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Des avocats veulent interdire à la police de demander à Google qui a recherché tels mots-clefs

Des avocats veulent interdire à la police de demander à Google qui a recherché tels mots-clefs

Le 17 janvier 2023 à 05h59

Des avocats états-uniens veulent interdire à la Justice de pouvoir utiliser des données fournies à la police par Google, relève Bloomberg.

Suite à la mort de 5 personnes dans un incendie criminel, les enquêteurs, qui n'avaient aucune piste, ont demandé à Google la liste des personnes ayant recherché l'adresse du lieu qui avait été incendié.

Ils avaient alors identifié trois adolescents, qui ont depuis été inculpés de meurtres. Leurs avocats estiment que ce type de mandats de recherche inversée, ou geofencing (géorepérage, en français), constitue un « filet numérique aux proportions immenses » et conteste sa constitutionnalité.

Alors que d'ordinaire les mandats visent les données attachées à tel ou tel suspect, ce type de perquisition par mot-clef « fonctionne à l'envers : recherchez d'abord tout le monde et identifiez les suspects plus tard », expliquent-ils.

Google relève que les mandats de geofencing augmentent depuis 2018, au point de représenter plus d'un quart de toutes les requêtes adressées au moteur de recherche aux États-Unis.

Le 17 janvier 2023 à 05h59

Commentaires (34)

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Sauf que ce n’est pas le géorepérage seul qui a fait que la Police allemande a inculpé ses 3 adolescents.
Il y a eu certainement d’autres éléments de preuve.
Heureusement d’ailleurs.

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allemande américaine je suppose.



Le problème soulevé est la constitutionnalité de telles recherches.



Fourth Amendment:




The right of the people to be secure in their persons, houses, papers, and effects, against unreasonable searches and seizures, shall not be violated, and no Warrants shall issue, but upon probable cause, supported by Oath or affirmation, and particularly describing the place to be searched, and the persons or things to be seized.


J’ai mis en gras le mot le plus important et j’ai gardé la version en américain, la traduction française dans wikipedia.



Chercher des mots clés parmi toutes les recherches de tous les Américains est-il bien raisonnable ? En Europe, on demande si c’est proportionné, ça revient un peu au même.



Qu’ils aient ensuite trouvé d’autres éléments une fois qu’ils avaient ces suspects en ligne de mire, c’est probable, mais la recherche des responsables d’un incendie criminel doit-elle violer les droits constitutionnels de 280 000 internautes américains ?



Personnellement, n’étant pas favorable à la surveillance généralisée, je dis non.

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Je me demande bien qui sont les gens qui confondent “recherche inversée” et georepérage.



Le géorepérage consiste à localiser les gens qui sont dans un périmètre donné (et qui pourrait être utilisé pour condamner les femmes qui avortent dans certains états américains).



La recherche “inversée” consiste à demander à un moteur de recherche qui a chercher quoi pendant une période donnée.



Et des gens qui ont cherché une adresse précise pendant les quelques jours précédant le crime doivent se compter sur les doigts des mains, sauf à ce que le lieu soit connu. Vu que google a refusé 2 des 3 recherches inversées, j’imagine que la 3ème donnait peu de résultats



D’où tu sors le chiffre de 280000 internautes ?

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J’ai oublié 3 zéros : il sont 280 millions en arrondissant au million supérieur.

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Tell saute je le vois l’amalgame avec le geofencing est fait dans ce contexte par analogie de l’espace des recherches effectuées avec l’espace réel. Il s’agit de circonscrire la liste des suspects à ceux qui se trouvent dans une surface délimitée de l’espace des recherches.

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Chercher des mots clés parmi toutes les recherches de tous les Américains est-il bien raisonnable ? En Europe, on demande si c’est proportionné, ça revient un peu au même.


Du coup la question est de savoir de combien de personnes était constitué la liste pour savoir si cette demande est raisonnable.



Pour moi c’est similaire à interroger les personnes qui sont à proximité du lieu d’un crime.



Ce n’est pas la première fois qu’on en parle sur ce site, mais faire une liste plus longue de suspects potentiels et la réduire me semble être bonne façon de fonctionner.



De plus la demande ne semble pas automatique, il faut qu’il y ait un crime et qu’on ne retrouve pas assez de preuves pour avancer.

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Non, le nombre de personnes de la liste obtenue n’est pas le critère pertinent par rapport au 4ème amendement, c’est le nombre de personnes dont on a examiné les recherches (de façon automatique mais ça ne change rien) sans aucune raison de les soupçonner (sans aucune raison = unreasonable).



Le rapport 3 (ou 1 : il n’y en a peut-être que 1 qui a fait les recherches) sur 280 millions (j’ai oublié 3 0 dans le commentaire plus haut). prouve le caractère déraisonnable de la démarche.

