Piratage : Google et les autres moteurs taclés au Parlement britannique
Le coup de la panne
Le 27 septembre 2013 à 09h03
4 min
Droit
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Parfois qualifiés de « gangsters », les moteurs de recherche sont une nouvelle fois la cible d’attaques. Cette fois, celles-ci proviennent de parlementaires siégeant au sein de la Chambre des communes du Royaume-Uni. Google est d'ailleurs tout particulièrement mis en cause.
Siège du Parlement britannique.
L’équivalent britannique de la commission de la Culture de l’Assemblée nationale a publié hier un rapport dédié au soutien des industries créatives du Royaume-Uni (disponible ici en PDF, en anglais). Bien entendu, il était question d’atteintes aux droits de propriété intellectuelle et ce alors que les pouvoirs publics multiplient depuis plusieurs années les attentions en direction des ayants droit, comme l’illustre la récente inauguration d’une unité de police spécialement dédiée au piratage.
Mais en matière de protection du copyright, les députés britanniques membres de la commission des médias et de la culture ont trouvé une cible plutôt inattendue : Google et son célèbre - et populaire - moteur de recherche. « Nous condamnons fermement l'échec de Google (...) à apporter une réponse adéquate aux demandes des industries créatives visant à empêcher son moteur de recherche de rediriger les consommateurs vers des sites portant atteinte au copyright » écrivent-ils ainsi dans leurs conclusions. Plus largement, tous les moteurs de recherche en prennent pour leur grade. « La promotion continue de contenus illicites sur Internet par les moteurs de recherche est inacceptable. Jusqu'à présent, leurs tentatives pour y remédier ont été dérisoirement inefficaces » taclent-ils.
Fermez la cage aux oiseaux
Il s’agit là d’une sévère remontrance, publique, faite aux Google & co - accusés de ne pas agir suffisamment pour fermer leurs portes vers les sites considérés comme « pirates ». Car en filigrane, l’objectif final reste le même : que les liens vers les sites en question disparaissent des résultats affichés par les moteurs de recherche. Sauf que ces derniers, en tant qu’hébergeurs, font déjà une partie de ce ménage en n’affichant plus les URL qui leur sont signalées par les ayants droit comme étant manifestement illicites.
À partir de là, que faire ? Les députés écartent tout d’abord un éventuel filtrage de certains contenus, un peu comme Google le fait en ce qui concerne la pédopornographie par exemple. Ils mettent cependant sur la table une autre proposition : que le Bureau de la propriété intellectuelle, au travers de son rapport annuel, réalise « une appréciation du degré de violation du copyright sur Internet, et évalue dans quelle mesure des moteurs de recherche ou d’autres services en ligne ont facilité ceci ». On le comprend, une fois les moteurs fautifs identifiés, il serait plus facile pour les autorités d’exercer une pression ciblée sur ces derniers.
Haro sur les moteurs de recherche
Cette charge des parlementaires britanniques intervient alors que les ayants droit américains de la musique et du cinéma ont lancé simultanément la semaine dernière une salve à l'encontre les moteurs de recherche. Autre chose : parmi l’ensemble des propositions de ce volumineux rapport, l’une d’entre-elles vise à étendre à dix ans la peine maximale de prison encourue par les personnes accusées d’atteintes graves au copyright (responsables de sites, etc.), contre deux ans aujourd’hui.
Rappelons enfin qu’en France, le rapport Lescure a préconisé aux autorités de mettre en place, en accord avec les moteurs de recherche, un « mécanisme de signalisation ». Les Yahoo, Bing, etc. seraient ainsi invités à « distinguer, dans leurs pages de résultats, les sites coupables de manquements répétés ». L’ancien meneur de la mission sur l’Acte 2 de l’exception culturelle recommandait à ces mêmes acteurs de bien mettre en valeur « les sites conventionnés par le CSA, par hypothèse légaux ». Et en cas de résistance ? « Il conviendrait alors d’envisager une législation contraignante qui nécessiterait, au préalable, une révision de la directive "Commerce électronique" » anticipait-il.
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Fermez la cage aux oiseaux
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Haro sur les moteurs de recherche
Commentaires (32)
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Abonnez-vousLe 27/09/2013 à 09h08
Le rôle d’un moteur de recherche c’est rechercher pas de filtrer .. Fail
On ne demande pas de faire un roulement de tambour à quelqu’un qui a un bras en moins
Le 27/09/2013 à 09h12
Quand les moteurs de recherche ne trouverons plus, les utilisateurs se dirigerons vers des moteurs alternatifs, et au lieu d’avoir en face d’eux quelques acteurs (google, bing etc..) les ayants droits auront des dizaines voir des centaines de moteurs de recherche à filtrer… " />
Bon courage à eux, il leur en faudra.
