Contrôle parental sur les écrans connectés : ce qu’envisage le gouvernement
UN été studieux, une rentrée Studer
Le 01 septembre 2022 à 15h53
6 min
Droit
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Un contrôle parental sur chaque écran connecté. Tel est l’objet de la loi de mars 2022, portée par le député Bruno Studer (LREM). Next INpact vous révèle la dernière brique de l’édifice : son futur décret, qui devrait être soumis à consultation publique avant présentation en Conseil des ministres, après une réunion avec les acteurs concernés.
Pour contrôler techniquement les activités en ligne d'un mineur, deux moyens d’agir : sur le site qui diffuse des contenus. Sur l’écran où ils sont consultés.
Tour à tour, la majorité présidentielle a opté pour ces deux solutions. La première est l’objet de la loi de 2020 imposant un contrôle d’âge sur les sites pornos, sous peine de blocage. Elle connaitra sa première phase judiciaire pas plus tard que le 6 septembre prochain.
Le président de l’Arcom, dans l’assignation révélée par nos soins, réclame en effet des principaux fournisseurs d’accès le blocage de cinq des plus gros sites pornos. Leur tort ? Ne pas avoir trouvé de solution satisfaisante pour s’assurer de la majorité des internautes. Solution que la CNIL elle-même peine un peu à trouver.
La seconde s’est manifestée dans la loi sur le contrôle parental, défendue par Bruno Studer, président de la commission des affaires culturelles.
Cette loi a terminé son périple européen. S’appliquant aussi aux fabricants ou distributeurs d’autres États membres, l’obligation d’installer un tel logiciel et de proposer son activation au premier démarrage devait nécessairement être signalée à la Commission européenne ainsi qu'aux autres pays de l'UE.
Autant dire, des conséquences économiques sur l’ensemble des chaînes de production. Le monde du jeu vidéo a ainsi adressé un courrier pour souhaiter à tout le moins qu’« un système de contrôle parental reconnu dans un État membre doit être reconnu de la même manière dans les autres États membres ».
Après le round européen, l’aventure règlementaire française. Demain, le futur décret d’application de la loi Studer sera présenté aux associations de protection de l’enfance, aux syndicats de constructeurs, et au monde des télécoms. Tous ont rendez-vous avec Charlotte Caubel, secrétaire d'État chargée de l'Enfance, et Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la transition numérique
Ce texte implique en effet tout l’écosystème des terminaux : fabricants de tablettes, montres connectées, ordinateurs portables ou fixes, et smartphones évidemment, mais également les FAI.
Dans le rouage parlementaire, la loi Studer a chargé le gouvernement de détailler dans ce décret « les fonctionnalités minimales et les caractéristiques techniques » des logiciels de contrôle parental franco-compatibles.
Ces qualités attendues feront l’objet d’une certification qui devra être vérifiée par chaque strate des circuits commerciaux. Les éditeurs de système d’exploitation certifieront la présence du logiciel, et les fabricants certifieront à leur tour cette présence auprès des importateurs, des distributeurs et des places de marché (baptisées « prestataires de services d'exécution des commandes »).
Les qualités attendues du logiciel de contrôle parental
Dans le futur texte que nous avons pu consulter, on découvre que, sous réserve de faisabilité technique, ce logiciel devra permettre de « mesurer le temps d’utilisation de l’équipement », mais aussi « de limiter ce temps ».
De même, il devra être possible « de bloquer les achats réalisables sur l’équipement ». Les parents pourront tout autant « bloquer le téléchargement de contenus préalablement classifiés par la voie légale ou par l’éditeur ».
La classification « légale » renvoie très certainement à l’interdiction de rendre accessible des contenus X aux mineurs. Une des pierres angulaires de l’article 227 - 4 du Code pénal.
La classification « par l’éditeur » pourrait laisser entrevoir une prise en compte du classement professionnel PEGI, associant des classes d'âges pour les jeux vidéo.
Vers l'obligation d’obtenir la localisation du terminal du mineur ?
Plus surprenant, pourrait être attendu du fameux logiciel, « la possibilité d’obtenir la localisation de l’équipement terminal du mineur ».
Ou comment l'installation d'un contrôle parental sur un écran connecté se mue en contrôle des déplacements du mineur. Quid si le smartphone est prêté à un tiers ou pour une tablette partagée entre tous les membres d’un même foyer ?
Cerise sur le gâteau, ces fonctionnalités et caractéristiques techniques ne devront « pas nécessiter la création d’un profil utilisateur ou d’un fichier de données à caractère personnel », dixit le même projet de décret.
