Le ministère de la Culture planche sur les échanges non marchands
Licence (globale) IV
Le 17 octobre 2013 à 06h30
5 min
Droit
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Après avoir évité avec grand soin le sujet la semaine dernière, Aurélie Filippetti vient d’expliquer à un parlementaire de l’opposition que les services du ministère de la Culture avaient engagé une réflexion sur les échanges non marchands. La licence globale n'est pas pour demain, mais l'on fait au moins mine de s'y intéresser.
Ne serait-il pas possible d’instaurer une forme de licence globale ? Si la question est régulièrement posée à la ministre de la Culture, surtout depuis que l’on sait que les jours de la Hadopi sont comptés, l’intéressée n’y répond pas toujours avec un grand entrain. La députée frontiste Marion Maréchal-Le Pen en a récemment fait l’expérience, Aurélie Filippetti ne lui ayant pas décroché un mot à ce sujet il y a tout juste une semaine. Une « non réponse » qui en disait long sur l’état d’esprit de l’exécutif.
Le député Élie Aboud a cependant eu un peu plus de chance. En juin dernier, cet élu UMP invitait le gouvernement à réfléchir à l’instauration d’une licence globale, laquelle serait versée à la fois par les internautes et des sociétés de type DropBox ou Rapidshare. Celui qui avait approuvé la loi Hadopi lors de la précédente législature affirmait alors que ceci permettrait aux ayants droits de « toucher les intérêts liés à l'exploitation de leurs œuvres par ce modèle de consommation et ainsi rendre l'utilisation de ces services totalement légale ».
Le ministère réfléchit à la notion de partage non marchand dans l'univers numérique
Dans sa réponse, publiée cette semaine au Journal Officiel, Aurélie Filippetti commence par rappeler les conclusions du rapport Lescure, à savoir que « la légalisation des échanges non marchands se heurte aujourd’hui à trop d’obstacles juridiques, économiques et pratiques pour pouvoir constituer, à court terme, une réponse crédible à la problématique du piratage ». Si cette option était de fait écartée, la mission sur l’Acte 2 de l’exception culturelle préconisait dans le même temps d’approfondir la réflexion sur le sujet, « afin d’en préciser les contours et de définir les modalités de leur reconnaissance juridique ».
La locataire de la Rue de Valois confie à cet égard que ses services ont engagé sur la base de cette recommandation « une réflexion visant à définir les contours de la notion de partage non marchand dans l'univers numérique ». Leur mission consistera également « à évaluer si les échanges non marchands ainsi définis doivent faire l'objet d'une démarche publique de sécurisation, compte tenu d'une part des avantages attendus en termes d'accès aux oeuvres et d'autre part des inconvénients possibles pour l'économie de leur production ».
La crainte d'un écran de fumée à l'approche des débats « post-Hadopi »
Peu avant l’été, Libération affirmait que le ministère de la Culture voulait confier à une personnalité juridique une mission visant à étudier « la faisabilité d’un changement de statut juridique d’une partie des pratiques » de partage en ligne. Mais ces bruits que la Rue de Valois n'a jamais voulu nous confirmer ont avant tout suscité des déceptions. Tant du côté des défenseurs d’une telle solution - qui y voyaient un écran de fumée censé éteindre les contestations à l’approche des débats parlementaires « post-Hadopi », que du côté des ayants droit opposés à cette option, lesquels déploraient le mauvais signal envoyé aux internautes.
Mais que l’on ne s’y trompe pas : si le ministère de la Culture s’intéresse à la notion d’échanges non marchands, leur légalisation n’est clairement pas à l’ordre du jour. La licence globale avait d’ailleurs clairement été écartée durant les derniers mois de la campagne présidentielle par Fleur Pellerin, désormais ministre déléguée à l’Économie numérique. Aurélie Filippetti le promet d’ailleurs à un autre parlementaire : elle « prévoit un texte législatif dans les prochains mois afin de supprimer la Hadopi et de transférer ses missions, y compris la réponse graduée, sous sa forme aménagée résultant du nouveau décret de juillet 2013 [celui supprimant la peine de suspension de l’accès à Internet en cas de négligence caractérisée, ndlr], au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) ».
Dommage que le député Aboud n'ait pas rappelé à Aurélie Filippetti qu'il fût un temps où elle militait devant l’Assemblée nationale pour « l’émergence d’un nouveau modèle économique associant artistes et internautes (...) et fondé sur une contribution créative [différente de la licence globale, ndlr] associée à des budgets publics massifs de soutien à la création » (extrait des débats parlementaires du 22 septembre 2009, à l'époque où Aurélie Filippetti était députée).
