Vivendi déclare ses intentions vis-à-vis de Gameloft et Ubisoft
Dinard, ton univers impitoyable
Le 27 octobre 2015 à 07h30
5 min
Économie
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Nouveau rebondissement dans le feuilleton entre Vivendi, Gameloft et Ubisoft. Le groupe de Vincent Bolloré a dévoilé ses intentions hier dans une lettre publiée sur son site institutionnel, mais elle ne clarifie pas complètement la situation.
Depuis deux semaines, la tension monte petit à petit en Bretagne. Vincent Bolloré, le président du directoire de Vivendi, et les frères Guillemot, les dirigeants de Gameloft et Ubisoft, les deux plus grands éditeurs français de jeux vidéo, tous bretons, s’échangent des amabilités par e-mails et communiqués interposés.
Humble French Indie Bundle
Tout commence le 14 octobre dernier. Vivendi annonce, à la surprise générale être entré au capital de Gameloft et Ubisoft en achetant respectivement 6,2 et 6,6 % de leurs parts sur le marché, pour un total de 160 millions d’euros. Une position qui en a étonné quelques-uns puisque Vivendi avait feint de se désengager du secteur du jeu vidéo en 2013, lors de la revente d’Activision-Blizzard. L'opération avait pour principal intérêt à l’époque de permettre au groupe français de se débarrasser de sa dette.
Vivendi explique alors que cette prise de participation n’a lieu que « dans le cadre du placement de ses liquidités », et qu’il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter outre mesure d’une éventuelle prise de contrôle hostile. Une menace à laquelle Ubisoft est actuellement vulnérable.
Gameloft et Ubisoft font alors savoir calmement par voie de presse que cette prise de position « n’a pas été sollicitée » et insistent sur leur volonté de rester indépendants. Dans les coulisses, la température monte un peu plus et l’on apprend que dans des e-mails envoyés en interne à ses équipes, Yves Guillemot ne mâche pas ses mots. Le dirigeant explique ainsi que le principal risque d'une prise de participation de Vivendi dans Ubisoft est que l'entreprise « serait alors dirigée par des gens qui ne comprennent pas notre expertise ni ce qu'il faut faire pour avoir du succès dans cette industrie ». Ambiance.
L’opportuniste
De son côté, Vivendi fait mine de ne pas entendre les cris des deux éditeurs français, et décide de porter une nouvelle attaque, un peu plus violente cette fois-ci. Le groupe de Vincent Bolloré acquiert de nouvelles actions sur les marchés, et porte sa participation dans Ubisoft à 10,39 % du capital, contre 10,2 % pour Gameloft. Coût de l’opération : 278 millions d’euros, une fraction des réserves de liquidités de Vivendi.
Le discours de l’entreprise se veut également plus musclé : « ces investissements s’inscrivent dans une vision stratégique de convergence opérationnelle entre d’une part les contenus et plateformes de Vivendi et de l’autre les productions d’Ubisoft et Gameloft dans le domaine des jeux vidéo ». Mieux encore, Vivendi ajoute alors qu’elle « ne s’interdit pas d’augmenter sa participation dans ces deux sociétés en fonction des conditions de marché et se réserve la faculté, le moment venu, de demander à être représenté à leur conseil d’administration ». La menace d’une OPA hostile se fait alors de plus en plus présente, d’autant plus que Vivendi devient le principal actionnaire d’Ubisoft, les frères Guillemot ne disposant que de 10 % du capital de leur entreprise.
Vivendi confirme ses intentions et n’écarte pas l'idée de prendre le contrôle d’Ubisoft
L’affaire connait un nouveau tournant hier soir, avec la publication par Vivendi d’une « déclaration d’intentions ». Vivendi rappelle dans cette lettre que les dernières opérations ont été financées par sa trésorerie disponible et que l’entreprise n’agit avec le concours d’aucun tiers. La société confirme que sa prise de position n’est pas non plus le fruit d’un accord de cession temporaire d’actions Gameloft ou Ubisoft.
