[Critique geek] À la poursuite de demain, ou Terminator pour les enfants
Casey Newton is the new Sarah Connor
Le 23 mai 2015 à 15h30
8 min
Société numérique
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Alors que Terminator : Genisys arrive dans les salles cet été, Disney nous livre de son côté À la poursuite de demain. Un film dans lequel notre planète se destine à un avenir funeste, et où Georges Clooney va devoir batailler contre des robots tueurs afin d'aider une adolescente équipée d'une casquette et d'un pin's à tous nous sauver...
Imaginez un film dans lequel on ne retrouverait rien de moins que Dr House (Hugh Laurie), Mr Nespresso (Georges Clooney), Angie McAlister de la série Under the dome (Britt Robertson), ou encore Andy Bellefleur de True Blood (Chris Bauer). Cela vous tente n'est-ce pas ? Ne serait-ce que par curiosité. Maintenant, imaginez que le pitch de ce film soit celui-ci :
« Casey, une adolescente brillante et optimiste, douée d’une grande curiosité scientifique et Frank, un homme qui fut autrefois un jeune inventeur de génie avant de perdre ses illusions, s’embarquent pour une périlleuse mission. Leur but : découvrir les secrets d’un lieu mystérieux du nom de Tomorrowland, un endroit situé quelque part dans le temps et l’espace, qui ne semble exister que dans leur mémoire commune... Ce qu’ils y feront changera à jamais la face du monde… et leur propre destin ! »
Rajoutez un zest de robots tueurs, une pincée de voyages inter-dimensionnels et une bonne louche de refonte de l'histoire de ces 200 dernières années à la sauce « société secrète de scientifiques idéalistes ». Vous avez envie d'en savoir plus non ? C'est exactement pour cela que nous avons décidé d'aller voir À la poursuite de demain cette semaine, alors que d'autres se seront sans doute rués sur Naruto the last.
Sauver le monde d'une fin atroce causée par une humanité perdue : attention au piège
Produit par les studios Disney, qui ne chôment décidément pas ces derniers temps, et réalisé par Brad Bird (Mission : Impossible - Protocole fantôme, Ratatouille, Les indestructibles), ce film nous promettait dans sa bande-annonce de nous conter l'histoire de Casey, une jeune fille qui allait devoir rien de moins que sauver un monde qui court à sa perte, alors que les meilleurs scientifiques de la planète sont partis se planquer dans une réalité alternative afin de mettre l'ensemble de leurs forces en commun.
Un sujet complexe à traiter, tant on peut rapidement tomber dans la leçon de morale facile ou, à l'inverse, l'optimisme fou en mode « Yakafokon ». Mais pour éviter de verser dans l'un de ces extrêmes, le film en joue, en mettant en scène un duo de personnage Casey et Frank, et ce dès la scène d'ouverture, dont on ne comprendra l'intérêt (et la longueur un peu lourde) que plus tard dans l'aventure. Il se repose aussi de manière récurrente sur une vieille métaphore : celle de nos deux loups intérieurs, et celui qui finit par l'emporter en fonction de nos choix.
Un film aussi pensé pour les produits dérivés...
Car c'est bien de cela dont il est finalement question : notre volonté, notre capacité à nous battre pour agir sur notre destin et à ne pas nous laisser abattre afin d'éviter l'inéluctable. Mais bien entendu, tout cela se fait à la sauce Disney. On remarquera d'ailleurs que l'autopromotion est assez présente dans le film. Plusieurs scènes font référence aux parcs d'attractions du groupe, et notamment à « Tomorrowland ».
Un nom qui est à la fois le lieu où se retrouvent les scientifiques qui a donné son titre anglais au film, et un ensemble de manèges présent dans tous les Disneyland (sans lien avec un fameux festival) du fait de l'intérêt de Walt Disney pour « le futur ». Une connexion qui permet cette mise en avant, et qui sert au passage la communication autour du film.
Une porte secrète est d'ailleurs cachée dans le fameux « It's a small world » et sa musique impossible à vous sortir de la tête. Pour vous rendre dans l'univers alternatif en un clin d'œil ? Il vous faut un pin's, que l'on retrouve déjà sous la forme de produits dérivés. Car en avoir un ou en distribuer, c'est être l'acteur d'un futur meilleur, constamment représenté dans le film par des enfants. Les adultes, eux, sont soit de simples figurants, soit des personnages désabusés... soit une horde de robots tueurs à la solde d'un Gouverneur devenu despote.
... qui manque de richesse (mais pas d'ingéniosité)
Côté casting d'ailleurs, comme souvent avec Disney, c'est assez complet, tant au niveau des têtes d'affiche que des seconds rôles. Et si tout le monde est à sa place, on a tout de même un peu de mal à se laisser emporter par qui que ce soit, même par un George Clooney tantôt mi-grognon mi-tendresse. On retiendra tout de même la jeune Raffey Cassidy, qui campe ici une Athéna recruteuse aussi attachante que réussie.
