Des sénateurs menacent de déférer le projet de loi RGPD devant le Conseil constitutionnel
Et Bas amoureux
Le 10 avril 2018 à 07h35
3 min
Droit
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Les sénateurs ont visiblement du mal à digérer la fin de non-recevoir qui leur a été opposée en commission mixte paritaire, vendredi 6 avril. Le président de la commission des lois de la Haute assemblée, Philippe Bas, a fait savoir aux députés qu’il saisirait le Conseil constitutionnel.
Le compte rendu des échanges entre députés et sénateurs, qui n’ont pas réussi à trouver d’accord sur le projet de loi adaptant le droit français au Règlement européen relatif à la protection des données personnelles (RGPD), apporte de nouveaux éclairages sur les différends entre assemblées (voir ici).
On y apprend surtout que les sénateurs s’apprêtent à déférer le texte au Conseil constitutionnel. « Je ne vous cache pas que nous nous posons des questions quant à la constitutionnalité de certaines dispositions du projet de loi, que nous soumettrons au Conseil constitutionnel », a ainsi lâché Philippe Bas (LR) à l’issue des débats.
« Tout dépend de la façon dont les députés traiteront le texte »
« Nous n'avons pas encore pris de décision définitive, mais on l'envisage », tempère toutefois Sophie Joissains, la rapporteure du Sénat.
Contactée par nos soins, l’élue explique que tout dépendra des modifications qui seront retenues par les députés cette semaine (dès cet après-midi en commission, puis jeudi 12 avril en séance publique) : « Il est certain que si l’Assemblée revenait au texte initial, il y a quelques dispositions qui nous paraîtraient de nature à aller devant le Conseil constitutionnel. »
Par exemple ? Celles de l’article 14 sur la transparence des algorithmes (voir notre article), de même que celles relatives aux fichiers pénaux.
« On se décidera véritablement après le 12 », poursuit Sophie Joissains. Et pour cause, le Sénat sera certes amené à réexaminer le texte dans le cadre d’une nouvelle lecture, mais le dernier mot reviendra aux députés.
Pour déférer le texte devant le Conseil constitutionnel, il « suffit » que 60 sénateurs saisissent l’institution à l’issue de la navette parlementaire. Les « Sages » disposent alors d’un délai d’un mois pour statuer, ce qui pourrait poser des problèmes de calendrier, le RGPD étant applicable dans toute l’Union européenne à compter du 25 mai prochain. Le gouvernement pourrait néanmoins déclarer l'urgence afin de contraindre le Conseil à statuer sous 8 jours.
Des sénateurs menacent de déférer le projet de loi RGPD devant le Conseil constitutionnel
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« Tout dépend de la façon dont les députés traiteront le texte »
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 10/04/2018 à 12h42
Le 10/04/2018 à 13h02
Tu es dur, il manque juste un rappel, sur une actu qui est assez touffue. C’est un simple oubli " />
Le 10/04/2018 à 13h12
Le 10/04/2018 à 13h51
Le 10/04/2018 à 15h05
je pense qu’un non dit dans ces échanges de commission-mixte, par ailleurs forts intéressants, concerne l’échéance des municipales de 2020 et le risque encouru par les municipalités et élus en place d’actions de groupe avant 2020.
Le parti actuellement majoritaire à l’Assemblé aurait beaucoup a gagner et le parti majoritaire au Sénat et dans les communes beaucoup à perdre. Chacun a beau jeu de défendre l’intérêt général ou celui des TPE-PME et de beaux principes, mais c’est bien plus une bataille de partis et d’avenirs politiques individuels qu’une bataille d’institutions.
Le 10/04/2018 à 15h24
Le 11/04/2018 à 07h42
Cette date butoir du 25 mai est ridicule si elle implique de devoir bacler lés débats. Ca veut également dire que le 26, toutes les entreprises auront rempli les nouvelles obligations alors qu’un mois avant elles n’ont quasiment aucune piste sur ce qu’il faut faire précisément.
Le 11/04/2018 à 08h24
Tu pourrais à la limite dire qu’il est ridicule d’avoir tant attendu pour mettre à l’ordre du jour des assemblées cette loi alors que le Règlement Européen date du 14 avril 2016 (ça fera 2 ans samedi !).
Les entreprises savent tout ce qu’il faut, si elle se sont renseignées depuis 2016.
La loi actuelle sert à 2 choses : fixer certains points que peuvent modifier les états et transposer une directive concernant tout ce qui est données traitées par les états (et pas les entreprises) dans le cadre de la police et de la justice.
Je suppose que sur les points fixés par la loi, il y aura un délai d’application si cela est nécessaire comme on le fait habituellement. Une loi votée est rarement applicable le jour même de sa promulgation.
De plus, la CNIL a déjà indiqué qu’il n’y aurait pas de sanctions mais un accompagnement dans les premiers temps.
Le 10/04/2018 à 08h47
Je ne vois pas en quoi c’est une menace. IL est toujours bon de demander l’avis du Conseil Constitutionnel si on a un doute sur certains points.
Une petite explication sur les fichiers pénaux et les écarts de perception entre les 2 chambres ?
Une explication sur l’éventuelle inconstitutionnalité serait top.
Je n’ai pas trouvé à quoi cela correspondait dans cet article.
Le 10/04/2018 à 08h50
C’est pas faux… Je viens de rajouter un lien dans l’actu :)
Le 10/04/2018 à 08h59
Le 10/04/2018 à 09h01
Sur un texte qui ne devrait pas crisper particulièrement les députés et sénateurs car le sujet est peu politisé, on pouvait espérer qu’un compromis existe.
Le 10/04/2018 à 09h06
Le 10/04/2018 à 09h20
Le 10/04/2018 à 09h29
Le 10/04/2018 à 09h41
Le 10/04/2018 à 09h54
Une régulation européenne étant applicable, … sans transposition dans la loi nationale, … elle sera applicable de fait dès le 25 Mai 2018 dans les limites défini par le RGPD.
Le projet de loi du Gouvernement va bien au delà des éléments rendus obligatoires par le règlement européen
Le 10/04/2018 à 09h57
Le 10/04/2018 à 10h03
Le 10/04/2018 à 10h05
Le 10/04/2018 à 10h44
Certes mais cela n’explique pas la différence de point de vue entre le députés et les sénateurs.
Le 10/04/2018 à 11h33
Différends… Et non différents.
Le 10/04/2018 à 11h40
Le 10/04/2018 à 12h25
Le 10/04/2018 à 08h22
Le sénat veut moins de transparence sur les algorithmes, si j’ai bien compris ? Leur principe est que les citoyen soient le moins informé possible ?
Le 10/04/2018 à 08h24
Non, au contraire… Je vous renvoie vers cet article d’hier : Next INpact
Le 10/04/2018 à 08h35
le RGPD étant applicable dans toute l’Union européenne à compter du 25 mai prochain.
Le gouvernement pourrait néanmoins déclarer l’urgence afin de contraindre le
Conseil à statuer sous 8 jours.
“chic……ça promet un joli feuilleton” ! " />
Le 10/04/2018 à 08h41
L’intérêt de l’actu tient en une ligne :
Par exemple ? Celles de l’article 14 sur la transparence des algorithmes, de même que celles relatives aux fichiers pénaux.
Mais il faut se rendre sur une autre actu pour comprendre les raisons de la colère. Cela aurait mérité un petit rappel ici, en quelques lignes " />