Les réserves de la DISIC sur le contrat Open Bar entre Microsoft et les ministères sociaux
L'avis en rose
Le 28 juillet 2015 à 08h00
7 min
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Saisie par les ministères sociaux, la Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication de l’État (DISIC) a bien donné un avis favorable à la passation d’un marché de plus de 11 millions d’euros avec Microsoft Irlande. L’institution, souvent qualifiée de « DSI de l’État », a cependant émis de sérieuses réserves.
« Nous ne communiquons pas à l’extérieur les avis que nous rendons aux ministères ». Voilà ce que nous avait rétorqué la DISIC, le mois dernier, lorsque nous lui avions demandé une copie de l’avis rendu préalablement à la signature de ce marché subséquent au désormais célèbre contrat « Open Bar » du ministère de la Défense (voir notre article). La Commission d’accès aux documents administratifs, qui devait se prononcer sur ce refus le 10 septembre, n’aura toutefois pas à examiner notre dossier, puisque l’institution dirigée par Jacques Marzin vient finalement de nous transmettre une copie de son avis.
Rappelons-en l’objet : un contrat de 11,82 millions d’euros, en vertu duquel Microsoft fournit aux ministères du Travail, de la Santé, de la Jeunesse et des sports des « licences Office mais aussi des « CAL » (licences d’accès client) liées à l’accès aux serveurs bureautiques de partage de fichiers, aux serveurs de messagerie Exchange et à Sharepoint ». Le tout a été signé en janvier 2014 avec la filiale irlandaise de Microsoft pour une durée de quatre ans. Ce marché peut être qualifié d’Open Bar dans la mesure où il vise à équiper au « minimum » 28 600 postes informatiques, ce qui laisse à penser que le prix ne change pas, quand bien même le nombre d'utilisateurs augmente...
La DISIC en appelle à « l'extrême vigilance » des ministères sociaux
Que contient donc cet avis (PDF) signé en novembre 2013 par Jacques Marzin, le numéro un de la DISIC ? Certes, l’intéressé se dit « favorable » à la mise en œuvre du projet soumis quelques semaines plus tôt par les équipes des ministères sociaux. Il y a toutefois un « mais ». « J’attire cependant votre attention sur l’extrême vigilance dont vos services devront faire preuve : les conditions contractuelles de la mise à niveau de votre parc de postes de travail devront correspondre à la trajectoire que vous envisagez et la gestion des actifs fournis par Microsoft devra permettre de maîtriser la fin du contrat de 4 ans ; ces deux points majeurs peuvent en effet affecter de manière significative la pertinence et la rentabilité de ce projet » prévient ainsi Jacques Marzin.
Et pour cause. La DISIC affirme dans son avis que « d’un point de vue économique, l’équation est plus complexe que celle présentée » par les ministères porteurs du projet. Ceux-ci soutiennent actuellement avoir opté pour les solutions propriétaires de Microsoft « dans l’attente d’une solution interministérielle open source ». Et ce, pour rappel, sans aucun appel d’offres ni mise en concurrence. Sauf que ce scénario de transition fait l'objet de sérieuses réserves de la part de Jacques Marzin, lequel souligne d’ailleurs qu’il n’a eu connaissance d’aucun « audit approfondi du projet ».
Les ministères invités à étudier l’option LibreOffice
L’institution relève tout d’abord que le prix des licences Office « représente près de 50 % du coût total de l’opération ». « À moyen ou long terme, les alternatives à ces produits mériteront donc d’être étudiées » avertit ainsi le numéro un de la DISIC, en référence à l’équivalent libre et gratuit LibreOffice, d’ores et déjà utilisé par d’autres ministères.
Certains se souviendront d’ailleurs que la situation à ce sujet ne manque pas de piquant : le ministre du Travail François Rebsamen assurait en août dernier, au travers d’une réponse à une question écrite, que son ministère prévoyait « un désengagement progressif [de Microsoft Office] sur 4 à 6 ans à compter de 2014 ». Le tout quelques mois après que son ministère a conclu ce contrat de 4 ans avec Microsoft...
Un risque accru de dépendance à Microsoft
Deuxièmement, Jacques Marzin s’inquiète de voir les ministères sociaux devenir encore plus dépendants de la firme américaine. « Le risque lié aux offres actuellement proposées par les grands éditeurs tels que Microsoft, est d’utiliser leurs produits clés [tels qu’Office, ndlr] pour promouvoir d’autres produits ou prestations de service. Cela pourrait conduire, explique-t-il, en l’absence d’un pilotage rigoureux et précis, à augmenter l’adhérence de leurs logiciels avec le système d’information ministériel et ainsi à élargir l’assiette à reconduire à la sortie du marché, soit en renouvellement de licences, soit via l’acquisition de nouveaux produits et services. »
Autrement dit, la DISIC fait valoir que ce contrat est peut-être intéressant à court terme sur le plan financier, mais qu’il pourrait l’être beaucoup moins si dans un peu moins de 3 ans, les ministères sociaux devaient le renouveler ou acheter d’autres produits Microsoft pour la simple et bonne raison que ses fonctionnaires s’y sont habitués entretemps...