Autre point qui nous a chagrinés : le manque de profondeur de l'ensemble. Si certains personnages sont travaillés, on reste tout de même relativement en surface pour de nombreux éléments. Que ce soit le personnage du Gouverneur, le monde créé par les scientifiques, son évolution, leurs motivations, la raison de l'existence des robots à l'apparence humaine, etc. On attendait tout de même un peu plus d'une production signée Disney.
À l'inverse, les effets spéciaux sont plutôt réussis et l'on ne peut que se régaler devant certaines scènes où l'ingéniosité prend toute sa place, notamment dans une bataille entre Frank et des robots qui cherchent à l'éliminer dans une maison... pleine de surprises inspirées tantôt par Le Cube, tantôt par Stargate.
Un Terminator à la Disney
Quoi qu'il en soit, l'ensemble nous a finalement fait penser à un autre film à succès (dont un nouvel opus sort bientôt) : Terminator. En effet, on retrouve une bonne partie des éléments de base de la saga : un futur prédéterminé et apocalyptique, un monde qui court à sa perte sans que personne n'y fasse rien, une double temporalité dans le récit, des robots qui œuvrent pour que tout se passe comme prévu, mais aussi d'autres qui se découvrent un semblant d'humanité et vont aider nos héros dans leur quête qui n'a, sur le papier, aucune chance de réussir. Sur le fond, seul le rôle des machines dans la fin de l'humanité diffère.
On appréciera néanmoins que là aussi, la technologie ne soit pas vue comme LA façon de sauver le monde, ce que l'on pouvait craindre à la vue de la bande-annonce. Elle est ainsi présentée comme ce qu'elle est : un moyen qui peut être à la fois une grande chance, mais aussi un danger qui aggrave la situation. Pour sauver le monde, cumuler des connaissances et s'isoler pour se couper des problèmes de notre monde ne suffit pas, la réponse est présentée comme plus globale, et parfois dans les actions les plus simples, et le besoin de rêver un peu à un destin meilleur.
Un film appréciable à regarder en famille
Ainsi, même si À la poursuite de demain n'échappe pas totalement au piège de la leçon de morale, et si l'on regrette que Disney cherche un peu trop à se préparer un retour sur investissement hors des salles de cinéma, on appréciera que l'histoire arrive à nourrir une réflexion sur de nombreux aspects du sujet qu'il traite. À travers le personnage de Frank, et sa jeunesse, on pourra d'ailleurs s'interroger sur notre relation au futur, notamment dans un monde où tout évolue toujours plus vite et où la moindre nouveauté est rapidement considérée comme une « révolution », quelles que soient ses implications à long terme.
Mais plus important, le film réussi à mener cette réflexion tout en restant à la portée des plus jeunes. Si vous êtes parents, vous pouvez donc emmener toute la famille pour passer un bon moment. Vous ne verrez pas le film de l'année, mais ce sera l'occasion de voir qui nourrit quel loup, et de discuter un peu de notre avenir... et pourquoi pas d'expliquer à vos enfants les notions de base du marketing et du placement de produits dans les œuvres cinématographique en 2015.
À l'heure où nous écrivons ces lignes, À la poursuite de demain a droit à une note de 3,3 chez Allociné et de 7,1 chez IMDb. Le film est d'ores et déjà disponible en précommande.
[Critique geek] À la poursuite de demain, ou Terminator pour les enfants
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Sauver le monde d'une fin atroce causée par une humanité perdue : attention au piège
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Un film aussi pensé pour les produits dérivés...
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... qui manque de richesse (mais pas d'ingéniosité)
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Un Terminator à la Disney
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Un film appréciable à regarder en famille
Commentaires (35)
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Abonnez-vousLe 23/05/2015 à 16h03
Il m’intéresse ce film, je vais aller le voir!
Par contre pour naruto the last, le seul intérêt du film est le générique de fin (magnifique et émouvant). Le reste est à jeter (avec une bonne parti de la fin de naruto à partir du conseil des 5 kages).
Le 23/05/2015 à 16h17
Je m’attendais à plus voir la ville de Tomorrowland, un peu déçu de ce côté la, sinon j’ai bien accroché, même si c’est un peu prévisible.
Je ne m’attendais pas à avoir “small small world” dans l’OST, je l’ai en tête depuis mercredi…
Le 23/05/2015 à 16h21
Disney, cet empire du mal " />
Le 23/05/2015 à 16h50
David, toutes mes confuses car ma question n’a rien à voir avec la choucroute, mais au bout de combien de temps un non-abonné peut-il lire les articles réservées aux abonnés ?
Je pensais que c’était 2 semaines, mais ça n’a pas l’air d’être le cas
(ex ici, inaccessible encore pour moi : Next INpact
Pas réussi à rertouver l’info sur le délai …
Bon sinon, j’ai plus qu’une chose à faire : me reprendre un abonnement " />
Le 23/05/2015 à 16h51
A voir en VOST absolument pour éviter l’horrible voix française de George. Sinon c’est un Disney, c’est consensuel, ça se regarde surement sans trop réfléchir malgré Brad Bird a la barre.
