Crowdfunding : la FTC oblige le porteur d’un projet abandonné à rembourser 111 000 dollars
Il n'a plus qu'à lancer un Kickstarter pour rembourser ses dettes
Le 12 juin 2015 à 14h35
3 min
Droit
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La Federal Trade Commission américaine a statué pour la première fois sur la responsabilité des porteurs de projets de financement participatif, en cas d'abandon en fil de route. Suite aux plaintes de plusieurs personnes ayant engagé de l'argent dans un jeu de plateau qui n'a jamais vu le jour, son créateur est désormais contraint de rembourser les sommes qu'il a collectées.
En 2012, Erik Chevalier, un américain amateur de jeux de plateau a décidé de créer son propre jeu, baptisé « The Doom That Came To Atlantic City! ». Pour financer ce projet, il a fait appel au soutien des internautes en demandant 35 000 dollars sur Kickstarter. Au terme de la campagne, 122 000 dollars sont levés, et le jeu est promis à un brillant avenir.
La suite est un peu moins rose. Initialement, les premiers exemplaires du jeu de société devaient être livrés en octobre 2012, mais rien ne s'est passé comme prévu. Erik Chevalier a multiplié les erreurs et le projet a pris du retard. Plusieurs motifs sont évoqués, allant de problèmes dans la chaîne de production jusqu'à des soucis de propriété intellectuelle. Le 24 juillet 2013, il annonce officiellement que le projet est abandonné, promettant de rembourser l'ensemble des participants, mais l'argent vient rapidement à manquer.
Quand la FTC s'en mêle
Les personnes concernées se sont donc tournées vers l'autorité américaine de la concurrence et de la répression des fraudes, la FTC, pour récupérer leur dû et l'affaire a été amenée en justice dans un tribunal de l'Oregon. La FTC, à l'origine de la plainte réclamait le remboursement intégral des sommes investies par les personnes ayant soutenu le projet.
Dans sa plainte, l'organisme gouvernemental expliquait qu'en réalité, Erik Chevalier n'a jamais engagé d'artistes pour réaliser son jeu, mais qu'au lieu de cela l'argent a été utilisé pour « divers équipements personnels, le loyer d'une résidence personnelle et l'acquisition de licences pour un autre projet ».
Autre reproche de la FTC, le porteur du projet avait promis aux personnes ayant payé pour son jeu de leur fournir un décompte exact de ses dépenses, ce qui n'a jamais été fait. Dernier point, les conditions d'utilisations de Kickstarter prévoient que les porteurs de projets remboursent les fonds en cas de non-livraison d'une contrepartie, ce qui n'a pas été le cas ici.
Un accord pour le remboursement
Finalement, l'affaire n'est pas allée jusqu'au procès et Erik Chevalier a conclu un accord avec la FTC l'obligeant à verser 111 793 dollars à l'organisme, qui redistribuera ensuite cette somme aux différentes parties concernées. Il est également enjoint à détruire toutes les données personnelles en sa possession au sujet des personnes ayant participé à la campagne, dans un délai de 30 jours après les avoir remises à la FTC.
Enfin, l'organisme américain lui demande de le tenir au courant de toute prise de participation qu'il prendrait dans une entreprise dans les 18 prochaines années, afin de surveiller qu'il ne tente pas à nouveau de se lancer dans des projets aussi mal menés que celui-ci.
Crowdfunding : la FTC oblige le porteur d’un projet abandonné à rembourser 111 000 dollars
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Un accord pour le remboursement
Commentaires (44)
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Abonnez-vousLe 12/06/2015 à 14h57
En voilà une bonne décision. C’est sûrement loin d’être le seul à se foutre du monde sur ce genre de plateforme. Protéger un peu plus les backers n’est pas un mal.
Quand on se lance dans de gros projets en se faisant financer par des tiers, ça me semble normal que la responsabilité du porteur de projet soit très engagée. Après il ne faut pas tout confondre. Un projet qui marche pas ça arrive et on a que ses yeux pour pleurer quand on investi, c’est le jeu. Mais là on est clairement dans du détournement de fonds.
Le 12/06/2015 à 14h59
Comme quoi c’est bien une précommande et pas simplement un investissement (qui peut tomber à plat).
En France c’est quoi les règles du jeu ?
Le 12/06/2015 à 15h02
T’as lié un contrat avec le porteur de projet. Comme pour n’importe quel contrat non rempli ou rompu de façon unilatérale, tu peux demander réparation en justice.
