Consultation en Estonie pour la création d’une crypto-monnaie nationale
Vivement FranceCoin pour payer les retraites
Le 23 août 2017 à 13h29
5 min
Économie
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Le gouvernement estonien, souvent montré en exemple sur les problématiques liées au numérique, se pose une nouvelle question : une nation peut-elle émettre sa propre crypto-monnaie ?
On prête souvent aux pays de l'ancien bloc soviétique une image de nations en reconstruction et à la peine en matière de nouvelles technologies. L'Estonie se trouve bien loin de cette caricature et se trouve même en pointe sur bon nombre de questions liées à la transformation numérique.
De l'e-résidence à la crypto-monnaie
Le pays, peuplé par environ 1,3 million d'habitants, a d'abord cherché à moderniser ses services publics. La première étape consistait donc à fournir une identité numérique sécurisée à ses habitants, leur permettant d'accéder rapidement aux services dont ils ont besoin ou même pour voter aux élections. Une sorte de FranceConnect généralisé à l'ensemble des administrations estoniennes et pouvant également être utilisé par les entreprises.
Le dispositif a ensuite été élargi... au reste du monde. Via un programme baptisé e-Residency, l'Estonie permet à quiconque d'établir en ligne une identité numérique vérifiée, et ainsi de pouvoir entamer des démarches pour établir une entreprise dans le pays, lui ouvrir un compte en banque, régler ses cotisations sociales... Le tout sans avoir de présence physique dans ses frontières. Depuis l'ouverture du programme, un peu plus de 3 500 entreprises ont ainsi été fondées en Estonie, depuis 138 pays différents et 22 000 personnes se sont inscrites.
Le gouvernement estonien aimerait maintenant aller un peu plus loin, et réfléchit à émettre sa propre crypto-monnaie. Après tout, rien que sur le premier semestre 2017, près de 800 millions de dollars ont été récoltés lors de 76 ICO, la manne semble donc facile d'accès.
Des Estcoin pour investir « dans » le pays
Ce nouveau projet porte le nom d'Estcoin. Il n'est pour l'instant qu'à ses balbutiements, Kaspar Korjus, le responsable du programme e-Residency en a néanmoins longuement détaillé les contours, dans un épais billet publié sur Medium.
« Les gens parlent déjà "d'investir dans un pays" mais ce qu'ils veulent dire réellement, c'est d'investir dans des opportunités liées à ce pays, comme des entreprises, des propriétés, des obligations. Vous pouvez croire dans le futur du pays et vouloir l'aider à réussir, mais pour l'instant vous ne pouvez y investir qu'indirectement », explique-t-il.
L'idée derrière l'Estcoin, serait donc d'investir directement dans le développement de la nation estonienne, en espérant un retour financier au fur et à mesure de ses réussites. « Il y a plusieurs moyens par lesquels cette initiative peut être structurée, mais il est important que les investisseurs d'Estcoin ne gagnent seulement que quand toute l'Estonie gagne », fait valoir le porteur du projet.
Fonds souverain, investissements dans la recherche... les idées ne manquent pas
Pour parvenir à cet objectif, l'une des pistes mises en avant est celle d'un fonds souverain qui serait alimenté par les fonds collectés lors de l'ICO (Initial Coin Offering, ou levée de fonds en crypto-monnaie). Kaspar Korjus veut prendre exemple sur le fonds de pension de l'État Norvégien qui est alimenté par les bénéfices de la production pétrolière du pays. En Estonie, la crypto-monnaie remplacerait donc le pétrole.
« Si ces Estcoins étaient émises sur une blockchain, elles pourraient l'être dans de multiples formats simultanément, il n'y a rien de mal à ça, il pourrait devenir facile et pratique de s'en servir au sein de smart contracts et d'autres applications », estime également le responsable estonien.
Autre idée évoquée : se servir de ces fonds pour nouer des partenariats public-privé (PPP) « pour aider à construire notre nouvelle nation numérique ». En ligne de mire, des investissements dans l'intelligence artificielle, les smart contracts et leur utilisation au sein des services publics.
