Le gouvernement lance des « états généraux des nouvelles régulations numériques »
L'état sera chaud
Le 26 juillet 2018 à 07h32
4 min
Droit
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Le gouvernement vient d'annoncer le lancement d’une série de consultations destinées à mûrir la position de la France en matière de régulation du numérique (sous les angles économiques, sociétaux, etc.). Ces « états généraux » sont censés aboutir « début 2019 ».
« La France veut réfléchir à des régulations intelligentes dans plusieurs domaines comme la fiscalité, le partage des données, le statut des travailleurs des plateformes, le rôle de l’économie collaborative, la modération des contenus en ligne ou encore le fonctionnement des régulateurs face à ces nouveaux enjeux », a fait savoir hier le secrétaire d’État au Numérique, Mounir Mahjoubi, au travers d’un communiqué.
L’ancien président du Conseil national du numérique (CNNum) venait tout juste de présenter les grandes lignes de ces « états généraux des nouvelles régulations numériques », voulus notamment par Emmanuel Macron, en Conseil des ministres.
Six mois de concertation sous la houlette du CNNum
Comme pour le projet de loi Numérique du gouvernement Valls, l’exécutif a confié au CNNum – dont les nouveaux membres viennent tout juste d’être installés – le soin de mener cette concertation en associant société civile, parlementaires, administrations, régulateurs (Arcep, CSA...), etc.
Ces états généraux devront conduire à l’élaboration de « plusieurs scénarios », « dans l’objectif de promouvoir un numérique libre, ouvert, interopérable et innovant, au service du progrès humain et de l’émancipation des femmes et des hommes par l’éducation, le travail et le plein exercice de leurs libertés fondamentales ».
Quatre thématiques seront explorées :
- Économie : « Quelles régulations des relations numériques entre acteurs et quelles nouvelles régulations concurrentielles à l’ère des plateformes numériques ? Comment maintenir l’optimum des effets de réseau du numérique tout en promouvant un modèle économique ne reposant pas sur la domination de quasi-monopoles ? »
- Social : « Comment promouvoir le développement de l’économie collaborative et l’atomisation du travail bénéficiant à des donneurs d’ordre organisés en plateformes numériques tout en assurant une juste protection sociale des travailleurs ? Quel modèle social adapté, pérenne, protecteur des individus et neutre quant au statut de ces derniers mettre en place, qu’il s’agisse du travail à faible comme à forte valeur ajoutée ? »
- Sociétal : « Quel cadre imposer aux acteurs numériques, au-delà de la protection des données personnelles, en vue d’assurer la protection des personnes ? »
- Modalités et méthodes de régulation : « Quels nouveaux outils juridiques et techniques des régulateurs et autorités publiques prévoir pour connaître précisément et sans délai les activités des plateformes numériques, tout en respectant les capacités opérationnelles et les secrets industriels et commerciaux de ces dernières ? »
Des travaux prioritairement destinés à alimenter les discussions européennes
En initiant ces consultations, l’exécutif espère « anticiper » et « poser un cadre adapté et adaptable sur la décennie à venir », afin d’assurer une cohérence d’ensemble « mettant fin à des initiatives trop parcellaires ou trop tardives, en réaction à des critiques ou évènements particuliers ». Un objectif déjà affiché, là aussi, lors de la préparation du projet de loi Numérique.
L’exécutif explique toutefois que ces états généraux visent « en priorité » à contribuer à « la stratégie numérique européenne ». Un cycle de travail sera d’ailleurs lancé le mois prochain « en lien avec la Commission européenne et d’autres États membres ».
Ces travaux, qui seront officiellement lancés aujourd’hui, dureront six mois. « Deux restitutions » sont prévues, « afin de préparer le Forum pour la gouvernance de l’Internet [qui se tiendra à Paris en novembre, ndlr], ainsi que d’aboutir début 2019 à des propositions utiles au débat européen en matière de numérique ».
Le gouvernement lance des « états généraux des nouvelles régulations numériques »
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Six mois de concertation sous la houlette du CNNum
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Des travaux prioritairement destinés à alimenter les discussions européennes
Commentaires (15)
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Abonnez-vousLe 26/07/2018 à 11h38
Y a rien sur l opendata de la vidéosurveillance pendant les manifs ? ^^
Le 26/07/2018 à 11h41
Le 26/07/2018 à 11h44
Le 26/07/2018 à 11h47
Le fait de savoir se vendre est une compétence comme une autre. Si on ne sait pas le faire, effectivement il ne faut pas se lancer en indép ou AE (quoique ce statut est à la base fait pour une activité annexe, même s’il est détourné pour ne pas avoir de vrais salariés et éviter les cotisations sociales, par les plateformes à la Uber ou les livreurs à vélo…).
Mais c’est la même chose qu’en salarié, où tu te retrouves à devoir justifier ta demande de salaire face à des personnes (RH, commerciaux, DSI à l’ouest) qui ne connaissent pas ton métier, ne savent pas quelles sont tes compétences, et vont tout faire pour t’embaucher au salaire le plus bas, quitte à utiliser des moyens pas très propres (entretiens à plusieurs par exemple, ou tests sans rapport avec le job attendu).
Perso en portage j’ai presque doublé mon net (mais il faut prendre en compte les frais qu’on n’a pas en tant que “vrai” salarié en CDI : pas de congés, mutuelle payée plein pot, pas d’avantage tels que les réductions CE, les trucs payées par la boite, etc). Mais au final j’ai quand même été gagnant en portage. Ce permet même d’avoir accès à un prêt bancaire car pour la banque tu as un CDI, chose qui sera bien plus compliqué pour un indép.
Le 26/07/2018 à 11h48
Tu veux dire que le déséquilibre est plus fort que quand un salarié négocie son salaire ?
