Archos, Echo, Wiko : les fabricants « français » de smartphones marquent leurs différences
Comment dit-on cocorico en chinois ?
Notre dossier les sociétés « françaises » au MWC 2018 de Barcelone :
Le 20 mars 2018 à 16h00
9 min
Société numérique
Société
Le petit monde du smartphone compte quelques acteurs français qui cherchent à se distinguer. Ainsi, Echo et Wiko montent en gamme (et donc en prix), alors qu'Archos se diversifie et mise beaucoup sur la mobilité urbaine. Nous avons profité du MWC de Barcelone pour évoquer avec chacun ses nouveautés et ses plans pour l'avenir.
Notre passage au MWC de Barcelone était pour nous l'occasion de rencontrer trois fabricants « français » de smartphones au MWC, pour tenter de comprendre comment ils comptent évoluer, sur un marché de plus en plus concurrentiel. Avant de détailler la stratégie de chacun, attardons-nous sur les différences et les points communs entre les uns et les autres.
Une chose est sûre, ils veulent tous les trois s'étendre au-delà de leur segment historique : les smartphones à moins de 200 euros. Mais chacun à sa manière. Leurs orientations respectives étaient bien visibles sur leurs stands à Barcelone. Les trottinettes occupaient ainsi une place de choix chez Archos, le View 2 avec son écran « notch » était largement mis en avant par Wiko, tandis que les smartphones colorés et avec relief étaient de sortie chez Echo.
- Archos, Echo, Wiko : les fabricants « français » de smartphones marquent leurs différences
- Wiko nous détaille sa stratégie : marque globale et montée en gamme progressive
- Les ambitions d'Echo, jeune créateur français de smartphones à moins de 200 euros
- Diversification chez Archos : trottinettes, crypto-monnaie et IoT, en plus des smartphones
Trois marques « françaises », des liens forts avec la Chine
Avant d'entrer dans le vif du sujet, rappelons que toutes les trois se revendiquent comme étant des marques françaises. Le passage de Wiko à 100 % sous le contrôle du chinois Tinno n'y change rien : « notre ADN est français » et la société paye ses impôts en France, nous affirmait le représentant de l'entreprise. 200 employés se trouvent toujours sur notre territoire, et cela ne devrait pas changer selon Wiko.
Dans le cas d'Echo, la société appartient au grossiste Modelabs (français lui aussi). Elle dispose de bureaux dans l'Hexagone, et en Chine, mais avec des moyens bien moins importants que Wiko : 13 employés en France seulement. Elle travaille avec des fabricants OEM lui fournissant des smartphones « dessinés, conçus et pensés en France », via son studio Le 107, lui aussi français.
Chez Archos, la situation est identique sur les smartphones (ils viennent d'Asie), mais le fabricant souhaite effectuer son « retour en France » autant que possible. C'est le cas pour l'assemblage de ses nouvelles trottinettes électriques, même si le cadre vient de Chine, ou de son portefeuille de crypto-monnaie. Les effectifs d'Archos sont d'une centaine de personnes pour la maison mère Archos SA et de 44 pour Archos Chine, regroupant ATH (Arnova Technology Hong Kong) et ATS (Archos Technology Shenzhen).
Comme Archos et Wiko, Echo veut s'étendre à l'international
Echo et Wiko affichent leurs ambitions de conquérir le monde. Wiko devient ainsi une « marque globale » ayant vocation à être présente partout dans le monde, sauf en Asie où Sugar prend le relai (une autre marque de Tinno). Actuellement, la société est présente dans une vingtaine de pays.
Chez Archos, comme chez Wiko, l'internationalisation est déjà en place. Dans son bilan financier de 2016, elle revendiquait « douze filiales localisées en Allemagne, à Hong Kong, en Chine, en Suisse, en Italie, en Espagne, aux États-Unis et aux Emirats Arabes Unis ».
Enfin, Echo n'était pour le moment disponible qu'en France, mais l'entreprise s'est lancée au Maroc il y a quelques mois, un premier galop d'essai avant d'attaquer éventuellement le reste de l'Afrique du Nord.
Deux approches différentes pour la croissance
Echo et Wiko partagent une vision assez proche en misant sur les smartphones à moins de 100/150 euros, puis en essayant de monter en gamme. Wiko s'est brulé les ailes en voulant aller trop vite avec son WIM à 400 euros et reprend une ascension plus en douceur avec son View 2 à partir de 200 euros.
De son côté, Echo essaye de suivre le même chemin, mais en étant plus « prudent » : de 169,99 euros, le fabricant est monté à 199,99 euros seulement. Pour autant, les deux ne jouent pas dans la même cour. Comme le rapporte Challenges, le PDG d'Echo reconnait « être encore à des années-lumière de Wiko ». « Nous sommes plus en compétition avec des marques vieillissantes comme Alcatel ou Archos » ajoute-t-il.