Les choses se compliquent un peu lorsque le groupe de Vincent Bolloré affirme que « Ces achats n’ont pas été spécifiquement conçus comme une étape préparatoire à un projet de prise de contrôle d’Ubisoft et Gameloft. Néanmoins, sur les six prochains mois, Vivendi ne peut pas écarter la possibilité d’envisager un tel projet ». Le message est clair. Pour l’heure, il n’est pas encore question pour Vivendi de croquer complètement Ubisoft et Gameloft, mais cette possibilité n’est pas exclue pour autant. Les attaquants sous-entendent même que l’opération pourrait avoir lieu dans les six mois.
Cette menace, le géant français du divertissement a les moyens de la mettre à exécution. Actuellement, Ubisoft est valorisée à un peu moins de 3 milliards d’euros, tandis que Gameloft vaut un peu moins de 400 millions d’euros. En mettant cette somme sur la table, Vivendi serait en capacité de croquer une part majoritaire du capital, d’autant plus que la part de capital « flottant » des deux entreprises ciblées est très importante. Ces trois milliards d’euros, Vivendi les a plus que largement dans ses caisses, suites aux différentes cessions de ses actifs dans le domaine de la téléphonie (GVT, Maroc Télécom, SFR…) qui lui ont rapporté plus de 20 milliards d’euros. L'affaire est donc encore loin d'être entendue.
Vivendi déclare ses intentions vis-à-vis de Gameloft et Ubisoft
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Vivendi confirme ses intentions et n’écarte pas l'idée de prendre le contrôle d’Ubisoft
Commentaires (59)
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Abonnez-vousLe 27/10/2015 à 08h04
Le 27/10/2015 à 08h05
Le 27/10/2015 à 08h10
Le 27/10/2015 à 08h17
Oui tu as pas tord. D’ailleurs Monsanto c’est pareil! Ils ont créent quelques produits qui sont pas top pour l’environnent et les OGM, mais c’est devenue une des entreprises majeur de l’agro alimentaire alors respect!
Le 27/10/2015 à 08h25
Si seulement les actionnaires pensaient vraiment à l’avenir de la société dans laquelle ils investissent, il diraient non et adieu Vivendi.
Le 27/10/2015 à 08h31
Ils s’en fichent à moitié de l’avenir. Ils ne pensent qu’à la rentabilité de leur achat. Et c’est dans leur intérêt que ça marche la boite du coup. Donc à moitié.
Le 27/10/2015 à 08h33
Le 27/10/2015 à 08h35
Le 27/10/2015 à 08h35
Le 27/10/2015 à 08h37
Le 27/10/2015 à 08h40
Le 27/10/2015 à 08h45
Une histoire de gros sous quoi … " />
Faudra pas énerver mr Vincent B. sinon panpan kuku ! " />
Le 27/10/2015 à 08h51
Le 27/10/2015 à 08h52
le temps de rayman est clairement révolu… " />
Le 27/10/2015 à 08h54
Je sais pas pourquoi vous vous embêtez avec le passé. On s’en fout de savoir que “mettre sa société en bourse c’est prendre le risque de la perde”, ou que “les Guillemot avant c’était pour les jeux maintenant c’est pour du fric” ! Bien sûr que c’est pour du fric quand on devient aussi gros qu’Ubisoft, on vit pas dans un monde de bisounours >< !
Le problème aujourd’hui c’est que ceux aux commandes des choix principaux de la société risquent de changer pour quelqu’un d’encore plus concentré sur ses propres bénéfices et Ubisoft risque ainsi de perdre le peu de créativité qu’elle avait encore !
Le 27/10/2015 à 08h55
“e dirigeant explique ainsi que le principal risque d’une prise de participation de Vivendi dans Ubisoft est que l’entreprise « serait
alors dirigée par des gens qui ne comprennent pas notre expertise ni ce
qu’il faut faire pour avoir du succès dans cette industrie ». Ambiance.”
L’hopital qui se fout de la charité. Vivendi a géré pendant plus de 10 ans sierra et ensuite activision. Ils ont une expertise aussi valable qu’ubi soft voir plus parce qu’acti a été toujorus largement plus rentable et plus successfull qu’ubi soft grâce à blizarrd et à COD.
