[Interview] Des fonctionnaires bientôt autorisés à consacrer de leur temps de travail aux logiciels libres ?
Avec Jacques Marzin, « DSI de l’État »
Le 20 mai 2015 à 14h15
9 min
Logiciel
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Jacques Marzin est le numéro un de la Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication de l’État (DISIC), l’institution en charge de coordonner les actions des administrations en matière d’informatique. Dans une tribune publiée la semaine dernière, il a enjoint le secteur public à « aller plus loin » en matière de logiciels libres. Un appel qu’il a bien voulu expliquer plus en détail à Next INpact.
Plus de deux mois après l’actualisation du Socle interministériel de logiciels libres (SILL), Jacques Marzin a soutenu dans les colonnes de Silicon que la diffusion de cet espèce de catalogue dépourvu de valeur contraignante se devait d’être « étendue ». Tout en reconnaissant que l’impact de ce socle sur l’administration était « difficile à objectiver », l’intéressé expliquait que « sa pénétration n’augmentera que si l’on fournit aux informaticiens un réel accompagnement dans le déploiement de ces logiciels ».
Il préconisait ainsi la mise en place d’une « gouvernance interministérielle renforcée autour du libre », et plaidait pour que l’État laisse ses agents contributeurs du libre « consacrer, sur une période donnée, une fraction significative de leur temps de travail à des travaux sur le logiciel libre ». Selon Jacques Marzin, « la stratégie de l’État en matière de logiciel libre ne peut plus dépendre du bénévolat, de l’altruisme et des compétences d’un cercle restreint de passionnés ».
Pourquoi estimez-vous que le secteur public doit aujourd'hui « aller plus loin » en matière de logiciels libres ?
Les réflexions que j'ai émises sont tirées des conclusions découlant de nos travaux interministériels autour des messageries électroniques au sein de l'administration. 60 % des fonctionnaires disposent de solutions issues du monde libre (LibreOffice,...). Pour autant, ils utilisent chacun la leur. Ceci laisse des sentiments mitigés en termes de qualité de service, etc.
Nous avons donc atteint la conviction – partagée avec les ministères qui ont fait ces choix-là – qu'il serait temps réellement de « faire communauté ». C'est-à-dire de ne pas avoir seulement l'édiction de souches, mais de se préoccuper collectivement de leur mise en œuvre, avec une réflexion interministérielle, plutôt que de reproduire avec les technologies du libre les développements en silo que l’on connaît par ailleurs. Le libre me paraît quand même l'exemple même sur lequel nous devons pouvoir faire communauté !
Mais qu'est-ce qui vous a vraiment poussé à écrire cette tribune ?
Nous souhaitons renforcer et étendre l’action du groupe de volontaires qui animent le SILL. Et dans la mesure où nous souhaitons davantage associer à nos travaux sur les logiciels libres les informaticiens des collectivités territoriales, des opérateurs de l'État et du monde hospitalier, une tribune m'a semblé être le meilleur moyen de les toucher.
Doit-on comprendre que ce besoin est encore plus fort aujourd’hui qu’hier ?
Non, c’est juste le contexte qui nous pousse à mener ces réflexions. En l’occurrence, l’unification de la messagerie autour du libre. Le choix des composants et de leur packaging sera particulièrement impliquant. D’autant que ces choix s'articulent avec un vrai projet de SI. Il ne s’agit donc pas seulement d’un catalogage intelligent des solutions libres bonnes pour le service.
Qu’est-ce qui permettrait d’après-vous à l’État d’aller « plus loin » en matière de logiciels libres ?
Une meilleure organisation du travail.
Vous en appelez dans votre tribune à une « nouvelle gouvernance interministérielle dédiée ». Concrètement, qu’entendez-vous par là ?
Ce que je cherche, c'est que la DISIC soit plus prescriptive et plus directive en termes de ligne éditoriale qu'elle ne l'a été jusqu'ici. L’idée est donc qu'il y ait une instance au niveau national qui décide et qui arbitre, par exemple lorsqu’il s’agit de l’arrêt de telle solution, etc. Nous voulons un « drive » plus puissant. Cette impulsion nouvelle est surtout rendue possible par l'expansion de nos missions et de nos moyens.
Vous souhaitez également que les employeurs publics allouent à leurs agents « une fraction significative de leur temps de travail » pour des travaux sur le logiciel libre. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette proposition ?