Des produits conformes
D’autres mesures se retrouvent dans ce futur décret, cette fois sans lien direct avec la protection de l'enfance. Les places de marché comme Amazon ou Rakuten devront s’assurer que les produits proposés sont « conformes », en ce sens qu'ils devront « fonctionner au moins dans un État membre de l’Union européenne sans contrevenir aux conditions d’utilisation du spectre radioélectrique en vigueur ».
Les acteurs de l'e-commerce auront aussi à s’assurer plus précisément que la documentation technique porte bien le marquage « CE » et que les instructions sont rédigées en français.
Et si l’une de ces places « considère, ou a des raisons de croire, que des équipements radioélectriques ne répondent pas aux exigences essentielles, [elle] ne met ces équipements sur le marché qu'après leur mise en conformité ».
Une autre disposition enfin demande aux Amazon & Co de réaliser « des essais par sondage », dans l’objectif de « protéger la santé et la sécurité des utilisateurs finals ». Ils devront aussi tenir un registre des plaintes.
De multiples sanctions sont prévues, à chaque ligne.
Les FAI et le contrôle parental par blocage DNS
Le décret s’intéresse aussi aux obligations pesant sur les épaules des fournisseurs d’accès. Depuis des années, ils sont tenus d'informer leurs abonnés de l’existence de logiciels de contrôle parental.
Lors des débats parlementaires, ces acteurs ont en effet su profiter d’oreilles attentives pour échapper à l’obligation d’installer de telles solutions dans les box.
La loi Studer a malgré tout chargé un décret, pris après avis de la CNIL, de préciser « les fonctionnalités minimales et les caractéristiques techniques » auxquelles ces outils recommandés doivent répondre : ils devront « permettre de bloquer l’accès à un contenu susceptible de nuire à l’épanouissement physique, mental ou moral des mineurs, en utilisant le protocole de blocage par nom de domaine ».
Contrôle parental sur les écrans connectés : ce qu’envisage le gouvernement
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Les qualités attendues du logiciel de contrôle parental
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Vers l'obligation d’obtenir la localisation du terminal du mineur ?
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Des produits conformes
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Les FAI et le contrôle parental par blocage DNS
Commentaires (49)
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Abonnez-vousLe 01/09/2022 à 16h28
Dommage que Iquioussen ne soit pas mineur, avec une loi comme cela on pourrait le retrouver facilement… Mais là, il était juste fiché S.
Bref, plus de contrôles pour le citoyen lambda et plus de trous dans la passoire pour les délinquants avérés ou en puissance. Heureusement que nos politiques veillent !
Le 01/09/2022 à 16h46
La loi Studer a malgré tout chargé un décret, pris après avis de la CNIL, de préciser « les fonctionnalités minimales et les caractéristiques techniques » auxquelles ces outils recommandés doivent répondre : ils devront « permettre de bloquer l’accès à un contenu susceptible de nuire à l’épanouissement physique, mental ou moral des mineurs, en utilisant le protocole de blocage par nom de domaine ».
=> Donc en fait la loi oblige les revendeurs à intégrer un soft écrit à la va-vite qui va intercepter les requêtes DNS au niveau de l’OS ?
What can possibly go wrong…
( DoH a de beaux jour devant lui)
Accessoirement c’est pour ça que sur livebox on peux plus changer de serveur DNS via la GUI.
Heureusement ils bloquent pas (encore?) les requêtes DNS à destination d’autres serveurs… mais ça pourrait venir !
Le 03/09/2022 à 10h02
L’impossibilité de changement de DNS sur la Livebox date de bien avant ce bordel.
Le 01/09/2022 à 16h51
Le controle parental de google est vraiment pas mal.
Mes enfants ont des tablettes android, Je peux valider ou non l’installation d’applications, gérer le temps d’écran par application, appliquer les restrictions de contenu via chrome, idem sur youtube, …
Evidemment ça ne remplace pas la pédagogie associée mais c’est vraiment un outil pratique pour évider les pieges les plus grossiers.
Le 01/09/2022 à 18h40
j’ai vu que Microsoft propose aussi un contrôle parental. Par contre, pour l’activer il est nécessaire que le parent et l’enfant disposent d’un compte chez eux. Ma fille a 9 ans, c’est hors de question que je lui créée maintenant un compte chez Microsoft (ou autre).
Du coup, je lui ai mis une distribution Linux éducative sur un vieux PC qui était devenu asthmatique sous Windows, ça répond parfaitement à ses maigres besoins.
(quand son petit frère sera un peu plus grand, il me faudra une solution plus robuste, avec notamment un contrôle de l’utilisation de Youtube !)
