Intelligence artificielle : décortiquons les 235 pages du rapport de Cédric Villani

Intelligence artificielle : décortiquons les 235 pages du rapport de Cédric Villani

Même pas un seul dessin !

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Intelligence artificielle : décortiquons les 235 pages du rapport de Cédric Villani

La mission de Cédric Villani sur la stratégie nationale et européenne en matière d'intelligence artificielle touche à sa fin. L'épais rapport fait pas moins de 235 pages, que nous avons analysées dans ce dossier en trois parties. La question des données, carburant indispensable des IA actuelles, occupe une place de choix.

L'intelligence artificielle est un sujet porteur, autant par les craintes (lire notre dossier) que les espoirs qu'il suscite. La France occupe une place de choix dans le monde de la recherche, avec plusieurs scientifiques à la tête de groupes d'envergure mondiale. L'un des plus médiatiques est certainement Yann LeCun, patron de l'IA chez Facebook, épaulé depuis peu par un autre français : Jérôme Pesenti.

En janvier 2017, Thierry Mandon, alors secrétaire d'État à l'Enseignement, s'en offusquait. Il évoquait un secteur de la recherche « en grand danger » en France, avec des centres « pillés » : « Les chercheurs sont débauchés par des sociétés qui ne sont pas françaises et qui ont le bon goût de ne pas payer d'impôt en France » affirmait-il lors de la conférence #FranceIA (lire notre compte rendu).

Des missions sur l'IA comme s'il en pleuvait 

À l'image des voitures autonomes, la question de l'intelligence artificielle prend du retard dans l'Hexagone, malgré la multiplication des rapports sur le sujet. S'ils sont nécessaires pour poser les bases, il n'est pas utile de les multiplier comme les petits pains. Début septembre, le gouvernement confiait une mission sur l'intelligence artificielle à Cédric Villani : mathématicien, lauréat de la Médaille Fields en 2010, et député LREM de l'Essonne.

Un de plus après ceux des derniers mois/années ? Pour rappel, FranceIA, l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiquesle Comité économique et social européen et la CNIL se sont déjà penchés en détail sur la question de l'intelligence artificielle. 

Cédric Villani veut proposer des actions, du concret... 

Cédric Villani avait déjà annoncé que son rapport n'était « ni une prédiction sur ce qui va se passer [...] ni une liste de projets à soutenir [...] ni une liste de recommandations générales ». Son but est de proposer des actions : « Comment organise-t-on des filières, lesquelles et qui s’en charge ? Faut-il en passer par la loi ? ».

Lors d'un passage au Sénat en octobre dernier (lire notre compte rendu), Mounir Mahjoubi abondait dans ce sens : il s'agissait de « présenter des orientations pratiques sur les débats qu'il est urgent de mener, mais aussi sur les enjeux d'investissements industriels qu'il aura considérés, à la suite de ses auditions, comme étant majeurs ». Selon Mahjoubi, mettre en œuvre les propositions précédentes serait trop coûteux ; il faut donc procéder à des « décisions stratégiques à hauteur de nos capacités stratégiques et d'investissement ».

Maintenant qu'un site dédié baptisé AI for Humanity a été mis en ligne et que le rapport est disponible (une conférence sera  diffusée en direct demain matin), les promesses sont-elles tenues ?

Notre dossier sur le rapport de Cédric Villani sur l'intelligence artificielle :

Un rapport de 235 pages, comprenant « 10 messages clés »

Avant d'entrer dans le détail du rapport, plantons le décor. Cette mission est composée de sept personnes (dont une seule femme), comprenant notamment le directeur de recherche INRIA Marc Schoenauer, le secrétaire général du Conseil national du numérique Yann Bonnet et l'ingénieur en armement de la DGA Bertrand Rondepierre.

Ils ont procédé à près de 420 auditions d'experts provenant d'horizons variés : santé, justice, transports, éthique, industrie, éducation, emploi et formation, etc. Une consultation publique a également été mise en place avec 2 000 contributions de 1 639 participants. Enfin, dans le cadre de cette mission, « une étude comparative (benchmark) des politiques mises en place dans quinze pays ».

Comme toujours, ce énième rapport commence par une définition maison de l'intelligence artificielle, se rapprochant de toutes les autres : « L'intelligence artificielle désigne plutôt un programme qui a une ambition : reproduire les performances des processus cognitifs de l'être humain – puis les dépasser, en rapidité et en complexité, bénéficiant de l'augmentation de la puissance de calcul disponible ».