En conclusion, Jacques Marzin note ainsi que les éléments mis en exergue par ses services « permettraient sans doute de réduire l’écart entre les scénarios étudiés », ce qui laisse clairement entendre que d’autres solutions équivalentes auraient pu être prises en compte plus sérieusement...
L’intéressé ajoute au passage qu’au-delà de ce projet, « une étude sur les externalités économiques liées à ces contrats de location mériterait d’être réalisée ». Comme on pouvait s’y attendre, la passation de ce marché avec la filiale d’un géant américain basée en Irlande, pays connu pour ses « facilités » fiscales, n’a pas échappé au patron de la DISIC. « Les activités de location qui représentent des montants très importants pouvant en effet être facturés depuis d’autres pays, le chiffre d’affairse des filiales françaises soumis à l’impôt sur les sociétés diminue alors de manière significative. »
Mais pourquoi donc avoir finalement donné un avis favorable à ce projet ? « Le recours à cet accord cadre permet de sécuriser de manière transitoire [la stratégie des ministères sociaux] en suspendant les travaux de migration vers des solutions libres sur les domaines bureautiques » affirme le numéro un de la DISIC. Selon lui, ce projet « apparaît comme celui qui nécessite le moins d’investissement à court terme » – tout du moins si ses nombreuses mises en garde sont respectées...
Les ministères mis en garde en vue de la fin du contrat, en 2018
Ces critiques sont en tout cas loin d’être une surprise. « La signature de ce genre de contrat peut être vue comme une tentative, faite de bonne foi, de faire baisser les prix face aux pratiques de tarification abusives de Microsoft. Le problème est qu'au contraire, ce genre de contrat renforce la dépendance à Microsoft. Il est difficile d'en sortir et au final les ministères y laisseront la peau des fesses » avait ainsi réagi Frédéric Couchet, délégué général de l’association de promotion du logiciel libre (April), en apprenant la passation de ce marché. « Plusieurs millions d'euros, issus de l'argent du contribuable, sont encore une fois directement versés sur le compte londonien de Microsoft Irlande. L'État français est décidément bien complaisant envers ce scandale et démontre son incapacité à obliger Microsoft à faire transiter la vente de ses licences en France par Microsoft France » déplorait de son côté Laurent Séguin, président de l’Association francophone des utilisateurs de logiciels libres (AFUL).
Les ministères sociaux seront dans tous les cas attendus au tournant lorsque ce contrat arrivera à échéance, en janvier 2018. Manifestement tant par la DISIC que par les promoteurs du logiciel libre.
Les réserves de la DISIC sur le contrat Open Bar entre Microsoft et les ministères sociaux
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La DISIC en appelle à « l'extrême vigilance » des ministères sociaux
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Commentaires (34)
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Abonnez-vousLe 28/07/2015 à 08h31
C’est marrant, on se focalise sur des postes de coût de 11M€ pour l’ensemble du gouvernement, pour lequel il serait possible d’économiser peut être 10M€, alors qu’il y a à coté de grosses dépenses pour lesquelles on étudie à peine la pertinence. (tiens, par exemple au même niveau il y a l’Hadopi, on pourrait faire 12M€ d’économies d’un seul coup!)
Le 28/07/2015 à 08h33
« Plusieurs millions d’euros, issus de l’argent du contribuable, sont encore une fois directement versés sur le compte londonien de Microsoft Irlande. L’État français est décidément bien complaisant envers ce scandale et démontre son incapacité à obliger Microsoft à faire transiter la vente de ses licences en France par Microsoft France » déplorait de son côté Laurent Séguin, président de l’Association francophone des utilisateurs de logiciels libres (AFUL).
Certes j’aurais préféré du libre, mais celà me dérange encore plus finalement. On nous gonfle avec ces histoires d’évasions fiscales et d’optimisations fiscales, et l’état français tranquillement balance plusieurs millions de d’euro…
Avec ce genre de marché, il fallait imposer la vente en France. On a vraiment un gouvernement minable, qui ne se cache plus de jouer pour lui plutôt que pour les citoyens.
Le 28/07/2015 à 08h38
Cette complaisance porte un nom.
Des intérêts personnels ont forcément orienté voire forcé l’orientation, depuis quand les marchés publics comme celui-ci ne sont plus soumis à appels d’offres ?
