Cybercriminalité : Gérard Collomb veut faire rimer France et résilience
Et accentuer les moyens du renseignement
Le 24 janvier 2018 à 07h30
4 min
Droit
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À l’occasion du Forum international sur la cybercriminalité, Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, a développé les grandes lignes de la stratégie française contre la cybercriminalité. Celle-ci sera déployée tout au long du quinquennat d’Emmanuel Macron.
« Plus le numérique se déploie, plus la crise en cas d’attaque est forte ». Les propos introductifs de Christian Rodriguez, major général de la gendarmerie nationale, ont, d’un trait, donné l’avant-goût aux annonces du locataire de la place Beauvau.
Lors du FIC de Lille, grand rendez-vous annuel consacré cette année à la résilience, le ministre a décrit le plan à plusieurs piliers sur lequel s’engageait le pays. Le premier d’entre eux reposera dans un soutien franc et massif de l’action menée à l’échelle européenne.
L’attention porte en particulier sur l'ENISA, l'Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l'information. Celle-ci verra ses moyens technologiques et budgétaires renforcés, et sera appuyée en outre par la mise en place d’un centre de recherches et de compétences, toujours en matière de cybercriminalité.
Une stratégie européenne axée sur la coopération
Aux yeux du ministre, l’Europe a aujourd’hui un train de retard alors que, sur le sujet, elle « dépense actuellement six à sept fois moins que les États-Unis ». Une proportion à corriger « d’urgence ».
Mais quelles sont les marges de manœuvre d’une telle structure ? Les questions de sécurité sont par défaut régaliennes et donc de la compétence des États membres.
Sur ce point, Julian King, le commissaire pour l'Union de la sécurité, a décrit une stratégie essentiellement axée sur la coopération et l’échange entre pays. En outre, une certification à l’échelle européenne des produits et services en matière de cybersécurité sera instaurée. L’idée ? Un certificat obtenu dans un État membre sera reconnu dans les autres pays, avec l’espoir de stimuler le marché et d’accroître la confiance.
Ces annonces ont été applaudies par l’ANSSI. La cause de cet enthousiasme est simple : en droite ligne avec la mise en œuvre de la directive NIS, ce mouvement va naturellement inciter les pays encore à la traîne à se doter de l’équivalent d’une telle agence sur la sécurité des systèmes d’information.
Gérard Collomb a évoqué une autre piste, toujours à l’échelle européenne : un plan d’urgence en cas de cyberattaques d’ampleur, notamment en cas d’hypothèses de blocage des réseaux de transports ou de communication.
Des outils plus aiguisés pour le renseignement
Dans un cadre plus national, l’enjeu est désormais de renforcer les capacités. Le nouveau délégué ministériel aux industries de sécurité et à la lutte contre les cybermenaces, Thierry Delville, s’est ainsi vu chargé de procéder dans les semaines à venir à « une cartographie des ressources existantes », celles-ci étant jugées aujourd’hui trop éparpillées entre les différentes entités gouvernementales.
Sur le front des ressources humaines, 800 postes de policiers et gendarmes seront créés avec, dans leur besace, une priorité sur le dossier cybercriminalité. Une autre annonce touche cette fois à la loi de juillet 2015 : « nous consoliderons les moyens techniques du renseignement, afin de leur faire bénéficier des outils les plus avancés ».
Aucun détail n’a été fourni sur ce chapitre, on ne sait par exemple si cette consolidation concernera les traitements algorithmiques (la boîte noire de l’article L851-3 du Code de la sécurité intérieure) ou encore la surveillance en temps réel des individus considérés comme une menace terroriste. « La guerre technologique est une clef », assure en tout cas le ministère de l’Intérieur, qui reste donc fidèle à la doctrine de la loi de 2015.
Une campagne, notamment auprès des plus jeunes
Enfin, l’Intérieur va demander à Bercy la mise en chantier d’une grande campagne sur la résilience, laquelle mobilisera les chambres du commerce, le MEDEF et au-delà, « l’ensemble du monde économique ». Selon Gérard Collomb, la compétitivité de notre pays est en jeu.
Des initiatives viseront aussi la population, dont les plus jeunes. Des programmes de formation et de sensibilisation seront ainsi lancés dès la prochaine rentrée dans les écoles, le ministre souhaitant créer « une vraie culture » sur la cybercriminalité en France.