L’idée n'est pas seulement qu'ils consacrent leur temps aux logiciels libres, c'est qu'ils le consacrent dans le cadre d'une action nationale de type interministérielle. Comment fait-on communauté dans le monde du libre ? On le sait, grâce aux contributeurs volontaires. Certains d’entre eux d’ailleurs sont issus des sociétés privées, lesquelles les autorisent à travailler sur le libre et pas exclusivement sur leurs produits. Ce devrait être le même principe dans la fonction publique. Si nous voulons faire communauté, il ne faut pas s'imaginer que ce sera en demandant la mutation à la DISIC des agents travaillant dans les ministères... Les employeurs ne vont pas les laisser partir, pas plus qu'un contributeur privé laisserait aller à la concurrence ses meilleurs collaborateurs !
Nous n’essayons pas de construire un centre de services partagés à la québécoise, mais plutôt de nous orienter vers une situation où les contributeurs seraient laissés sur place et feraient l’objet d’un contrat – même informel – avec leurs employeurs. Ce dernier quantifierait l’énergie de travail et le temps réservés aux projets de mutualisation autour du libre. Des projets se traduisant par des tests, des qualifications voire des contributions à des souches libres.
Pourquoi n’envisagez-vous pas d’autres outils plus contraignants, qui pourraient par exemple consister à imposer certaines solutions aux administrations ?
Ce n'est certainement pas au travers d'une tribune que j'émettrais ce genre de choses, j'en parlerais d'abord au Premier ministre ! Et puis surtout ce n'est pas l'esprit de la circulaire de Jean-Marc Ayrault sur le logiciel libre. Il y a des domaines où la contrainte dont vous parlez est envisageable, mais dans bien d’autres, dont celui du libre, elle ne s'y prête pas. Il n'y a donc pas de raison d'afficher une politique volontariste d'obligation, qui n'existe d'ailleurs dans aucun État au monde.
Pour prendre un exemple plus concret, le contrat dit « Open Bar » entre Microsoft et le ministère de la Défense doit prendre fin d’ici 2017. Quel rôle la DISIC compte-t-elle jouer afin de promouvoir des alternatives libres ?
La DISIC a fait son travail autour du SILL. Elle n'intervient jamais dans les procédures d'achat des ministères.
L’année dernière, la députée Isabelle Attard avait demandé à tous les ministères de dévoiler le détail de leurs dépenses en logiciels, en séparant propriétaire et libre. Elle n’a à ce jour obtenu quasiment aucun retour. Savez-vous pourquoi ?
Nous répondons tous les ans à Madame Attard, et nous sommes en train de préparer la réponse à ses dernières questions. Mais les interrogations qu'elle soulève ne sont pas faciles à cerner. Nous savons combien coûtent les logiciels propriétaires, puisqu'il suffit de cumuler le coût des licences – bien que ça suscite quelques approximations, notamment quand les licences sont intégrées dans le matériel, comme pour tous les PC sous Windows. Mais quand on parle de calculer le coût d'un logiciel libre... Moi, calculer le coût d'un logiciel gratuit, j'ai un peu du mal ! Entre le support qui est souvent éclaté et le temps de travail des agents, c’est très complexe. D’autant que nous ne disposons pas à l’échelle de l’État de paie analytique qui permettrait de décompter les ETPT attachés à la maintenance de souches libres.
Vous n’avez donc aucun élément de réponse à nous donner sur ces dépenses logicielles ?
Non. Je peux par contre parler de taux de pénétration du libre, puisque nous mettons progressivement en place des indicateurs traduisant son utilisation, segment par segment. 60 % des fonctionnaires de l'État utilisent des outils de communication libre (mails, agenda, contacts...). Je suis capable de vous dire combien coûtent les 40 % restants qui utilisent du Microsoft. Mais pas en détail combien coûte le libre à l'administration.
Le problème avec ces taux de pénétration, c’est qu’ils peuvent être biaisés dans la mesure où une partie des agents qui utilisent du libre peuvent disposer en plus d’Outlook, la solution de Microsoft...
Généralement, ce n'est pas le cas. Je parle vraiment des ministères où les logiciels libres sont utilisés institutionnellement par l'ensemble de la structure. Pour la messagerie par exemple, tous les utilisateurs jouent le jeu. Dans le domaine de la bureautique, en revanche, il est vrai que certains d’entre eux continuent à utiliser Word, même s'ils disposent de LibreOffice sur leur poste de travail.