Le 02/09/2022 à 11h28
Curiosité: tu as mis quoi comme distrib ? J’en cherche une pour les mêmes raisons ^^
Le 02/09/2022 à 12h45
j’ai installé Academix - au moment où j’avais regardé je pense que c’est ce qui m’avait semblé le plus sympa. Basée directement sur Debian et pas sur un fork, avec un gestionnaire de fenêtres léger (le PC sur lequel ça tourne est un portable orienté “bureautique” qui date de 2011).
Le 03/09/2022 à 10h05
Me semble que ça existe pour Gnome aussi mais c’est sûr que ça fait pâle figure par rapport à Microsoft ou Google (c’est pas trop la philosophie de Linux de restreindre la liberté):
https://le-controle-parental.fr/nanny-logiciel-de-controle-parental-sous-gnome-linux
Le 03/09/2022 à 20h00
je pense que pour lui, ça sera surtout pendant quelques temps un de ses parents sur le dos quand il sera devant le PC, je crois que ça reste ce qu’on a inventé de mieux
Le 01/09/2022 à 16h54
Mais par contre il faut que toi + le gamin disposent tous les 2 d’un compte Google, non ? (Donc traçage par définition + élaboration d’un profil monétisable)
Et bien sur ça ne marche que sur les services de Google , ce n’est pas universel (et c’est bien normal dans ce cas).
Le 02/09/2022 à 08h52
oui tout à fait, chaque membre de la famille doit bien avoir un compte google ;)
Le 01/09/2022 à 16h55
Ce genre de chose n’est pas nouveau non plus… Il existe déjà aujourd’hui des tonnes d’applications et systèmes (y compris des traceurs GPS pour enfants, comme le collier GPS du chien, ça fait rêver) pour traquer les déplacements des gamins. Ce qui est, à mes yeux, un véritable cauchemar en matière de vie privée.
Est-ce vraiment sain pour le développement et l’épanouissement d’une personne de savoir que ses moindres déplacements puissent-être suivis à tout moment ? Perso je suis dubitatif sur le bien fondé de vouloir habituer ses enfants à être surveillés et suivi H24.
Le 01/09/2022 à 18h42
sur ce point, un jour j’ai été contacté par mes voisins : leur chat était revenu sans son collier GPS, et la position qui était donnée par le collier était dans mon jardin.
Pas tout à fait au point, le truc
Le 01/09/2022 à 17h22
Tout dèpend comment les parents l’utilisent.Nous on partage tpus notre position en famille. Ça rassure tout le monde. Par exemple, je ne répond quasiment jamais au téléphone en journée. Donc les enfants peuvent checker si je suis toujours au boulot ou pas quand ils sortent, pour choisir entre bus et voiture…
Et moi quand on me signale mon fils manquqnt, pas besoin d’insister pour l’avoir au tel en plein cours, jevois qu’il est au lycée.
Mais on ne regarde jamais où ils sont s’il n’y a pas d’alerte. Question de respect.
Le 01/09/2022 à 18h36
C’est un cas d’usage où chacun est sur un pied d’égalité qui me semble pas mal en effet. Bien plus intelligent que de la surveillance unilatérale.
Le 01/09/2022 à 17h27
Je travaille à ce que un lien ip ne puisse être établi avec un poste client QUE si l’adresse ip est dans la liste servie par le dns…
Et le dns est donc forcément le serveur.
Ça avance, mais je dois mettre en place un liste par ip cliente. Voilà.
Le 01/09/2022 à 17h52
Existe-t-il des travaux scientifiques sur le sujet ? La pornographie, par exemple, consommée par une bonne partie des adolescents, nuit-elle à leur « épanouissement » de quelle que nature que ce soit ?
Le 02/09/2022 à 05h03
Chaque fois qu’il y a une étudeon dit qu’elle est biaisée, de commande, orientée…
En gros, si ton ado (ou enfant pu adulte) fuit se cacher pour aller sur un écran, que tu le sais mais qu’il ne peut l’avouer, quelle que soit son activité sur l’écran, il y a un problème de dépendance. Le même phènomène que si tu te caches pour boire en fait.
J’ai 1 des mes gamins qui est dans ce cas (alors que la règle est juste de dire si on va sur un écran, et que c’est un gamin super sur tout le reste: engagé dans la commune, les asso, la vie sco du lycée, invité à revebir par tous ses maîtres de stage). Le contrôle parental permet surtout de le mettre devant le fait accompli. Au lycée tu peux difficilement ne laisser que 2 heures sur écran. Par contre, tu peux montrer que sur 2h de ‘travail’, il y a beaucoup de temps perdu. Car je pense qu’il faut lui faire travailler son penchant à l’addiction, sinon abec l’alcool et le sexe, il va se noyer.