Dernière option regardée de près, celle visant à financer un fonds semblable à bpifrance, dont le but serait de soutenir la croissance et les projets des PME estoniennes, y compris celles fondées par les e-residents.
« À terme, les Estcoins pourraient aussi être acceptées pour le paiement de services publics et privés, et éventuellement fonctionner comme une monnaie viable utilisées globalement. Avec nos API, des entreprises et même d'autres pays pourraient accepter ces jetons comme paiements. Nous pourrions même y intégrer d'autres fonctions, et s'en servir pour l'établissement d'actes notariés », envisage même Kaspar Korjus.
Des obstacles, une consultation
Il reste toutefois quelques obstacles potentiels. De quel œil l'Union européenne verrait le fait qu'un pays de la zone euro mette en circulation une deuxième monnaie ? Si le projet a de grandes ambitions, encore faut-il que le public et les investisseurs suivent, dans le cas où le montant collecté serait trop faible, peu, voire aucune des idées citées plus haut pourraient voir le jour.
D'autres questions plus politiques sont également à résoudre. Le gouvernement se demande ainsi si la vente des Estcoin doit être ouverte aux résidents et e-residents du pays, uniquement à ses citoyens ou viser plus large. La direction dans laquelle les fonds pourraient être utilisés est également soumise à consultation publique, tout comme l'idée même de lancer un tel projet.
Dernier point de détail important, le principe même de l'ICO pourrait être un problème. De nombreux exemples récents ont montré que ce type de levée de fond n'était pas toujours un gage de sécurité pour les investisseurs. Il suffit en effet d'un smart contract mal ficelé, ou parfois simplement de défacer un site, pour que des personnes mal intentionnées détournent de très fortes sommes d'argent en l'espace de quelques minutes. Or, avec le bruit que provoquerait une telle levée de fonds par un État et les sommes potentiellement en jeu, Estcoin deviendrait une cible plus que tentante.
Consultation en Estonie pour la création d’une crypto-monnaie nationale
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De l'e-résidence à la crypto-monnaie
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Des Estcoin pour investir « dans » le pays
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Fonds souverain, investissements dans la recherche... les idées ne manquent pas
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Des obstacles, une consultation
Commentaires (70)
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Abonnez-vousLe 25/08/2017 à 08h35
Le 25/08/2017 à 08h47
Le 25/08/2017 à 08h48
Bien vu le TODO qui fait tache en plein milieu… ;-)
“C’est un abus de langage de dire que la banque crée de l’argent à partir de rien”
Non, c’est la réalité. La banque doit effectivement avoir des capitaux propre pour avoir le droit de créer de l’argent… de mémoire, je crois que c’est 10%.
Si la banque a 10 000€ de capitaux, elle peut créer 100 000€ d’argent à partir de rien, via un crédit bancaire.
Quand une banque te prête de l’argent, elle ne va pas prendre l’argent des autres déposants…. elle le créer.
Le 25/08/2017 à 08h59
mais elle a quand même les 10k euros du départ, sinon sans ses garanties de base, la banque centrale se fâche tout rouge, car elle risque la faillite. Donc on ne saurait pas dire que la banque crée de l’argent à partir de rien du tout : elle multiplie par 10 son argent, plutôt.
edit : ouais OK, je comprends ton truc
Le 25/08/2017 à 13h31
Le 25/08/2017 à 13h34
C’est de la confiance, rien de plus rien de moins.
La valeur d’un billet c’est de la confiance, la valeur d’un chiffre sur un serveur c’est de la confiance.
Les crypto monnaies sont très stimulante car on re découvre que les monnaies sont juste un moyen d’échanger de la confiance. Confiance envers un blockchain, au lieu d’une confiance envers une économie/banque centrale/Etat.
Le 24/08/2017 à 13h41
“Si je fais un emprunt à la banque, qui me permet d’acheter une maison/une voiture/autre, la légitimité de la banque est de fournir une somme d’argent que je n’ai pas, et les intérêts que je paye sont tout à fait légitimes”Je trouverais ça normal si les salaires suivaient le coût de la vie, mais constatant qu’on ne peut pas se faire verser de salaire autrement qu’en passant par une banque et le commun des mortels n’a de choix que l’emprunt pour acheter la voiture qui lui permet d’aller travailler, ça devient du racket.