LibreOffice nous pose d'ailleurs un vrai problème, comme d'autres outils de communication libre, c'est qu'ils ne sont pas conformes au règlement sur l'accessibilité au sein de l'administration. Je veux bien qu'on privilégie le logiciel libre, mais j'ai beaucoup de mal à expliquer aux travailleurs handicapés qu'il faut qu'ils aillent travailler ailleurs puisqu'on a choisi le libre... C'est en partie pour cela que nous avons relancé la gouvernance du libre : l’une des priorités que nous nous sommes donnée, est en effet de monter en accessibilité LibreOffice. Nous allons porter ce sujet à bras le corps car la communauté semble s’en désintéresser...
Quel regard portez-vous sur la récente décision de la CADA, qui a donné un avis favorable à la communication du code source d’un logiciel développé par l’administration ?
Je n'ai pas de commentaire à formuler sur les avis de la CADA. Il y a un vrai sujet... Est-ce qu'un code est un document ? Je pense qu'à un moment donné, la parole sera donnée à un jury d'un autre niveau sur cette question. C'est un sujet extrêmement complexe. Je ne suis pas juriste, donc je ne m'aventurerais pas sur ce terrain.
Je ne suis pas habilité à répondre à cette question, mais je ne voudrais pas non plus que par effet de bord, on amène l'administration à ne choisir que des logiciels propriétaires pour ne pas avoir à fournir leur code.
Merci Jacques Marzin.
[Interview] Des fonctionnaires bientôt autorisés à consacrer de leur temps de travail aux logiciels libres ?
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Pourquoi estimez-vous que le secteur public doit aujourd'hui « aller plus loin » en matière de logiciels libres ?
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Mais qu'est-ce qui vous a vraiment poussé à écrire cette tribune ?
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Doit-on comprendre que ce besoin est encore plus fort aujourd’hui qu’hier ?
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Qu’est-ce qui permettrait d’après-vous à l’État d’aller « plus loin » en matière de logiciels libres ?
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Vous en appelez dans votre tribune à une « nouvelle gouvernance interministérielle dédiée ». Concrètement, qu’entendez-vous par là ?
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Vous souhaitez également que les employeurs publics allouent à leurs agents « une fraction significative de leur temps de travail » pour des travaux sur le logiciel libre. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette proposition ?
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Pourquoi n’envisagez-vous pas d’autres outils plus contraignants, qui pourraient par exemple consister à imposer certaines solutions aux administrations ?
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Pour prendre un exemple plus concret, le contrat dit « Open Bar » entre Microsoft et le ministère de la Défense doit prendre fin d’ici 2017. Quel rôle la DISIC compte-t-elle jouer afin de promouvoir des alternatives libres ?
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L’année dernière, la députée Isabelle Attard avait demandé à tous les ministères de dévoiler le détail de leurs dépenses en logiciels, en séparant propriétaire et libre. Elle n’a à ce jour obtenu quasiment aucun retour. Savez-vous pourquoi ?
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Vous n’avez donc aucun élément de réponse à nous donner sur ces dépenses logicielles ?
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Le problème avec ces taux de pénétration, c’est qu’ils peuvent être biaisés dans la mesure où une partie des agents qui utilisent du libre peuvent disposer en plus d’Outlook, la solution de Microsoft...
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Quel regard portez-vous sur la récente décision de la CADA, qui a donné un avis favorable à la communication du code source d’un logiciel développé par l’administration ?
Commentaires (43)
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Abonnez-vousLe 20/05/2015 à 14h49
Interview très intéressante " />
Je n’avais pas connaissance de cette tribune, et j’y adhère à 100%.
Pour travailler dans une grosse administration publique, rien qu’au sein de celle-ci, on peut apercevoir des outils en double, voire en triple.
Il suffit qu’un chef de service décide qu’il ne veut pas de tel outil parce qu’il manque telle fonctionnalité qui se trouve sur un autre produit, ou parce qu’il veut SA solution qu’il trouve meilleure que les autres, pour qu’on arrive à cette situation.
C’est une perte d’argent et de temps considérable que de développer son petit truc chacun dans son coin au lieu de mutualiser les ressources au développement d’outils communs.