Et justement, qu'en est-il de la « vieillissante » Archos ? Au MWC, le fabricant présentait des smartphones, mais, contrairement à ses concurrents, il n'était pas question de montée en gamme cette fois-ci. Pour rappel, le constructeur propose déjà des modèles à 500 euros, en partenariat avec Nubia (ZTE), soit bien plus qu'Echo et Wiko. Au contraire les dernières nouveautés Archos étaient des terminaux entre 75 et 130 euros.
« Rester sur un segment c'est dangereux » pour une société comme Archos nous indique son directeur général. Comme relai de croissance, la société laisse de côté les smartphones et mise sur la diversification : trottinettes électriques, portefeuille de crypto-monnaie, PC tout-en-un, assistants numériques et Internet des objets. Des segments qui n'intéressent pas ses concurrents.
Un seul fabricant mise sur Android Go, les autres réfléchissent
Au MWC, Wiko était le seul du trio à annoncer des smartphones sous Android Go (Oreo). Pour le moment, Echo « regarde » le nouveau système d'exploitation de Google et « se demande vraiment si Android Go apporte bien l'expérience qu'on veut à nos clients, pas une expérience dégradée ». Chez Wiko au contraire, c'est tout vu : « Notre mission va être de faire comprendre aux consommateurs que Go Edition n’est pas une version amoindrie, mais optimisée ».
Chez Archos, aucun smartphone n'est pour le moment sous Android 8, réglant de fait la question d'Android Go. Alors qu'on pouvait s'attendre à trouver cette version sur la trottinette Citee Connect (1 Go de mémoire vive et 8 Go de stockage), ce n'est pas encore le cas. Le fabricant étudie actuellement l'OS de Google avant de prendre sa décision définitive : Android Go avec 1 Go de RAM, ou bien 2 Go avec Android Oreo classique.
Pas de surcouche, mais pas d'Android One
Sur leurs nouveaux smartphones, Echo et Wiko mettent en avant une expérience « pure » d'Android, avec un OS sans surcouche. Aucun des deux ne propose par contre de mobiles dans le programme Android One de Google, alors qu'il est justement censé proposer une expérience plus « pure », et des mises à jour plus rapides.
« Pour l'instant Google nous regarde de loin, on est quand même très petit et mener tous les combats de front c'est complexe » nous expliquait Echo. Chez Wiko, des discussions sur le sujet sont également en cours avec Google, sans concrétisation pour le moment.
Entre originalité et démocratisation des nouvelles fonctionnalités
Chacun à sa petite idée pour se démarquer. Echo par exemple mise sur le design avec des couleurs et des textures, y compris sur les modèles d'entrée de gamme. Dernière « excentricité » en date : des barres LED sur les côtés du Halo annoncé à 100 euros.
Archos, Echo et Wiko essayent tous les trois de « démocratiser » la technologie. On trouve ainsi des smartphones sous la barre des 100 euros avec un lecteur d'empreintes digitales et un écran au format 18:9 (n'attendez évidemment pas une définition Full HD), et même de la reconnaissance faciale à moins de 130 euros chez Echo. « Si on arrive à prendre des technologies de smartphones haut de gamme et les proposer à 400 euros, on ne s'en privera pas » explique Echo.
Chez Wiko, le MWC était marqué par l'annonce du View 2, un smartphone équipé d'un écran avec une encoche au niveau de la caméra pour moins de 200 euros. Sans ressembler à l'iPhone X, il permet au fabricant de surfer sur la vague « Notch » popularisée par Apple.
Les smartphones colorés et avec relief d'Echo, le View 2 de Wiko avec « Notch »
Essayer de faire envie...
Les trois français sont associés à l'image tenace de smartphones « low cost ». La marque est ainsi « plus subie que désirée » nous résume Wiko. La montée en gamme doit essayer de changer cette vision des choses, afin de pousser les clients à acheter un smartphone Archos, Echo ou Wiko parce qu'il leur fait envie, pas uniquement pour le prix.
« Les gens tapent Samsung J3, pas Echo Horizon pour acheter » sur les moteurs de recherche des revendeurs nous explique Echo ; la notoriété de la marque Samsung faisant ici le gros du travail. Il est alors difficile de lutter.
Surtout qu'un nouveau challenger devrait arriver sur le marché français des smartphones d'entrée de gamme : le chinois Xiaomi. Il dispose déjà de plusieurs boutiques en Espagne, avec des tarifs intéressants (la TVA de 21 % est proche de la nôtre), mais sans la redevance copie privée.