En guise de résumé, l'équipe de Cédric Villani donne « 10 messages clés », que nous allons détailler :

  • Favoriser l’émergence d’un écosystème européen de la donnée
  • Créer un réseau de recherche d’excellence en IA
  • Concentrer les efforts sur quatre domaines prioritaires : santé, transport-mobilité, écologie et défense-sécurité
  • Structurer le soutien à l’innovation sur de grands défis et expérimenter
  • Créer un Lab public de la transformation du travail 
  • Expérimenter un dialogue social au niveau de la chaîne de valeur pour financer la formation professionnelle
  • Tripler le nombre de personnes formées à l’IA d’ici 2020
  • Se donner les moyens de transformer les services publics grâce à l’IA 
  • Intégrer les considérations éthiques à tous les niveaux, de la conception jusqu’à leur impact dans la société
  • Porter une politique audacieuse de féminisation du secteur de l’IA

Les données : le nerf de la guerre dans l'IA

Les jeux de données sont très importants pour l'intelligence artificielle moderne : il s'agit en effet de la matière première du machine learning. « On peut comparer le fonctionnement d’un algorithme de machine learning au développement cognitif de l’enfant : celui-ci apprend en observant le monde, en analysant la manière dont les individus interagissent, en reproduisant les règles sans pour autant qu’on lui expose explicitement » explique le rapport.

Si l’apprentissage par les données n’est pas l'unique méthode pour créer de l’intelligence artificielle, « c’est aujourd’hui la méthode la plus utilisée, celle qui se développe le plus vite et celle qui fait l’objet de la compétition internationale la plus vive ».

Des données seules sont déjà utiles, mais leur valeur est décuplée lorsqu’elles sont structurées et annotées. Sur ce point, les géants du Net américains et asiatiques (Amazon, Facebook, Baidu, Alibaba, Tencent, etc.) disposent d'un avantage certain. De plus, en France, « près de 80 % des visites vers les 25 sites les plus populaires sur un mois sont captés par les grandes plateformes américaines ». Sur ce point, L’Europe fait figure d’exception : la Russie et la Chine parviennent à capter l’essentiel des données de leurs utilisateurs.

RGPD : 20 ans trop tard, mais le droit à la portabilité ouvre des perspectives

Alors que le RGPD entrera en vigueur le 25 mai (lire notre analyse ligne par ligne), le rapport regrette que ces dispositions n'arrivent que maintenant : si elles avaient existé il y a 20 ans, « il est probable que Facebook, Amazon ou Google n’auraient pas pénétré le marché européen aussi facilement et que la concurrence aurait pu démarrer sur des bases plus saines ».

Le droit à la portabilité du RGPD pourrait néanmoins déboucher sur des actions citoyennes : « on peut envisager, à moyen terme, que des citoyens décident de récupérer leurs données auprès de différents services pour les mettre à disposition d’un acteur public ou de la recherche scientifique au profit de missions d’intérêt général [...] Sur le modèle de l’appel au don du sang, il est possible d’imaginer des campagnes d’ampleur, au niveau municipal, régional ou national, visant à constituer des bases de données nécessaires au développement d’intelligences artificielles orientées sur des missions de service public ».

Il ne faut pas uniquement miser sur la récupération de données existantes indique le rapport, mais aussi penser à de nouveaux moyens d'en collecter. Bref, « il faut brasser au plus large pour espérer créer un effet "boule de neige" ».

Le rapport ne veut pas forcément d'un « Google européen »

« Ce n’est pas forcément grâce à un « Google européen » que la France et l’Europe pourront se faire une place » tempère le rapport. En effet, « la puissance publique doit pour cela amorcer de nouveaux modes de production, de collaboration et de gouvernance sur les données, par la constitution de "communs de la donnée" ».

Cédric Villani veut mettre en place une « incitation » au partage et à la mutualisation, l’État pouvant jouer « un rôle de tiers de confiance ». De l'aveu même du rapport, ce n'est pas gagné : en 2017, une étude de l'Union européenne indiquait que 90 % des entreprises ne partageaient pas leurs données (les fuites n'étaient pas prises en comptes).

Si ce n'est pas suffisant, le député évoque également la possibilité d'« imposer l'ouverture » pour des données d'intérêt général. Le rapport précise tout de même que Laurent Cytermann avait en 2015 émis des réserves sur ce sujet. Dans tous les cas, il souhaite que les données publiques (météo, agricoles, transports, énergie, déchets, cadastre, diagnostic de performance énergétique, etc.) soient mises à disposition des chercheurs dès l'année prochaine. Dans quel but ?

« Cette libération pourrait servir à encourager les innovations qui ouvrent la voie à des actions rapides : rénovation mutualisée de l’habitat, valorisation des énergies renouvelables, efficacité énergétique, facilitation des circuits courts, valorisation des déchets des particuliers et des industriels, permis de construire, permis de démolir, etc. Mais également des recherches pour des innovations plus structurées : météo prédictive sans équations différentielles, amélioration du trafic prédictif, prévision des pollutions, crue, etc. »

Autre source pour les précieuses données : « la réforme actuelle du droit d’auteur devrait – enfin ! – permettre d’autoriser les pratiques de fouille de texte et de données (text and data mining) dans un objectif de compétitivité de notre recherche publique ».

