Désinformation :  la Commission européenne pointe du doigt Twitter/X

« Vous pouvez courir, mais pas vous cacher »

Désinformation : la Commission européenne pointe du doigt Twitter/X

Désinformation :  la Commission européenne pointe du doigt Twitter/X

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Malgré son départ en mai du Code de bonnes pratiques sur la désinformation européen, Twitter ne peut éviter de se faire épingler par la Commission européenne lors de la publication des derniers rapports sur le sujet.

Si Elon Musk pensait que le retrait de son entreprise de réseau social du Code de bonnes pratiques sur la désinformation mis en place par la Commission, basé au départ sur la bonne volonté des plateformes, lui permettrait d'éviter d'être exposé aux critiques de l'Europe sur le sujet, c'est plutôt raté.

Cette semaine, les entreprises propriétaires des plus grandes plateformes en ligne et signataires de ce Code ont publié chacune leur rapport sur l'évolution de la désinformation sur leurs réseaux sociaux (les rapports en pdf de Google, de Microsoft, de Meta et même de TikTok) pendant les six premiers mois de 2023.

Mais dans le lot, Twitter/X fait figure d'absent notoire. Logique, puisque le réseau social d'Elon Musk avait annoncé en mai dernier qu'il se retirait de ce Code. Thierry Breton avait alors prévenu l'entreprise : « les obligations demeurent. Vous pouvez courir, mais pas vous cacher ».

Pour palier cette absence d'auto-évaluation de la part de Twitter, la Commission met en avant une étude qu'elle a commandé à l'entreprise de consulting TrustLab, spécialiste de la surveillance et de l'analyse de la désinformation. Celle-ci [PDF] fait une « analyse comparative de la prévalence et des sources de désinformation sur les principales plateformes de médias sociaux en Pologne, en Slovaquie et en Espagne ».

De ce rapport, la vice-présidente de la Commission, Věra Jourová, a mis en exergue pendant sa conférence de presse sur le sujet que «  X, anciennement Twitter, qui n'est plus sous le Code, est la plateforme avec le plus grand ratio de messages de désinformation ».

Un classement stable au cours du temps

Selon cette étude de TrustLab, effectuée sur des données concernant la Pologne, la Slovaquie et l'Espagne, « 42,8 % des messages collectés via les requêtes de recherche de désinformation sont des fausses informations/désinformations sur Twitter, ce qui représente le taux de découverte de fausses informations/désinformations le plus élevé. Facebook arrive en deuxième position avec un taux de désinformation de 31,3 %. LinkedIn (9,2 %) et YouTube (8,2 %) présentent les taux les plus faibles de fausses informations/désinformation, tous deux inférieurs à 10 % ».

Il faut néanmoins faire attention, cette étude se concentre sur la recherche de mots clés utilisés dans les posts et comptes de ces réseaux. Elle permet donc de comprendre quelles plateformes permettent de trouver le plus facilement des contenus de désinformation. TrustLab, explique d'ailleurs que TikTok et Youtube sont « des plateformes de partage de vidéos et que leurs mécanismes d'incitation à l'engagement des utilisateurs peuvent différer des autres types de plateformes »

TrustLab désinformation réseaux sociaux
Crédits : TrustLab

Mais qui peut dépendre du pays

L'entreprise de consulting explique que, pendant la période de mesures, l'ordre entre les plateformes est resté globalement le même avec juste un changement de place entre LinkedIn et Youtube. Mais, de fait, la différence entre les deux plateformes n'est pas statistiquement significative.

Néanmoins, ce classement peut varier selon les pays. Facebook est, par exemple, devant Twitter quand il s'agit de se focaliser sur la désinformation en Slovaquie seule.

TrustLab désinformation réseaux sociaux Pays
Crédits : TrustLab

La désinformation sur Twitter provoque plus d'engagement

Mais TrustLab a trouvé aussi que « l'engagement moyen à l'égard des contenus de désinformation trouvés sur Twitter est 1,977 fois plus élevé que l'engagement moyen à l'égard des contenus de non-désinformation ». Elle précise que, « toutefois, une analyse plus poussée au niveau des pays a révélé que cet effet est principalement imputable aux activités de Twitter en Espagne ».

Pour les autres plateformes, seule Facebook a aussi un ratio en faveur des contenus de désinformation, mais celui-ci est très proche de 1 (1,114) et cette différence n'est pas significative selon TrustLab.

Twitter et Facebook sont, toujours selon ce rapport, les plateformes qui accueillent un ratio le plus élevé d'acteurs de la désinformation, environ 8 à 9 %, alors que YouTube n'est qu'à 0,8 %.

Enfin, TrustLab explique que les acteurs de la désinformation ont tendance à suivre plus d'utilisateurs.

Commentaires (13)


De toute façon il y avait bien une raison pour laquelle Musk s’est désengagé du Code de bonnes pratiques…


Oui,
Et comme prévu l’UE est impuissante. Ils ne peuvent que “pointer du doigt”. Au mieux une amende ridicule dans plus de 5ans. Le système à été conçu en assumant la bonne volonté des plateformes.



Breton a beau s’énerver il s’est fait avoir par Musk.


1,977 fois plus élevé… C’est d’une précision qui frôle la désinformation :mdr:


Il serait intéressant de connaître les grosses tendances de désinformations qu’ils relèvent.



Si c’est du bon gros fake qui tache et qui est facilement reconnaissable (et donc pas bien méchant), du genre la terre est plate; ou si c’est subtilement faux, comme un chiffre truqué ou autre…


La commission va porter plainte contre X ?


mdr, bien trouvé :-D


Tu crois que c’est pour toucher des royalties sur tous les actions intentées en justice ?


:mdr:



Sortez immédiatement 🤣



fafaboy92 a dit:


Il serait intéressant de connaître les grosses tendances de désinformations qu’ils relèvent.



Si c’est du bon gros fake qui tache et qui est facilement reconnaissable (et donc pas bien méchant), du genre la terre est plate; ou si c’est subtilement faux, comme un chiffre truqué ou autre…




Les sujets de désinformation qu’on voit passer assez souvent sur Twitter :
-la guerre en Ukraine
-les vaccins (et la COVID, accessoirement)
-le changement climatique
-plus des négationnismes sur un sujet historique ou un autre.


Comme il est étonnant de retrouver Meta et X sur le podium de la désinformation ! [ironie]



TikTok s’en sort plutôt mieux que ce qui semblerait finalement (même si la puissance addictive et d’immersion de TikTok semble plus forte).


Mercredi, Elon Musk a confirmé un article paru dans The Information concernant les licenciements au sein de l’équipe d’intégrité électorale de X.



Je rappelle juste que l’on a une élection qui a commencé aux states.



– Musk est même allé plus loin affirmant que l’équipe avait « disparu ».



Pourtant, dans une interview accordée au Financial Times publiée mercredi, Yaccarino a déclaré que X « élargissait les équipes de sécurité et d’élections partout dans le monde ». Yaccarino a doublé ses déclarations lors de la conférence Code mercredi soir, affirmant que notre rapport était une « information partielle » puisque X avait embauché des personnes pour l’équipe le jour même.



Bref on ne sait pas ce qui se passe chez eux.


L’UE qui combat la liberté d’expression… au nom de la sécurité. Du jamais vu, évidemment.


La liberté d’expression implique forcément des protections contre la désinformation.



Après est ce qu’elles doivent être assumées par les états sachant que l’écrasante majorité de la désinformation est produite par les états c’est une vraie question. :transpi:



Mais dans l’absolu la liberté n’est pas la licence et tromper via des faux contenus c’est lutter contre la liberté en forçant les choix/décisions des gens.


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