Le 12/06/2015 à 15h04
Le 12/06/2015 à 15h04
Ca me rappelle MatchStick : au mieux de la très mauvaise communication (les backers continuent de recevoir des news sur les mises à jour du firmware… alors que personne n’a jamais reçu le matériel), au pire il n’y aura tout simplement jamais de produit livré.
Le 12/06/2015 à 15h08
Le 12/06/2015 à 15h16
Je confirme…
Le 12/06/2015 à 15h21
C’est moi où le plateau de jeu ressemblai à une repompe d’un monopoly ??
Le 12/06/2015 à 15h27
C’est une des raisons pour lesquelles il a eu des “soucis de propriété intellectuelle”
Le 12/06/2015 à 15h47
En même temps quand tu deales avec Cthulhu " />
Le 12/06/2015 à 15h59
Le 12/06/2015 à 16h25
Ce qu’il a de sympa, quand on est malhonnête, c’est qu’on gagne toujours plus que ce qu’on risque de rembourser.
Le 12/06/2015 à 16h32
C’est très bien. On trouve des projet en crowdfunding pour tout et n’importe quoi, et de plus en plus souvent pour n’importe quoi.
Maintenant, les gens réfléchiront à deux fois avant de lancer un projet, et peut-être que moins de personnes se feront gruger.
Le “Tu as joué, tu as perdu” est quand même assez malhonnête.
Le 12/06/2015 à 16h47
Cette photo est vraiment grotesque.
Le 12/06/2015 à 16h58
Ah bon, c’est bel et bien abandonné ? Ils ont remboursé ou pas ?
Le 12/06/2015 à 17h03
Kickstarter cela e fera toujours à Occulus Rift. Ils ont obtenu le financement et le lendemain Facebook rachetait la boite. Et au fameux épisode de South Park dédié à Kickstarter.
Le 12/06/2015 à 14h38
" /> Heureusement que certains ont porté plainte.
Investir l’argent du projet dans des trucs persos. C’est scandaleux, escroc !
Le 12/06/2015 à 14h38
Enfin, l’organisme américain lui demande de le tenir au courant de toute prise de participation qu’il prendrait dans une entreprise dans les 18 prochaines années, afin de surveiller qu’il ne tente pas à nouveau de se lancer dans des projets aussi mal menés que celui-ci.
Pour les 18 prochaines années ?????? Vraiment ???
Le 12/06/2015 à 14h39
“Au terme de la campagne, 122 000 dollars sont levés, et le jeu est promis à un brillant avenir. ”
“Finalement, l’affaire n’est pas allée jusqu’au procès et Erik Chevalier à conclu un accord avec la FTC l’obligeant à verser 111 793 dollars à la l’organisme”
C’est bien il a quand même gardé un peu plus de 10000$
Le 12/06/2015 à 14h40
La part de Kickstarter et des prestataires de paiement ? :)
Le 12/06/2015 à 14h46
Le 12/06/2015 à 14h47
Enfin, l’organisme américain lui demande de le tenir au courant de toute prise de participation qu’il prendrait dans une entreprise dans les 18 prochaines années, afin de surveiller qu’il ne tente pas à nouveau de se lancer dans des projets aussi mal menés que celui-ci.
Chaud. Ils ne rigolent décidément pas avec ces choses-là. " />
Le 12/06/2015 à 14h48
C’est peut être les sommes qu’il a déjà remboursées ?
“promettant de rembourser l’ensemble des participants, mais l’argent vient rapidement à manquer. “
Le 12/06/2015 à 14h52
Il aurait mieux fait de lancer un projet pour une salade composée
Le 12/06/2015 à 17h43
En fait c’est ni l’un, ni l’autre " />
Dans ce cas si, il avait promis le jeu en retour, puis le remboursement… et rien " /> facile de porter plainte, surtout quand l’enquête montre des détournements.
Mais quand j’ai backé VLC je n’ai rien eu en retour de “palpable” ou acheté. VLC continue d’être libre et gratuit.
D’ailleurs j’ai retrouvé le porté clé \o/
Le 12/06/2015 à 17h50
Ah ué c’est carrément violent !!! :-O
Le 12/06/2015 à 18h54
Le 13/06/2015 à 07h01
D’ailleurs même sur ce sujet, ca montre encore bien que kickstarter, c’est vraiment une arnaque pour la plupart des projets (je ne parle pas des projets “charité” ou l’on attend rien en retour).