Mettre en avant les pépites nationales

Le rapport souhaiterait également une valorisation de certaines initiatives françaises. Quelques exemples sont cités : la place de marché des données Dawex, la plateforme d'échange Catalogue de Transdev et l'offre de mise en relation d'acteurs proposée par La Fabrique des Mobilités.

Autre point sur lequel la France est en retrait : « la visibilité des entreprises faisant de l'intelligence artificielle : les grandes entreprises préfèrent parfois céder aux sirènes des géants mondiaux de la discipline plutôt que de faire confiance à nos pépites nationales, soit parce qu’elles en ignorent l’existence, soit par excès de prudence ». La mission souhaite donc fédérer les acteurs nationaux et les pousser vers le devant de la scène.

Le rapport préconise la mise en place un label rattaché à la French Tech, ainsi que des prix d’innovation. Le but serait ensuite de l'utiliser comme socle pour organiser des événements autour de la recherche et de l’innovation en intelligence artificielle.

Guichet unique et allègement de la réglementation

Elle évoque également l'idée de créer un guichet unique d’information, dans la même veine que French Tech Central. Il favoriserait le dialogue avec les différentes institutions. Afin d'éviter des délais à rallonge, une contrainte de réponse dans les trois mois pourrait être instaurée. 

La commande publique est un autre levier de croissance pour l'intelligence artificielle : actuellement, le seuil de l’ordonnance sur les marchés publics est de 25 000 euros HT en France, contre 144 000 à 443 000 euros HT en Europe. Selon le rapport, ramener les seuils au niveau européen permettrait de « fluidifier l’exercice de l’achat public dans le domaine de l’IA ».

Afin d'être efficace, le rapport préconise d'éviter « les logiques de saupoudrage et de concentrer l’effort sur quatre secteurs prioritaires : santé, environnement, transports-mobilités et défense-sécurité ». Pourquoi seulement ces quatre-là et pas la banque ou l'assurance ? Car leur développement nécessite des initiatives publiques, contrairement aux autres où le privé s'en occupe déjà. 

Pour que l'intelligence artificielle puisse se développer dans de bonnes conditions, le rapport souhaite mettre en place des terrains d’expérimentation en conditions réelles et des « bacs à sable d’innovation », articulés autour de trois aspects :

  • un allègement, temporaire, de certaines contraintes réglementaires pour laisser le champ libre à l’innovation
  • un accompagnement des acteurs dans la prise en compte de leurs obligations
  • des moyens d’expérimentation en situation réelle.

DINSIC, ANSSI... : la transformation de l'État

Du côté de l'Etat, il reste encore beaucoup de travail pour prendre à pleine main cette transformation explique le rapport, d'autant qu'il se doit d'en être un des moteurs. Cédric Villani souhaite donc notamment mettre en place un coordinateur interministériel et créer au sein de la DINSIC un pôle de compétences mutualisées en IA.

L’Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’information (ANSSI) pourrait voir son rôle étendu et se doter d'une mission « de veille, de prospective et d’étude sur la question de la sécurité de l’IA », dans le but d'éviter l'apparition de menaces. Il est en effet possible de fausser arbitrairement les résultats d'un algorithme, de manipuler les données injectées et de créer de nouvelles attaques en se basant sur les faiblesses des techniques d'IA actuelles.

Commentaires (34)


Est-ce moi ou alors est-ce que ce rapport suggère que la collecte des données personnelles est une bonne chose pour éduquer les IA ?



Données personnelles qui seraient bien sur données (!) volontairement par les utilisateurs pour nourrir les algorithmes des administrations.



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Je ne comprends pas ça, mais plutôt “on manque de BDD, c’est notre point faible face aux US et la Chine”.



Sur comment combler ce retard, c’est une question de Société. Je trouve que le rapport se limite à ce qu’il doit : poser des constats, proposer des actions, susciter des questions de Société…


J’ai du mal avec l’idée de relever le seuil de l’ordonnance pour la passation des marchés publics… À part faciliter la fraude et le népotisme, ça ne fait justement que fermer le marché aux acteurs les plus puissants et pas aux nouveaux entrants. Bref, une bien mauvaise idée à mes yeux.


Un rapport consternant de plus.



Entre les vœux pieux, les recommandations collectivistes d’usage (il faut bien justifier sa place), le saupoudrage du bon argent public que l’on n’a plus avec un soupçon de protectionnisme dedans parce que le mauvais argent US nous a déjà tout volé nos données, et surtout le rôle essentiel, que dis-je, primordial de notre valeureux l’État-stratège comme chef autoproclamé de l’orchestre, tout est réuni pour aboutir aux futurs fiasco industriel et bide commercial français habituels.



