Boycott de la mission Lescure : le pied de nez de l’ADAMI
L'ours en plus
Le 29 septembre 2012 à 08h02
5 min
Droit
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C’est un véritable pied de nez que vient de faire l’ADAMI aux représentants de La Quadrature du Net, de l’UFC-Que Choisir et du SAMUP. Reprenant très fidèlement le titre de leur tribune de mardi, la société de perception et de répartition des droits de propriété intellectuelle des artistes et musiciens interprètes a publié une tribune allant dans le sens inverse, intitulée : « Pourquoi nous participerons à la mission Lescure ». Contacté, le directeur général de l’ADAMI nous a expliqué qu'il ne voulait pas « vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ».
Dans une tribune publiée dans Libération, jour de lancement de la mission de Pierre Lescure sur l’exception culturelle, Philippe Aigrain, Alain Bazot et François Nowak expliquaient pourquoi ils ne rendraient pas aux auditions auxquelles ils étaient conviés. Les représentants de ces organisations membres de la plateforme Création Public Internet dénonçaient une « caricature de débat démocratique », notamment en ce l’ancien PDG de Canal + aurait « des idées bien arrêtées sur chacun des sujets devant pourtant faire l’objet des débats ». « L’étroitesse de vue de la mission » Lescure était également pointée du doigt, en ce que, selon eux, « seul semble importer la survie d’un modèle d’industrie de distribution culturelle dont les auteurs, artistes et techniciens sont le dernier souci ».
Le contre-pied de l'ADAMI
En titrant « Pourquoi nous participerons à la mission Lescure », la tribune signée par le président et par le directeur général de l’ADAMI (Philippe Ogouz et Bruno Boutleux) suggère d’entrée un fort antagonisme. Et pour marquer encore plus le trait, les auteurs de ce texte se sont inspirés du « moi, président de la République,... » utilisé à douze reprise par François Hollande lors du débat de l’entre-deux tour de la présidentielle. « Nous, artistes, irons à la mission Lescure.. » revient en effet cinq fois.
Voilà pour la forme. Pour le fond, l’ADAMI explique tout d’abord vouloir participer aux auditions de la mission Lescure afin de faire entendre sa voix. « Nous, artistes, irons à la mission Lescure parce que la parole des artistes n’appartient à personne et qu’il ne faut plus la laisser aux mains de ceux qui s’en prétendent les représentants alors qu’ils défendent leurs propres intérêts ». Aussi, il faut selon l’ADAMI que la parole politique puisse s’opposer au « dogmatisme européen inadapté » aux besoins de la filière musicale. « Les menaces contre la copie privée ou le financement du cinéma en sont des exemples inquiétants », notent les auteurs de la tribune.
Les revendications de l’organisation ? Une remise en question du partage de la valeur et de la rémunération des artistes sur Internet. Plus précisément, la solution « se trouve dans la gestion collective » d’après l’ADAMI : « il faut un guichet unique qui autorise les plates-formes de streaming à exploiter, sous conditions, les catalogues musicaux (...). Ce guichet répartira ensuite de manière équitable la richesse entre producteurs et artistes ». L’association réclame également « que les comédiens soient rémunérés pour les usages secondaires des œuvres audiovisuelles », au moyen d’un « revenu minimum proportionnel à ces exploitations ».
Bruno Boutleux refuse de croire que « la messe est dite »
Contacté, Bruno Boutleux nous a expliqué que refuser de participer à la mission Lescure ne lui semblait pas être « très adroit ». Même si l’ADAMI reste « lucide »-étant donné que les précédentes missions « n’ont produit aucun résultat », l’intéressé ne veut pas « vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ».
Le directeur général de l’ADAMI se refuse par là de croire à certaines critiques de fond adressées à la mission Lescure par Aigrain, Bazot et Nowak : « Sur le fait que la messe serait déjà dite, nous, nous ne voulons pas le croire » a-t-il expliqué. « Nous n’avons pas le sentiment que Pierre Lescure a des idées bien arrêtées avant d’avoir commencé. Je crois que Pierre Lescure a surtout fait des déclarations pour tester des idées, susciter des réactions. Moi j’y vois plutôt une tactique pour faire émerger des positions des uns et des autres. Mais je veux croire qu’au début d’une mission, le responsable d’une mission n’a pas déjà des conclusions rédigées secrètement ».
Bruno Boutleux nous a également indiqué qu’une tribune devait être publiée, même sans la « sortie » de Philippe Aigrain, Alain Bazot et François Nowak. « Nous étions prêts à prendre position, nous avions décidé de nous exprimer avant de rencontrer la mission Lescure » a-t-il précisé. Dernière confidence du directeur général de l’ADAMI : l’organisation doit être auditionnée le 15 octobre prochain.
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 29/09/2012 à 08h42
L’ours en plus
“La technique de la Grande Ourse est d’une puissance incalculable, moi même j’ai des difficultés pour la calculer.”
Comprenne qui pourra " />
Le 29/09/2012 à 08h49
Chiche ils mettent tout à plat : meme le regime des intermittents ? meme les subventions municipales ?
