En dépit de l’arsenal législatif visant les revendeurs de places de concerts, de spectacles ou d’événements sportifs, les abus sont encore monnaie courante sur Internet. C'est armé de cette affirmation en guise de constat qu'un sénateur exhorte la nouvelle ministre de la Culture à agir.
Alors que certains artistes ou groupes jouent à guichets fermés, à l’image de la récente tournée des Insus (les ex-Téléphone), la combine peut être tentante : acheter des places au tarif normal pour les revendre plus chères aux malheureux qui n’auront pas réussi à obtenir leur précieux sésame... Si cette ruse ne date pas d’aujourd’hui, elle a pris une dimension nouvelle avec Internet. Certains sites se sont en effet spécialisés dans la revente de billets, favorisant ainsi les dérives à grande échelle.
À en croire le sénateur Jean-Pierre Grand, cette pratique serait aujourd’hui « de plus en plus répandue ». Au travers d’une question écrite parue jeudi 24 août au Journal officiel, l’élu Les Républicains dénonce en ce sens les abus de certains, qui créent de véritables « marchés parallèles ayant pour effet d'augmenter la demande de façon artificielle ».
Un arsenal inefficace ?
Pour éviter les abus, différentes mesures ont pourtant été introduites par les pouvoirs publics. Certaines datent d’il y a fort longtemps...
Une loi du 27 juin 1919 interdit ainsi les reventes de billets de spectacles ou de concerts subventionnés lorsque le prix va au-delà de la valeur faciale. La logique est simple : si les tarifs sont bas, c’est grâce aux aides publiques et il est donc inéquitable de réaliser des marges quand la collectivité veut privilégier l’accès au plus grand nombre. La plateforme Viagogo avait par exemple fait les frais de cet article, fin 2012, pour des billets d’accès au Festival des Vieilles Charrues vendus au-delà du prix d’achat.
En 2012, un autre tour de vis notable a été opéré par le législateur, sur aiguillage des acteurs du spectacle. Dorénavant, l’article 313-6-2 du Code pénal punit de 15 000 euros d’amende le fait « de vendre, d'offrir à la vente ou d'exposer en vue de la vente (...) des titres d'accès à une manifestation sportive, culturelle ou commerciale ou à un spectacle vivant, de manière habituelle et sans l'autorisation du producteur, de l'organisateur ou du propriétaire des droits d'exploitation de cette manifestation ou de ce spectacle ».
Si plusieurs conditions doivent être respectées pour que ces dispositions soient activables (notamment le caractère habituel de l’infraction), le juge a déjà eu l’occasion de s’en servir à l’encontre de plateformes servant d’intermédiaire entre vendeurs et acheteurs – à l’image de Ticket-concert.com ou, une nouvelle fois, de Viagogo.
Malgré cet arsenal législatif, le sénateur Jean-Pierre Grand déplore aujourd'hui que « de nombreux sites internet utilisent des robots afin "d'assécher" l'offre et de revendre les billets plus cher ensuite ». En conclusion de sa question écrite, il invite la ministre de la Culture à prendre de nouvelles mesures « pour lutter plus efficacement contre ces marchés parallèles ».
Un préjudice pour les organisateurs, mais aussi pour certains consommateurs
L’élu n’est d’ailleurs pas le seul à se plaindre. En février dernier, la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin expliquait que les places pour les récents concerts de U2 au Stade de France (au prix de base de 70 euros) étaient parties « en quelques minutes ». Sauf que sont apparues peu de temps après « sur une plate-forme numérique de vente entre particuliers des offres allant de 200 à 400 euros, les revendeurs mettant à disposition jusqu'à 6 billets ».
Tout en demandant à la locataire de la Rue de Valois de s’emparer de ce problème, la parlementaire avait du mal à cacher son agacement : « Les contrevenants sont parfaitement traçables, puisque leurs coordonnées sont connues de la plate-forme, et révélées dès l'achat au client potentiel. »
Quelques semaines plus tard, c'est le député socialiste Erwann Binet qui lançait lui aussi un coup de gueule. « Les personnes susceptibles de verser des sommes aux exploitants de ces sites Internet ont de fortes chances de se faire abuser et de ne jamais recevoir les billets qu'elles pensent avoir acquis, ou de se faire délivrer des billets ne permettant pas l'accès à la salle de spectacle, prévenait-il au travers d’une question écrite datant de mars dernier. Elles achètent également un billet à un prix bien au-delà de sa valeur. »
L’élu insistait sur le fait que ces pratiques étaient « gravement préjudiciables aux consommateurs », qui renoncent généralement à lancer des actions en justice – car « longues et coûteuses à mettre en place ».