Tant que nos zélites ne comprendront pas que ce ne sont pas elles qui créent ou décident du monde de demain mais les forces du marché (càd les individus qui commercent), tout ira toujours de travers au pays du fromage, plus rapidement, mais assurément toujours dans le mur du ratage planifié d’en haut qui fait notre réputation sur la planète.



La primauté sur les données est caractéristique : l’apprentissage automatique n’est pas de l’intelligence, c’est le niveau zéro des capacités cognitives et il n’y a vraiment rien d’enthousiasmant là-dedans. Tant que les bases neurophysiologiques (voire moléculaires) de l’intelligence humaine ne seront pas découvertes, l’“intelligence” artificielle restera du marketing (d’État en France). Là est la question : où étudie-t-on l’intelligence en France ?








NxI a écrit :



Porter une politique audacieuse de féminisation du secteur de l’IA







En donnant une voie féminine au IA, ça marche ? sinon, j’ai une autre idée, je suis sûr que ça pourrait trouvé du financement de société privé française comme Dorcel ou Jacky et Michelle et dynamise le secteur de la robotique. J’ai bon ?









tmtisfree a écrit :



Là est la question : où étudie-t-on l’intelligence en France ?







Dans les émissions télé d’access prime-time ?



Ah… non ?









tmtisfree a écrit :



Là est la question : où étudie-t-on l’intelligence en France ?





Dans la section commentaires de NXI, quelle question !









regaber a écrit :



Dans la section commentaires de NXI, quelle question !





A l’exception du vendredi ^^



Sinon c’est un sacré rapport ! J’aime vraiment beaucoup le taf de se mec, maintenant il faut transformer ce rapport en actes !









tazvld a écrit :



En donnant une voie féminine au IA, ça marche ? sinon, j’ai une autre idée, je suis sûr que ça pourrait trouvé du financement de société privé française comme Dorcel ou Jacky et Michelle et dynamise le secteur de la robotique. J’ai bon ?







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Jacquie et Michel









secouss a écrit :



Sinon c’est un sacré rapport ! J’aime vraiment beaucoup le taf de se mec, maintenant il faut transformer ce rapport en actes !







Je suis plutôt de l’avis de tmtisfree.



Je préfère que les gouvernements fassent les réformes/simplifications nécessaires pour créer un environnement favorable à l’innovation et au développement des entreprises (privées) en Europe, plutôt qu’ils s’improvisent capitaines d’industries dans un secteur aussi pointu.









127.0.0.1 a écrit :



Je suis plutôt de l’avis de tmtisfree.



Je préfère que les gouvernements fassent les réformes/simplifications nécessaires pour créer un environnement favorable à l’innovation et au développement des entreprises (privées) en Europe, plutôt qu’ils s’improvisent capitaines d’industries dans un secteur aussi pointu.





C’est vrai, les US sont leader en haute technologie et l’Allemagne en automobile grace à leur “environnement favorable” lol ^^



Il est plus facile de créer une société en France qu’aux US ou en Allemagne. C’est un fait, pourtant on en créer pas tant que ça ;)



On parle pas d’une petite entreprise, on parle de recherche poussée ici, qui sera ensuite reprise par des sociétés. La recherche c’est le boulot de l’état en partenariat avec les sociétés.









secouss a écrit :



Il est plus facile de créer une société en France qu’aux US ou en Allemagne. C’est un fait, pourtant on en créer pas tant que ça ;)







Je veux bien multiplier par 10 le temps de “création” de mon entreprise en France, si en échange on divise par 10 le temps que je passerai chaque mois en tâches administratives.



Ceci est un rapport politique de type TINA, compétition à tous les étages avec le charabia libéral habituel: stratégie, investissement, performance, excellence, compétition, innovation, défi… et le fameux&nbsp; “dialogue social” qui n’existe que dans leurs têtes.



Les questions sociales et législatives ont naturellement été minimisées ou évacuées.



Exemple: Dans la synthèse, la proposition de Lê Nguyên Hoang sur le salaire universel qui était arrivé largement en tête des votes lors de la consultation est à peine évoqué.



Vous pouvez comparer la consultation à la synthèse pour constater le grand écart.

&nbsp;

Comme d’habitude, on fait semblant de réunir les gens autour d’un table afin d’entériner des décisions basées sur une idéologie.

&nbsp;

A l’image de ses contemporains, M. Villani est complètement sur-qualifié pour le travail qu’il effectue.



Par ailleurs il veut nous vendre de l’innovation alors qu’ils n’en a même&nbsp; pas un échantillon sur lui.



A partie de maintenant, on fera comme d’habitude.


&nbsp;Ce rapport reconnait la force&nbsp; et la souplesse des marchés publics comme levier pour développer les activités de R&D privées (exception en matière de R&D, Partenariat d’innovation, et&nbsp; dialogue compétitif).

