La descente aux enfers des cartes prépayées est largement compensée par la hausse de plus de 2 millions de forfaits sur l'année 2018. Si le MtoM continue d'afficher une croissance annuelle à deux chiffres, la portabilité est par contre en demi-teinte : une hausse sur l'année, mais une baisse importante au dernier trimestre.
Il y a quelques jours, l'Arcep a mis en ligne son observatoire du marché des communications électroniques pour le quatrième trimestre 2018. L'occasion de faire le bilan des trois derniers mois de l'année dernière, mais aussi d'avoir une vision globale du marché du mobile sur l'ensemble de 2018.
Coup de frein sur la croissance des forfaits
En France, 75,6 millions de cartes SIM étaient en service au 31 décembre 2018, soit 122 000 de plus qu'au 30 septembre. « Il s’agit de la plus faible progression enregistrée lors d’un quatrième trimestre, et elle a été divisée par trois par rapport au quatrième trimestre 2017 », détaille le gendarme des télécoms.
Ce score « provient principalement d'une moindre activité sur le marché postpayé (+ 508 000 forfaits, contre + 862 000 au quatrième trimestre 2017) ». Le taux de pénétration – la division entre le nombre de clients et la population totale (67 millions selon l'INSEE) – reste dans tous les cas élevé avec 112,8 %.
Dans le détail des 75,6 millions, les forfaits sont toujours largement majoritaires avec 66,507 millions d'abonnements postpayés pour 9,090 millions de prépayés. Sur trois mois, les premiers ont augmenté de 508 000 tandis que les seconds ont baissé de 386 000.
Sur un an la tendance est la même : 2,171 millions de forfaits supplémentaires, pour 1,170 million de prépayés en moins. Au total, le nombre de cartes SIM en France a donc augmenté de 1 million sur l'année 2018. Le premier est le troisième trimestre étaient les plus importants avec près de 900 000 cartes SIM en plus à eux deux.
73 millions de SIM en métropole
Sur ce total de 75,6 millions de cartes SIM, 73 millions sont en métropole, dont 65,063 millions pour les opérateurs de réseau (Bouygues Telecom, Orange, Free Mobile et SFR). Il reste donc 7,921 millions pour les opérateurs virtuels. Il y a un an, la répartition était de 64,142 millions pour les opérateurs de réseau et 7,847 millions pour les NVMO. La part de marché de ces derniers reste stable à 10,9 %.
Il reste donc environ 2,6 millions de cartes SIM pour l'outremer, avec une légère croissance de 0,3 % sur un an (7 000 cartes SIM supplémentaires), notamment grâce à un bon score sur les trois derniers mois : 15 000 cartes SIM supplémentaires. Comme sur le vieux continent, les forfaits sont en hausse (+ 4,3 %) et le prépayé en baisse (- 5,8 %).
« Cet accroissement [sur le dernier trimestre, ndlr] provient à la fois du marché postpayé, dynamique depuis un an et en particulier à la Réunion, et d’un repli moins soutenu du parc prépayé ce trimestre ». À la Réunion en effet, les forfaits grimpent de 6,3 %, tandis que le prépayé chute de 24,5 %. Pour rappel, Free s'est lancé en 2017 sur cette île.
Dans l'ensemble, la Réunion se taille la part du lion avec 874 000 cartes SIM, suivie par Guadeloupe, Saint-Martin et St-Barthélemy (618 000) et la Martinique (530 000).
Toujours plus de portabilités, malgré une grosse chute au quatrième trimestre
Autre indicateur intéressant : la portabilité, c'est-à-dire le nombre de clients qui conservent leur numéro en changeant d'opérateur. 2018 marque largement le pas sur les précédentes années avec 8,115 millions de demandes, contre 7,58 millions en 2017, 6,8 millions en 2016 et moins de 6 millions en 2015 et 2014.
Mais cette réalité ne doit pas en cacher une autre : sur le dernier trimestre 2018, l'Arcep annonce 1,805 million de numéros portés. C'est loin des trois trimestres précédents, chacun à plus de 2 millions. Ce alors que le quatrième trimestre occupe habituellement la première place (et de loin) dans les bilans.
Il faut remonter en 2013 pour un contre-exemple... et encore seul le premier trimestre de cette année dépassait le quatrième (qui restait quand même le second plus important de 2013). En 2018, le quatrième trimestre est bon dernier. À titre de comparaison, il était question de 2,4 millions de portabilités au quatrième trimestre 2017, 2,3 millions en 2016 et 2 millions en 2015. Il faut remonter à 2014 pour trouver un score inférieur (1,7 million).
Le régulateur n'explique pas ce phénomène. La pérennisation et la prolongation de certaines promotions au-delà de la première année (notamment chez Bouygues Telecom et Free) pourraient avoir participé à cette chute de 26 % sur un an.
Tendance ou accident ? Réponse dans les prochains bilans de l'Arcep.
