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Le troll pédophile et soi-disant « lanceur d’alerte » de la CIA condamné à 40 ans de prison

Invraisemblable (mais vrai)

Le troll pédophile et soi-disant « lanceur d’alerte » de la CIA condamné à 40 ans de prison

CIA

Joshua Adam Schulte, reconnu coupable de « la plus importante violation de données de l'histoire de la CIA », et de la transmission à WikiLeaks de « l'une des plus importantes divulgations non autorisées d'informations classifiées de l'histoire des États-Unis », a été condamné à « 480 mois de prison » (soit 40 ans) pour espionnage, piratage informatique, outrage à magistrat, fausses déclarations au FBI et détention de contenus pédosexuels.

Le 05 février à 10h13

Nous avions déjà eu l'occasion de chroniquer le feuilleton de ses révélations surnommées Vault 7&8 par WikiLeaks. Mais aussi de revenir sur l'invraisemblable (mauvais) et improbable (mais vrai) polar burlesque qui avait incité cet informaticien employé par la CIA à se prendre pour un « lanceur d'alerte » afin de se venger de la façon qu'il avait eu de (mal) gérer ses (pitoyables) trolls et conflits (de type « cour de récré ») avec ses anciens collègues. Une vengeance qui va donc lui coûter 40 années de prison.

Joshua Schulte, qui s'était lui-même affublé du surnom « Bad Ass » (dur à cuire), avait été surnommé par ses collègues « Voldemort », en référence au sorcier psychopathe de la saga Harry Potter, puis « the Nuclear Option » au vu du caractère disproportionné de ses (sur)réactions en cas de désaccord, voire de conflit.

Placardisé par la CIA suite à une « guéguerre » l'opposant à un collègue qui, à force de se faire troller et tirer dessus à coups de pistolet Nerf, avait fini par le menacer de mort. Joshua Schulte finit par quitter la CIA puis, pour se venger, alors âgé de 28 ans, de transmettre à WikiLeaks, en 2016, une somme de documents classifiés au sujet de l'arsenal de logiciels de surveillance et d'espionnage de la centrale d'espionnage états-unienne.

Même en prison, il continuait à faire fuiter des informations

« Joshua Schulte a trahi son pays en commettant certains des crimes d'espionnage les plus effrontés et les plus odieux de l'histoire américaine », a déclaré Damian Williams, procureur du district sud de New York. « Il a causé des dommages incalculables à notre sécurité nationale en cherchant à se venger de la CIA alors qu'il y était employé », a-t-il précisé.

Lorsque le FBI l'a attrapé, Schulte avait en outre « redoublé d'efforts et tenté de causer encore plus de tort à notre nation en menant ce qu'il a décrit comme une "guerre de l'information" consistant à publier des informations top secrètes » même depuis la prison où il était incarcéré.

Pour parvenir à ses fins, Schulte avait obtenu et utilisé des téléphones portables « de contrebande » pendant son incarcération, qu'il avait utilisé pour publier un manifeste et transmettre à un journaliste divers autres messages contenant des informations classifiées sur les cybertechniques et les cyberoutils de la CIA ainsi que sur le nombre d'employés de certains groupes de cyberespionnage de la CIA.

Dans un journal, Schulte avait écrit qu'il prévoyait, pour se venger de la CIA, de « rompre les relations diplomatiques, fermer les ambassades, [et] mettre fin à l'occupation américaine dans le monde entier ».

Des dizaines de milliers de vidéos et d'images d'abus pédosexuels

La Justice états-unienne lui reproche en effet d'avoir transmis à WikiLeaks, depuis son ordinateur personnel, les fichiers qu'il avait volés à la CIA lorsqu'il y travaillait, « en utilisant des outils d'anonymisation recommandés par WikiLeaks aux auteurs potentiels de fuites, tels que le système d'exploitation Tails et le navigateur Tor ».

Il avait par ailleurs eu beau effacer et reformater les disques durs internes de son ordinateur personnel, le FBI n'en avait pas moins retrouvé la trace de ces transferts de documents classifiés à WikiLeaks. Ils ont également récupérés « des dizaines de milliers de vidéos et d'images d'abus sexuels sur des enfants, dont environ 3 400 images et vidéos de pornographie infantile dérangeante et horrible, de viols et d'abus sexuels sur des enfants âgés d'à peine deux ans, ainsi que des images de zoophilie et de sado-masochisme » impliquant des enfants et qu'il avait téléchargé lorsqu'il travaillait pour la CIA sur le dark web « et des sites web russes ».