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Sauf que demander à google une recherche inversée sur une adresse précise n’est pas une atteinte aux 280 millions d’Américains, juste à ceux qui ont fait cette recherche.



Dans certains cas il me semble que l’on peut justifié que cette demande est raisonnable.



Faire une demande pour un lieu publique, susceptible d’avoir beaucoup de requêtes ne me semble pas raisonnable.
Faire une demande pour un lieu privé qui ne devrait pas avoir plus de 20 requêtes me semble raisonnable.



On examine pas les recherches de tous les internautes, ça c’est google qui le fait sans qu’on lui demande.
Je serai d’accord qu’on interdise à google de conserver ces données par contre, et encore plus qu’il ne soit pas obligatoire pour un moteur de recherche de les conserver (excepté peut être certains termes très précis).

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Je pense que la recherche inversée n’existe pas chez Google : il n’y a pas de lien mots clés recherchés vers les recherches et les gens qui les ont faites. Il y a un historique des activités qui contient les recherches pour chaque personne et Google s’appuie dessus pour mieux te connaître et cible les pubs.



On cherche donc parmi toutes les recherches mémorisées dans les activités de tout le monde celles qui correspondent aux mots clés recherchés. On interroge donc bien les 280 millions de profils d’internautes états-uniens pour arriver au résultat.

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Sauf que l’historique n’existe que pour les gens qui ont un compte google. Mon avis est que google maintient, pendant une période, le lien entre ce qui a été cherché et l’IP qui a fait la recherche, ne serait-ce que pour potentiellement faire le lien avec un compte google ultérieurement.

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Ça revient au même une IP et un compte google, juste l’identifiant qui change.



Ce ne sont que des statistiques sur les recherches, pas une mémorisation avec lien vers les utilisateurs. On ne peut pas obtenir l’identification de ceux qui ont fait une recherche donnée avec Google Trends qui ne repère que la popularité. Elle compare un moment donné avec le nombre de recherche le reste du temps. Voir l’exemple sur Michael Jackson sur [Wikipedia](fr.wikipedia.org Wikipedia.

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Si tu as envie de considérer que c’est la même chose, grand bien te fasse.



Personnellement, je ne vois pas trop de différence avec les opérateurs téléphoniques qui doivent conserver les métadonnées (quel numéro a appelé quel autre numéro à quelle heure)

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… je simplifie certainement, mais il y a une base de données.



Il y a la table “utilisateur” et la table “recherche”.



Ensuite la table “utilisateurXrecherche”.



Donc la requête sql doit être un truc du genre




SELECT * FROM utilisateur, utilisateurXrecherche, recherche
where utilisateur.id = utilisateurXrecherche.iduser
AND recherche.id = utilisateurXrecherche.idrecherche
AND recherche.contenu = "adresse machin"


(c’est juste pour illustrer, à moins que ce ne soit vraiment nécessaire ne vous attardez pas sur la “requête”)



Je simplifie à outrance, mais pour moi ce n’est pas une recherche sur 280 millions d’utilisateurs vu que ceux qui ne correspondent pas sont directement mis de cotés.

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La réponse sépare les internautes en deux groupes : ceux si ont fait le recherche, et ceux qui ne l’ont pas faite.



Pour constituer ces groupes, il faut fouiller l’historique de tous. Y compris donc celui de ceux qui n’ont pas fait la recherche. Il est faux/hypocrite de prétendre que seuls ceux qui ont fait la recherche sont concernés.



De plus, les deux étant mutuellement exclusifs, connaître l’un implique de connaître l’autre. Ce qui crée son propre lot de problème, a commencer par fournir une façon de contourner des restrictions éventuellement imposées sur la portée d’une recherche.

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Si on suit la logique, une reconnaissance faciale est un abus également car on compare une image à une base de données.

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Oui, totalement !

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Je suis très partagé sur la question, car bien sur si personne n’est contre arrêter des terroristes, des incendiaires,… le problème se pose sur les “crimes” plus controversés (ex aux USA : L’avortement) ou même des lois conflictuelles (ex ici : culture & consommation de cannabis , rapport entre l’interdiction en France alors que c’est formellement autorisé par l’EU).



Qui peux le plus peux le moins, et quels sont les gardes-fou que ce genre de recherches ne visent pas des opposants politiques ou sociaux, version moderne des écoutes de Mitterrand.
Dans un contexte socialement plus que brûlant, quel ministre, quel directeur de cabinet ou autre directeur de machin ne serait pas tenté par de telles infos ?



En plus aux USA il y a pas mal d’histoires de condamné à tord libéré (ou tués) après des décennies, car le doute profite à la pression médiatique, c’est moins le cas chez nous.

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fred42 a dit:


Je pense que la recherche inversée n’existe pas chez Google : il n’y a pas de lien mots clés recherchés vers les recherches et les gens qui les ont faites.