Le 06/09/2022 à 15h26
Difficile de parler de dépendance sur des bases aussi légères.
Le 02/09/2022 à 05h12
2 remarques en lisant ce commentaire :
La surveillance mène à un changement des comportements. Sûrement que la plupart des gens n’en ont pas conscience ou n’ont pas de préoccupation de se faire tracer (et trouvent ça peut-être même très pratique), mais les incidences sont actuellement très méconnues ou ignorées.
Le 02/09/2022 à 05h31
Un rapport du Sénat sur la pornographie et son industrie doit être publié théoriquement ce mois-ci, en septembre 2022. On peut consulter les tables rondes qui ont été organisées (vidéo, article, compte-rendu) : https://www.senat.fr/commission/femmes/missions/pornographie.html Les tables rondes portent pour la plupart sur la production/diffusion pornographique mais aussi sur sa réception par le public.
Le 02/09/2022 à 06h11
Intéressant.
Il manque toutefois à cette table ronde la catégorie de population la plus nombreuse, qui justifie l’existence même de la pornographie : Les spectateurs eux-même…..
Ptet que c’était pas si simple de faire venir des gens lambda pour en parler honnêtement
Le 02/09/2022 à 06h37
Je ne veux pas généraliser sur mon seul cas. Mais j’avais des parents qui , comme brice, étaient très….. dirigiste et surveillaient ainsi mes faits & gestes (et oui , par peur que je “fasse des conneries” selon leur point de vue de ce qui était une connerie).
Le problème c’est que la contre-réaction n’en a été que plus forte, et j’ai eu beaucoup de mal à m’en sortir ensuite (et ça a pris encore plus longtemps pour reprendre contact avec mes parents).
D’autre part, la société évolue et des choses qui étaient commune avant sont choquante aujourd’hui, et inversement.
Aujourd’hui, les mêmes qui te tombaient dessus pour un pauvre joint en soiré en hurlant que tu était un drogué s’envoient leur litron de rouge au déjeuné juste après l’apéro des chasseurs et pour eux, c’est la normalité.
Idem sur les “blaguounettes” sexistes et racistes ou les commentaires déplacés qui, aujourd’hui, me mettent mal à l’aise mais eux ne voient pas le problème.
Et je parle même pas de l’écologie, où là on en est au degré zéro. Et ce n’est pas que mes parents, c’est toute la tranche d’âge lors des discussions : C’est des gens qui peuvent te dire le matin qu’ils comprennent tout à fait le problème de l’écologie, du manque de ressources et de la finance folle pour l’après-midi te dire qu’ils ont acheté un SUV à crédit pour fêter le fait qu’ils aient réussi à défiscaliser un appart via la loi carrez…
Donc je me garderais bien de me considérer comme un modèle pour mes enfants.
Personnellement, je me contente de leur dire, voire de leur montrer , les conséquences des actes, que ce soit sur l’addiction (aux écrans, mais aussi à au tabac, et au sucre , on a regardé ça récemment : https://www.programme-tv.net/news/tv/72972-sucre-le-doux-mensonge-arte-comment-la-consommation-de-sucre-menace-notre-sante/ ) , l’écologie, le harcèlement…
Mais je sais que de toute façon, à un moment, si le môme commence à regarder du porn en cachette, je ne pourrais rien faire, à part être là si un jour il a besoin de moi pour en parler.
Ce sera à lui de s’en sortir. Seul, car face à une addiction on est seul , au bout du compte.
On essayer de donner les clés , mais on peux pas passer la porte à leur place. En tous cas c’est comme ça que je vois l’éducation.
Le 02/09/2022 à 07h41
Moi ça ne m’a jamais rien fait changer. cf mon pseudo. RAF de la surveillance. Je n’ai pas grand-chose à me reprocher et j’assume ce que je fais. Qu’on me mette un mouchard dans ma voiture pour voir si j’ai dépassé la limite de vitesse: je ne m’y opposerai pas.
Juste pour info, ce n’est pas de la surveillance ni du dirigisme. C’est surtout une question pratique: le téléphone portable, ça a tué l’organisation. Et en plus, ça rassure aussi les enfants: ils sont éduqués/élevés avec des messages de danger d’internet, des réseaux sociaux, du harcèlement, par les parents, par le collège, par la police (au collège), … Cela les fait se sentir en insécurité avec les téléphones et les ordis.
Du coup, oui il y a plusieurs sentiments de leur côté: frustration, injustice car plein de copains ne sont pas confronté à ce genre de mesure, mais aussi soulagement quand les parents montrent: qu’ils sont au courant, que dans 99% des cas, ils sont au courant sans le téléphone, mais qu’ils utilisent le téléphone pour expliquer comment se rendre compte qu’on dérape.