Des fichiers qu'il avait (sur)protégés au moyen de plusieurs conteneurs sécurisés, mais dont le FBI avait retrouvé les phrases de passe qu'il avait par ailleurs conservés en clair sur son téléphone portable, qu'il avait accepté de déverrouiller à la demande des enquêteurs du FBI.

Des centaines de millions de dollars de dommage

La compromission de données dont il a été reconnu coupable avait « immédiatement et profondément endommagé la capacité de la CIA à collecter des renseignements étrangers contre les adversaires de l'Amérique », mais également « mis le personnel, les programmes et les actifs de la CIA directement en danger », et « coûté à la CIA des centaines de millions de dollars ».

L'affaire avait été décrite au procès par l'ancien directeur adjoint de l'innovation numérique de la CIA comme un « Pearl Harbor numérique », cataclysme qui permet également de mieux appréhender ce pourquoi, et comment, les autorités états-uniennes s'obstinent à vouloir extrader Julian Assange, en dépit des nombreuses réclamations et soutiens d'organisations représentatives de journalistes, ou du fait que ses conditions d'incarcération relèveraient d'une forme de « torture ».

« Il est temps de reconnaître Wikileaks pour ce qu’elle est réellement : une agence de renseignement hostile et sans État, souvent soutenue par d’autres États comme la Russie », avait alors déclaré le directeur de la CIA, Mike Pompeo.

La CIA avait alors, elle aussi, décidé de se venger, et même été jusqu'à envisager de kidnapper, voire d'assassiner, Julian Assange. Pour finalement se contenter de l'espionner jusque dans les toilettes pour femmes de l'ambassade d'Équateur où, réfugié, il était resté enfermé sept ans durant. Depuis 2019, il est incarcéré dans la prison de haute sécurité de Belmarsh.

L'éventuelle dernière contestation judiciaire du fondateur de WikiLeaks, visant à empêcher son extradition de la Grande-Bretagne vers les États-Unis, devrait se tenir devant la Haute Cour de Londres les 20 et 21 février 2024. Ses avocats ont également saisi la Cour européenne des droits de l'homme, qui pourrait éventuellement ordonner le blocage de l'extradition.

Commentaires (16)

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Mouais, dans ce genre d'affaires, il me semble difficile de faire confiance à la CIA et donc aux charges contre Joshua Adam Schulte. J'ai envie de croire que ce dernier est un horrible personnage, mais vu le passif de la CIA, pfff.

Placardisé par la CIA suite à une « guéguerre » l’opposant à un collègue qui, à force de se faire troller et tirer dessus à coups de pistolet Nerf, avait fini par le menacer de mort.

Ça sent l'ambiance bien toxique au bureau de base, car le souci aurait dû être résolu bien avant que le collègue s'énerve à ce point. Dans ce genre d'institutions, il doit bien y avoir des RH qui avec lesquelles discuter du conflit avant que ça ne s'envenime à ce point.
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Parce que pour toi les RH sont là pour le bien-être des employés ?

Honnêtement j'ai du croiser quelques RH qui essayaient de faire de leur mieux, mais de nos jours ce ne sont souvent que des pourvoyeurs d'ordre de la direction bons à t'envoyer dans les ronces à la moindre demande/problématiques quelles qu'elles soient (pas de vague).
J'en ai vu des collègues martyrisé par des managers/directeurs, avec les RH au courant et il ne s'est jamais rien passé durant des années.

Ce qui est logique d'ailleurs, les RH n'étant pas un poste protégé, ils peuvent se faire virer par la direction comme n'importe qui, donc ils choisissent leur camp comme tout le monde.
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Ouais.

Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais ...

Même sans vouloir tomber dans le complotisme de base, c'est difficile de ne pas avoir un warning qui se déclenche quand on voit "ex salarié de la CIA accusé des pires maux, condamné à 40 ans de prison".