Le 28/07/2015 à 09h01
Donc avis favorable et contrat passé et pognon dans un paradis fiscal à la fin. Le reste de l’offuscation c’est de la poudre aux yeux pour les gogols.
Le 28/07/2015 à 09h13
Bin si. Ils ont appelé Microsoft pour qu’il fasse une offre.
Le 28/07/2015 à 09h15
Le 28/07/2015 à 09h15
@CNNum @fhollande est ce à dire que si c’est m$ Irlande, @microsoftfrance ne paiera pas d’impôts sur ce contrat ?
Le 28/07/2015 à 09h16
Le 28/07/2015 à 09h28
50% des 11M€ concerne office pour seulement les ministères sociaux. Vous imaginez ce que l’on peut faire avec 10M€/an pour développer LibreOffice ? Cela fait 100 hommes/an.
C’est si compliqué que ça d’identifier les sociétés efficaces dans le développement de libreoffice, et leur passer des contrats de dev , de maintenance ou de testes ?
Le 28/07/2015 à 09h43
Le 28/07/2015 à 09h46
Vivement l’Open Data sur les marchés publics…
Le 28/07/2015 à 11h14
En fait, je le redis, il y un packaging de LibreOffice appelé “LibreOffice MIMO” qui est préconisé (voire imposé) dans les DDI et les préfectures. Si MSO, il doit être l’exception. Souvent, ce sont les administrations centrales qui refusent d’utiliser LibreOffice.
Et LibreOffice (“MIMO” ou pas) fonctionne très bien en l’état. Seul point noir : Base. Mais si base de données, on a MySQL/PgSQL/Sybase (et éventuellement quelques serveurs Oracle). Donc, pas besoin de Access.
Le 28/07/2015 à 11h23
Le 28/07/2015 à 11h52
Le 28/07/2015 à 12h40
Le 28/07/2015 à 12h45
J’avais cru comprendre que pour beaucoup de choses, les administrations publiques pouvaient passer par l’UGAP pour éviter les lourdeurs de l’appel d’offre, l’UGAP ayant elle-même géré l’aspect administratif en amont. Je suis relativement certain que les produits MS font partie du catalogue de l’UGAP, il doit donc être possible pour un ministère d’acheter directement du MS sans appel d’offre, et de façon tout à fait légale.
Il y a-t-il un rapport avec cette affaire, j’en sais trop rien. Quelqu’un à des infos sur le sujet?
Bon sinon sur l’aspect libre vs fermé, je ne pense pas que les établissement publics soient ignorants des conséquences du leur choix, et s’ils choisissent de payer du MS, c’est pas juste pour le fun, surtout en ces temps de restriction massive des budgets de fonctionnement.
Je rejoins par contre ceux qui disent que si ces investissements étaient considérés à l’échelle de l’état, la rentabilité du libre serait démultipliée. Mais que voulez-vous, ça serait un investissement de long terme, et l’état n’est pas connu pour sa gestion à très long terme de ses finances.
Le 28/07/2015 à 13h49
Le 28/07/2015 à 14h26
Le 28/07/2015 à 14h31
oui mais non.
Je suis sûr qu’on peut retrouver sur PCinpact / NextInpact des débats de même nature il y a plus de 10 ans (au sujet de Munich, de la gendarmerie, voire de Paris….).
S’il y a 10 ans on avait quitté MS, personne ne s’en plaindrait. La transition a un coût, mais il est transitoire.
(je ne parle ici que de l’argument de la formation et des habitudes des utilisateurs, il y a bien sûr beaucoup d’autres aspects à prendre en compte). Oups, j’allais parler de la dépendance au sentier, mais j’avais lu ton post trop vite, tu y fais toi même allusion !" /> " />
Le 28/07/2015 à 14h37
Au niveau du montant (ridicule) de ce contrat :
Je ne peux m’empêcher de renvoyer à la lecture de la discussion qu’on a déjà eu ici pas mal de fois :
Next INpact
Petit extrait (exceptionnellement, je m’auto-cite " />) :
Exemple: en 2010 (peu de temps après le contrat de la Défense, donc), un contrat Open Bar entre de nombreux hôpitaux publics et Microsoft était signé (contrat négocié en 2010, signé tout début 2011). Cet accord cadre vient d’être renouvelé pour 4 ans.
Quelques chiffres (pas besoin de journalisme d’investigation pour les trouver) :
Oui oui, c’est PAR AN. Je l’ai déjà souligné ici quand vous parliez du contrat de la défense, et il me semble que vous n’avez jamais précisé ce détail… (mais c’est cohérent avec le calcul de cette news, je vous l’accorde)
300 000 PC X 100 € X 4 ans = 120 M€
Donc votre scoop pour ce petit contrat de 11M€…. ;-)
Ce contrat a été conclu pour 2 fois 4 ans. Idem pour la Défense. Donc on approche des 500M€…..