Le ministère de la Culture planche sur les échanges non marchands
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Le ministère réfléchit à la notion de partage non marchand dans l'univers numérique
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La crainte d'un écran de fumée à l'approche des débats « post-Hadopi »
Commentaires (31)
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Abonnez-vousLe 17/10/2013 à 07h19
Le but de ce ministère n’est-il pas à la base de permettre à un max de Français d’accéder au plus de culture possible ?
Le 17/10/2013 à 07h19
Le 17/10/2013 à 07h23
Le 17/10/2013 à 07h29
Ce gouvernement va inventer une taxe pour les echanges non marchands ….
quand la gauche réfléchit on fini toujours par mettre la main a la poche !
Le 17/10/2013 à 07h30
Le 17/10/2013 à 07h38
l’émergence d’un nouveau modèle économique associant artistes et internautes (…) et fondé sur une contribution créative associée à des budgets publics massifs de soutien à la création
Il n’y a qu’une gourde irresponsable pour penser que distribuer l’argent des autres puisse constituer un “nouveau modèle économique” :
1/ redistribuer l’argent extorqué sous la contrainte n’a rien d’économique : c’est simplement un modèle d’arrangement anti-sociétal imposé par la clique au pouvoir dans la lignée du précédent (ie féodal) pour rester en place car
2/ l’argent volé est déjà largement distribué, même quand les comptes étatiques sont abyssalement négatifs : il faut bien entretenir l’illusion de grandeur par les bouffons du jour et la courtisanerie habituelle du pouvoir.
Le 17/10/2013 à 08h09
Le 17/10/2013 à 08h37
Avec toutes les ponctions en tout genre déjà en place, elle est déjà là de fait la licence globale non?
Je serais ayant droit, je voudrais encore plus de pognon donc, je serais “pour” : la lutte contre le téléchargement est perdue d’avance, donc refaire payer encore un coup le citoyen de la France d’en bas, ce serait encore un petit bénef de plus. Parce que faut être réaliste, s’il y a licence globale ce sera en plus de tout ce qui existe déjà. A moins qu’ils espèrent faire passer quelques taxes/ponctions diverses avant… ce n’est pas impossible…
Le 17/10/2013 à 08h39
Le 17/10/2013 à 08h55
Le 17/10/2013 à 09h09
Le 17/10/2013 à 09h30
Le 17/10/2013 à 09h30
Mais bien sûr, les Majors et la Sacem, n’aimeraient pas qu’on devienne actionnaire d’artistes à leur place " />
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Le 17/10/2013 à 09h35
Mais qui dirige qui ? (l’Etat, ou les majors & Co) " />
Le 17/10/2013 à 10h15
Le ministère de la Culture planche sur les échanges non marchands
Il se couche dessus (conflits d’intérêts ?) Bientôt on va taxer l’argent qu’on donne aux pauvres pour qu’ils puissent chanter " />
Le 17/10/2013 à 10h24
Le 17/10/2013 à 06h44
Mais que l’on ne s’y trompe pas : si le ministère de la Culture s’intéresse à la notion d’échanges non marchands, leur légalisation n’est clairement pas à l’ordre du jour.
Ah bon, tous les échanges non marchands sont illégaux.
C’est nouveau " />
C’est marrant c’est comme le terme piratage (à la place de contrefaçon), à force de le dire et répéter les ayant droit parviennent à l’inscrire dans le marbre.
Je suppose que tous les téléchargements sont illégaux aussi.
Du coup ce commentaire est illégal aussi. " />
Le 17/10/2013 à 07h06
On a déjà une licence globale en France qui s’appelle Hadopi. On paye des millions d’impôts pour un truc qui ne sert à rien. Je m’arroge le droit de me rembourser." />
Le 17/10/2013 à 11h12
Le 17/10/2013 à 11h22
Elle ferait mieux de réfléchir au retournement de veste et à la pression des lobbys, elle a l’air experte dans le domaine depuis mai 2012. " />
Le 17/10/2013 à 11h28
Le 17/10/2013 à 11h47
Le 17/10/2013 à 11h49
Le 17/10/2013 à 13h02
Même la fête de la musique a été dévoyée.
Au début, ce soir là, n’importe qui pouvait avec 2 ou 3 potes aller jouer sa musique dans la rue. Maintenant tout est règlementé, la fête de la musique a perdu son âme.
Le 17/10/2013 à 13h26
Le 17/10/2013 à 13h29
Le 17/10/2013 à 13h40
Le 17/10/2013 à 15h37
Le 17/10/2013 à 15h57
Licence (globale) IV
Ça me donne envie de trinquer !
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Mais plus pour le IV que le globale !
Le 17/10/2013 à 18h29
Le 17/10/2013 à 20h23