Déjà, y a rien qui va dans cette histoire: le troll qui nerf ses collègues, qui exfiltre et diffuse plein d'infos, même une fois en prison. Hein? Quoi? Il bossait pour la CIA ou pour le Mr.Bricolage de Chamouy-sur-Bonnette?

Genre aujourd'hui, après tout ce qui a pu déjà se passer (entre autre à la NSA), ils ont en stock à la fois des boulets et des procédures de protection des données suffisamment nulles pour que lesdits boulets fassent mumuse avec même sous les barreaux... Mouais, okay, admettons... Nan vraiment, soit j'ai rien compris, soit c'est très bancal.

Ensuite, carte joker du pédosatanistocommunistonazi. Il était aussi cannibale à ses heures perdues?
Putain merde, à ce stade, la CIA, vous avez vraiment pas d'bol!!!
À votre place je mettrais aussi sous les barreaux votre cellule de recrutement.
À moins que, vu le taf demandé, ils n'arrivent à recruter que les pires déchets dans ce genre là?
Ou alors tout ça est rigoureusement vrai?

Je vais tâcher de ne pas avoir d'avis.
Ou plutôt de douter de l'info mais aussi de mes propres doutes.
Je n'arrive juste pas à visualiser comme tout ça peut être véridique mais c'est peut-être juste moi qui fais un blocage.
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Je vous invite à lire les 2 articles consacrés à ladite « guéguerre » : sa personnalité et ses comportements sont tellement puérils qu'on peut effectivement se demander comment il avait même pu être recruté.
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Okay. Merci Jean-Marc.

Les 2 articles sont bien plus clairs (car plus longs et détaillés) et permettent effectivement de comprendre les failles (ahurissantes) de la CIA dans cette histoire.

C'est bon, j'accepte le récit maintenant. Ça ne me fait plus bugger la caboche. :D
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En parallèle de la réponse de Jean Marc, quel intérêt pour la CIA de le faire passer un impulsif infantile ?

Cela ne change rien à la nature, ni à la validité des documents divulgués. Par contre cela fait passer la CIA et consorts comme bien plus incompétent que s'ils en étaient restés à un classique lanceur d'alerte.

Quant à la pédophilie, idem: cela ne discrédite pas les documents et si cela alourdit sa peine, cela ne change rien à l'issue du procès.
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Ce dernier point aurait pu aider la CIA à le faire passer pour un monstre plutôt que pour un héros.

C´est évoqué dans l´autre article mais ils craignent l´opinion favorable qu´a la population des donneurs d´alerte.

Donc ça aurait pu ne pas manger de pain de charger la mule avec tout ce qui était possible.

Mais oui, je suis d´accord avec toi Carbier.
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Idem, c'est vrai que c'était tellement chargé que j'ai vraiment pensé à un accumulation pour discréditer le le plus possible le bonhomme et éviter un mouvement de sympathie surtout avec toutes ces horreurs récupérées. Ainsi que pour le mettre au trou jusqu'au jugement dernier. Après, il n'y avait peut-être pas besoin de cela pour le boucler 40 piges (espionnage suffisant ?).
C'est tellement ahurissant que l'on a du mal à y croire, je vais reprendre les dossiers de Jean-Marc également...
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C'est un classique de diaboliser à l'extrème les lanceurs d'alerte ou Julian Assange. Et ce même si les informations révélées ont été très importantes.
Quant à ses accusations bien saignantes de pédophilie enrubané d'un âge prévu pour choquer et stopper la reflexion afin de tomber dans l'émotionel...

Il y a comme un parfum qui rappelle la description des palestiniens par les Israëliens pour justifier le meurtre d'enfants de masse à l'artillerie.

Et surtout la CIA, un organisme sans foi ni loi... Que ce soit sur les techniques d'interrogation améliorées (enhanced techniques, film avec adam driver en parle), où la vente de drogue aux Etats-Unis (plutôt dans les minorités de couleur) pour ne citer que de rares initiatives inexcusables.

Jean-Marc semble proposer une vision des lanceurs d'alerte, engagement perilleux et pourtant essentiel en démocratie, comme le fait de dégénérés solitaires qu'il faut réprimer avec la plus grande fermeté.