« On voit des comparatifs dans la presse avec un Xiaomi acheté sur Gearbest [...] Un Wiko n'est pas à armes égales quand on compare les prix, parfois c'est un peu frustrant pour tout le monde » explique le directeur marketing d'Echo. Comme nous l'avons déjà évoqué, il est possible de trouver dès maintenant des références proposées directement par des revendeurs comme Amazon France, Boulanger ou Materiel.net pour ne citer que ces trois-là.
Au final, une chose est sûre : 2018 sera une année de changements où chacun tentera de marquer des points, ou tout du moins de ne pas en perdre. Le MWC 2019 sera sans doute l'occasion de voir qui aura fait les bons choix.
Archos, Echo, Wiko : les fabricants « français » de smartphones marquent leurs différences
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Trois marques « françaises », des liens forts avec la Chine
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Comme Archos et Wiko, Echo veut s'étendre à l'international
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Deux approches différentes pour la croissance
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Un seul fabricant mise sur Android Go, les autres réfléchissent
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Pas de surcouche, mais pas d'Android One
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Entre originalité et démocratisation des nouvelles fonctionnalités
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Essayer de faire envie...
Commentaires (41)
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Abonnez-vousLe 20/03/2018 à 17h07
Le 20/03/2018 à 17h09
C’est si compliqué de comprendre ce que signifient les guillemets dans le titre ?
Le 20/03/2018 à 17h11
Le 20/03/2018 à 17h26
Et surtout, tous les téléphones sont égaux lorsqu’ils arrivent assez vite sur le béton d’un quai de métro
Le 20/03/2018 à 17h34
Comment dit-on cocorico en chinois ?
google translate me donne ça : 鸡鸣 " />
Chui pas sûr hein " />
Le 20/03/2018 à 17h37
Le 20/03/2018 à 17h43
Le 20/03/2018 à 18h20
Le 20/03/2018 à 18h43
Non pas que je veuille me faire l’avocat du diable, mais il n’y a pas que le prix de la main d’oeuvre, il y a le coût d’implantation/création/modification des chaînes de montages, usines, de la facilité/rapidité administrative pour entreprendre quelque chose, les différentes taxes directes et indirectes qui s’appliquent, le degré de protection sociale (et donc de coût) en cas de licenciement, etc…
Si ça ne changeait vraiment rien, on n’aurait pas perdu l’essentiel de nos emplois dans le textile, la métallurgie, et autres secteurs de la production industrielle…
Le 20/03/2018 à 19h12
C’est surtout les terres rare pour la fabrication du LCD et de la vitre tactiles qui ne sont dispo qu’uniquement en chine.
pour les téléphones hein ! :) par pour les billes d’acier of course
Le 20/03/2018 à 19h46
Le 20/03/2018 à 20h03
Comment dit-on cocorico en chinois
Coco wiko
" />
Le 20/03/2018 à 20h17
Le 20/03/2018 à 21h04
Le 20/03/2018 à 21h18
L’avenir ne va quand même pas être de tout repos pour eux, entre les Oneplus/Honor sur le milieu - haut de gamme et la future probable arrivée de Xiaomi.
Le comble est qu’ils mettent en avant le design provenant de France, alors que le résultat serait meilleur et moins cher de tout pomper chez les OEM chinois pour le coup.
Le 20/03/2018 à 21h31
Le 20/03/2018 à 21h48
Le 21/03/2018 à 01h01
.
Le 21/03/2018 à 01h04
bah avec cette police d’écriture c’est guillemets passent inaperçue " />" />
Le 21/03/2018 à 01h46
Ouais mais non. Tout le monde n’est pas scotché aux sites d’information " />
Le 21/03/2018 à 07h49
Le 21/03/2018 à 09h03
Maintenant que le web mobile est sous pavillon américain, que nous
reste t’il ? Trois pauvres entités commerciales sans intérêt, battant pavillon chinois (comme vous l’indiquez à juste titre) ?
Je croyais que l’UE qu’on nous avait vendu en 1992 était sensée faire “bloc” contre les USA et la Chine. Or non seulement elle a laissé les GAFAM faire tout ce qu’ils voulaient, mais elle a surtout laissé Nokia partir dans les mains de microsoft, avec le résultat lamentable que l’on connaît (et qui était largement prévisible…).
Bravo encore pour le déficit commercial, la perte industrielle, les ingénieurs aux chômage, la perte de toute souveraineté numérique, et la participation active à nourrir les services de renseignements américains !