Le 23/05/2015 à 16h54
Ça demande plus de réflexion qu’un fast and furious 7
Le 23/05/2015 à 16h57
Le 23/05/2015 à 17h07
Même pas sur… après on peut être surpris mais en voyant la bande annonce ça a l’air d’être de la SF assez classique voir meme un peu trop, je suppose que les ambitions d’origine était un peu plus importante que ça vu les noms au générique mais Disney est passé par la et a encore une fois fait du “trop” grand public.
Le 23/05/2015 à 17h22
Des clins d’oeil à Stargate ?
A cause du président russe que l’on voit dans toute la bande annonce?
Le 23/05/2015 à 17h38
Tout dépend, au maximum c’est un mois (et pour les questions, c’est par ici plutôt que dans les commentaires)
Le 23/05/2015 à 18h26
Et en plus, il n’y a pas d’enfants qui braillent dans la salle pour la VOST (ou qui racontent la suite parce que cela fait 3 fois qu’ils ont vu le film).
Coup de cœur pour Athéna.
Au début, j’ai cru à de la publicité pour Tesla Motors. Mais peut être que non en réalité. " />
Le 23/05/2015 à 23h25
oh, de la pub pour Disney… C’est ça le nouveau modele économique du site ? Pathétique.
Le 23/05/2015 à 23h40
Troll ?
Si non : c’est une critique de film, plutôt objective d’ailleurs, donc ce n’est pas de la pub pour une compagnie, si on ne doit rien dire qui concerne une entreprise, on ne peux rien dire du tout dans ce cas.
Le 24/05/2015 à 00h21
Disney a trouvé la formule magique pour ses blockbuster: faire des films pour enfants. Petits enfants, grands enfants, …
Le 24/05/2015 à 02h16
Le 24/05/2015 à 08h05
Punaise c’te daube…ayant vu la bande annonce (ca me suffit pour juger un film), c’est tellement pourri (encore + que mon pseudo)…j’irai ptet le voir en screen DVD pirate, ca ne vaut pas la peine d’attendre une release DVD ou bluteau pour une meilleure qualité.
bienvenue dans le monde magique de Disney
Le 24/05/2015 à 08h28
Il n’y a pas eu beaucoup de film d’exception c’est derniers temps, donc bon ce film se place dans le haut du panier.
Pour l’instant le film le plus raté a mes yeux est fast and furious 7.
Le 24/05/2015 à 08h33
Le 24/05/2015 à 08h36
Le nain mal rasé s’est un peu bouffi lol
Le 24/05/2015 à 09h08
Le 24/05/2015 à 09h40
Vue la bande annonce qu’il en fait " />
Le 24/05/2015 à 10h02
Le 24/05/2015 à 11h28
Le 24/05/2015 à 11h57
Tu parles de John Carter ? Si c’est le cas, effectivement c’est dommage car il était pas mauvais. C’était pas le film de l’année non plus, mais il était très sympatique. En fait, ça m’a fait repenser à ces vieux films de SF style Flash (et sa magnifique bande son réalisée par Queen), tirés de BD ou romans de SF des années 30, avec ce charme un peu désuet de nos jours.
Mais c’est vrai que niveau Box-Office, ils se sont pris un sacré rateau, surtout avec un tent-pole comme celui-ci. Beaucoup de studio ne s’en seraient pas relevés.
Le 25/05/2015 à 06h15
Merci pour le spoiler sur l’histoire de ce film en plein milieu de la page d’accueil de nextinpact.
Merci vraiment.
Le 25/05/2015 à 06h25
Parler du film sans spoil c’est comme aller voir un film avec des boules quies, tu as vu le film sans pour autant pouvoir expliquer les répliques. Là c’est pareil si tu veux faire une critique autre que graphique, tu es obligé de parler de l’histoire, comment elle est présenté, etc…
Le 25/05/2015 à 06h49
Le 25/05/2015 à 07h00
Le 25/05/2015 à 07h08
Le 25/05/2015 à 09h18
Je ne regarde quasi jamais de BA, pour ne pas me faire spoiler.
Mais je lis le pitch sur Allociné pour qd même savoir de quoi parle le film.
Le titre de nxi n’est pas plus spoilant que ce pitch.
À ce niveau, tu peux t’imaginer t’être fait spoiler des trucs qui ne sont même pas dans le film…Après tout Terminator : lequel? Quel thème? Quel passage?
Et puis perso, je n’ai pas pensé à Terminator en voyant le film. J’y ai vu d’autres références que je ne vais pas te dire pour ne pas te spoiler
Le 25/05/2015 à 20h54
Le 27/05/2015 à 02h15
Wait what???
Ça n’a rien d’un spoil >< Puis de toute façon perso le film est mauvais selon moi donc c’est pas grave. Allez plutôt voir Mad Max.
Le 27/05/2015 à 19h52
Le 28/05/2015 à 00h40
Il y a déjà des sites pour tous. Du coup on arrête de faire des news?
Ça fait un moment que NXi fait des news sur des trucs comme le ciné. Dès qu’il y a un film un peu “geek” on a une review made in NXi. Je vois pas le problème…
Le 29/05/2015 à 20h41
En fait, je suis curieux de savoir pourquoi un article sur ce film particulièrement? C’est une sorte de “coup de cœur” et ça t’a donné envie d’en parler tout simplement? Si c’est, je trouve ça bien " />