Le 24/08/2017 à 13h57
Le 24/08/2017 à 14h11
“J’aime pas les vidéos YouTube. Je préfère le texte.”
C’est votre droit.
“Mais surtout cette vidéo parle de l’environnement. Je ne vois pas le lien.”
Ils l’expliquent, mais il faut regarder plus de 3 minutes.
“Et puis je connais déjà vite fait les concepts derrière.”
Alors tout va bien, au temps pour moi.
Le 24/08/2017 à 14h26
“Il est possible d’économiser plutôt que faire un emprunt.“Expliquez-donc cela aux smicards / emplois aidés / chômeurs / précaires.
Il sont très nombreux vous savez.
“je vais travailler en vélo, je n’ai pas de voiture.” Lol, Je = Les gens
Et donc vous n’avez pas de voiture ? Comment faites-vous pour emmener les enfants à l’école, ramener les courses, vous rendre dans des lieux un peu éloignés ? L’hiver vous roulez dans le froid, la pluie, la nuit ?
Moi aussi je vais bosser en vélo (4000 Km par an) mais malgré ma détermination je fais 2⁄3 de mes déplacements en voiture.
Je pense qu’à ce stade il ne s’agit plus d’argumentation, je vous laisse à vos certitudes.
Le 24/08/2017 à 14h42
Je gagne moins que le SMIC, et j’arrive à économiser, pour info.
Je proposais simplement des alternatives à l’emprunt. Mais ces alternatives sont plus contraignantes que l’emprunt.
Et je ne vois pas pourquoi les gens refuseraient un emprunt si celui-ci est raisonnable et dans les capacités de remboursement (j’insiste sur ce point, le surendettement c’est moche.)
Le 24/08/2017 à 14h54
Bah ça reste équilibré du coup, toujours pas de création de pognon…
Le 24/08/2017 à 19h19
Le 24/08/2017 à 19h48
Le 24/08/2017 à 21h36
Le 24/08/2017 à 21h54
Le 25/08/2017 à 06h43
Le 25/08/2017 à 07h15
Merci pour ces précisions. Tout ça est intéressant " />
Ceci-dit, ton premier commentaire m’a interpelé car tu y parles d’arnaque et de distorsion de concurrence alors que ton analyse ressemble beaucoup à la théorie marxiste, et que le système actuel est plutôt d’influence néo-libérale laissant la politique monétaire au marché – sauf quand la banque centrale s’en mêle en dernier ressort, ce qui est déjà arrivé et arrivera de plus en plus fréquemment.
Je précise que mon intention n’est pas de défendre le système actuel, seulement de faire une remarque à propos de ton commentaire car je considère qu’il est aisé de critiquer le système existant alors qu’aucun système financier envisageable n’est totalement vertueux – le système actuel existe justement parce que les États ont eu tendance à faire dévaluer la monnaie plus que de raison (il se trouve que, aujourd’hui, le système favorise plutôt l’endettement des États et le chômage de masse).
Le 25/08/2017 à 07h21
L’intérêt est la rémunération de la banque. Dans notre système néo-libéral, ce n’est pas différent du revenu d’un commerçant lambda. Que ça crée de l’inflation ou de l’endettement ou du chômage ou de la pénurie (production qui ne comble pas les besoins), oui ça existe. Il s’agit d’une variable d’ajustement qu’il faut résoudre sans quoi le système finit par s’effondrer.
Le 25/08/2017 à 07h46
Je dis ça, mais ça sort de ma boule de cristal, hein " />
Pour tout dire, c’est moi qui ai créé l’article Wikipédia la semaine dernière, et je ne m’intéresse au sujet que depuis récemment. Je ne prétends absolument pas être un expert du secteur, je te sors ça comme ça." />
Si tu aimes bien voir des films documentaires, je te recommande « étudiants, l’avenir à crédit » sur Arte." />
Le 25/08/2017 à 08h15
Le 25/08/2017 à 08h27
Pour la création monétaire, je vous invite à lire le lien de mon précédent post… pour mieux comprendre en quoi la création monétaire actuelle est une arnaque.