Niveau politique de jeu, acti avec vivendi et ubi soft ne diffèrent que peu. L’un comme l’autre proposent des séries traies jusqu’à la dernière goutte avec un jeu tous les ans (COD pour acti et AC pour ubi), une propension à faire que du gros AAA qui tache (AC, splinter cell, for honor, the division etc pour ubi, COD, WOW, destiny pour acti), à avoir endormi la majorité du catalogue de licence mythique qu’ils possédent (tous les sierra chez acti/vivendi, tous les SSI, pod et autres chez ubi) sans parler qu’ubi a en plus la casserole d’avoir niquer plusieurs séries en vidant le gameplay de sa substance (ghost recon et rainbow six).
La seule différence est qu’ubi a fait quelques essais ces dernières années de jeux non AAA comme M&MX, child of light, from dust, rayman origins mais ça reste marginal et dès que c’est moins rentable que prévu on arrête très facilement (M&M XI n’existera pas, from dust 2 idem, pas de nouveau rayman à l’horizon car le legnd s’est mal vendu etc…)
Je ne Pleurerais donc pas sur le sort d’ubi qui restera de toute façon français quoi qu’il arrive
Le 27/10/2015 à 07h51
a menace d’une OPA hostile se fait alors de plus en plus présente, d’autant plus que Vivendi devient le principal actionnaire d’Ubisoft, les frères Guillemot ne disposant que de 10 % du capital de leur entreprise.
C’est le jeu, quand on veut jouer au c*n avec la bourse (et tout simplement quand on vend sa boite à la bourse) et bien parfois on perd. A noter pour les petits malins qui sont persuadés qu’une OPA est imminente (et que le cours va monter), il y a bien des chances que Vivendi se désengage dès que les cours auront montés… … en prévision de l’OPA qui n’aura peut-être pas lieu.
Le 27/10/2015 à 07h56
Hahaha il me fait rire le pdg d’ubisoft. Son expertise? Tu veux dire celle utilisée pour AC Unity? Toujours la même pour la promotion de Watch Dog? Les politiques DLC sur prince of persia? Hummm… C’est vrai, ça c’est de l’expertise!
Le 27/10/2015 à 07h58
Je pense effectivement que les grands perdants de l’histoire sont Gameloft & Ubisoft, j’étais déjà pas grand fan d’Ubisoft à la base, mais comme il est hors de question que je rapporte le moindre cent à Bolloré, je ne compte plus acheter de jeux chez eux.
Le 27/10/2015 à 08h55
Le 27/10/2015 à 08h55
Gameloft et Ubisoft font alors savoir calmement par voie de presse que cette prise de position « n’a pas été sollicitée »
on appelle pas ça une OPA hostile ? " />
Le 27/10/2015 à 09h05
Moi, je suis interpellé que la famille Guillemot n’ait que 10.2% des parts.
Je trouve cela extrêmement faible et risqué.
Je suis étonné que personne avant Vivendi n’ait fait le coup. Ubisoft semble plutôt rentable aujourd’hui et sur l’avenir.
Le 27/10/2015 à 09h09
Ils ont utilisé la revente de leurs actions pour financé d’autres investissement.
Le 27/10/2015 à 09h13
Monsanto n’a pas inventé les OGM " /> Et un OGM n’est pas d’office mauvais… D’ailleurs selon la définition choisie (donc totalement subjective), la sélection génétique et les croisements effectués depuis près de 10000 ans sont ou pas des OGM…
Note aussi que sans OGM, les diabétiques n’auraient pas facilement accès à de l’insuline en quantité suffisante pour leur traitement.
Le 27/10/2015 à 09h17
Le tuyaux, le média, le contenu et sa pub. Avec ça tout les flux financiers seront internes :)
Le 27/10/2015 à 09h17
Je saisis bien le but d’origine et le comprends mais aujourd’hui, ils semblent brassés plus qu’il n’en faut.
Avec tous les DLCs, ils auraient pu racheter leurs parts histoire de s’assurer une gouvernance.
Il y avait peut être une politique de rachat prévu ?
OU
Ils étaient trop cupides et joue la carte de la victime.