Pas sûr. Sinon, comment ils construiraient Google Trends ?

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Pour avoir regardé New York Police Judiciaire :francais: je suis d’accord avec Fred42.



Si la police donne une liste de suspect à Google en lui demandant de vérifier lesquels ont recherché cette adresse c’est légal mais vérifier les saisies de toute une population (ville, pays, comté) pour trouver des suspect non.

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Tu montres bien la différence entre les 2.

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Question naïve : c’est quoi la différence de principe avec deux policiers en train de faire du porte à porte à la recherche d’un suspect (“femme, la trentaine, veste jaune et pantalon noir, cheveux mi-long auburn”) : ils interrogent bien “tout le monde” sur un secteur géographique sans cibler les personnes interrogées.

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Comme je disais, mon “expertise” se base sur une série TV. :transpi:



Mais en gros les gens ne sont pas obligés d’ouvrir la porte et de répondre (surtout si la femme concernée habite le secteur).

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sinon, reste plus simple, ne pas utiliser google
je n’utilise plus leurs services. du tout.

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Conclusion : avant de commettre un crime, faites vos repérages sur Qwant.

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Jarodd a dit:


Conclusion : avant de commettre un crime, faites vos repérages sur Qwant.


Et comme Qwant ne donnera pas le bon résultat il n’y aura pas de crime.

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Y aura crime, juste pas la bonne maison … Qwant est si mauvais que ça ? :D

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Je ne sais pas si ça a changé, mais à l’époque c’était pas bon



nextinpact.com Next INpact



(mais sinon c’est une blague, un peu comme internet explorer qui est lent)

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Il y a encore des gens qui utilisent Google ? :keskidit:

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Certains utilisent Qwant.



Non, je blague. :D

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Ricard a dit:


Il y a encore des gens qui utilisent Google ? :keskidit:


Extrêmement rarement mais ça peut m’arriver. Genre une fois tous les x mois. Duckduckgo me convient très bien. Ensuite startpage et au pire Satan :transpi:




(quote:2114990:::1)
sinon, reste plus simple, ne pas utiliser google je n’utilise plus leurs services. du tout.


Même sur téléphone ? J’avoue que bien qu’ayant LineageOS sur le mien, j’ai mis les gapps. Au moins pour playstore ou waze par exemple. Et en attendant thunderbird, en multi compte gmail fait un super taff.
J’ai essayé plein d’autres choses pour remplacer cette app mais j’ai jamais pu m’y faire malgré le fait d’avoir essayé.



Se degoogliser totalement c’est chaud :D

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fred42 a dit:


Je pense que la recherche inversée n’existe pas chez Google : il n’y a pas de lien mots clés recherchés vers les recherches et les gens qui les ont faites. Il y a un historique des activités qui contient les recherches pour chaque personne et Google s’appuie dessus pour mieux te connaître et cible les pubs.



On cherche donc parmi toutes les recherches mémorisées dans les activités de tout le monde celles qui correspondent aux mots clés recherchés. On interroge donc bien les 280 millions de profils d’internautes états-uniens pour arriver au résultat.


Donc quand les flics demandent aux opérateurs qui a borné sur telle borne de telle heure à telle heure dans une enquête criminelle, c’est une atteinte à la liberté de tous les français abonnés au téléphone ?

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Si la constitution américaine s’applique aux français, oui :non:

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Oui, sauf dans certains cas autorisés par la CJUE.



Et ce n’est pas une atteinte à la liberté mais au droit à la vie privée. En fait, ce qui est une atteinte aux droits fondamentaux des Français, c’est la conservation indifférenciée des données de connexion. Elle n’est autorisée de façon indifférenciée et pour une période limitée mais renouvelable que dans le cas d’une atteinte à la sûreté de l’État (le terrorisme depuis les attentats de 2015 justifie cette conservation en ce moment en France).
Dans le cas de la lutte contre criminalité grave, seule une conservation ciblée est autorisée par la CJUE. Cela peut être des catégories de personnes, des lieux par exemple.
Le Conseil d’État n’a pas retenu ce ciblage et la France est probablement en infraction quand elle utilise les données conservées pour la sûreté de l’état dans des affaires de criminalité grave. En fait, le Conseil d’État s’appuie sur une notion de “conservation rapide” de 90 jours issue de la Convention de Budapest, mais rien ne dit que c’est conforme au droit de l’UE.

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FrancoisA a dit:


Sauf que ce n’est pas le géorepérage seul qui a fait que la Police allemande a inculpé ses 3 adolescents. Il y a eu certainement d’autres éléments de preuve. Heureusement d’ailleurs.


pas certain.
on est quand même habitué au coté primitif de certains policiers, qui se fient un peu trop à leurs convictions

Des avocats veulent interdire à la police de demander à Google qui a recherché tels mots-clefs

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