MtoM continue d'exploser
Le MtoM (machine to machine) enregistre encore une fois une croissance annuelle à deux chiffres avec des ventes brutes de 1,086 million de cartes, pour un total de 18,230 millions. La quasi-totalité se trouve en métropole : 18,203 millions pour seulement 27 000 en outremer. La croissance y est d'ailleurs bien moins importante avec 5,4 % de plus sur un an, contre 22,4 % en métropole.
Avec plus de 3,3 millions de cartes SIM MtoM supplémentaires, l'année 2018 est dans lignée de 2017 (+ 3,2 millions). Pour comparaison, en 2016 l'augmentation n'était que de 1,2 million.
Les télécoms en 2018, par le prisme de la bourse
Les quatre opérateurs nationaux n'ont pas encore publié leurs résultats pour l'année 2018 complète, mais nous pouvons tout de même dresser un bilan du cours de leurs actions respectives en bourse. Bouygues Telecom n'y est pas côté indépendamment : il est intégré dans le groupe Bouygues avec d'autres activités. Ce dernier a par contre perdu 30 % de sa valeur, son action passant de 44 à 30 euros.
Chez Iliad, la chute est encore plus importante : 41 % de moins en douze mois, l'action passant de plus de 200 euros à 120 fin 2018... Et le début 2019 n'est pas plus réjouissant avec près de 30 % de moins en quelques semaines. Aujourd'hui, l'action n'est plus qu'à 86 euros.
Orange est quasiment stable avec seulement 2 % de moins sur 2018 : l'action est passée de 14,6 à 14,3 euros. Depuis quatre ans, la situation boursière de l'opérateur historique est stabilisée. Même situation en 2018 pour Altice avec 1,8 euro par action. La marque au carré rouge avait pourtant dépassé les 3,50 euros au mois de juin, mais elle est depuis redescendue à son niveau du début de l'année 2018.
Maintenant que les grandes lignes sont posées par le gendarme des télécoms, nous attendons les bilans chiffrés des opérateurs pour analyser plus finement la situation.
Commentaires (14)
#1
Un étrange quatrième trimestre… les pigeons voyageurs
#2
Vivement que les constructeurs intègrent tous une SIM intégrée.
Déjà parce que cela facilitera encore plus le changement d’opérateurs, mais ça évitera aussi le gaspillage à produire des cartes SIM qui finissent à la poubelle à chaque changement de forfait…
#3
Bonjour,
Et à Saint-Pierre-et-Miquelon et autres COM ils n’ont pas de mobiles ? .
Quand au M2M a part avoir une clé 3/4g sur une framboise, je ne vois pas comment cela est utilisé en industrie.
#4
Un exemple au pif, ascenseur. En cas de coupure avec le central pour n’importe quoi sur la ligne principale.
#5
Non merci. J’ai un téléphone “jetable” que j’utilise que en soirée / festival. Actuellement si je perds le téléphone, je recommande juste une carte SIM depuis mon espace client.
Tu fais comment avec une eSim dans le téléphone si tu le perds pour récupérer ton numéro (vrai question) ?
#6
#7
Il me semble qu’une eSIM se programme comme une carte SIM : on programme le nouveau téléphone (à distance ou en boutique) au lieu d’une puce électronique sur une carte.
#8
Je l’utilise dans des boîtiers de contrôle d’accès (j’en ai 4). Ces abonnements sont assez facile à différencier, c’est des numéros de téléphone à 14 chiffres commençant par 07 et non des numéro à 10 chiffres.
Dans la pratique, ces boîtiers connaissent les numéros de mobile des personnes autorisées à passer. La personne appelle le numéro à 14 chiffres avec son tel, et grâce à la présentation du numéro, ça ouvre la porte si le numéro de l’appelant est autorisé (ça passe pratiquement chez tous les opérateurs. Je j’ai pour l’instant que les utilisateurs qui ont un abonnement chez CIC mobile qui ne peuvent pas appeler ce type de numéro à 14 chiffres)
Exemple : https://www.manomano.fr/piece-detachee-et-accessoire-pour-motorisation-de-portai…
Par contre, je ne sais pas ce que c’est comme abo, car quand on voit que le boitier de contrôle avec son électronique, incluant un abonnement valable 10 ans ne coute que 250€, ça fait une moyenne de 2€/mois matériel inclus ;)
#9
Drôle de remarque. De même que tu peux faire une porta sur la sim intégrée, tu peux désactiver le téléphone en gardant le numéro et l’activer sur un autre appareil.
#10
#11
Oui pour la fin de la sim…
Car en cas de changement d’opérateur elle sert de prétexte pour facturer des euros. On est pas dupe.
L’environnement lui ne l’est pas… métaux, énergie et produits toxiques pour générer la puce…
Alors oui ca va peut-être couter des emplois aux fabricants de puces ( donc les gars qui les fabriquent, faut se diversifier! et passer à autre chose).
#12
#13
les abo free “pas prévus” fonctionnent très bien
J’ai une SIM 0€ depuis des années dans ma voiture pour l’alarme/GPS et c’est très efficace
#14
Au sens où l’on t’as carotte la caisse ?