Cybercriminalité : Gérard Collomb veut faire rimer France et résilience
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Une stratégie européenne axée sur la coopération
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Des outils plus aiguisés pour le renseignement
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Une campagne, notamment auprès des plus jeunes
Commentaires (60)
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Abonnez-vousLe 24/01/2018 à 10h28
Le 24/01/2018 à 10h33
Le 24/01/2018 à 10h38
Le 24/01/2018 à 10h48
Je n’ai peut-être pas le QI que j’aurais aimé avoir, mais une chose est sûre, c’est qu’avoir une confiance aveugle à l’informatique est désespérant aujourd’hui, et tous ne jurent que par ça, c’est affolant. Biométrie, codes, IP, géolocalisation, MdP, etc sont toutes ces choses qui arriveront à te mettre en boîte (tous les régimes précédents auraient rêvé d’avoir ses Databases). Aujourd’hui en quelques Clicks, c’est fait
Le 24/01/2018 à 10h59
Là je suis plutôt d’accord…
Cette phénoménale collection d’infos (peu importe les raisons réelles) est très inquiétante car ces infos pourraient tomber entre les mains de n’importe qui.
Aucun pays n’est vraiment à l’abri d’une éventuelle vraie dictature il me semble… " />
Le 24/01/2018 à 11h02
… la Cybercriminalité s’introduit trop facilement dans nos vies de différentes manières. Les gouvernements par leurs lenteur sont complice qu’on le veuille ou non, la facilité est factice. Elle ne résout rien, Les banques sont elles-mêmes impuissantes quand elle se font pénétrer. “Tout va très bien Madame la Marquise”
Le 24/01/2018 à 11h03
Le 24/01/2018 à 11h09
Aujourd’hui, ces databases sont institutionnalisées " />
Le 24/01/2018 à 11h14
J’ai bien fait de ne pas citer A.H. précédemment, on aurait sorti le point G." />
Le 24/01/2018 à 11h26
Et donc, pour ceux qui (comme moi) ne sauraient pas ce qu’est la résilience: c’est la “capacité à absorber une perturbation, à se réorganiser, et à continuer de fonctionner de la même manière qu’avant”.
Le 24/01/2018 à 11h34
Le 24/01/2018 à 11h35
Sérieux, certains commentateurs ont de sérieux problèmes: vous devriez aller consulter.
L’article parle d’une coopération européenne pour faire face à la cybercriminalité: en gros définir des méthodes et des moyens en commun pour se défendre contre des attaques potentielles. Et les mecs partent dans les délires sur les dictatures et autres joyeusetés.
Un exemple parmi tant d’autres
Le 24/01/2018 à 11h39
Le 24/01/2018 à 11h41
Le 24/01/2018 à 11h43
Le 24/01/2018 à 11h47
Le 24/01/2018 à 17h44
Mais encore une fois, ça n’a rien à voir avec tout ton commentaire.
Le 25/01/2018 à 09h22
???
le début de mon commentaire parle des commentaires que tu cites, qui parlent du passif des lois sur le sujet et qui sont donc effectivement un peu hors sujet vis à vis de l’article qui parle de certification européenne des matériels et services et d’inventaire des ressources critiques.
Le deuxième morceau parle bien du contexte de l’article, la résilience face au vol d’informations par exemple nécessite de pouvoir chiffrer. La résilience face aux attaques nécessite des réplications/backups etc. qui impliquent de la sécurité donc du chiffrement etc.
La fin de la possibilité de surveiller tout un chacun comme actuellement en limitant légalement le chiffrement et en interceptant les communications est donc au coeur de la résilience des systèmes… et quelque part en contradiction avec ce qu’ils ont mis en place jusque ici. A moins que la loi évolue vers des communications à deux vitesses, où les entreprises aient droit d’utiliser des systèmes quantiques et des chiffrement au delà des normes légales actuelles mais pas les particuliers…
Le 25/01/2018 à 10h24
Le 25/01/2018 à 10h51
Pourquoi, au lieu de me traiter de complotiste ou même conspirationniste, ne m’as-tu traité de manipulateur ? Quoique cette attitude pourrait sembler plus proche, j’essayais simplement de permettre à chacun d’avoir l’esprit le plus large possible. (l’attitude des trois singes n’est pas toujours la meilleure des voies) Cela me laisse un goût amer de ne pouvoir discuter plus profondément.
Il est vrai qu’avoir l’esprit grand ouvert n’est pas bon pour tout le monde, rien qu’en voyant certains affirmer que se sont les américains qui ont manipulé des terroristes pour envoyer des avions sur leurs deux tours pour avoir les mains libres et faire la guerre (c’est stupide et insensé).
…….. je préfère m’arrêter ici (ce n’est peut-être certainement pas l’endroit)
Le 30/01/2018 à 09h12
Le HTTPS n’empêche pas les “interceptions de sécurité” des services d’état, il ne s’agit pas de portes dérobées ici mais de la simple possibilité de faire du MITM grâce aux accès chez les opérateurs réseau nationaux.