Le 29/09/2012 à 08h58
Le 29/09/2012 à 09h14
Ha bha bonne chance a eux, j’ai pour l’instant jamais acheter de musique ou de film et dans mon entourage je connais personne en achetant. Payer 1euro le mp3 ou 20 euro le bluray, non merci.
Le 29/09/2012 à 09h20
L’intelligence, c’est apprendre de ses erreurs.
Contacté, Bruno Boutleux nous a expliqué que refuser de participer à la mission Lescure ne lui semblait pas être « très adroit ». Même si l’ADAMI reste « lucide » - étant donné que les précédentes missions « n’ont produit aucun résultat »,
Bref…
Le 29/09/2012 à 09h21
l’intéressé ne veut pas « vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ».
Que représente l’ours dans son esprit ? " /> (parce que là, il avoue le meurtre, même si c’est figuratif, il fait un choix entre deux opposés)
Le 29/09/2012 à 09h23
Nous, artistes, irons à la mission Lescure parce que la parole des artistes n’appartient à personne
Alors pourquoi se font-ils représenter dans ces réunions ?
Le 29/09/2012 à 10h09
Le 29/09/2012 à 10h17
Le 29/09/2012 à 10h21
[quote« Nous n’avons pas le sentiment que Pierre Lescure a des idées bien arrêtées avant d’avoir commencé. Je crois que Pierre Lescure a surtout fait des déclarations pour tester des idées, susciter des réactions. Moi j’y vois plutôt une tactique pour faire émerger des positions des uns et des autres. Mais je veux croire qu’au début d’une mission, le responsable d’une mission n’a pas déjà des conclusions rédigées secrètement »./quote]
Et la mission Olivennes, ils l’ont oubliée.
[quote« il faut un guichet unique qui autorise les plates-formes de streaming à exploiter, sous conditions, les catalogues musicaux (…). Ce guichet répartira ensuite de manière équitable la richesse entre producteurs et artistes »/quote]
Le doux rêves, les majors et les sociétés de perception, vont laisser faire " />
Le 29/09/2012 à 10h30
Le 29/09/2012 à 10h32
Même si l’ADAMI reste « lucide » - étant donné que les précédentes missions « n’ont produit aucun résultat », l’intéressé ne veut pas « vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ».
La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.
– Albert Einstein.
Le 29/09/2012 à 10h40
Le 29/09/2012 à 10h42
Le 29/09/2012 à 13h55
Le 29/09/2012 à 14h51
Decidement, lescure n’a pADAMI " />
Le 29/09/2012 à 08h39
Et dans six mois, il claque la porte en disant qu’on ne l’y reprendra plus et qu’il a eu tort de ne pas écouter les autres…
Sinon, chiche qu’il veut vraiment défendre les artistes ? Suivons-bien ce qu’il va faire au sein de cette commission, on verra sur place si ses réflexions sont pris en compte, et surtout lesquelles…
Le 29/09/2012 à 08h41
Un jour, faudrait surtout qu’ils donnent leur définition “d’artiste”. ^^”
Le 29/09/2012 à 19h41
Le 29/09/2012 à 19h42
" />
Le 29/09/2012 à 19h52
Le 30/09/2012 à 12h22
L’ours en plus
Ooops … je crois que je viens de capter
suis lent mais j’ai plus l’age à en avoir un
" />
Le 30/09/2012 à 21h08
pourquoi payer pour des nuls
Le 01/10/2012 à 06h49
Le 01/10/2012 à 08h20
“Nous les artistes…” Artiste = mouton ?
Le 01/10/2012 à 09h38
(…)s’opposer au « dogmatisme européen inadapté » aux besoins de la filière musicale. « Les menaces contre la copie privée ou le financement du cinéma en sont des exemples inquiétants (…)»
L’ADAMI n’a pas de mal à participer puisque ce qu’elle demande est déjà dans les conclusions annoncées auxquelles devront aboutir les travaux de la “mission Lescure”.
L’association réclame également « que les comédiens soient rémunérés pour les usages secondaires des œuvres audiovisuelles », au moyen d’un « revenu minimum proportionnel à ces exploitations ».
Cela s’entend que l’ADAMI veuille une juste rémunération des artistes mais qu’elle s’adresse aux producteurs et qu’elle exige des contrats qui respectent leurs droits. Je comprends la légitimité des revendications des artistes mais il ne faudrait pas se tromper de payeur.
Et puis il ne faudrait pas perdre de vue que la production musicale et cinématographique est une industrie -j’en veux pour preuve le rachat d’EMI par Universal- pour qui l’exception culturelle n’est qu’un cache sexe pour justifier un modèle économique fondé sur des subvention publiques qui serait refusées à toute autre industrie.
En pleine crise économique où l’on compte 7 M de personne sur le carreau (toutes situations sociales confondues) qu’on reproche aux chômeurs et tout autre citoyen percevant une allocation de vivre d’assistanat, je trouve ça plutôt gonflé.
Le 01/10/2012 à 10h05