En temps normal, pour avoir des fonds, il faut convaincre une banque. La banque prête de l’argent en contrepartie d’une part de la société.
Dans le cas de l’oculus, il y a eu l’argent, mais pas de contrepartie. Donc même si le projet a fonctionner, je trouve ca malhonnete étant donné que les gens qui y ont cru et ont participé financièrement ne se retrouve pas avec une part du gateau du rachat par facebook. C’est le fondateur qui a tout garder.
Le 13/06/2015 à 07h19
Le 13/06/2015 à 07h23
Le 13/06/2015 à 10h30
La banque n’obtient aucune part dans la société, elle obtient le remboursement de la somme prêtée, plus intérêts. Et sinon, je ne vois pas le rapport, ton “en temps normal” n’a aucun sens. Il y a des centaines de façons différentes d’obtenir des fonds (bourses, levée de fonds auprès d’investisseurs, famille, amis, crowdfunding, épargne sur le salaire pendant plusieurs années, mécénat, création d’un projet annexe pour financer le vrai projet, etc) le prêt à la banque n’en est qu’une seule, et ce n’est pas forcément la meilleure.
Le 13/06/2015 à 10h57
Qui te dit qu’il n’aurait pas été aussi “forcé à remboursé” s’il avait englouti l’argent dans le projet sans jamais rien livrer non plus ?
Le 13/06/2015 à 12h29
S’ils pouvaient se pencher sur la foirade de Central Standard Timing et sa montre E-ink CST-01…
Le 13/06/2015 à 15h43
“donnez… donnez… do-donnez… donnez, donnez-moi”… vos données ou vot’ numéro de carte (de paiement)…
Big data : données, données, donnez-moi ! #DATAGUEULE 15
Le Mendiant de l’amour - Enrico Macias
Le 14/06/2015 à 08h58
Le 14/06/2015 à 10h42
Il y a bien une différence avec le crowdfunding de don valable en France dans d’autres société de micro-fincancements. D’après l’article de Next Inpact, sur Kickstarter US, la non-livraison de contreparties engage le remboursement des sommes collectées correspondantes :
“Autre reproche de la FTC, le porteur du projet avait promis aux personnes ayant payé pour son jeu de leur fournir un décompte exact de ses dépenses, ce qui n’a jamais été fait. Dernier point, les conditions d’utilisations de Kickstarter prévoient que les porteurs de projets remboursent les fonds en cas de non-livraison d’une contrepartie, ce qui n’a pas été le cas ici.”
Le 14/06/2015 à 11h08
On devrait aussi faire le ménage dans le crowfunding pour le stream gaming. Anoss, Zerator, Makoz, y’a franchement eu des abus.
Le 15/06/2015 à 09h22
Qu’est ce qu’il s’est passé avec Anoss? J’avais fait un petit don au MMC mais j’avoue avoir totalement zappé.
Le 16/06/2015 à 14h26
“ C’est le fondateur qui a tout garder.” heu non, il a pas gardé le casque que j’ai chez moi…
Le 16/06/2015 à 15h24
Le 17/06/2015 à 08h16
Bah oui, c’est le principe, les projet kickstarter n’ont jamais eu pour vocation de retourner les bénef au backer.
Tu investi, t’aide le projet a voir le jour et t’as une compensation définie au moment ou tu payes. Apres les petits frustrés car ils ont pas touché leur part du gâteau, bah ils avait qu’a le faire eux même…
On devrait plutôt être content d’avoir pu lancer Oculus aussi loin, et de leur rachat qui leur donne maintenant des fond illimité, mais comme c’est le grand vilain Facebook qui paye, bah on rale… pathétique
Le 17/06/2015 à 08h53
Le jeu était juste un monopoly à la sauce Lovecraft, ça puait déjà le manque d’imagination. Pas étonnant d’y voir un escroc derrière.
Le 17/06/2015 à 09h17
" /> ce plagiat " />
Le 18/06/2015 à 07h07
+1
en finançant sur kickstarter on n’achète pas d’action, on est pas producteur on ne touche pas de part sur les bénefs.
On achète en précommande un objet, un service, un logiciel etc.
Fallait acheter des actions oculus dans ce cas, pas le casque sur kickstarter