Renflouer une banque avec de l’argent public = l’argent des impôts… donc le fruit de notre travail, et ne pas nationaliser la banque, vous trouvez ça normale ?
Quand la banque privée gagne de l’argent… la vie est belle pour elle.
Quand la banque privée joue au casino sur les marchés financiers (Subprimes, trading hyper fréquence, …) et qu’elle perd de l’argent… il faurdrait que je paye via mes impôts… un sauvetage !? Sans contrepartie (la nationalisation) C’est une blaque ?
Et une PME quand elle ne va pas bien, pourquoi ne pas la sauvée avec de l’argent public ?
Le 23/08/2017 à 15h40
Le 23/08/2017 à 15h42
Berlusconi aussi.
Le mec il propose un truc, t’es sûr que c’est pour que ça arrive dans sa poche. Il a un indice de confiance encore moindre que Balkany lui
Le 23/08/2017 à 15h52
“j’ai dû rater un épisode là”
Carrément oui.
Wikipedia
Rembourser la dette => Détruire la monnaie.
L’arnaque du siècle.
Le 23/08/2017 à 16h04
La plus grande partie de la monnaie qui circule a été un jour empruntée auprès d’une banque privée.
En gros, l’économie fondée sur la monnaie-dette a besoin de croissance de l’activité pour ne pas s’effondrer, car pour payer les intérêts les emprunteurs doivent obtenir le supplément auprès d’autres emprunteurs.
Note: pour faire court j’ai fait beaucoup de raccourcis.
Plus de détails ici:
YouTube
Le 23/08/2017 à 16h41
Donc on résume. Production d’électricité via des sources diverses (fossiles, nucléaire, renouvelable). L’électricité est distribuée sur le réseau avec pertes pour alimenter des équipements qui produisent des cryptos monnaies. Sans être un ayatollah écolo, le bilan écologique est désastreux.
Le 23/08/2017 à 17h17
Le 23/08/2017 à 17h58
Si je comprend bien, l’Estonie veut fabriquer des tickets de loterie et espère qu’il y aura des investisseurs pour les acheter très cher et faisant miroiter l’idée que ces tickets pourraient avoir beaucoup de valeur.
On est entre l’arnaque et la pensée magique… " />
Le 23/08/2017 à 18h15
Le 23/08/2017 à 18h25
merci heureusement que tu es là." />
Du coup, pas de petit profit, je l’ai rajouté sur Wikipédia :p
Le 23/08/2017 à 18h25
Bah non, c’est pas de l’arnaque. Un billet c’est une “reconnaissance de dette” entre le créancier (la banque) et le débiteur (l’usager).
En gros, la banque te donne des billets pour pouvoir commercer facilement, mais au final il faudra rendre ces billets à la banque (toi ou un autre).
C’est plus simple que d’obliger l’acheteur+vendeur à aller à la banque ensmeble pour faire des transferts de compte à compte.
Le 23/08/2017 à 18h30
Effectivement. J’hésite même entre assignat et emprunt russe…
Comme dit la news, j’attend de voir la réaction de l’Eurogroupe sur cette annonce.
Le 23/08/2017 à 18h44
Je n’ai pas compris qui allait miner ?
En plus du schiste bitumineux et les terres rares ils n’ont pas fini de creuser là-bas. " />
Le 23/08/2017 à 18h55
Le 23/08/2017 à 19h36
Le 23/08/2017 à 19h48
Le 23/08/2017 à 19h59
Je peux comprendre qu’on adhère pas à la théorie néo-libérale qui fait de la monnaie une valeur de confiance, au lieu d’en faire une valeur matérielle, mais dire qu’un prêt bancaire fait baisser la valeur de la monnaie, c’est un peu tiré par les cheveux.
Je sais que c’est dure à admettre que la monnaie ne représente rien de concret, juste la confiance qu’on met dedans pour consommer ou épargner, mais c’est pourtant la réalité.
Le 23/08/2017 à 13h48
Super article ! Merci Kevin !