Le 20/05/2015 à 14h53
+1 et pareil que toi pour la situation ;) . Après y’a aussi l’aspect pédagogie et perte des habitudes … quand je vois comment ca rale parce que c’est libre office alors qu’à la maison “office ca marche bien” …
Sinon oui très bonne tribune qui permet de montrer que non la fonction publique c’est pas la lenteur … ( par opposé je connais pas mal de boites ou j’étais ou ils avaient un mal fou à utiliser un ensemble de logiciels cohérents entre tous les salariés …. ) comme quoi …
Le 20/05/2015 à 14h55
Le 20/05/2015 à 15h01
Le 20/05/2015 à 15h22
Le 20/05/2015 à 15h32
On a tellement de fonctionnaire en France qu’il faut bien trouver de quoi les occuper…
Le 20/05/2015 à 15h46
Excellente idée et interview. Quitte à payer pour des logiciels, autant que cela permette de rendre des logiciels libres meilleurs.
Le 20/05/2015 à 15h56
Si c’était systématiquement vrai l’ensemble des DSI du privé seraient en full libre de longue date, tu peux faire confiance aux DAF du privé pour compter chaque centime.
Mais comme c’est un vieux troll/a priori ça n’est pas le cas. Le marché tend de plus en plus vers des briques libres partout mais le R.S.I. n’est pas si important que ça, ce qui coûte en info ça reste les humains…
Le 20/05/2015 à 16h22
Ils devraient faire ça dans la gestion d’hôpitaux. Dans un hopital de St Etienne, ils ont repris un logiciel libre développé ailleurs. Mais ils ont fait des trucs à leur sauce (fork) : résultat, cela ne marche pas top, et ils sont incapable de reprendre les nouveautés du logiciel d’origine.
Le 20/05/2015 à 16h29
Très intéressant cet interview !
Et ça tord le cou à l’idée reçue qu’il n’y a personne dans l’administration qui comprend les enjeux numériques (au sens large) et qui sait ce qu’est un logiciel libre.
En plus le message est positif (même si cela reste des intentions pour l’instant).
Le 20/05/2015 à 18h01
Une bonne initiative, qui profitera à tous, et pour une fois ce n’est pas une annonce politique dont l’efficacité est censée être proportionnelle aux moyens engagés.
En plus, la philosophie du libre est comprise. L’exemple de l’accessibilité sur LibreOffice est un exemple : si l’État ne trouve pas dans le logiciel ce qu’il veut, il mettra la main à la pâte pour développer cette fonctionnalité, qui profitera à tous.
Je suis content de voir cette volonté du service public de participer au bien commun en matière de logiciel.
Le 20/05/2015 à 18h08
Excellent article.
Le 20/05/2015 à 21h09
C’est ce qui arrive quand on fork, qu’on fait de la merde, et qu’on ne fait pas de pull request après ^^
Le 20/05/2015 à 22h45
Le 21/05/2015 à 06h57
« LibreOffice nous pose d’ailleurs un vrai problème, comme d’autres outils
de communication libre, c’est qu’ils ne sont pas conformes au règlement
sur l’accessibilité au sein de l’administration. Je veux bien qu’on
privilégie le logiciel libre, mais j’ai beaucoup de mal à expliquer aux
travailleurs handicapés qu’il faut qu’ils aillent travailler ailleurs
puisqu’on a choisi le libre… »
Quelqu’un pourrait-il expliquer cela ?
J’avoue, ça fait longtemps que je ne me sers plus (en tous cas, le moins possible) des différents MS/Libre/Open Office. Je ne vois donc pas de quoi il s’agit.
Merci
Le 21/05/2015 à 07h43
Le 20/05/2015 à 14h24
Parce-qu’avant il n’était pas autorisé de consacrer du temps aux logiciels libres ?
Le 20/05/2015 à 14h31
Le 20/05/2015 à 14h36
Ya une blague facile mais elle est méchante
" />
Le 20/05/2015 à 14h38
Le 20/05/2015 à 14h43
S’ils doivent prendre sur leur temps de travail, ça va être dur, ils n’ont toujours pas trouvé quand il commence. " />
Le 20/05/2015 à 14h44
Le 21/05/2015 à 07h44
Je pense qu’il parle des interfaces pour aveugles par exemple
( j’ai vu des équipements spéciaux sous XP pour des aveugles en entreprises)
Microsoft
Le 21/05/2015 à 07h56
Les DSI ne sont pas aussi ignares qu’on le pense, et ils prennent leurs décisions avec l’avis et les études des gens en dessous d’eux . " />
J’ai été confronté ( j’étais pas DSI) à ce genre d’étude du côté technique et en fait le plus gros freins est justement un problème financier.