Mais je répète: on ne checke la position d’un enfant QUE si on n’arrive pas à le joindre et qu’on avait rendez-vous, ou qu’ils rentrent seuls sur plusieurs km et qu’on ne veut pas les déranger pendant le trajet.
Si on sait que le gamin triche sur les temps, on lui demande s’il pense être dans les clous et on lui montre.
S’il fait un Wifi avec son tel pour échapper au réseau familial, on lui tend la perche pour se débiner, puis on lui montre qu’on le sait.
Dans tous les cas, on explique toujours en montrant les changements dans le comportement et les interactions sociales qui sont concomitantes avec les abus d’écran.
Bref, la surveillance est INFINIMENT plus large que le tel… Le bulletin de note, les encadrants des asso, de la mairie, des établissements scolaires, les copains, … L’avantage du contrôle parental, c’est l’objectivité de la donnée.
Le 02/09/2022 à 07h46
la CNIL elle-même peine un peu à trouver.
comme tjrs. c’est ‘démeden sie sich’ sinon–>amende !!!
≠ ‘Hadopimêmecombat
Le 02/09/2022 à 08h13
C’est ton choix.
Mais il se peux aussi que tu ais des choses que tu ne souhaites pas voir exposé : Que ce soit une relation extra-conjugale, du syndicalisme voire du militantisme, du journalisme d’investigation, faire une surprise à des amis, …. bref.
Peut-être que TOI ça ne te gêne pas, mais pour autant ce n’est pas une raison pour imposer cela à tout le monde. Oui , la panoptique ça modifie les comportements des gens : ça les incites à être moins créatifs, moins téméraires dans leurs actions quotidiennes et à toujours se poser la question de savoir si ce qu’ils font est socialement accepté ou pas.
A titre personnel je ne trouve pas ça positif , pire encore quand ce comportement n’est plus conscient.
Il est vrai qu’à mon époque le tel portable n’existait pas.
Du coup j’avais un tatoo ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Tatoo ) avec obligation de rappeler dès que j’avais une notification, fouille de mes affaires en rentrant, interrogatoire sur mes fréquentations, obligation de présenter mes potes, ne jamais s’éloigner de la maison.
Et je suis certain que mes parents étaient convaincu que cela me faisait sentir “en sécurité”, car , tu comprends , “c’était pour mon bien”.
Peut-être pensaient-ils à l’époque que ce sentiment était partagé.
Ce n’était pas le cas.
Et en tant qu’ado je leur ait toujours dis ce qu’ils voulaient entendre, jamais ce que je ressentais.
Par contre des clashs il y en a eu.
Je suis parti dès que j’ai pu, loin, et longtemps.
C’est la raison pour laquelle je ne me fait aucune illusion sur ce que pensent vraiment les gamins.
Après chacun voit midi à sa porte. On fait au mieux en tant que parent selon ses valeurs et son histoire.
On est bien d’accord, l’explication et la démonstration est de mise.
Aujourd’hui , je suis atterré devant tiktok , instagram, et même twitter, qui visent tous les trois à faire baisser la qualité de communication entre les gens tout en glorifiant l’apparence, le luxe et l’oisiveté.
Mais après tout, à mon époque on critiquait déjà les footeux qui courraient 1h30 derrière la baballe pour le prix d’une villa phocéenne par an , ou les chanteurs du top 50 en playback , car c’était pas “du vrai travail d’Homme”… Et mon père interdisait le bêbête-show car ça donnait pas une bonne image des “élites” auxquels il aspirait pour moi car à l’époque c’était le must…..
Et d’un autre coté, ne pas être sur ce genre de plateforme pour certains ado c’est considéré comme une exclusion, à tord ou à raison. C’est ne plus être invité, ne plus communiquer avec d’autres.
Je ne me vois pas imposer ça à mes enfants sous prétextes de mes propres convictions, fut-elles étayés scientifiquement.
Mais là encore chacun ses choix.
Typiquement, pour moi le simple terme de “contrôle parental” est choquant dans les termes, même si je suis évidemment conscient que c’est aussi lié à mon cas personnel.
Le 02/09/2022 à 08h24
Je lis avec intérêt tes interventions, celle-ci fait froid dans le dos.
Pas question de te donner des leçon d’éducation; sur le papier cela semble idéal, après tout on a déjà promis mille ans de bonheur en acceptant quelques concession sur la liberté de chacun.
Si les gens partage ton point de de vue, on se dirige effectivement vers un monde où tout le monde sera pucé, tracé, vacciné, en un mot contrôlé.