Le 27/09/2013 à 09h17
Le 27/09/2013 à 09h18
d’un autre coté, leur rêve outre manche est le même qu’ici : convertir internet en un réseau régulé, maitrisé, sur un principe de liste blanche (dont le maintien serait payant) pour racketter les sites d’une part et maitriser les contenus (et la main mise sur l’information au peuple)
Le 27/09/2013 à 09h22
Pour l’image des résultats suggérés, le raccourci est facile, vous entrez dans leur jeu…" />
Le 27/09/2013 à 09h24
Le 27/09/2013 à 09h24
”… La promotion continue de contenus illicites sur Internet par les moteurs de recherche… “ " />
C’est pas comme si je taper le titre du dernier blockbuster et que Google me l’offrait sur un plateau dans la colonne de droite… hein…
Le 27/09/2013 à 09h25
D’ici qu’ils comprennent que le seul moyen d’arrêter définitivement le piratage est de couper les deux mains des utilisateurs, je pouffe.
Le 27/09/2013 à 09h30
Le 27/09/2013 à 09h32
Le 27/09/2013 à 09h34
Le 27/09/2013 à 09h39
Le 27/09/2013 à 09h44
Le 27/09/2013 à 09h45
Il fait bien faire comprendre aux guignols qui se prétendent être nos représentant ..
Un FAI est un fournisseur d’accès à Internet –> IL fourni à un accès à Internet point barre
Un moteur de recherche sert à rechercher point barre
On ne demande pas à un boulanger de vérifier la conformité d’un sous-marin nucléaire
Si il y a un soucis il y a un juge dont c’est son job de juger..
Quand au CSA il n’a pas plus de légitimité à réguler le net , que le charcutier du coin
Le 28/09/2013 à 22h43
Le 28/09/2013 à 22h52
Le 27/09/2013 à 09h50
Le 27/09/2013 à 10h03
Et quand est-ce qu’on fustige l’offre légale pour le même genre de motif ? Si on pirate c’est bien parce qu’on ne trouve pas notre bonheur ailleurs…
Je ne parle pas du tout gratuit bien entendu, mais d’une offre dans laquelle on n’a pas besoin d’attendre des mois pour “protéger” les chaines de TV pour avoir la dernière saison d’une série ou pouvoir accéder à un film etc.
Le 27/09/2013 à 10h04
Le 27/09/2013 à 10h13
Le 27/09/2013 à 10h15
Le 27/09/2013 à 10h17
Le 27/09/2013 à 10h17
Allez, tous sur duckduckgo.
Le 27/09/2013 à 10h18
Le 27/09/2013 à 10h20
Marrant ça, quand il y avait les coordonnées d’arnaqueurs dans les pages jaunes ou son équivalent, personne n’y trouvait à redire.
On marche sur la tête, convaincu qu’en c’est la solution pour courir plus vite " />
Le 27/09/2013 à 11h14
Ils sont gentils ces anglais. Quand ils auront quitté l’Europe, ils pourront condamner les fournisseurs de cable internet de leur pays… " />
Le 27/09/2013 à 12h47
Ouais, une news pour enrichir les marchands de pop corn.
Les mecs se contentent de dire “pas content! pas content” et leur plan d’action c’est de réaliser « une appréciation du degré de violation du copyright sur Internet, et évalue dans quelle mesure des moteurs de recherche ou d’autres services en ligne ont facilité ceci ».
C’est l’équivalent des paysans dans Kaamelott : “ce qu’ils faudrait pour la prochaine fois, c’est déterminer pourquoi qu’on gueule”.
(livre 4 episode 31, j’aurais bien mis un lien YT mais la vidéo est bloquée pour cause de droit d’auteur)
Le 27/09/2013 à 13h12
Le 27/09/2013 à 14h15
Le 27/09/2013 à 15h17
Le 28/09/2013 à 10h04
Combien ces députés corrompus (bon, d’un autre côté, des députés pas corrompus, c’est tellement rare que…) ont-ils touché des industriels de la musique pour prolonger leur agonie ?
Et combien de temps, encore, vont-ils mettre à, enfin, crever (les industriels de la musique, pas les députés).
Le 28/09/2013 à 22h33