Dans le dernier cas , nous avions calculé qu’il nous faudrait 5 ans total pour effectuer une migration des postes de travail en XP vers du libre. ( je ne parle pas d’office uniquement mais d’une migration XP vers Linux avec tout ce que cela implique.
Le problème est que les règles financières nous permettaient d’investir sur 3 ans et non pas sur 5 ans.
Donc dépenser beaucoup plus d’argent pour une migration tout en continuant à payer microsoft pendant environ 3 ans à parc égal était tout simplement déja très couteux mais sur 5 ans ça devenait impossible.
Comment pouvais t’on engager de l’argent supplémentaire pour 2 ans sans avoir de budget approuvé?
No go !
Le 21/05/2015 à 08h29
Je me pose toujours des questions par rapport à ces appels du pieds envers le libre.
Outre l’aspect économique (quoique pas forcément prouvé, ça peut coûter cher et pendant un paquet d’années), et le fait de faire entrer en concurrence Microsoft, quels sont les autres intérêts ?
On nous vante le libre, liberté d’action, de modifier, de coder, de diffuser, etc… Mais combien seront-ils pour faire tout cela ? Pour le même travail, quel est l’avantage entre un Word ou un Writer (à part bosser dessus et se sentir à l’aise) ? Juste parce que “saylibre” donc “saymieu” ?
Ancien libriste qui n’en a plus rien à carrer de cet aspect, la question de l’adoption (en masse) du LL et la fierté d’une communauté me laisse toujours très perplexe.
Alors je sais ce que l’on va me répondre: MS, openbar, DSI, Linux “saycool”, etc… Mais très sincèrement, à part les gens qui s’intéressent de près à l’informatique (c’est à dire en général les gens qui fréquentent NXi), qui fait réellement la différence entre Chrome et FF, ou entre Outlook et Thunderbird ?
Le 21/05/2015 à 08h44
Bien vu.
Ce qui est drôle dans cet article c’est:
« Ce convertisseur est un composant créé en Open Source, c’est-à-dire que
son code source est disponible gratuitement pour consultation et
modification. Il est téléchargeable gratuitement. »
Microsoft s’auto-trolle ^^
Le 21/05/2015 à 08h45
Ben c’est la différence entre un contrat passé avec une société française embauchant des ingénieurs/techniciens en France et des redevances payées à Microsoft qui ne fait « aucun » travail technique en France et rapatrie tous ses bénéfices à l’étranger…
Le 21/05/2015 à 08h52
" />
Microsoft
Le 21/05/2015 à 08h54
Le 21/05/2015 à 08h54
C’est vrai, je n’ai pensé à cet aspect patriote.
Cependant, quels seront les bénéfices sur la communauté ? Quels seront les retombées de ce qu’auront développé ces ingénieurs ? J’ai du mal à voir l’aspect donnant-donnant.
Le 21/05/2015 à 08h57
Le 21/05/2015 à 08h59
Sauf qu’un logiciel libre est souvent développé pour satisfaire à son créateur (répondre à un besoin, un manque, etc…).
Le gros problème dans l’adaptation du libre dans l’informatique de Mr Tout Le Monde, c’est l’ergonomie compliqué et/ou difficile, il y a une perte de confort que les gens ne sont pas prêts de perdre.
Donc à part les grosses cylindrée (VLC, Firefox, Thunderbird ou LO), adopter du libre pour répondre à un besoin plus spécifique, bon courage…(je pense à de applis métiers, etc…)
Le 21/05/2015 à 09h06
J’ai eu un frisson quand tu as cité Stallman (que je ne supporte pas), parce que sa logique n’est vraiment pas saine, c’est de l’extrêmisme.
La vision de ce que j’en aurai serait plutôt une bonne cohabitation entre du libre et du proprio (rhaa que je n’aime pas dire ces mots…), avec la meilleure compatibilité possible.
Ca n’est pas encore possible, mais après tout, si le libre veut s’imposer (avec le soutien et l’appui de l’administration ou des collectivités locales, ou d’entreprises partenaires), il faut l’effort qui permettra à des ponts d’exister entre différentes philosophies de logiciels…
Le 21/05/2015 à 09h07
Le 21/05/2015 à 09h14
Le 21/05/2015 à 09h45
Le 21/05/2015 à 10h28
Le 21/05/2015 à 10h39
Les discussions philosophiques ou idéologiques n’ont presque jamais lieu en entreprise " />
Ce qui importe c’est le coût, ce que ça va rapporter ou amener en gains de productivité, et comment
la responsabilité de la perenité de la solution va pouvoir être justifiée.