Même si l’exécutif dispose en principe d’un délai de deux mois maximum pour répondre aux questions écrites, aucun retour n’a pour l’instant été fait à ces trois parlementaires.
Commentaires (51)
#1
Billet nominatifs, si le nom correspond pas, tu rentre pas." />
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Alors faudrait qu’on puisse se faire rembourser en cas d’empêchement d’aller au concert. Ça m’irait.
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Trop long ! Si il fallait contrôler toutes les pièces d’identité à l’entrée, bonjour le bordel (cela dit, on y viendra sûrement “pour lutter contre le terrorisme”)
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Ne pas aider la culture à denier perdu et un crime. 😈👹👺
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En même temps si les gens ne rachetaient pas les billets, les vendeurs perdraient de l’argent et arrêterez rapidement.
Comme on dit : “Il suffirait que les gens n’achètent pas pour que cela ne se vende pas…”
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des marchés parallèles ayant pour effet d’augmenter la demande de façon artificielle
Bref, un peu comme sur les marchés des matières premières…
Mais là, curieusement, on entend moins les cris d’orfraie.
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Il est urgent de légiférer à nouveau sur ce problème vital pour la survie de notre société.
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Tu es allé à un festival, il n’y a aucune acoustique en général, contrairement aux stades et salles.
Pour avoir fait Muse et U2 au Stade de France, la sono est super, tu vois très bien et quand 90 000 personnes chantent tous ensemble une chanson, c’est un sentiment assez unique.
Un peu comme quand tout un stade chante un hymne avant un match.
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Ça reste du Muse ou U2 " />
Comme disait Strummer, de la musique pour ceux qui n’aiment pas la musique " />
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ça dépend, c’est contrôler un sac sur 3 voir vite fait qu’il n’y a rien dedans, ou bien c’est passer chaque sac au scanner à métaux, passer un bâton dans le sac et tout ouvrir si ça fait bip ?
J’ai déjà vu les deux, et tu vois bien la différence de vitesse.
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La sono est super (en gros ça sature pas, ça te ressort le son qui va bien, etc). Et en général tu as des enceintes à plusieurs endroits pour éviter de tout cracher depuis la scène.
Après le son en lui-même en effet c’est pas comme dans ton salon. Mais tu ne va pas à un concert pour écouter un mec chanter juste et ne faire aucune faute en jouant sur sa guitare (quoique avec autotune…).
Attention toutefois, les stades sont aujourd’hui créés avec l’acoustique des concerts en tête (pour le SdF ça a été étudié). Avec les limites qu’imposent le fait que ce soit multi-usage, mais c’est en général mieux qu’un champs. Le but d’un stade, c’est que le son soit amplifié pour que quand les supporters fassent du bruit, cela s’entende!
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Pourquoi ne pas faire faire le contrôle d’identité par la personne qui contrôle ton billet, après le contrôle de sac?
En général la queue est au 1er contrôle de sac, et après c’est fluide. Mais il y a déjà qqun qui contrôle. Autant lui demander de comparer les noms sur l’ID et le billet. Ca ne devrait pas être moins rapide que le contrôle de sac et donc ne pas créer de ralentissement de la chaine.
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Déjà qu’on perd un temps infini à la fouille, si en plus il faut montrer la carte d’identité… Certains arrivent 12h avant, là on mettrait 3 jours à faire entrer tout le monde !
La solution c’est :
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C’est plus lent que de vérifier un code barre, mais plus long que de vérifier un sac?
On ne demande pas de vérifier la photo, juste le nom. Ce serait déjà une première étape pour limiter la revente.
Quels étaient les paramètres de l’expérience? Parce que je maintiens, la personne qui ne fait QUE vérifier les billets, elle a largement le temps de comparer un nom pendant qu’avant on te vérifie ton sac. Ces gens sont “libres” quasiement la moitié du temps, le temps que la personne suivante arrive.
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L’état veut toucher sa TVA sur la revente de billets d’occasion " />
#25
Le papier cartonné c’est dépassé.
Bientôt la généralisation des e-billets (avec DRM). " />
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Merci pour le lien, très intéressant!