Et c'est là où le bât blesse. Comment prendre au sérieux un article où une chroniqueur place du croustillant (enfants de deux ans)comme pour forcer le mépris et la haine dans l'esprit du lecteur pour monsieur Schulte en entrainant dans son sillon le journaliste Julian Assange.
(Je conseille de regarder l'interview du père de julian Assange de Thinkerview, chaine dispo sur twitch ou youtube)

Tous les lecteurs de NextInpact ne sont pas des personnes aculturées qui n'ont aucune mémoire, 1 de ce qu'est la CIA et que tout ce qu'elle dit sert d'abord ces intérêts 2 de l'utilité publique que fut wikileaks.
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Le portrait dépeint du "lanceur d'alerte" n'émane pas de la CIA, mais de la (longue) enquête du New Yorker (que j'avais résumée dans les 2 articles sur la « cyberguéguerre »), ainsi que du ministère de la Justice, qui se base sur l'enquête du FBI.

Quant à ma "vision" des lanceurs d'alerte, il se trouve que j'ai, en règle générale, le plus grand respect pour eux : je travaille avec des lanceurs d'alerte depuis 2001, et j'ai aussi été le journaliste français ayant le plus travaillé avec WikiLeaks (y compris sur Vault7) ; mais pour le coup, Schulte ne cherchait pas à dénoncer des pratiques scandaleuses ou hors la loi, mais à se venger de la CIA, après s'y être comporté comme un troll puéril.

Le fait que le FBI ait trouvé des contenus pédosexuels ne fait que rajouter à son côté sulfureux ; et j'ai bien indiqué que la CIA cherchait elle aussi à se « venger » de WikiLeaks en ciblant de la sorte Julian Assange.
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Est-ce son goût pour les contenus pedopornographiques est confirmé par des sources d'infos autres que la le FBI ? Il me semble que dans les articles complets il y a une citation de Schulte qui parle de crime sans victime ou un truc comme ça.

Je me suis toujours dit qu'avec les moyens des agences américaines, plomber quelqu'un avec ce genre de contenu est un truc qui doit faire partie de leur arsenal.
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“The crime I am charged with is in fact a non-violent, victimless crime,” he objected, displaying an obdurate heedlessness when it comes to how child pornography is made, dixit le New Yorker.
Aller chercher des vidéos de viols d'enfants, ce n'est pas un "crime sans victime"...
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Merci pour la référence.
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Placer Schulte à côté d'Assange, chaud chaud chaud... :fume:
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Ce que je retiens sur l'aspect technique, c'est que c'est invraisemblable pour un informaticien de stocker en clair ses mots de passe, que ce soit par facilité ou négligence. Encore plus de réutiliser deux fois un même mdp.

Sur un des ordinateurs, il y avait une VM chiffrée, que les enquêteurs ont pu accéder via ces mdps disponibles :reflechis: puis il y avait un dossier chiffré au sein de celle-ci et enfin un conteneur VeraCrypt où le mdp était le même que celui de la VM :mad2:

En complément de l'article de Mr Manach, lire l'article sur le blog Pwned
https://pwned.substack.com/p/celui-qui-naimait-pas-les-mots-de-203
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Qu'importe que la divulgation des données ait été faite pour de bonnes ou de mauvaises raison, à partir du moment où la personne n'en profite pas personnellement ?

En rédigeant ceci :
Une vengeance qui va donc lui coûter 40 années de prison.
, l'article semble justifier la sanction au regard des mauvaises justifications derrière l'acte, et qui en serait une conséquence.
C'est oublier un peu vite que cette sanction aurait de toutes façons été prononcée, même avec les meilleurs intentions. Avez-vous déjà oublié Assange & Snowden ?
Lors de la divulgation des données, cette personne n'était plus employée de la CIA : elle n'est donc, au regard de la loi États-unienne, pas une lanceuse d'alerte, et est donc condamnable.

Par ailleurs, la motivation n'importe ici à mon sens que peu, puisqu'il ne s'agit pas d'un cas de profit personnel (dans lequel tomberait par exemple des agissements sous corruption).

Votre soif (légitime) de morale vous fait être incohérent.

Le troll pédophile et soi-disant « lanceur d’alerte » de la CIA condamné à 40 ans de prison

  • Même en prison, il continuait à faire fuiter des informations

  • Des dizaines de milliers de vidéos et d’images d’abus pédosexuels

  • Des centaines de millions de dollars de dommage

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