Enfin il faut de la compatibilité avec les partenaires (l’état, les administrations, les fournisseurs et les clients.)
En aucun cas l’idéologie pure du libre ne va entrer en ligne de compte.
Il est bien sûr hors de question d’aller se faire son petit Linux, on va plutot aller chez RedHat ou IBM de la même façon qu’on va chez Microsoft. Et c’est pas gratuit.
On a besoin de contrat de maintenance auprès de la direction pour démontrer qu’on a pris les précautions nécessaires. ( il est ou le level 3 ? " /> )
La facilité d’utilisation d’un office ou d’un libre office ne changera pas la donne, pour commencer c’est du pareil au même et seuls les coûts de formation entreront dans la danse.
ça marche dans les 2 cas épicétou!
Dans une direction informatiques on ne peut pas vraiment jouer aux cowboys idéologistes.On a le droit d’y penser, on a le droit de l’étudier mais on a intérêt à ce que ça marche quand on prend une décision pour 5000 ou 10000 utilisateurs.
Par exemple dans ma dernière boite on a migré un grand nombre de serveurs en Linux au lieu de Windows en arrivant à un ratio de 60% linux vs 35% Microsoft mais en plusieurs années car c’est facile.
Mais les 4500 postes clients et 400 portables, on a étudié pendant 2 ans fait un premier socle et on a abandonné.
Je me souviens d’ailleurs d’un gars qui ici même nous avait raconté son retour d’expérience de migration Linux à l’Assemblée Nationale, il s’était presque fait traiter d’agent infiltré de MS.
Pourtant c’était du vécu " />
L’idéologie c’est bien, mais le déni de réalité c’est moins bien
" />
Le 21/05/2015 à 10h51
Le 21/05/2015 à 11h04
Oui et non " />
Si ce n’est pas rentable ( ou viable) pour une entreprise , je ne vois pas pourquoi cela le serait pour l’état.
Le problème c’est que ce n’est pas “l’état” qui va le faire , c’est la DSI de l’administration en question avec son budget de fonctionnement.
Et d’ailleurs je suis presque persuadé que la question a déja été soulevée au niveau de l’état pur. ( je sais qu’elle l’a été au niveau de grosses entités sous tutelle de l’état avec budget de fonctionement provenant de l’état)
Le 21/05/2015 à 11h14
Le 21/05/2015 à 15h51
C’était vrai il y a 15 ans.
Aujourd’hui toutes les dsi ont quelques logiciels libres sur leur parc.
Le grand saut consiste à faire soit du full libre, soit à passer des apps critiques en libre (genre la bureautique dans une administration). Et là le retour sur investissement n’est clairement pas immédiat.
Avec ce genre de loi on peut imaginer que des logiciels à l’interface un peu foireuse mais avec d’autres qualités comme thunderbird progressent beaucoup.
Le 22/05/2015 à 13h27
Des fonctionnaires autorisés à consacrer de leur temps de travail aux logiciels libres ? Un exemple…
Journal paru sur LinuxFR.org :https://linuxfr.org/users/siltaar/journaux/des-fonctionnaires-autorises-a-consac…
Récit d’un fonctionnaire qui a eu la chance d’être payé pour produire du libre.
Des fonctionnaires bientôt autorisés à consacrer de leur temps de travail aux logiciels libres ?
Ça, j’ai déjà fait. Et je ne suis pas le seul.
En 2013 déjà, le réseau Canopé (ex Centre National de Documentation Pédagogique) a coordonné la
mise à disposition de ressources pédagogiques, pour le logiciel libre Sankoré.
Des centaines de préparations de séances utilisant un tableau numérique interactif ont ainsi été
écrites dans les domaines du français, des mathématiques et des sciences.
Les auteurs sont des enseignants, souvent formateurs, sous le contrôle d’inspecteurs de
l’Éducation nationale.
J’étais content de partager. Le projet Open Sankoré était initialement prévu pour l’Afrique
francophone. J’ai écrit mes sept séances sur mon temps libre, mais aussi sur mon temps de
travail, et je ne demandais rien en retour.
Mais nous avons tous été sucrés. J’ai touché 1200 euros. Je n’ai pas compris pourquoi.
Je ne les ai pas refusés.
Extraits du contrat[…]