Le 28/07/2015 à 14h46
Le 28/07/2015 à 14h56
Le 28/07/2015 à 15h21
Le 28/07/2015 à 15h22
Le 28/07/2015 à 16h31
La réponse est non: ils ne sont pas passés pas l’UGAP :
Le 28/07/2015 à 16h46
@ Xavier:
Ce marché peut être qualifié d’Open Bar dans la mesure où il vise à équiper au « minimum » 28 600 postes informatiques, ce qui laisse à penser que le prix ne change pas, quand bien même le nombre d’utilisateurs augmente…
Non non non… ! " />
Ce n’est pas ça qui en fait un marché “open bar” (dire que j’avais déjà laissé passer cette erreur dans ton article précédent…)
C’est un marché open bar car le prix unitaire reste le même quelque soient les produits MS utilisés.
En clair:
Donc c’est Open bar car pour un prix fixe (par PC), on peut utiliser tous les produits du catalogue. Et les prix sont tels qu’en gros on a accès à tout pour à peine plus que la seule licence Office.
C’est diabolique, car comme tout semble “gratuit” (en fait, inclus dans le prix forfaitaire), il n’y a ensuite aucune raison de mettre en concurrence pour les autres produits (serveur, sharepoint, exchange……… etc etc) , on ne pose même plus la question. Et c’est ainsi qu’on devient full microsoft….
Il faut bien comprendre que le piège n’est pas qu’une fois encore, par facilité, on reste sur MS Office. Ou disons que ce n’est pas le seul piège.
Le vrai piège, c’est qu’alors qu’on était déjà drogué à MS Office, maintenant on prend aussi tout le reste: on s’enchaine encore un peu plus avec MS.
C’est ça, le contrat Open Bar.
Et à mon avis, cet aspect “Open Bar”, dans son principe même, est bien plus anti-concurrentiel que le fait de savoir si ce marché a été passé avec ou sans appel d’offre (ce ne serait pas le premier contrat, ni le dernier).
Le 28/07/2015 à 17h44
Non, on se focalise sur toutes les dépenses inutiles. Que ce soit du logiciel, ou de l’administration.
Le 28/07/2015 à 18h30
Il ne faut pas seulement voir LibreOffice qui devrait de toute façon être la norme aujourd’hui. Il faut aussi voir la direction que prend microsoft globalement… D’un côté, une volonté farouche de payer au mois ou à l’année ses logiciels et de se garder une porte dérobée sous le coude. De l’autre un éditeur qui préconise désormais un serveur de messagerie distinct du serveur du fichier, ce qui revient donc à gonfler artificiellement la facture du client final qui n’y voit que du feu… Et je ne parle pas d’un OS râté sur deux, et des dégâts occasionnés. N’importe qu’elle boîte se serait pris une volée de bois vert sur le crâne - mais pas eux : la vente forcée les protège et les nourris : pourquoi se bouger ?
Quand on sait qu’une machine GNU/Linux avec seulement 1,5Go de RAM, en monocoeur (si ! si !), arrive à prendre en charge les profils itinérants windows et la messagerie d’un groupe de travail de 20 personnes, avec des performances correctes (certes, avec des ouvertures et fermetures de session un peu plus lentes), on a du mal à comprendre pourquoi chez ms, il faut désormais au moins 32Go de RAM, du quad coeur minimum (+HT) avec des disques SAS 15000 rpm pour faire la même chose… On arrive réellement à un point de rupture où il convient plus que jamais de remettre en cause le choix même de l’OS, et pas juste un logiciel parmi l’ensemble.
Entre la corruption des élites et l’incapacité des décideurs publics à se former sérieusement aux logiciels libres, combien de milliards d’euros d’économie avons nous déjà râté ?
Le 29/07/2015 à 07h25
Le 29/07/2015 à 07h46
Cependant 100€/PC/an, si la maintenance est incluse ça ne me choque pas trop. Si c’est juste de la licence un peu plus, bien que windows + office +MAJ vaille déjà ça…
Le 29/07/2015 à 08h44
Le 29/07/2015 à 10h14
Excel est pas mal utilisé (malgré qu’il ne soit pas vraiment fait pour) pour bien plus que de la bureautique.
Access (pas majoritaire, ok) n’est pas non plus vraiment “bureautique”.
Après il est vrai que ça reste principalement des outils de production de contenu sinon (documents texte, présentations, tableaux de synthèses, …). Mais il m’arrive de me servir d’Excel pour traiter des données par exemple.
Le 29/07/2015 à 11h43
Le 29/07/2015 à 12h48