organisme officiel (l’INPI par exemple mais pour des créations soumises aux droits d’auteurs, il doit y en avoir d’autres).
Le 21/02/2022 à 06h19
J’avais un léger doute sur mes vieux souvenirs du droit d’auteur français et en revérifiant je suis naturellement tombé sur le site de l’INPI qui rappelle que le droit d’auteur s’applique systématiquement et sans démarche préalable.
En bas de l’article, il est indiqué que pour “déposer” une oeuvre il faut passer par une enveloppe Soleau (donc un dépôt à l’INPI) ou bien par un Officier de l’Etat (notaire ou huissier).
Les DRM sont un moyen de contrôle de la diffusion d’une oeuvre, pas de reconnaissance du droit d’auteur.
Le 21/02/2022 à 08h21
Ça me fait penser à un sketch de Elie Semoun.
Bon l’image de cette vidéo est pourrie mais le plus important c’est le son.
C’est à la fois très drôle et très inquiétant.
Le 21/02/2022 à 08h42
Vous confondez outil et fonctionnalité, on peut avoir des amis IRL et communiquer avec eux via facebook ou whatsapp. Quand ces personnes sont éloignés physiquement, ces outils deviennent le média de communication le plus adapté.
Le 21/02/2022 à 08h52
Tout dépend ce qu’on appelle des amis…
Perso, des VRAI(E)S ami(e)s je les compte sur les doigts d’une main et même en comptant large, j’arrive à peine à 10…
Je n’ai donc nul besoin de FB pour être en contact avec eux et elles.
C’est bien pourquoi je n’ai aucun compte sur les RS et je n’ai pas vraiment l’impression de rater grand chose…
Maintenant on peut aussi considérer que tous ceux et celles qui “likent” les messages sont des ami(e)s.
C’est pourquoi j’aime bien le sketch dont j’ai mis le lien et qui se termine par “ouinnnn, j’ai plus d’internet, j’ai plus d’amis…”.
Le 21/02/2022 à 08h45
Les DRM existants ont la même fonction que le principe NFT : distinguer la copie de l’original…
La reconnaissance du droit d’auteur peut s’appliquer à des copies et donc on est bien d’accord : le NFT ne prouve rien… sauf que la loi Française protège les MTP !
Le 21/02/2022 à 08h56
Ce n’est pas parce que tu es asocial que tout le monde doit l’être
Le 21/02/2022 à 09h05
Je ne suis pas du tout asocial, c’est juste que je ne transforme pas en “amis” des gens que je n’ai jamais vu…
Tu parles bien d’amis dans la vie réelle, ben moi je suis quasiment sûr que beaucoup qui se vantent d’avoir plein d’amis ne parlent pas forcément d’amis IRL…
L’amitié sur les RS, ça me fait bien rigoler…
Mais c’est aussi un peu une mode de vouloir changer le sens des mots…
Bon, je vais en rester là parce que on est quand même bien HS par rapport à la new…
Le 21/02/2022 à 13h17
Amha c’est comme pour presque tout : plus la chose désignée doit se distinguer du reste pour correspondre a sa définition plus elle se fait rare.
Ainsi pour être amis avec certains, être non-hostile dix minutes suffit quand pour d’autre il faut avoir partagé la même vie pendant plus de 10 ans, avoir pissé sur le même mur…
Ça va peut-être vous paraître présomptueux (ou évident) mais l’interaction en ligne ne sera toujours que partielle parmi l’ensemble des interactions possibles entre humains, en cela l’amitié décrété en ligne ne sera toujours qu’un fragment de l’amitié possible laissant une part d’autant plus grande au fantasme.
Sensible ou pas, personne n’échappe à la réalité de ses sens.
Le 21/02/2022 à 13h42
Tout comme @gavroche69 tu inverses le processus. Il ne s’agit pas d’amis rencontrés en ligne mais d’amis (ou de relations amicales si on veut être précis) rencontrés IRL et avec qui on peut poursuivre des échanges à travers les réseaux sociaux de façon moins impersonnelle que par simple mail ou sms.
A noter que, même si le cisgenre est à la mode, je n’ai jamais pissé contre le même mur que mes amies.
Le 21/02/2022 à 19h43
Le processus d’attachement entre 2 individus sans relation sexuel nécessite une sollicitation mémoriel d’au moins un événement partagé et reconnu comme étant suffisamment agréable pour servir de point de référence a chacun des individus, “pisser contre le même mur” est une manière primitive pour designer ce pré-requis (en plus de designer la dé-censure sociale).