Le 23/08/2017 à 14h14
une crypto-monnaie nationale
En quoi serait-elle plus ou moins nationale que les autres crypto-monnaies ?
Faut être authentifié estonien pour passer une transaction ?
Elle n’est convertible qu’en euro estonien ?
Elle est inflationniste et seul l’état estonien peut en créer ?
" />
Le 23/08/2017 à 14h17
Un petit article prévu du côté de NextInpact pour présenter tous les services qui peuvent exister en Estonie ? Je me souviens que Rue89 en avait fait un fut un temps, il semble qu’il pourrait être mis à jour aujourd’hui. " />
[Chuchote]C’était en Estonie que tu voulais aller en vacances Kevin, ou c’était ailleurs ? Je ne sais plus " /> [/chuchote]
Le 23/08/2017 à 14h19
je dirais la n°3
Le 23/08/2017 à 14h27
Ca ne sera pas pour cette année (pour les vacances), j’ai jeté mon dévolu plus au sud " />
Le 23/08/2017 à 14h29
C’est l’état estonien qui la créé et qui la vend, avec pour objectif de se servir des revenus ainsi dégagés pour le bien de la nation™.
Le 23/08/2017 à 14h41
Article intéressant, merci.
L’idée en elle-même ne me paraît pas mauvaise… cependant la fonctionnement de cette monnaie, si j’ai bien compris, ou en tout cas sa “réussite” sera directement liée aux investissements effectués lors des ICO. Il faut donc avoir de quoi attirer les investisseurs. Cela ne me semble pas être une donnée extrêmement fiable quand même.
Le 23/08/2017 à 14h43
Le 23/08/2017 à 14h46
Le 23/08/2017 à 14h53
Il existe quantité de monnaies locales dans le monde, mais elles passent largement “sous les radars”.
D’un autre côté la proposition actuelle de Berlusconi de faire une monnaie parallèle n’a pas super bien accueillie. Si cette monnaie est garantie sur l’euro, je ne vois pas trop l’intérêt de la blockchain, si ce n’est le défi technologique.
Enfin bref, à voir… " />
Le 23/08/2017 à 14h56
Le 23/08/2017 à 14h58
A Lyon on a les gonettes indexées sur l’euro:http://www.lagonette.org/
En gros, de l’euro qui ne sort pas de Lyon
Le 23/08/2017 à 15h10
" />
Les monnaies locales (aka monnaie complémentaire) c’est autre chose.
Même si elles sont encadrées dans la loi française que depuis l’an dernier, elles ont une contrainte que tout le monde respecte: elles ne sont pas universelles = elles sont limitées à des zones géographiques ou a des types de produit/service.
Bref elles ne sont pas échangeables dans la zone euro (la devise “euro” étant accepté partout dans la zone euro, quelle que soit la banque émettrice).
Le terme “crypto-monnaie nationale” signifierait qu’il s’agit d’une monnaie locale limitée au territoire… mais sur Internet, il n’y a pas de territoire estonien. " />
Le 23/08/2017 à 15h28
ça je n’en doute pas, il existe des listes entières " />
Wikipedia Wikipedia
Le 23/08/2017 à 15h29
“Le terme “crypto-monnaie nationale” signifierait qu’il s’agit d’une monnaie locale limitée au territoire… mais sur Internet, il n’y a pas de territoire estonien. " />”
Plusieurs choses. Ici par crypto-monnaie nationale, il faut plutôt entendre crypto-monnaie initialement émise par l’État.
De ce que je comprend de leur brouillon de projet, c’est d’émettre un certain nombre d’EstCoin et de les vendre à un certain prix. Comme quand tu entres en bourse. Tu émets un certain nombre d’actions de ta boite, à un prix fixé. Les fluctuations derrière s’plus tellement ton problème, mais avec l’argent que tu as récolté, tu t’arranges pour bien faire tourner ta boite histoire de faire grimper sa valeur et de te mettre à dos les mecs qui ont acheté des parts. C’est comme si ton EstCoin était en fait une action d’un bidule de l’État Estonien, que tu pourrais utiliser comme monnaie d’échange.