&nbsp;

Mais&nbsp; il souligne néanmoins,&nbsp; “qu’il faut cependant garder à l’esprit que la mise en œuvre de ces procédures, coûteuses en ressources, requiert une très forte implication des administrations […]. C’est l’aversion au risque des signataires des marchés publics qui limite l’utilisation de certains dispositifs et, plus généralement, l’innovation en matière d’ingénierie contractuelle” (cf. P45).



Dans ces conditions, les activités de R&D privées resteront majoritairement financées par des incitations fiscales (crédit impôt recherche, statut fiscal des jeunes entreprises innovantes, réduction de l’IRPP lors de la souscription de parts dans un fonds commun de placement dans l’innovation…).


Plutôt alléchant, reste avoir si ça se transforme dans les fait en quelque chose de viable, je suis mitigé entre l’avis de tmtisfree et secouss.

Le coup de l’investissement étatique dans la recherche est une bonne idée, concentrer les investissement sur des domaine publique également.

J’aime beaucoup l’idée de pousser le partage de l’information, qui est a mon avis la plus grande source de l’innovation, la jouer perso n’est bon que sur le court terme et encore …

sinon le dixième points n’a rien à faire ici selon moi, ça décrédibilise l’ensemble.








secouss a écrit :



C’est vrai, les US sont leader en haute technologie et l’Allemagne en automobile grace à leur “environnement favorable” lol ^^







Donc pour toi les actuels leaders en IA aux USA (a savoir les GAFA) ne se sont pas développés grâce à leur « environnement favorable » mais plutôt grâce à l’intervention de l’état américain ?&nbsp;









secouss a écrit :



C’est vrai, les US sont leader en haute technologie et l’Allemagne en automobile grace à leur “environnement favorable” lol ^^





En nombre de brevets déposés dans différents domaines techn(olog)iques, les USA et l’Allemagne sont devant nous [1].







secouss a écrit :



Il est plus facile de créer une société en France qu’aux US ou en Allemagne. C’est un fait, pourtant on en créer pas tant que ça ;)





Créer une société n’est qu’un aspect relativement mineur de faire des affaires. Ce qui compte c’est la facilité de faire du business, et là les USA et l’Allemagne sont loin, loin, devant nous [2]. Globalement, en terme de liberté économique, c’est pire : USA 18, Allemagne 25, Botswana 35, France 71 … [3].







secouss a écrit :



On parle pas d’une petite entreprise, on parle de recherche poussée ici, qui sera ensuite reprise par des sociétés. La recherche c’est le boulot de l’état en partenariat avec les sociétés.





Le problème est que la “recherche poussée” n’a presque aucun rapport avec ce que demande l’économique (le milieu des affaires). Ce qui fait qu’en matière d’innovation techn(olog)ique, la recherche appliquée ne dépend que très partiellement de la recherche fondamentale 4. Mais ce mythe a la vie dure car il sert bien des intérêts [5]. Quand on ramène les investissements effectués en terme de valeur produite, le bon sens voudrait qu’on stoppe immédiatement toute recherche publique.



[1]http://www.wipo.int/edocs/pubdocs/en/wipo_pub_941_2016.pdf

ethttps://www.indexmundi.com/facts/indicators/IP.PAT.RESD/rankings

[2]http://www.doingbusiness.org/rankings?region=oecd-high-income

[3]https://www.heritage.org/index/ranking

[4]https://www.wsj.com/articles/the-myth-of-basic-science-1445613954

[5]https://slideslive.com/38893099/technology-assessment-as-political-myth









rivaldo32 a écrit :



Donc pour toi les actuels leaders en IA aux USA (a savoir les GAFA) ne se sont pas développés grâce à leur « environnement favorable » mais plutôt grâce à l’intervention de l’état américain ?&nbsp;





Donc tu sous entend que l’Etat Américain ne subventionne pas les GAFA en implantant leur solution partout dans l’administration, en les vendant partout dans le monde à grand renfort de lobbying poussé et en subventionnant leur R&D par des services de recherche scientifique et militaire ?&nbsp;



C’est vrai que mettre des frais de douane de 200% sur les avions bombardier pour avantager un gros constructeur américain (qui bosse aussi avec l’armée, la Darpa et la Nasa avec des juteux contrats au passage) c’est juste “un environnement favorable” …



Que Space X utilise les infrastructure de la NASA pour pas cher et sois en contrat avec la NASA (à un prix qui fait rêver Arianespace) c’est pas de la subvention et de l’interventionnisme&nbsp;<img data-src=" />



Ouh là! Je ne sous-entend absolument rien, je te pose une question tout simplement.&nbsp;

Tous les états font de l’interventionnisme, aucun doute là dessus. Mais le sens de ma question est le suivant : penses tu que l’interventionnisme Français soit plus efficace que l’Américain ? Parce que perso j’en doute.&nbsp;


Une bonne dose d’interventionnisme pour pousser les sociétés à se lancer sur le sujet couplé à une bonne dose d’environnement.