Forcer tout le monde en HSTS (genre au moins le bancaire déjà) et ne plus avoir de systèmes automatisant le MITM directement dans les infras des opérateurs serait un minimum (qui surveille les gens qui surveillent? Personnellement j’attends avec impatience les premiers scandales sur le sujet).
Libérer les niveaux de chiffrement au delà de ce que les agences gouvernementales savent déchiffrer serait également nécessaire pour avoir des services robustes et résilients.
Soit l’inverse de tout ce que fait l’intérieur depuis toujours…
Le 30/01/2018 à 09h45
Tu es sûr de ton histoire d’interception de HTTPS par les services de sécurité ?
Techniquement Diffie-Hellman n’empêche pas le MITM, cela dit la parade existe avec des certificats et des signatures.
Quant à “qui surveille les gens qui surveillent”, bonne question pas récente :-) Note qu’on a déjà eu le procès d’un ancien de la DGSI (Squarcini), lié à la présidence Sarkozy et les fuites via des journalistes (et depuis d’autres choses, il a l’air d’avoir un drôle de passif d’ailleurs :http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/09/28/l-ex-patron-du-renseigne… ).
Le 30/01/2018 à 14h17
Le 30/01/2018 à 14h27
Le suivi de masse des métadonnées, ça n’a pas à voir avec le HTTPS, je suppose que tu seras d’accord.
Les écoutes judiciaires sont les écoutes légales, tu voulais parler des écoutes administratives (voire clandestines) des services secrets.
“la culture menteuse et voyeuse des services en question” : ça ne veut rien dire et c’est même un peu idiot comme façon de parler ; par définition ces services sont dits “secrets” parce que leurs investigations sont secrètes (pas les services eux-mêmes puisqu’on connaît leur existence) et qu’elle demandent régulièrement de s’affranchir de la légalité. Si tu t’imagines que la DGSI est menteuse et voyeuse… Déjà, elle n’a pas à mentir vu qu’on ne lui demande rien officiellement, et ensuite il ne s’agit pas de voyeurisme mais de surveillance, essentiellement pour le contre-espionnage et l’anti-terrorisme (local ou distant, y a pas que Daesh). Les agents sont surveillés en interne et ne peuvent pas non plus faire n’importe quoi.
La lecture de certains de ses billets t’en apprendrait pas mal je pense : http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2013/06/25/and-im-telling-it-to-you-straights… (c’est un ancien analyste de la DGSE).
Le 30/01/2018 à 16h48
Le 30/01/2018 à 17h11
Le 30/01/2018 à 17h21
Le 30/01/2018 à 17h37
Le 24/01/2018 à 11h50
Perso je dis pourquoi pas, si c’est cadré.
Par contre envoyer des condés dans les écoles, non. Une sensibilisation aux risques lies a la vie privée suffit, pas besoin d’aller anxiogeniser les gamins avec de la criminalité
Le 24/01/2018 à 11h50
Ce qui est consternant c’est qu’un commentaire qui ne fait rien d’autre qu’exprimer une certaine inquiétude sur cette centralisation des infos diverses puisse susciter des commentaires qui vont à fond dans le mélange de tout et n’importe quoi…
Tiens je vais aller dans ton sens dans le n’importe quoi :
Pourquoi diable vouloir soigner des gens puisque de toutes façons ils mourront forcément un jour ? " />
C’est con hein ?
Ben ton commentaire est exactement du même niveau… " />
Le 24/01/2018 à 11h57
Le 24/01/2018 à 12h24
Le 24/01/2018 à 12h44
Le 24/01/2018 à 12h45
Le 24/01/2018 à 12h57
Le 24/01/2018 à 12h58
“Dénoncer, un devoir républicain”. là aussi le dénonciateur n’est pas à l’abri d’un retournement de situation (on l’a vu en partie avec Lux-leak)
Le 24/01/2018 à 13h03
Le 24/01/2018 à 13h05
Le 24/01/2018 à 13h10
Nous sommes tous coupables, c’est avec ce genre de connerie qu’on aura plus jamais un mot contradictoire à dire sans tomber dans cet excès de mots biens manipulant. La prochaine fois dès que tu attaques, je sortirai conspirateur ou autre chose. terminé. je donne mon avis sur une généralité possible et tu me sors complotiste. je me demande qui complote pour empêcher d’y voir d’autre nuance à un mot sorti dans un seul but
Le 24/01/2018 à 13h11
Le 24/01/2018 à 13h14
Le 24/01/2018 à 13h24
@OlivierJ
Dernière remarque (j’ai foiré pour “tous coupables”, en voulant dire qu’on ne pourra bientôt plus attaquer sans se faire traiter de menteur, ou les mots déjà cités)
Cheval est cheval et toi, tu restes trop à cheval sur tes principes sans l’ombre d’une variation contradictoire, salut, point final (à se demander si le double sens est pour toi une hérésie)" />
Le 24/01/2018 à 15h30
Alors déjà je faisais référence à un message qui parlait de la collection des données en général et pas spécialement de la DGSI.