Sur la notion de territoire. L’Estonie n’entend pas interdire l’usage de l’EstCoin ailleurs que dans le pays, ça serait de toute façon impossible, comme rien ne t’empêche de payer en euro aux États-Unis, faut juste que la personne avec qui tu fais l’échange soit d’accord pour récupérer de l’euro " />
Après l’Estonie essaie de développer une notion de territoire numérique avec leur projet d’e-résidence.C’est un peu compliqué à expliquer, mais de mémoire, cette émission d’Arte ne le fait pas top mal.
Arte
Le 23/08/2017 à 15h30
Yep c’est un des points faibles. Si le projet présenté au moment de l’ICO n’est pas fou, c’est la cata. Exactement comme lors d’une introduction en bourse pour faire un parallèle avec l’économie qu’on connait.
Le 23/08/2017 à 20h05
Le 23/08/2017 à 20h06
Sauf que dans le système financier néo-libéral qui a cours de nos jours, la monnaie ne représente rien de concret. L’expression “monnaie-dette” serait valable dans un système bancaire où la masse monétaire représenterait une quantité définie de quelque chose (une masse d’or ou de diamant ou autre). Or de nos jours, la monnaie ne représente rien d’autre qu’une confiance que chacun attribue à cette monnaie pour être sûr de pouvoir rémunérer, acheter ou vendre.
Le 23/08/2017 à 20h08
ça n’a rien de tiré par les cheveux, la masse monétaire augmente suite à un prêt accordé à quelqu’un d’autre, donc toi tu ne détiens plus qu’un pourcentage plus faible de la masse monétaire.
Le 23/08/2017 à 20h18
ça j’ai compris, oui " />
c’est juste que c’est un peu contr-intuitif de se dire que des 01 dans le mainframe d’une banque sont de la monnaie autant que des pièces qui pèsent dans la poche " />
Le 23/08/2017 à 20h26
Le 23/08/2017 à 20h45
Le 23/08/2017 à 21h00
Le 23/08/2017 à 21h14
Le 23/08/2017 à 21h17
On attend toujours l’INpactCoin.
" />
Le 23/08/2017 à 21h59
ah ça, oui.
Évidemment que quand on dépose son argent en banque il ne va pas rester au fond du coffre, la banque va le faire fructifier et investir avec. C’est pour ça que tu as des intérêts à la fin.
Le 23/08/2017 à 22h26
Le 24/08/2017 à 06h06
Mais tu oublies que ça s’équilibre au moment du remboursement du prêt. Il y a effectivement un problème si jamais plus personne ne remboursait ses dettes, alors le système ralentirait ou s’effondrerait. Mais tant que le système tourne, tant que chacun rembourse, il n’y a pas de création monétaire. Encore une fois, la monnaie n’a pas de valeur tangible, la monnaie est seulement un vecteur qui permet d’acquérir des biens, de consommer, de produire des biens, etc (qui eux existent et ont une valeur quantifiable).
Le 24/08/2017 à 07h09
Merci au passage pour le rafraîchissement de mes notions élémentaires d’économie.
" />
Sinon, personne pour venir hurler que la blockchain est strictement géniale ?
" />" />" />" />" />
Ce que je vois ici, c’est une sorte de Bitcoin national avec l’Estonie comme mineur unique. À voir, je n’ai pas d’idée sur la question.
Le 24/08/2017 à 08h23
Et pas besoin d’y mettre les pieds pour y être e-resident pour son entreprise et ne payer que 10% d’impôts
Le 24/08/2017 à 13h22
Je ne vois pas le rapport entre la confiance qu’on porte en la monnaie et la façon dont elle est émise.
Pour l’instant est est émise de façon tout à fait scandaleuse (banques privées en quasi-open bar, avec la BCE qui cours derrière en nous faisant croitre qu’elle contrôle la quantité émise), et paradoxalement la population a tout à fait confiance.
Le 24/08/2017 à 13h24
“Mais tu oublies que ça s’équilibre au moment du remboursement du prêt ”
Non, parce qu’il faut payer en plus des intérêts qu’il faut aller chercher autre part.