Ariane est née ainsi, le Rafale est né ainsi, Airbus est né ainsi, STX, MBDA, Safran, Thales, Gemalto, Bull, …. la liste est longue ^^



Il faut se battre sur tous les fronts


J’ai attaqué le rapport via la news n°2, mais je suis pas déçu de lire l’introduction au rapport via la new n°1!



Il faut impulser sur les défis majeurs y a qu’à renfoncer la visibilité, il faut transformer l’Etat y a qu’à se donner les moyens …



C’est à se demander s’il en est le rédacteur car j’apprécie habituellement des interventions (ou bouquin), mais là ça brasse surtout de l’air avec le sentiment de distiller les éléments de langage d’une boite de communication…








secouss a écrit :



C’est vrai, les US sont leader en haute technologie et l’Allemagne en automobile grace à leur “environnement favorable” lol ^^



Il est plus facile de créer une société en France qu’aux US ou en Allemagne. C’est un fait, pourtant on en créer pas tant que ça ;)



On parle pas d’une petite entreprise, on parle de recherche poussée ici, qui sera ensuite reprise par des sociétés. La recherche c’est le boulot de l’état en partenariat avec les sociétés.





Pourtant, on a des formes de Sociétés très avantageuses pour faire bcp de R&D qui sont clairement des subventions déguisées accessibles à tous, comme les JEI & JEU… Mais ces formes juridiques ont fait un flop et c’est bien dommage…



C’est vrai qu’on entend plus parler ! Je pensais que ça avait disparu Oo ?&nbsp; J’espère qu’ils feront un bilan des échecs avant de lancer autre chose :(



&nbsp;C’est comme les contrat avec formation d’un “jeune” par un “vieux” qui devait faire sauter les cotisations, je sais pas où ça as merdé mais ça a fait un gros flop pour une super idée…


“La recherche c’est le boulot de l’état en partenariat avec les sociétés.”&nbsp;Dans un “Partenariat”, y’a toujours un fucker et un fuckee <img data-src=" />&nbsp;


Dérégulation à tour de bras pour “faciliter l’innovation”…

&nbsp;

&nbsp;“L’idée d’un&nbsp;label valorisant les solutions les plus exemplaires estégalement évoquée. Il serait&nbsp;géré par le ministère de la Transitionécologique et solidaire. Pour inciter les entreprises à sauter le pas, lacarotte pourrait prendre la forme d’une récompense fiscale. ”



&nbsp;Ah, et de nouvelles niches fiscales pour les amis du président <img data-src=" />


« le monde du travail est à l’aube de grandes transformations et n’y est encore que peu préparé ». Face à ce phénomène, et comme les autres&nbsp;missions, le rapport de Cédric Villani&nbsp;ne&nbsp;peut prédire&nbsp;l’avenir.




  C'est marrant, il fait de la prospective sur tout ce qui&nbsp; peut rapporter du pognon, mais pas sur le plus reste.   Surtout, ne pas remettre en cause la chimère du plein emploi.







crocodudule a écrit :



Pourtant, on a des formes de Sociétés très avantageuses pour faire bcp de R&D qui sont clairement des subventions déguisées accessibles à tous, comme les JEI & JEU… Mais ces formes juridiques ont fait un flop et c’est bien dommage…





Selon l’OCDE, dans son rapport de 2014 sur l’examen des politiques d’innovation en France, “ depuis 2008, près de 600 entreprises entrent dans ce dispositif [JIE] tous les ans” (cf.p240) […] En 2011, 2800 entreprises relèvent de ce statut” (cf.p261, Chap7 . l’entrepreneur innovant).

&nbsp;

Aussi, ce n’est pas le nombre de JIE qui freine le déploiement de ce statut fiscal, mais le fait que ces sociétés sont,&nbsp; bien souvent,&nbsp; sous-capitalisées et trop petites.&nbsp; Comme la réalisation d’une activité de R&D est un pari, il est nécessaire de disposer de capitaux importants.Aussi, les aides d’État (fiscales, subventions, ou marchés publics) doivent cibler des entreprises qui ont déjà des&nbsp; activités économiques, et qui souhaitent renforcer la valeur ajoutée de leur production.

&nbsp;

Or, le principe de l’horizontalité des mesures fiscales ne permet pas de sélectionner les entreprises porteurs du projet, à la différence de certaines procédures de passation de marchés publics.

&nbsp;

A&nbsp; tout cela s’ajoute le fait que la définition des activités de R&D endroit fiscal français se focalise sur les activités strictement de R&D. Ce qui exclut les innovations de commercialisations,&nbsp; de produits ou de procédés.