Le 27/10/2015 à 09h27
C’était monsanto ou les nazis, je me suis dis que c’était encore trop tôt pour un point goodwin ^^
Le 27/10/2015 à 09h29
C’est pas tant les OGM que les politiques de ventes de graines misent en place par Monsanto que je critique. Exactement le même problème qu’ubi avec les DLC de prince of persia par exemple.
Le produit de base est bien, mais avec une gestion à la con, tu en fais du caca.
Le 27/10/2015 à 09h30
la tension monte petit à petit en Bretagne
Tu veux dire à Little Brittany à Montreuil " />
Parce qu’au bled, ils régleraient ça en sortant le bocal de roupettes " />
Le 27/10/2015 à 09h35
Et si Vivendi vendait la licence d’exploitation de Crash Bandicoot à un autre studio, qu’on ait un nouveau Crash et un nouveau Crash Team Racing à se mettre sous là dent ?
Le 27/10/2015 à 09h47
Ubisoft ce la prend profond on dirait… juste retour des choses.
Le 27/10/2015 à 09h49
Le 27/10/2015 à 09h51
Ubi n’aura rien, c’est les employés qui vont trinqué.
Le 27/10/2015 à 10h11
Le 27/10/2015 à 10h27
YouTube
Le 27/10/2015 à 10h27
Le 27/10/2015 à 10h35
Vivement les “test” des jeux Ubisoft dans la “presse” de Boldoré: AC “10⁄10 du jamais vu, des combats encore plus passionnants” " />
Le 27/10/2015 à 10h42
Le 27/10/2015 à 10h45
T’a oublié Canal+, avec un Grand Journal aux couleurs de AC, voire le présentateur déguisé en templier.
Le 27/10/2015 à 10h53
Oui, enfin, je doute qu’ils arrivent à trouver quelqu’un qui va leur acheter pour ~300 millions d’euros d’actions sans se rendre compte que si elles ont monté, c’est parce que les gens pensaient que Vivendi allait en acheter plus. Les gens capable de prendre une participation importante ne sont pas complètement débiles, et vendre ce montant à des petits boursicoteurs du dimanche, ce n’est pas faisable rapidement.
Le 27/10/2015 à 11h04
Non, parce que le P d’OPA veut dire “publique”, et qu’ici il n’y a pas eu d’offre publique. (ils ont probablement racheté des actions de fonds qui en possédaient un pourcentage conséquent)
Dans une OPA (hostile ou non), tu donnes la possibilité à tout le monde d’acheter, en annonçant publiquement un prix.
Le 27/10/2015 à 11h16
Il a dit “expertise pour avoir du succès”, hein, pas “pour faire de bons jeux” ni “pour faire des jeux pas buggés” " />
Le 27/10/2015 à 11h22
Le 27/10/2015 à 11h38
J’aime bien le dernier AC avec le grapin a la sauce batman. Plus besoin d’être discret et d’escalader les murs.
Le 27/10/2015 à 11h55
Anéfé !! " />
Bon sinon, c’était à prévoir qu’il allait prendre le contrôle d’Ubisoft et Gameloft mais reste à savoir comment il va imposer ses règles le mr…
Bref, ça craint du boudin…
Le 27/10/2015 à 12h03
ok, merci pour la précision , le domaine boursier ça me dépasse " />
Le 27/10/2015 à 12h27
J’ai toujours eu l’esprit torturé…
Le 27/10/2015 à 12h34
Le 27/10/2015 à 12h36
edit : oops
Le 27/10/2015 à 12h49
Le 27/10/2015 à 12h55
Le 27/10/2015 à 14h56
Le 27/10/2015 à 15h06
Le 27/10/2015 à 15h14
Le 27/10/2015 à 18h51
La BatCalèche s.v.p monsieur " />
Le 27/10/2015 à 23h52
“elle ne clarifie pas complètement la situation.”
Puis, plus loin :
“le message est clair”.
Faudrait savoir " />
Le 28/10/2015 à 07h15
À quand Kenavo Le Colérik ? ;-)
Le 28/10/2015 à 12h46
Le 29/10/2015 à 08h13
Une bonne nouvelle, j’espère qu’Ubisoft va couler.