Donc oui, je confirme que ce “flicage” généralisé à tous les niveaux (pas seulement au niveau du gouvernement) est inquiétant.
Et ça sera de pire en pire avec les objets connectés, les voitures autonomes et tout le reste.
Ces données existent et peuvent tomber dans n’importe quelles mains, donc on peut s’interroger là-dessus il me semble.
Sauf à croire que ce qui s’est passé chez-nous et se passe encore ailleurs ne pourra plus jamais nous arriver ou adopter la fameuse devise du “je m’en fous, j’ai rien à cacher”…
Rien de plus, rien de moins.
Le 24/01/2018 à 17h37
Disons qu’une manifestation est une attaque DOS IRL ^^
Comme souvent il faut voir ce qu’ils mettrons dedans en concret, mais si je pense que les paranos ont raison sur ces sujets, je pense aussi que l’arsenal de répression politique est déjà en place et je le vois mal empirer sans nuire aux entreprises qui développent le télétravail etc. et qui emploient des gens politisés, syndiqués, religieux et globalement parfois “mal pensants”.
Du coup dans ce cas précis il y a des chances qu’ils doivent pondérer le fichage de masse pour permettre la résilience (qui nécessite notamment des niveaux de chiffrement supérieurs à ce qui est légal actuellement)… A voir s’ils sont plus intelligents que flicards…
Le 24/01/2018 à 07h39
Votre liberté a déjà disparue, on vous surveille maintenant pour le bien commun et la compétitivité de la France. Qui est contre ?
Le 24/01/2018 à 08h16
Un (“jeune”) cyber révolté et un terroriste dans le même panier, ils veulent ratisser large ? " />" />
Le 24/01/2018 à 08h20
Ca sent les abus.
Le 24/01/2018 à 08h31
On va se faire digitaliser sans lubrifiant. Ah, on me dit dans l’oreille que c’est déjà le cas depuis plusieurs années !
Le 24/01/2018 à 08h38
Tant qu’il n’y a pas de scandale, on ne sera jamais (en interne/France)…
Ca me rappel les écoutes téléphoniques sous François Mitterand.
Le 24/01/2018 à 08h40
Le 24/01/2018 à 08h41
« La guerre technologique est une clef », assure en tout cas le ministère de l’Intérieur, qui reste donc fidèle à la doctrine de la loi de 2015.
Ah bon, le ministre de l’Intérieur mène une cyber-guerre ? Intérieure (par attribution) ? Donc contre ses propres citoyens… C’est quand même étonnant un membre du gouvernement qui se déclare ennemi de ses administrés.
Ou alors le ministère de la Défense est en voie de liquidation comme l’est celui de la Justice et je suis mal informé… Bonnet blanc, blanc bonnet…
" />
Le 24/01/2018 à 08h47
Mais qui est Gérard Collomb ?
YouTube
Le 24/01/2018 à 09h00
Ben vu la consonnance, je dirais un type qui ne saurait se contenter du rectum : on va l’avoir profond. " />" />
Le 24/01/2018 à 09h21
Le 24/01/2018 à 09h47
Le gouvernement français actuel voudrait que les Européens sanctifient leur idéologie sécuritaire. Alors qu’ici même, ce que nous demandons, c’est de respecter nos vies privées et d’utiliser principalement le judiciaire
plus respectueuse quant aux lois
Le 24/01/2018 à 09h47
un soutien franc et massif de l’action menée à l’échelle européenne.
Des munitions supplémentaires pour les europhobes.
L’Europe vous protège –> l’Europe vous surveille –> l’Europe vous oppresse.
Le 24/01/2018 à 09h48
Le 24/01/2018 à 09h58
Le 24/01/2018 à 10h16
Et pourquoi ça serait pas toi le naïf de penser qu’ils font ça seulement pour ton bien et lutter contre de méchants barbus ? " />
Le 24/01/2018 à 10h19
Sauf que les scandales ont déjà eu lieu. Mais on ne peut pas s’indigner et regarder TPMP en même temps. La vie est une question de priorité.