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M-C Naves : Mark Zuckerberg, ou le « capitalisme qui estime n’avoir aucun compte à rendre »

Technoféodalisme

M-C Naves : Mark Zuckerberg, ou le « capitalisme qui estime n’avoir aucun compte à rendre »

Pourquoi Mark Zuckerberg a-t-il brusquement modifié les règles de modération de Meta et mis fin à ses programmes d'inclusion ? Entretien avec la politologue Marie-Cécile Naves.

Le 14 janvier à 16h15

Il y a une semaine, Mark Zuckerberg publiait un discours de cinq minutes, face caméra, qui a jeté une bonne partie des observateurs dans la stupeur. Fin du soutien aux programmes de fact-checking aux États-Unis, modification des règles de modération relatives à une variété d’insultes (uniquement sur le sol états-unien), attaques contre les régulations européennes… Les propos du fondateur de Facebook et dirigeant de sa maison-mère Meta ont recouvert une variété de sujets.

Dans un contexte d’accession de Donald Trump à un deuxième mandat présidentiel, à partir du 20 janvier, et de prises de paroles très politiques d’Elon Musk, patron de X et futur « ministre de l’efficacité gouvernementale » aux États-Unis, nous avons demandé à la politologue Marie-Cécile Naves, spécialiste de la politique états-unienne, comment elle envisageait le brusque virage d’un chef d’entreprise jusqu’ici plus connu pour son positionnement progressiste.

>> Comment interprétez-vous la prise de parole de Mark Zuckerberg ?

Vu le timing, Mark Zuckerberg donne le sentiment de courir après Elon Musk. Il joue le bon élève qui veut plaire à Donald Trump et Elon Musk, comme si Musk aussi, avait été élu. Il a certainement l’espoir d’obtenir des faveurs : que ce soit une plus grande dérégulation du secteur, éviter de nouvelles mesures fiscales, un hypothétique retour sur la récente imposition de 15 % de l'OCDE… Mais pour ce faire, il joue sur des obsessions de Musk, notamment en mettant fin au fact-checking aux États-Unis.

>> Chez le podcasteur Joe Rogan, grand soutien de Donald Trump, Mark Zuckerberg a indiqué mettre fin aux politiques de diversité, équité et inclusion (DEI) chez Meta. L’entreprise ne compte pourtant que 36 % de femmes, et 26 % du côté des ingénieurs…

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Commentaires (7)

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Et dans 4 ans il changera de position. C'est un gamin immature et irresponsable.
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Il suit le sens du vent, surtout quand un concurrent est au pouvoir.
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A mon avis c'est plutôt ça qui l'emmerde : la potentielle migration des comptes / annonceurs...
Après, politiquement, le capitalisme reste le capitalisme, qu'il porte à gauche ou à droite. Son seul intérêt, c'est la croissance du profit.
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Je n'aime pas faire l'avocat du diable.
Cependant toujours revenir à la source. Un jugement de la cours fédéral vu dans l'article :

next.ink Next

Oui, le bon(?)homme a des casseroles et je ne le porte pas dans mon coeur.
Cepandant, là il y a une jurisprudence Féréral qui pourrait lui (à sa société) être opposée.
Et au USA, les jugements se font pas jury populaires.
Donc jurys populaires + jurisprudence Féréral = gros dommages et interets en cas de plainte.
non ce n'est pas honorable pour l'ouverture et la défense des minorités et de la désinformation mais dans ce cas précis ce n'est pas vraiement lui le problème mais bien la société etasunienne.

Heureusement la France n'est pas les USA. (au moins pour ça)
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J'écoutais un expat aux US: la modération "virulente" est mal perçue car elle empêche certains d'exprimer leur opinion. Et perso je m'interroge aussi régulièrement sur l'interdiction pure et simple de certains propos, qui semble ne pas arrêter de se rapprocher d'une interdiction de tout propos s'éloignant d'une bien-pensance...
(oui, je suis conscient qu'un modérateur sais faire la différence - toutefois ce n'est pas le cas de tout le monde lors d'une réaction à chaud, et cela muselle réellement certaines personnes qui n'osent plus s'exprimer).

Mon avis habituel: à interdire les propos racistes et homophobes, on victimise et stigmatise des personnes qui du coup s'enferment dans leurs propos. On crée des communautés fermées autour de ces sujets. Et on crée une situation vécue comme une injustice où des minorités semblent avoir plus de droits.
Autant je pense que ce genre de loi est utile, autant je pense qu'elles ne peuvent être que temporaires.

Sinon, j'aimerais que le terme "informaticien" soit banni et que toute personne qui commence sa phrase par "tu es informaticien" puisse être attaqué en justice et traînée en prison par les cheveux. Parce que ça m'agace, ça m'agresse, c'est souvent condescendant et c'est 99% du temps une paresse de l'interlocuteur de se remettre en question.

Quand au fact-checking: je n'ai jamais vu de fact-checking mal fait, c'est toujours étayé. Par contre, je peux témoigner de ce qu'un fact-checking peut tuer un message réel: une campagne de com (peut-être mal préparée) qui se fait démonter sur un fait faux (sans intention à mon avis, mais non vérifié) ce qui discrédite et invalide le message général.

Dans un monde où le marketing est roi, ou le paraître est essentiel, et la vitesse de réaction importante, le fact checking dérange, gêne et agace.
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à interdire les propos racistes et homophobes, on victimise et stigmatise des personnes
Tu veux dire, à faire respecter la loi, on fout le nez dans leur caca aux délinquants bas du front ? Je te rappelle que le racisme et l'homophobie ne sont pas des opinions mais des délits (et c'est normal).
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Mon avis habituel: à interdire les propos racistes et homophobes, on victimise et stigmatise des personnes qui du coup s'enferment dans leurs propos. On crée des communautés fermées autour de ces sujets. Et on crée une situation vécue comme une injustice où des minorités semblent avoir plus de droits.
Donc la solution contre les dérives sectaires serait non pas de les mettre au ban de la société, mais de les accepter pleinement ?

Parce qu'on est là dans des mécanismes très proches. Désolé, mais les gens qui vivent dans leurs bulles et qui se sentent oppressé de pas pouvoir crier leurs haines des autres, ce sont pas des pauvres minorités oppressées. De plus, il faut arrêter de croire tout ce que disent ces gens, une bonne partie sont tout à fait consciente de ce qu'ils font, ils veulent dominer les autres.

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  • Tentative d'intimidation

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