C’est pour moi un enfer, la cage peut-être dorée, je ne veuxs pas être encagé…
Le 02/09/2022 à 10h27
Moi, j’ai mon nom d’état civil sur Youtube, LinkedIn et facebook (et Twitter pendant une période). Et je n’en ai pas RAF. D’ailleurs le pseudonymat se rapproche plus de l’identité que de l’anonymat (il faut seulement chercher plus longtemps pour retrouver la personne). Sans compter qu’habitant en centre-ville, la “vidéo-protection” de ma commune m’a depuis longtemps identifié avec je ne sais quel outil de reconnaissance faciale (ou outil approchant l’identification par reconnaissance faciale). Mais je ne vois pas comment je m’y opposerais malheureusement.
Le 02/09/2022 à 10h34
Je n’ai pas vu l’UFC-Que Choisir ou l’AFOC en effet. ^^
Le 02/09/2022 à 11h34
En quoi être suivi est être contrôlé? En quoi être vu limite tes libertés? Pour moi la cage, c’est de devoir se cacher, si j’assume, je ne suis pas limité. Si je me cache, c’est que j’ai conscience de faire quelque chose de répréhensible, donc ce n’est pas “normal” dans la société.
Tant que le traçage ne va pas jusqu’aux moments d’intimité, mais qu’il se limite à l’espace public partagé, et qu’il est consenti, je n’y vois pas d’inconvénient.
Je parle bien dans notre pays actuellement. Je comprends parfaitement la quête d’anonymat dans d’autres pays où le gouvernement ou des groupes dangereux peuvent agir.
Ici, il y a peu de domaines dans lequel le pseudonymat est utile - de toutes façon aux yeux des autres, nous ne sommes personne et n’avons pas d’importance.
Le 02/09/2022 à 12h58
Un autre lien intéressant (il est d’ailleurs sur la page wikipédia) : https://jenairienacacher.fr
Le 02/09/2022 à 15h45
Tu me demandes de t’expliquer quelque chose qui me semble évident.
Les autres t’auront répondu. Pour ma part évoquer l’histoire suffit à prendre la précaution de ne pas laisser trop de traces.
En ce qui me concerne ce n’est pas consenti, je ne souhaite pas être filmé en permanence, même pas du tout d’ailleurs, sinon autant faire du cinéma.
J’avais jamais fait gaffe au fait que ton pseudo n’en est peut-être pas un, auquel cas tu es «Chef de projet informatique». Cela t’oblige a avoir une image assez lisse.
Le 03/09/2022 à 07h17
Le problème n’est pas uniquement la finalité actuelle des données collectées sur toi.
Le problème c’est que souvent les données collectées sont « éternelles » (ou pour être plus précis, personne ne sait quand elles disparaissent vraiment).
Que se passe t’il quand un gouvernement plus autoritaire prend le pouvoir ? Et même si on ne veut pas prendre ça en compte, que se passe t’il quand ces données sont piratées et que tes déplacements, ton historique de navigation, ceux de ton gamin, … se retrouvent dans une archive dispo sur BitTorrent, à portée de n’importe quel taré nuisible qui t’a dans le pif (ex, voisin, relation de travail, un obsédé random …) ?
Le 03/09/2022 à 09h12
(ou pour être plus précis, personne ne sait quand elles disparaissent vraiment)
la preuve (ça date de 30 ans)
YouTube
Le 03/09/2022 à 09h14
https://jenairienacacher.fr/
Le 02/09/2022 à 11h47
Pour l’instant… Et c’est bien cela le problème, on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, et ces données pourraient être dans le futur utilisées contre toi.
Le 02/09/2022 à 12h52
Un peu de lecture pour ceux qui sortent continuellement cette rhétorique pro surveillance : “Si tu n’a rien à cacher alors tu n’as rien à craindre”
Wikipedia(argument)
Le 02/09/2022 à 12h52
Linux sur un vieux PC asthmatique ? Attention, cela pourrait être pris pour de la maltraitance enfantine
Le 02/09/2022 à 13h27
dans la mesure où j’ai profité de cette installation pour remplacer le vieux disque dur anémique par l’ancien SSD de mon PC principal qui était devenu trop petit (128Go pour du Windows 10… aïe…), ça tourne bien !
De toute façon, pour l’instant ma fille n’en a besoin que pour un peu de recherche sur le web et une appli basique d’initiation à la programmation, c’est raisonnable. On n’allait pas acheter un nouveau PC pour ça (ça m’aurait vexé, il aurait été plus performant que mon PC principal, qui date de la même époque !)
Le 02/09/2022 à 13h36
Des choses normales aujourdhui seront ptet répréhenibles demain.
Un excellent exemple de cela est la situation de l’avortement aux états-unis.