&nbsp;

A titre d’exemple, le CE a jugé en 2013 que le dépôt d’un brevet portant sur des perfectionnements techniques d’un produit déjà existant&nbsp; sont des “améliorations de techniques existantes dépourvues de caractère substantiel”&nbsp; ouvrant droit au CIR (cf.CE, arrêt du 13 novembre 2013, n°341432, Groupement d’études matériels techniques).



&nbsp;

Extraits (savoureux) de la page 262 du rapport de OCDE de 2014 :

&nbsp;

&nbsp;“Les JEI sont de petites structures de 6.6 salariés en moyenne (avec une médiane de 4 salariés). Elles disposent de fonds propres réduits. Enfin, seulement 41% des JEI tirent des bénéfices de leurs activités (le déficit moyen s’élève à 130000EUR par entreprise)”.&nbsp;“En comparaison à des entreprises similaires par la taille et le secteur, les JEI rattrapent, après quelques années, leurs homologues en termes de valeur ajoutée et de chiffre d’affaires (alors que ces deux indicateurs étaient au départ très inférieurs pour les JEI), mais elles restent en moyenne en déficit alors que leurs homologues passent d’un faible déficit à un faible bénéfice (OSEO, 2012)”.&nbsp;&nbsp;“Cette mesure renforce le soutien aux très petites entreprises technologiques de moins de 20 salariés (qui sont les principales bénéficiaires de ce statut). Tant la création de ce statut que l’analyse de ses effets renforce l’argument présent d’une politique de l’innovation qui s’est focalisée pendant les années 2000 sur l’entrepreneuriat innovant”.&nbsp;









tmtisfree a écrit :



La primauté sur les données est caractéristique : l’apprentissage automatique n’est pas de l’intelligence, c’est le niveau zéro des capacités cognitives et il n’y a vraiment rien d’enthousiasmant là-dedans. Tant que les bases neurophysiologiques (voire moléculaires) de l’intelligence humaine ne seront pas découvertes, l’“intelligence” artificielle restera du marketing (d’État en France).





Au vu des progrès récents de la neurobiologie et de l’intelligence artificielle, c’est pourtant un peu ce qui semble se passer, non?

https://www.amazon.fr/Surfing-Uncertainty-Prediction-Action-Embodied-ebook/dp/B0…









BlueTemplar a écrit :



Au vu des progrès récents de la neurobiologie et de l’intelligence artificielle, c’est pourtant un peu ce qui semble se passer, non?

https://www.amazon.fr/Surfing-Uncertainty-Prediction-Action-Embodied-ebook/dp/B0…





Je n’ai pas lu ce livre, mais d’après le descriptif et les commentaires déposés le sujet du livre n’est pas vraiment l’intelligence per se. Le livre présente plutôt le cerveau comme une machine à prédire dans le cadre d’une théorie (Predictive Processing) que je ne connais pas. Je ne suis pas sûre que ce type d’approche holistique soit bien pertinente pour la recherche en IA qui continue obstinément à se focaliser sur des empilements de neurones qui dérivent des études en physiologie des années 60-70.



Je viens par contre de terminer celui-ci [1] qui traite spécifiquement de l’intelligence par un des meilleurs spécialistes du sujet. La lenteur des progrès accomplis est décevante. S’il est certain que l’intelligence est avant tout génétiquement déterminée, en couplage avec une petite composante épigénétique (environnement), il n’existe toujours aucune base matérielle physiologique (càd moléculaire, génétique, cellulaire et/ou métacellulaire) sur laquelle bâtir un ou des modèles d’intelligence et les améliorer. Tout juste quelques hypothèses de connectivité entre certaines aires cérébrales.



D’après ce chercheur, les progrès en IA viendront essentiellement des pays qui feront des percées dans le domaine de l’intelligence humaine. Malheureusement, à le lire, il n’est pas très optimiste pour les pays occidentaux. Une majorité du Congrès US est anti-évolution, et l’UE est idéologiquement arc-boutée sur de l’égalitarisme forcené du nivellement par le bas. Il pense qu’un seul pays possède en fait une politique cohérente de recherche avancée en intelligence humaine, la Chine. Leur but est de trouver les gènes de l’intelligence et ils y mettent les moyens. Il cite le cas d’un de leur mégalabo (128 séquenceurs ADN à 2 million la machine, 4000 chercheurs, etc.) où on peut lire sur un poster mural “Genes build the future.”



Alors quand tu parcours le navet de 235 pages pondu, tu te rends compte que ces gens-là (les politiciens français ou autres) ne vivent pas sur la même planète.



[1]https://www.amazon.fr/gp/product/110746143X/ref=oh_aui_detailpage_o01_s00?ie=UTF…









anomail a écrit :



“La recherche c’est le boulot de l’état en partenariat avec les sociétés.”&nbsp;Dans un “Partenariat”, y’a toujours un fucker et un fuckee <img data-src=" />&nbsp;





Je répondrais même pas à une bêtise pareil… Le rapport de force et la négociation tu connais ?