Je suis d’accord avec le fait que ça précarise mais pas sur la baisse du niveau de rémunération. J’irais même jusqu’à dire pour l’avoir pratiqué que cela permet une rémunération qui n’aurait pas existé sans ce statut, à partir qu’un certain âge et un certain niveau de rémunération, on n’est plus embauché directement.
Il faut faire attention à ne pas vouloir surprotéger les gens, ça a des effets plus négatifs qu’on le pense, par exemple, la protection des salariés âgés par rapport au licenciement fait qu’on ne les embauche plus.
De plus, ce statut ne me semble pas utilisé dans le cadre des plateformes numériques dont on parle ici. Il est donc hors sujet.
Le 26/07/2018 à 14h55
Quand on est indépendant, le vrai problème est de trouver des clients (avant de négocier tes honoraires).
Et là, tu te rends compte que tes prospects se comportent exactement comme les employeurs ;
ils publient des annonces, tu y réponds et ….. pas de nouvelles.
Il faut arrêter de penser que les indépendants travaillent tous chez Uber (ou autre plateforme internationale).
Le 27/07/2018 à 00h13
Laissez-moi deviner…
“Regulations” sera encore synonyme de nouvelles taxes et complexifications…
Le 28/07/2018 à 23h00
bof.
ca va juste accoucher de plus de censures pour contrôler les “humeurs du peuple », n’importe quel prétexte sera valable
plus de religions dans le cul
plus de pouvoirs pour le gouvernement
et plus de contraintes hors de prix pour les indépendants
Le 30/07/2018 à 07h43
Le 31/07/2018 à 14h11
Je n’ai pas lu un traitre mot de cet article car cela ne sert à rien pour comprendre que ce gouvernement nous prend pour des ignares mangeurs de foin.
En réalité ce gouvernement ne tient que parce qu’il est maintenu par une foule de climatohérétiques, d’escrolos et autres bobos urbains ignares qui couinent à tout va. Mais vous êtes trop niais pour vous en rendre compte !
Le 26/07/2018 à 08h14
Comment maintenir l’optimum des effets de réseau du numérique tout en promouvant un modèle économique ne reposant pas sur la domination de quasi-monopoles ? »
Le logiciel est un excellent outil pour ça, mais l’État ne veut pas l’utiliser et laisse Windows et Safari su iOS installé par défaut sans permettre à l’utilisateur de choisir aisément des alternatives.
Le 26/07/2018 à 09h20
De façon plus générale, il est quand même comique de voir l’Etat se poser des questions dont il est à l’origine du problème.
Outre le fait qu’il soit responsable des quasi-monopoles (notamment en les finançant et en favorisant leur évasion optimisation fiscale), il est aussi responsable des travailleurs précaires des tartup (merci l’autoentrepreneur et le portage salarial).
Le plus drôle/cynique reste quand même la dernière question: comment surveiller les plateformes numériques “tout en respectant les capacités opérationnelles et les secrets industriels et commerciaux de ces dernières “ ?
En clair, comment faire pour que les augmentations de charge de travail des agents contrôleurs se répercutent sur eux sans embaucher de personnel supplémentaire? Et comment faire en sorte d’éviter de contrôler les copains délinquants sans que cela se voit?
A chaque jour suffit sa peine son horreur…
C’est un proverbe qui sied bien à notre gouvernement
Le 26/07/2018 à 10h36
Le 26/07/2018 à 11h08
Le problème numéro un de l’état et des plateforme numérique c’est l’argent ponctionné à chaque transaction… Tu vend une app 100€, la plateforme te prend 30€ et l’état t’en prend encore entre 20€ et 50€. Au final sur 100€ t’est content si t’en touche 30€…
Finalement la question est assez simple, devrait t’on laisser une personne tranquille et espérer qu’elle décolle et l’accompagner ou alors la décourager dès le début pour ne permettre qu’a des grosse structure d’apparaitre ?
Exemple concret : Tu est développeur indépendant sur IOS et tu gagne 800€ par mois. A ce stade seule la plateforme te rémunère, lors de tes rendez vous CAF on te bassine avec “vous gagnez pas assez, il va falloir trouver un vrai travail”.
Tu met les bouchées double et tu gagne 1000€ par mois… La plateforme te pompe toujours 30% mais comme maintenant tu est imposable l’état te pompera 20% et il ne te restera que 850€ par mois. Tu devra donc poursuivre les rendez vous caf et ça sera encore la même rengaine, il faut travailler plus !
Tu ne peut pas travailler plus car tu est au maximum et malgré ce que tu gagne de façon brut qui te permettrait de vivre sans aides si peu taxé, tu reste un précaire qui ne sort plus de chez lui et passe son temps à coder sur son ordi.
Naturellement le gap est gigantesque si tu veut franchir le pas et créer une vrai société avec une équipe et des bureau… Par contre si on te laissais tranquille ou qu’on t’encourage alors la peut être que ça pourrais créer des emploi.
Bravo monsieur, en gagnant 1000€ par mois pendant un an vous avez gagnez le droit d’avoir un bureau de 30m² pas loin de chez vous avec la possibilité d’engager une équipe de 3 personne à 0% pendant 2 ans, dans un immeuble avec des bureau semblable au votre !
A la place de ça on te laisse sombrer au burn out et tu te rend vite compte que tu gagne autant à toucher les aides sociales et à rien faire… Plus le temps passe et moins tu pourra facilement te réinsérer dans la société qui t’a littéralement craché à la figure.
Le pire la dedans c’est que ceux qui te “bouffent” à la apple eux ne paye quasiment pas d’impôts et c’est ce qui les permet de grandir à la vitesse de la lumière pour ce retrouver en situation de monopole et de devenir eux aussi un genre d’état.
Le 26/07/2018 à 11h30