Donc tu as bien une limite…
Elle peux être différente pour chacun… c’est même plutôt bien.
Pour moi la question n’a jamais été d’interdire aux gens d’exposer leur vie si ils le souhaitent. La question à l’inverse de permettre à ceux qui ne le veulent pas de pouvoir le faire.
Et c’est bien ça que l’on perd avec cette surveillance globale.
Sauf que ces gens dangereux à tes yeux, ben pour eux ils sont fondés à faire ce qu’ils font - A leurs yeux le danger à supprimer ce sont les gens qui ne se conforment pas à leur vision…
Aux yeux des autres oui. Mais aujourd’hui les yeux sont des cameras et des algorithmes, et avec un taux d’erreur important , mais pour autant un stockage infini…
Tout ça pour dire que je constate ta confiance mais je ne la partage en rien.
La donnée qui n’existe pas ne peux pas causer de préjudice.
Le 04/09/2022 à 19h31
Merci pour vos points de vue. Je les trouve un peu trop “jamesbondesque” pour moi: non pas que je nie totalement que les données personnelles puissent être collectées, conservées, traitées plus tard… Mais je pense que si l’état tournait au vinaigre, les pseudo ne serviront à rien et la correspondance pseudo/personne sera immédiatement réclamée.
Par ailleurs, je pense qu’actuellement seules des personnes (pirates ou proches, mais mal intentionnées) iront détourner nos données personnelles. L’état n’en n’a à peu prêt rien à faire hors d’une grosse affaire judiciaire…
Enfin, je suis plutôt adepte de la supervision que du contrôle. Dans le cadre de l’article, je trouve que le texte de loi est difficilement applicable, car rédigé trop précisément et ne prenant pas en compte certaines réalités. En tant que consommateur, je trouverais normal qu’il y ait une homogénéisation des pratiques concernant le contrôle parental. Mais je le verrais plutôt lié au compte chez l’opérateur internet/téléphone dans le cas présent que du côté google, Ms, Apple, Steam, Netflix…
Moi même ça me gave de devoir gérer ces paramètres partout, et cela ne permet pas des règles de type “maxi 2h par jour”, puisqu’on peut avoir 2h sur la switch, 2h sur Android, 2h sur Windows…
Enfin, pour mon image “lisse”: ce n’est pas du tout lié à ma fonction. Je suis comme cela: je pense en système, pas en individu, et j’ai un respect pour les règles et les hiérarchies. Je donne leur chance au système et les critique plutôt de l’intérieur. Du coup, je suis très bien dans mes fonctions…
Le 05/09/2022 à 07h22
Merci de cette réponse.
Même si nous ne partageons pas les mêmes convictions il est appréciable d’avoir une discussion et cet échange de points de vue dans le calme et l’argumentation sans mépris ni noms d’oiseaux comme c’est trop souvent le cas ici (comme ailleurs).
Je te rejoins sur le fait que rien dans la loi (comme ailleurs) ne permet une “supervision” globale.
Mais pour moi, de toute façon à mon avis , la seule manière de répondre à cela (hormis la confiance aveugle) c’est d’être en permanence physiquement avec les personnes concernées.
Ça me rappelle ce que me disait ma grand-mère : Élevée dans le catholicisme (que l’on considèrerais comme intégriste aujourd’hui mais qui à l’époque était la norme), toute lecture en dehors de la bible et des évangiles était mal vu pour une “roturière” comme elle : On lui avait très clairement fait comprendre que le but étant de se marier au plus vite, les hommes n’aimaient pas les femmes trop littéraires. Elle devait donc lire en cachette de ses parents et des adultes du village, parfois en volant des livres… (Elle a gardé cette passion de la lecture encore aujourd’hui , et elle continue à presque 100 ans à dévorer presque 2 romans par mois sur Kindle !)
Le 05/09/2022 à 09h59
Euh, non. Le meilleur moyen c’est en bordure de réseaux, un contrôle parental sur la box géré par les parents eux-même.
Les deux solutions poussées par le gouvernement sont extrêmement complexe à mettre en œuvre (si pas impossible) et totalement inefficaces. Sans parler des débordements possibles comme indiqués dans cet article.
Le 05/09/2022 à 10h37
Sauf que c’est impossible techniquement d’obtenir quelque chose d’efficace à n’importe quel niveau du réseau avec des moyens raisonnables et respectueux des lois actuelles, donc ce n’est pas le meilleur moyen. Ce n’est même pas un moyen en fait, l’article a tout à fait raison.
Le 06/09/2022 à 09h24
Non,c’est tout a fait possible, c’est d’ailleurs mon métier. J’ai commencé ma carrière en installant un contrôle parental sur les routeurs dans les établissements scolaires il y a 20 ans.