Suffit d’être formé, et tu apprendra qu’une bonne nego (pour un bon partenariat) c’est quand les deux parties quittent la table “déçus” de ne pas avoir tout gagné.









tmtisfree a écrit :



Le problème est que la “recherche poussée” n’a presque aucun rapport avec ce que demande l’économique (le milieu des affaires). Ce qui fait qu’en matière d’innovation techn(olog)ique, la recherche appliquée ne dépend que très partiellement de la recherche fondamentale 4. Mais ce mythe a la vie dure car il sert bien des intérêts [5]. Quand on ramène les investissements effectués en terme de valeur produite, le bon sens voudrait qu’on stoppe immédiatement toute recherche publique.







Le rapport dit qu’une partie des secteurs pouvant être impactée par le domaine de “l’IA” ne doit pas être financé par l’Etat car les entreprises s’en charge déjà, mais que d’autres secteurs doivent bénéficier d’un financement public car ils peuvent apporter des solutions et avancées à la société sans que le but recherché soit de faire des bénéfices financiers.

Donc là, je ne vois pas trop pourquoi tu critiques.









Yss a écrit :



Le rapport dit qu’une partie des secteurs pouvant être impactée par le domaine de “l’IA” ne doit pas être financé par l’Etat car les entreprises s’en charge déjà, mais que d’autres secteurs doivent bénéficier d’un financement public car ils peuvent apporter des solutions et avancées à la société sans que le but recherché soit de faire des bénéfices financiers.

Donc là, je ne vois pas trop pourquoi tu critiques.





Si le but n’est pas de faire “des bénéfices financiers”, quel est le but exactement ? Faire de la recherche pour augmenter les connaissances est toujours intéressant, et je serais la première à investir si j’en avais les moyens, mais je ne pense pas qu’on ait, en France, les poches qui débordent d’euros. Donc autant confier la recherche au privé qui dépensera son argent de manière certainement plus ciblée et soci(ét)alement utile in fine.



Si au moins l’État se préoccupait de son rôle, à savoir créer un environnement entrepreneurial favorable. Mais même ce minimum n’existe pas. Il faut voir les statistiques accablantes de création d’entreprises pourvoyeuses d’emplois par rapport au nombre de celles créées au Royaume Uni ou en l’Allemagne. Le politique qui proposera de supprimer l’INSEE et la DLF à Bercy pour libérer l’entreprise et effacer le chômage aura mon vote.









jurinord a écrit :



Extraits (savoureux) de la page 262 du rapport de OCDE de 2014 :



    &nbsp;          

&nbsp;"Les JEI sont de petites structures de 6.6 salariés en moyenne (avec une médiane de 4 salariés). Elles disposent de fonds propres réduits. Enfin, seulement 41% des JEI tirent des bénéfices de leurs activités (le déficit moyen s’élève à 130000EUR par entreprise)".&nbsp;"En comparaison à des entreprises similaires par la taille et le secteur, les JEI rattrapent, après quelques années, leurs homologues en termes de valeur ajoutée et de chiffre d’affaires (alors que ces deux indicateurs étaient au départ très inférieurs pour les JEI), mais elles restent en moyenne en déficit alors que leurs homologues passent d’un faible déficit à un faible bénéfice (OSEO, 2012)".&nbsp;&nbsp;"Cette mesure renforce le soutien aux très petites entreprises technologiques de moins de 20 salariés (qui sont les principales bénéficiaires de ce statut). Tant la création de ce statut que l’analyse de ses effets renforce l’argument présent d’une politique de l’innovation qui s’est focalisée pendant les années 2000 sur l’entrepreneuriat innovant".&nbsp;








   Extrait très intéressant en effet et qui confirme mon sentiment: on s'est focalisé depuis 2007 sur "l'entreprenariat innovant" avec d'une part des formes juridiques adaptées à ce modèle et d'autre part une fiscalité (et cotisations sociales) qui a su petit à petit s'adapter par rapport à nos voisins, notamment pour les JEI et JEU.     Pour au final un résultat très très mitigé...        






  Est-ce qu'il ne serait pas temps, dans le domaine des nouvelles tech., d'enterrer le mythe de l'innovation individuelle qui apportera la licorne ou la pépite française... Personnellement, je le pense: je doute très sincèrement de l'idée d'une méga pépinière française de startups innovantes pour espérer avoir quelques champions français (et pourtant je codirige un incubateur, plus exactement un pré-incubateur, mais justement cette expérience m'a convaincu qu'on se plantait).


La France veut des BDD ? Ben qu’on commence par centraliser l’identité civile avec tout le reste, comme ça on aura plus à remplir des milliers de formulaires pour donner les mêmes informations tout le temps… En commençant par la scolarité, l’habitation, les assurances, la santé, etc.


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