“partager des souvenirs communs et personnels” si ça te va mieux.
Je ne confond pas, pour moi le problème c’est l’expérience 100 % numérique mais en plus de ça je précise l’aspect subjectif car pour certains ça ne pose aucun problème , ta norme ≠ ma norme ≠ la norme du voisin…mais on peut sûrement s’entendre sur le caractère limité des interactions en ligne, a moins d’être des chatbots .
Le 21/02/2022 à 23h14
Pour pouvoir engager une action en contrefaçon, oui. Mais c’est toujours comme ça quand on engage une action, c’est toujours le demandeur qui doit prouver que sa demande est fondée (sauf quand on fait partie des gros ayants-tous-les-droits).
Là où on n’est pas d’accord c’est quand tu disais qu’un NFT dépossède l’auteur. Ca ne pourrait être le cas que si le possesseur du NFT engageait une action contre le véritable auteur et gagnait. A priori, le cas le plus courant ce n’est pas ça, c’est juste que quelqu’un essaie de vendre ta création à quelqu’un d’autre, et que c’est devenu plus facile et potentiellement plus rentable qu’avant.
Mais finalement ce n’est qu’une nouvelle version online du gars qui fait imprimer des dessins dont il n’est pas l’auteur pour aller les vendre sur un stand ou sur son site web. Il ne cherche pas à déposséder l’auteur, juste à gagner des sous illégalement en évitant les gouttes.
Non, mais une date de publication, comme il y en a sans doute sur Deviant Art, ainsi que des similarités de créations, devrait suffire à appuyer ton action en contrefaçon. Après je suis d’accord que c’est hyper lourd quand on doit faire ça plein de fois face à la facilité de créer un NFT, mais la seule chose que tu pourrais faire d’autre, c’est de t’en ficher que quelqu’un gagne des sous à vendre des NFT de tes créations et de ne répondre qu’aux actions des possesseurs de NFT contre toi (s’il y en a).
Le 22/02/2022 à 09h25
Globalement tu joues sur les mots, une personne qui réalise une création graphique et qui doit démontrer qu’il en est bien l’auteur alors que la personne qui a créé le NFT n’a rien à prouver est bien dépossédée de sa création jusqu’à preuve du contraire. De plus de nombreux artistes n’ont clairement pas les moyens d’attaquer pour chacune de leurs œuvres.
Tant que les NFT ne seront pas délivrés par une autorité de référence, ils seront un problème.
Le 22/02/2022 à 17h57
C’est mon avis, mais je ne trouve pas, tu n’es pas plus dépossédé que par un gars qui vendrait des prints de tes créations sur un stand sans jamais venir t’en informer, ou même qui les partagerait sur des réseaux plus ou moins visibles, comme ça se fait finalement avec les films et musiques, et ça rapporte aussi des sous à une partie de la chaîne. Il y a même pas mal de chances que dans ces deux cas, tu ne saches jamais que ça s’est produit.
C’est là qu’est le déséquilibre qui pose problème : il est très facile de fabriquer des NFT et beaucoup plus difficile de mener une action en contrefaçon. C’est un vrai problème mais je ne trouve pas que ça dépossède, c’est juste une utilisation non autorisée comme il en existe plein d’autres.
Après il ne reste que l’autre choix, celui de se ficher du NFT et du fait que quelqu’un a gagné de l’argent en le vendant. Dans ce cas, vaut encore mieux ne pas savoir que ça s’est produit. Le choix revient à chacun.
La dernière solution est d’émettre le NFT toi-même avant les autres. Mais ça ne garantit pas qu’il n’en existera pas d’autres quand-même.
Je m’étonne par contre des acheteurs de ce genre de choses, c’est maintenant connu qu’une certaine partie sont des contrefaçons, pourquoi ne vérifient-ils pas avant d’acheter ? Ou alors c’est simplement de la collectionnite, si ça amuse quelqu’un de posséder tous les NFT de tes créations, ça fait de mal à personne, pourquoi pas après tout, même si tu aurais préféré qu’il te donne ses sous ?
C’est justement le principe qu’il ne le soient pas, donc je doute que ça change réellement. La seule chose qu’on puisse espérer c’est la simplification de l’action en contrefaçon.