Et dire qu’il y a encore des idiots pour croire dans l’UE - je rêve… Je rappelle que les traités empêchent tout protectionnisme, et que le mot délocalisation date de 1992, parce qu’avant Maastricht, il fallait l’accord du gouvernement pour migrer une grosse entreprise stratégique hors de France. Aujourd’hui, on a vendu Alstom, les aciéries, on est en train de vendre la SNCF et les barrages EDF - à la fin, que nous restera t’il à vendre ?
Le 21/03/2018 à 09h24
Le 21/03/2018 à 12h44
La camelote, la camelote, … moi j’applaudis les commerciaux des autres sociétés qui arrivent à vendre si cher des produits qu’on peut remplacer par ces 3 là.
Pour ma part,
Wiko, c’est les performances qui sont limitées, mon seul souci était la réception GPS du modèle que j’avais.
Echo je connais pas
Archos, c’est la qualité des batteries que je trouve nulle. Et le SAV est moyen.
Mais en utilisation, je n’ai jamais eu de pépin avec ces marques. J’utilise du Archos depuis 5 ans au moins et jamais de panne (mobile ou tablette). En revanche je n’achèterai plus chez eux… sans pour autant dépenser plus.
Le 21/03/2018 à 12h45
Ce qu’il veut dire c’est que le prix de montage est minime face à celui des pièces.
Ils ne peuvent pas diminuer le cout des composants, donc oui ils montent là où ça coute peu… mais ce n’est pas le même ordre de cout (unitaire) (travail à la chaine, rappelons-le).
Le 21/03/2018 à 12h52
C’est vrai mais l’usage de 2 sim est peu fréquent.
Du coup choisir entre l’un et l’autre ça se défend. Je pense qu’entre les marques ce n’est pas ce genre de détails qui fera la différence.
Perso c’est la fiabilité.
Le 21/03/2018 à 13h39
“assemblage de ses nouvelles trottinettes électriques, même si le cadre vient de Chine”De ce qui a été présenté au MWC, la base est une Xiaomi M365. Cest donc plus que le “cadre” qui vient de Chine, batterie, freins, moteur, etc. A voir à combien Archos va les vendre, mais Xiaomi les vendant en magasin EU à 350€, je ne suis pas sûr que d’avoir une interface tel intégrée apporte une plus grande valeur ajoutée qu’un simple support tel de vélo…W&S
Le 21/03/2018 à 15h01
Le 21/03/2018 à 16h07
Le 23/03/2018 à 13h48
En bidouillant, tu peux mettre 2 sims + sd dans un Xiaomi.
Il suffit de virer la protection de la sim, et de bient la coller à la carte SD.
Ex http://forum.frandroid.com/topic/242444-tutoriel-dual-sim-carte-sd-rn3-pro/
Le 25/03/2018 à 13h51
C’est le nom de la campagne de pub de Wiko " />
Le 26/03/2018 à 20h53
Et Crosscall ? vous en parlez pas ?
Le 20/03/2018 à 16h06
Pour moi le “défaut” éventuel de Wiko, c’est que comme c’est une marque inconnue en dehors de France, il y a très peu voire aucun outil pour les bidouiller ou rooter.
Par contre, venant de basculer à Huawei, j’en suis bien content, et en cas de besoin pas mal d’outils dont pour rooter.
(J’étais sur Samsung avant, avec le logiciel Odin tout est facilité aussi)
Le 20/03/2018 à 16h26
Le 20/03/2018 à 16h34
C’est une recherche longue et parfois vaine, j’avais tenté sur l’ancien Wiko de ma femme (Kite, qui est 4G), et je n’avais rien trouvé du tout…
Le 20/03/2018 à 16h48
Archos, Wiko et Echo vendent des smartphones à des prix qui sont abordables pour des “petites” bourses.
Le 20/03/2018 à 16h59
Faudrait arrêter de parler de ces entreprises comme des entreprises françaises.
Elles n’ont rien de français, à part les commerciaux chargés de refourger la camelote.
Si on va dans ce sens, LG, Samsung, Apple, Microsoft aussi sont français…
A ce compte, il suffit qu’une entreprise vende un seul de ses produits sur le territoire pour la dire française.
D’ailleurs, Wiko a bien vite arrêté sa com’ sur le smartphone français, pour ne plus parler que de la marque.
La DGCCRF a du leur remonter les bretelles.
Le 20/03/2018 à 17h00
Juste pour info, Wiko est 100% chinois depuis le début de l’année." />
(en plus de balancer des données en Chine sans le consentement des “clients”)
Le 20/03/2018 à 17h03
Le 20/03/2018 à 17h05
C’est si compliqué de lire un peu les articles avant de publier un commentaire ?
Le 20/03/2018 à 17h07