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Moi j’ai acheté ma place pour les Insus à Nîmes (juste top en passant, l’ambiance dans les arènes est incroyable) sur un site en ligne. Mais à sa valeur faciale.
Tant que c’est ça, je vois pas le problème.
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Quand un mec que t’as vraiment envie de voir passe en France une fois tous les 5 ans et que les places sont parties en trois minutes à cause de bots qui ont tout raflé je vois pas trop ce que tu peux faire d’autre si tu veux vraiment aller le voir … Ca date pas d’hier le recel de places de spectacle, avant ça se faisait devant l’entrée.
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Je vois pas le souci. Je fais pareil avec les appartements ou les actions : j’achète pas cher et j’attends que ça monte.
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Nan et puis je rappelle aussi qu’en France rien ne t’oblige à avoir une pièce d’identité sur toi, donc sur le principe je suis pas absolument fan non plus du contrôle obligatoire d’identité. Sans compter que si jamais il y a un souci avec l’ID justement, ça risque de tout ralentir.
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Quelle perte de temps encore…
Sans déconner, ils veulent mettre fin aux dérives de la revente ?
Solution toute conne :
Le point 1 évitera l’achat en masse pour la revente. Le point 2 incitera les gens ayant de légitimes raisons de vouloir récupérer leurs sous parce qu’ils ne peuvent plus se rendre à l’événement à repasser par la plate-forme d’origine plutôt que des plates-formes tierces.
Autrement dit, que des trucs que les salles pourraient et auraient dû mettre en place par elles-mêmes depuis bien longtemps. Nul besoin de légiférer dans un sens ou dans l’autre, en vrai, ils feraient mieux de laisser courir jusqu’à ce que les salles se cassent la gueule ou pigent d’elles-mêmes qu’il est temps de faire évoluer le modèle de vente…
(Ok, je sais que je grossis le trait et que c’est plus complexe en vrai. N’empêche, je pense que le problème de fond est bien celui-ci, et non un problème de cadre légal).
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je vois pas ce qui les gêne. les billets sont vendus au prix que l’organisateur voulait, donc il n’y a pas de perte ni pour l’artiste ni pour la salle.
le risque de se faire avoir ne concerne en rien les organisateurs mais bien les éventuels acheteurs (souvent satisfaits si ça marche pareillement)
En plus, une mesure simple afin de lutter contre ce genre de pratiques est de vendre les billets en plusieurs fois. C’est simple et très efficace.
J’ai le sentiment que ce qui les dérange vraiment c’est pas le fait que les consommateurs se font pigeonner mais qu’ils aimeraient surtout pouvoir prendre une partie de ces profits supplémentaires.
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parfois tu regrettes quand meme d’y etre aller!
Comme on m’avais tres justement explique, certaines acteurs de la musique sont des artistes et d’autres sont des musiciens.
Les premiers sont la pour faire le show plus que d’etre juste, ils s’emballent et se donnent mais c’est souvent eloigne des musiques CD (Genre System of a down)
Les deuxiemes sont pas forcement les plus fun, mais le rendu est juste et c’est comme si tu etait dans ton canap, avec les frissons de la salle en plus (Genre Linkin park).
Je dois avouer etre toujours un peu decu dans le premier cas, je suis du genre a vouloir exactement ce que j’ai l’habitude d’entendre. Je dis que ca doit etre pareil, mais quand y’a un moment marquant dans une chanson, il doit etre respecte!
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En fait basket c’est fait pour faire du … “basket”, des sneakers ça peut être pour le tennis, le volley, la course à pieds … Le vrai terme serait “chaussures de sports”, mais dans le cas des sneakers, on utilise ce terme en France plus souvent pour désigner les “chaussures de sport détournées comme un accessoire de mode et accessoirement comme objet de collection”, et ça fait un peu long à écrire " /> les académiciens ne se sont pas encore penchés sur ce terme je crois ^^
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Haha, et le pire c’est que c’est à peu près ça (je connaissais pas l’éthymologie de ce terme)
Le mot Sneakers tire son origine du mot anglais « To sneak » qui signifie « se glisser furtivement« . Suite à la caractéristique commune de toutes les sneakers : leur semelle en caoutchouc. Cette semelle confère une discrétion de pas au porteur de ces chaussures.
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Tu fais pas de tennis avec des sneakers, ou alors pas longtemps.
Pour ça, il faut des… tennis " />
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à titre perso : super discrétion squisch squisch squish (dans les premiers temps ou s’il fait humide) " />
#51