La technologie existe depuis très longtemps et respectueuse de la vie privée avec les données en local, et la configuration contrôlée par les parents. Et juridiquement, c’est la solution la plus simple avec le moins d’abus possible. Il n’y a que 4 intervenants (les 4 FAI), c’est beaucoup plus réaliste que les usines à gaz ultra complexes qu’ils essayent de faire.
C’est d’ailleurs la solution retenue par d’autre pays de l’UE, comme l’Irlande
Le 06/09/2022 à 13h04
C’est la meilleure solution, il me semble, même si elle n’est pas parfaite (quid de lorsqu’il se connectent directement, en 4G par exemple ?).
Le 06/09/2022 à 22h22
Techniquement, tu fais comment dans tes solutions ?
Tu peux peut-être garantir ça si tu gères toi-même toute la partie logicielle, et du point de vue de la loi tu ne fouilles que dans tes propres données. Actuellement les FAI n’ont pas le droit d’aller fouiller dans le contenu des paquets qui ne leurs sont pas destinés, ce n’est pas pour rien, les dérives sont dangereuses.
Non, la plus simple c’est de faire ça sur le poste client avec un contrôle parental classique. Et il y a beaucoup plus que 4 FAI en France.
Même question que plus haut, techniquement, ils font comment ?
Le 07/09/2022 à 18h33
Là c’est pas le même métier dont on parle: En tant qu’administrateur d’un parc, tu installes un matériel pour filtrer certains sites (*), accessible depuis des machines dont les utilisateurs ne sont pas administrateurs.
Soit le matériel que tu installes est un proxy SSL, et là tu peux pas vraiment dire qu’elle est respectueuse de la vie privée surtout que ce genre de solution loguent le trafic & les URL pour des raisons légales ()
Soit ça ne fait que filtrage DNS et auquel cas le moindre firefox installé avec DOH suffit à l’ignorer.
Dans les deux cas, il est impératif que les utilisateurs des machines ne soient pas admin dessus et donc ne puissent pas reparamétrer la machine , voire installer un simple firefox avec DOH
Ce genre de truc est même obligatoire en entreprise, et c’est d’ailleurs obligatoire de signer une charte informatique qui précise ces choses et surtout que t’a pas le droit d’intentionnellement modifier la config pour éviter cette surveillance.
Voudrais-tu imposer ce même genre de contraintes sur les particuliers et dans les familles ?
Je sais que c’est +/- la direction que prends la technologie mobile avec Apple & Android, et Microsoft avec son Store.
Mais heureusement, on pourra jamais supprimer l’opensource & Linux , voire même les machines actuelles , donc à moins de faire un régime déclaratif où chaque éléments informatique de France doit être validé et fermé… impactant laaaargement plus que simplement la France, le porno, la violence et autre…
En tous cas même si l’on peux l’imaginer, je pense qu’en terme de mise en place ce sera pas simple ne serait-ce qu’avec le parc existant.
En tous cas actuellement on voit de plus en plus les ado qui utilisent même plus le wifi de l’école, préférant la 4G plus rapide sur leur propre téléphone (parfois en mode point d’accès partagé à plusieurs). Tu veux empêcher quoi, là ?
Se dire que ce genre de solution peu marcher car la plupart des gens sont des ignares en informatique , c’est avoir une opinion très péjorative de la population et de leur débrouillardise motivée. J’ai réparé des PC de vieux qui savaient pas tenir une souris et savaient pas envoyer un mail, mais qui curieusement avaient sans problème découvert Youporn… (mais pas la navigation privé sous firefox ni comment vider l’historique…)
(*) D’ailleurs dans les listes qu’on trouve à l’éduc nat, par exemple celle de toulouse https://dsi.ut-capitole.fr/blacklists/ , on y trouve certes des sites “adultes” , mais aussi des trackers torrent, des sites de piratage, du dating, du streaming, du manga, certains sites religieux, … bref tout ce que certains adultes considèrent comme négatifs d’une manière ou d’une autre.
() Comme le dit Inodemus des sociétés font ça, ou l’on fait , à l’échelle d’un pays , Bluecoat par exemple.
Le 08/09/2022 à 08h19
A ce propos, un articule (un peu “putaclic”) sur le sujet:
https://www.numerama.com/politique/28393-des-sites-pornos-proposes-a-des-enfants-par-la-ville-de-besancon.html
Le détail de l’histoire en résumé:
Une clé USB avec des programmes éducatif & des listes d’URL a été distribué.
Plus tard, certaines noms de domaines pointés par ces URL ont été racheté par des gens qui ont promptement remplacé le contenu des sites concernés par du X….
Conclusion: