Ariane 6 : il faut dès maintenant « préparer la transition, à terme, vers le réutilisable »
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Notre dossier sur la politique des lanceurs spatiaux (européens) :
Le 25 novembre 2019 à 07h00
19 min
Sciences et espace
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Pour assurer son avenir spatial, l'Europe devrait dès maintenant se préparer aux lanceurs réutilisables... mais tout le monde n'est pas d'accord sur ce point. S'il est trop tard pour Ariane 6, ce sera possible avec Ariane Next, selon un rapport du Sénat. Il propose des recommandations sur les décisions qui seront prises la semaine prochaine par l'ESA.
Après avoir passé en revue la genèse d'Ariane 6 et les embûches qu'elle rencontrera durant sa période commerciale, le rapport d'information du groupe de travail « Espace » du Sénat s'intéresse à l'avenir, et plus particulièrement aux prochaines années où il va falloir prendre d'importantes décisions sur l'orientation stratégique des lanceurs européens.
Il y est notamment question de l'aprés Ariane 6 – avec une Ariane 6 « Evolution » ou directement Ariane Next réutilisable – et du financement. Les parlementaires proposent plusieurs pistes pour renforcer les ambitions spatiales européennes et revoir la politique industrielle des lanceurs.
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2,6 milliards d’euros de financement pour 2020 - 2022
L'Agence spatiale européenne (ESA) a ainsi proposé une enveloppe de 2,662 milliards d'euros pour le budget triennal 2020 - 2022. Une somme conséquente, mais qui cible large puisqu'elle doit « notamment permettre de réussir la transition entre la fin de l’exploitation d’Ariane 5 et le début d’Ariane 6, de préparer l’amélioration de la compétitivité d’Ariane 6, de Vega C et du P120 C commun à l’horizon 2022, de bâtir des briques technologiques pour le futur et de financer la rénovation du CSG entre 2020 et 2024 ». La France prévoit de son côté d'attribuer 1,058 milliards d’euros aux lanceurs et au CSG.
Selon l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), l'investissement de l'argent public aurait un impact indirect : « ces dépenses ont un effet de levier important sur l’activité économique. L’ESA a ainsi calculé que, pour 100 euros dépensés pour le développement d’Ariane 5, 320 sont générés en valeur ajoutée supplémentaire dans l’économie ; quelque 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires auraient ainsi été générés entre 2000 et 2012 dans l’industrie européenne spatiale et non spatiale ».
De son côté, la Cour des comptes rappelle que ce financement ne doit pas se traduire par l'éviction des autres secteurs spatiaux : science, exploration, observation de la Terre, navigation et télécoms. Quoi qu'il en soit, Ariane 6 « est prête à rentrer en phase d’exploitation ».
Des financements nécessaires pour « rester dans la course »
Comme nous l'avons détaillé dans la première partie de notre dossier, la situation a largement évolué depuis que le projet Ariane 6 a été validé : « on ne peut ignorer que les conditions de marché – incertitude de la demande, explosion de l’offre – ne sont plus celles envisagées en 2014 pour dimensionner l’ampleur du programme Ariane 6 ».
Par exemple, la baisse significative du coût au lancement par kg. Le rapport reprend à sa sauce des informations sorties dans la presse : « 130 millions de dollars pour Ariane 64 et 80 millions de dollars pour Ariane 62 contre, on l’a vu, un Falcon 9 facturé à moins de 50 millions de dollars sur le marché commercial ».
Cette différence viendrait notamment des coûts des lancements qui seraient de 90,6 millions d’euros pour Ariane 64, 73,6 millions pour Ariane 62 et 44 millions de dollars pour Falcon 9 « consommable ». Attention à cette comparaison qui ne prend pas en compte les possibilités de lancement double et la charge utile différente de chaque fusée.
Autre problème pour Ariane 6 : « la cadence minimale de onze lancements par an, avec au moins cinq tirs institutionnels sera très difficile à atteindre ». Le CNES table sur quatre à cinq missions institutionnelles par an entre 2020 et 2030, contre cinq à huit lancements commerciaux. C'est légèrement plus qu'Ariane 5 sur la période 2013 et 2018 (quatre à sept lancements), mais aussi largement moins que les onze prévus.
Or, « l’équilibre des programmes de lanceurs spatiaux européens est garanti par une présence forte sur le marché commercial ». « Si notre part de marché venait à diminuer drastiquement, le risque est grand que certains de nos partenaires européens ne considèrent à terme que l’indépendance d’accès à l’espace ne vaut pas le prix payé », détaille le rapport. Face à ce risque, le président du CNES affirme que « l’autonomie européenne d’accès à l’espace doit s’organiser ».
La réunion de la semaine prochaine doit ainsi « octroyer les financements permettant de répondre à des défis de court terme » : fin d'exploitation d'Ariane 5 (il reste 12 fusées à lancer), la fin du développement d'Ariane 6 et assurer la transition entre les deux. Pour le président d'ArianGroup, André-Hubert Roussel, il s'agit de « rester dans la course ».
La réutilisation, nouveau standard des lanceurs ?
Le rapport revient ensuite sur la suite d'Ariane 6 et notamment la question d'un lanceur (enfin ?) réutilisable. Grosso modo, deux scénarios peuvent être envisagés. Première hypothèse, passer par une fusée intermédiaire Ariane 6 Evolution d'ici à 2025 avec un gain de performances de l'ordre de deux tonnes en orbite géostationnaire et de 20 % sur le prix au kg, puis dans un second temps de se lancer dans le réutilisable avec Ariane Next.
Deuxième solution, passer directement à Ariane Next qui semble tout droit inspiré de Falcon 9 : « plus simple (lanceur biétage au lieu de quatre aujourd’hui ; un seul moteur contre trois aujourd’hui), moins coûteux (avec une cible de réduction des coûts à nouveau fixée à 50 %) et réutilisable ».
Pour rappel, « Ariane 6 ne peut pas évoluer vers un lanceur réutilisable compte tenu de sa configuration », il faut donc développer un nouveau lanceur, ce qui n'est pas une mince affaire et qui demande du temps et de l'argent. Deux options risquées : la première, car le prix au kg n'est plus le seul critère et à cause d'un marché moins important que prévu sur les lancements géostationnaire ; la seconde, car elle nécessite de passer rapidement à un tout nouveau lanceur.
Les rapporteurs « estiment fort probable que la réutilisation, a minima du premier étage, devienne le nouveau standard technologique, tant en raison des gains économiques que des exigences environnementales qui devraient s’appliquer à la filière à l’avenir ». Comme l'avaient déjà formulé Catherine Procaccia et Bruno Sido en 2015, ils souhaitent donc « que l’Europe ne rate pas le tournant des lanceurs réutilisables ».
Pas si vite pour certains... c'est « so 2018 » le réutilisable
Cette question divise, y compris en France. Pour Arianespace, l'italien Avio et la Direction générale de l’armement, « la viabilité économique de la réutilisabilité pour les lanceurs européens n’est pas démontrée, car les lancements institutionnels accordés à SpaceX se font à un prix bien supérieur au prix du marché et sur un volume également bien supérieur à celui dévolu aux lanceurs européens ». « Nous travaillerons à la réutilisation si les cadences de lancement la rendaient économiquement viable », lâche André-Hubert Roussel, président d'ArianeGroup.
La direction générale de l’armement va même plus loin : « le lanceur réutilisable n’est pas une solution de 2030, mais de 2018. Il faut viser l’étape d’après, car, en 2030, SpaceX ou ses successeurs seront vraisemblablement passés à autre chose ». À quoi ? Mystère et boule de gomme. De son côté, l'ONERA déplore le comportement de « suiveur » de l'Europe et le manque de financements sur la recherche à long terme des lanceurs spatiaux.
Le CNES n'a pas la même position, estimant « qu'il est aujourd'hui démontré que la réutilisation du premier étage permet un gain économique d’environ 30 à 50 % sur le coût d'un lancement ». Encore faut-il réussir à récupérer les éléments les plus coûteux et les remettre en état à un prix raisonnable : il faut trouver le juste milieu entre en récupérer trop ou trop peu.
L'ESA souffle le chaud et le froid
Pour l'agence spatiale française, le choix pour l'Europe ne « sera pas entre lanceur consommable ou lanceur réutilisable, mais entre lanceur réutilisable ou disparition de cette activité ».
De son côté, l'ESA se montre pragmatique : « il est capital que l’Europe se dote de capacités permettant d’envisager une réutilisation ponctuelle de certains éléments du lanceur, notamment des propulseurs » et que « la mise en œuvre opérationnelle de cette réutilisation dépendra ensuite de l’équation économique, qui doit tenir compte tant des coûts récurrents que des cadences de lancement ».
Bref, le rapport affirme qu'il « faut en conséquence dès aujourd’hui préparer la transition, à terme, vers le réutilisable ». Le Conseil ministériel des 27 et 28 novembre 2019 devra lancer cette dynamique et financer deux projets : un moteur d’étage principal à propulsion liquide potentiellement réutilisable et un démonstrateur de premier étage réutilisable.
Les financements nécessaires sont estimés entre 350 et 400 millions d’euros sur 2020 à 2022 : « Les rapporteurs appellent donc le Gouvernement à souscrire à ces programmes et à convaincre leurs homologues de faire de même, sans quoi la réutilisation ne pourra être envisagée par l’Europe ».
Prometheus, Callisto et Themis, le trio gagnant ?
Comme l'avait fait la Cours des comptes par le passé, le rapport met en avant trois projets : Prometheus, Callisto et Themis. Le premier est un moteur à propulsion liquide potentiellement réutilisable dont l'idée remonte à 2015.
Sa promesse : diviser les coûts par 10 par rapport à Vulcain 2.1. Les premiers tests sont attendus fin 2020 et pour les rapporteurs il serait temps « d’industrialiser ce moteur, qui pourrait voler sur le démonstrateur Themis en 2022 afin d’une mise en service la plus rapide possible ».
Le projet Callisto est pour sa part un démonstrateur de très petite échelle (1/10) permettant de développer les logiciels nécessaires au retour du premier étage, une technologie déjà bien maitrisée par SpaceX. Callisto est développé depuis 2016 par le CNES, le DLR (Allemagne) et la Jaxa (Japon), mais sans l’Agence spatiale européenne ni ArianeGroup.
Les rapporteurs expliquent que « d’autres contributions de partenaires européens sont attendues », ce qui serait légitime dans la mesure où ce projet permet de préparer le futur des lanceurs européens. Un vol de démonstration est prévu pour 2022, avec une récupération sur une barge en pleine mer... exactement comme SpaceX a ses débuts.
Themis est l'étape suivante : « un démonstrateur à l’échelle 1/2 d’un étage réutilisable propulsé par Prometheus pour maîtriser la rentrée atmosphérique et le retour sur Terre de l’étage principal en minimisant le besoin de remise en état avant retour en vol ». La prédéfinition de Themis « est en cours depuis 2019 dans le cadre d'ArianeWorks, initiative conjointe entre le CNES et ArianeGroup, récemment rejoints par l'ONERA », qui doit aider à accélérer la conduite du projet.
« Themis pourrait ensuite être adapté comme booster liquide d'Ariane Next. En fonction des financements mobilisés, un premier essai en vol pourrait intervenir avant 2025 », indique le rapport. Le développement du démonstrateur Themis (proche d'un prototype opérationnel) nécessiterait un investissement public de l’ordre de 200 millions d’euros.
Des projets de modernisation et réduction de coût, notamment Icarus
Les rapporteurs ajoutent que trois autres projets seront présentés à la ministérielle la semaine prochaine. Tout d'abord Icarus (Innovative carbon Ariane upper stage), un étage supérieur utilisant au maximum les technologies composites. Il est question d'une charge utile de deux tonnes supplémentaire pour 10 % de réduction sur les coûts.
Pour le moment, les étages supérieurs sont principalement constitués d'aluminium, alors que SpaceX s'intéresse à l'acier inoxydable pour son prochain vaisseau amiral Starship.
Ensuite, il est question du programme d’amélioration continue (CIP) visant à réduire les coûts de façon incrémentale entre 2023 et 2025. Pour les rapporteurs, les idées retenues devront « être sélectionnés sur leur capacité à d’une part, générer un retour sur investissement court (5 à 6 ans maximum) et d’autre part, être valorisés également sur la prochaine Ariane ». Inutile en effet d'améliorer des technologies qui seront obsolètes rapidement après.
Dernier point, moderniser le Centre spatial guyanais (alias CSG). Il est déjà sur la bonne voie : « Les coûts de maintien en condition opérationnelle du centre ont ainsi diminué de 6 % entre 2009 et 2016 alors que l’activité augmentait dans le même temps (3 pas de tirs, avec entre 7 à 12 lancements par an) ». Néanmoins, le Centre spatial doit composer avec des installations vieillissantes, certaines datant de près de 50 ans : « Elles nécessitent d’être modernisées pour réduire les coûts, assurer leur robustesse et améliorer leur impact environnemental ».
Éviter une concurrence interne entre Vega et Ariane
L'avenir du lanceur Vega (qui se place entre Soyouz et Ariane) revient sur le tapis et les rapporteurs ont un avis bien tranché sur la question. Ils recommandent en effet « la plus extrême prudence quant à la souscription au programme de développement de Vega E : s’il s’agit d’une hausse de la performance de Vega C, et non d’une réduction des coûts, il conviendra de s’y opposer ».
Ils estiment en effet inutile d'avoir une concurrence plus importante entre Vega et Ariane, qui sont tous les deux des lanceurs de la même famille. Les deux doivent être complémentaires, d'autant qu'il y a déjà bien assez de concurrence externe. En cas de renforcement des performances de Vega, « neuf missions institutionnelles pourraient ainsi basculer d'Ariane 62 à Vega E. En particulier, les satellites de la constellation Galileo pourraient être lancés par Vega E. L'Agence spatiale européenne envisagerait même de reconvertir le pas de tir Soyouz pour le lanceur Vega E... », détaille le rapport.
Pour compliquer la situation, les industriels des pays impliqués dans le développement de Vega E (et pas dans celui d'Ariane 6) pourraient être tentés de pousser un renforcement de Vega pour remplir leurs carnets de commandes. C'est aussi ça la joie d'avoir des partenaires partout en Europe...
De nouveau l'idée de « préférence européenne », qui fait son chemin
Autre problème qui a déjà été soulevé à plusieurs reprises : « Le marché européen se caractérise par l’absence de "préférence européenne", alors que les marchés institutionnels américains et chinois sont captifs [...] L’Europe est ainsi un cas unique où un satellite développé sur fonds publics peut être lancé sur un lanceur non européen, alors même que les lanceurs européens ont été développés sur fonds publics ».
Au fil des années, plusieurs pays européens ont déjà eu recours à SpaceX pour lancer des satellites, comme le rappelle l'OPECST cité par le rapport du Sénat :
« en 2018, Falcon 9 de SpaceX a […] mis en orbite le satellite luxembourgeois Govsat-1, dédié aux communications duales ultrasécurisées […], et le satellite militaire espagnol Paz d’observation de la Terre. À la suite d’un contrat signé en 2013 avec SpaceX, c’est le même Falcon 9 qui devrait lancer cette année et l’année prochaine les trois satellites SARah de reconnaissance radar utilisés par l’armée allemande, en remplacement de la constellation des cinq satellites SARLupe ».
Dans ce genre de situation, SpaceX en profite évidemment pour baisser au maximum ses prix afin de remporter des contrats et ainsi « piquer » des clients à Ariane. Florence Parly, ministère des armées, résume ainsi la situation : « ne soyons pas complices de ce petit jeu, pas très loyal, qui vise en réalité à nous faire perdre notre autonomie d’accès à l’espace ».
Bref, les rapporteurs souhaitent que « l’ensemble des donneurs d’ordre – États, Agence spatiale européenne et Union européenne – s’engagent à lancer européen ». « Seul ce type de mesure garantira la pérennité de notre industrie dans le domaine et donc le maintien de notre accès à l’Espace, qui est d’une grande importance stratégique », ajoute la direction générale de l’armement.
Tout le monde semble donc d'accord, mais rien n'est encore fait... même si les choses bougent : « Des progrès ont été récemment effectués sur ce terrain. Le 26 avril 2018, un contrat-cadre entre Arianespace et l’Agence affirme l’engagement complet de l’Agence spatiale européenne en matière de lanceurs européens pour ses programmes. Au niveau de l’Union européenne, un même principe serait en cours d’élaboration ».
Le rapport rappelle que l'engagement de la France et l'Allemagne « a été confirmé au plus haut niveau politique le 16 octobre 2019 », par une déclaration franco-allemande publiée sur le site de l'Élysée.
Les autres pays n'ont rien annoncé de tel pour l'instant.
Modifier la règle du retour géographique
Comme la Cour des comptes, les rapporteurs prônent un assouplissement de la règle du retour géographique, qui serait trop contraignante. Le rapport parle même d'un « frein majeur à la rationalisation du processus industriel ». De plus, cette règle limiterait la concurrence entre les pays européens. Bref, autant éviter de se mettre des bâtons dans les roues (les autres s'en chargent déjà).
L'italien Avio a une idée : « insérer dans les contrats de développement une clause selon laquelle lorsque l’industrie n’atteint pas les objectifs en termes de coût de production d’un produit, le bénéfice du retour géographique serait remis en cause ».
Pour le CNES : « quand le programme donne lieu à une phase de production et c’est le cas unique des lanceurs, une remise en compétition devrait être possible ». Bref, plus de souplesse et plus de concurrence pour réduire les délais et les coûts.
Restaurer l'ambition spatiale européenne
Ensuite, le rapport pointe un autre point et pas des moindres : le manque d'ambition spatiale et la nécessité d'un leadership collectif. Pour résumer la situation, les rapporteurs reprennent une question des années 70 que l'on prête à Henry Kissinger : « l’Europe, quel numéro de téléphone ? ».
Ariane est éparpillée « façon puzzle » (pour reprendre Raoul cette fois-ci), avec des divergences d'opinions parfois importantes. Une solution est proposée par les rapporteurs : « les principaux États spatiaux – sur les lanceurs, a minima la France, l’Allemagne et l’Italie – doivent assumer un leadership collectif, donner l’impulsion à l’Europe spatiale » et définir une stratégie commune au moins à moyen terme.
Dans l'Hexagone, il faudrait faire émerger une véritable « équipe de France ». Si le CNES et ArianeGroup sont sur la même ligne, l'agence spatiale française devrait renforcer ses liens avec l’ONERA. Avec l'Italie, il conviendrait de remettre à plat le conflit entre Avio et Arianespace. Ce n'est pas la seule épine dans le pied de la France : « une plus grande rigueur budgétaire envers l’Agence spatiale européenne » permettrait sûrement d'améliorer les relations avec l'Allemagne, etc.
Mais l'Europe manque aussi d'ambition : « Aujourd’hui, force est de constater que c’est le secteur spatial américain qui fait aujourd’hui rêver les foules. Elon Musk parvient à mettre en scène ses avancées à la façon d’une épopée qui aurait pour but ultime la colonisation de la planète Mars ». Le gouvernement américain n'est pas en reste et relance la conquête de la Lune sur la Lune, exactement comme la Chine (à l'horizon 2030) et l'Inde qui va se lancer dans les vols habités.
Des projets qui permettent de fédérer un pays, contrairement à la France et l'Europe qui n'ont pas d'équivalent à mettre sur le devant de la scène pour rassembler les foules. Pourtant, le vol habité était au programme il y a quelques dizaines d'années : « Ariane 5 était le reflet de véritables ambitions européennes : à la fin des années 1980, l’Europe entendait participer à l’épopée du vol habité avec la navette Hermès . On peut aujourd’hui légitimement se poser la question de savoir ce que fait l’Europe sur le vol habité. À ce jour, pas grand-chose ».
Pour résumer : « L’Europe doit donc avant tout s’interroger sur les objectifs qu’elle poursuit, pour aboutir à une ambition renouvelée et partagée par nos concitoyens ».
Mobiliser pour augmenter le budget
Enfin, dernier point soulevé par le rapport : « une indispensable mobilisation budgétaire ». Les rapporteurs commencent par planter le décor : « La France est le premier contributeur des lanceurs Ariane depuis les années 1970. Selon la Cour des comptes, sur le programme Ariane 6, la France finance la moitié des 4 milliards initialement décidés ».
Sans remettre en cause cet investissement, les parlementaires aimeraient que les autres pays européens prennent aussi leurs responsabilités : « l’indépendance d’accès à l’espace est un bien qui profite à tous les États européens, il est temps que chacun en prenne conscience ».
Pour le moment, la France ne peut trop rien dire car elle a des arriérées à régler, mais en 2020 elle « aura mis fin à sa pratique de sous-budgétisation de sa dotation à l’Agence spatiale européenne, ce qui ne la met plus en position de faiblesse lorsqu’il s’agit de plaider pour un investissement accru de la part de ses partenaires ».
Autre piste pour récupérer des fonds : le secteur privé mériterait également d’être renforcé... même si « nous n’aurons probablement pas d’Elon Musk ni de Jeff Bezos », note avec humour le rapport. Les décisions prises lors de la réunion ministérielle de la semaine prochaine permettront d'apercevoir la route prise par les lanceurs européens.
Ariane 6 : il faut dès maintenant « préparer la transition, à terme, vers le réutilisable »
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2,6 milliards d’euros de financement pour 2020 - 2022
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Des financements nécessaires pour « rester dans la course »
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La réutilisation, nouveau standard des lanceurs ?
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Pas si vite pour certains... c'est « so 2018 » le réutilisable
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L'ESA souffle le chaud et le froid
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Prometheus, Callisto et Themis, le trio gagnant ?
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Des projets de modernisation et réduction de coût, notamment Icarus
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Éviter une concurrence interne entre Vega et Ariane
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De nouveau l'idée de « préférence européenne », qui fait son chemin
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Modifier la règle du retour géographique
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Restaurer l'ambition spatiale européenne
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Mobiliser pour augmenter le budget
Commentaires (56)
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Abonnez-vousLe 25/11/2019 à 11h29
Je parlais de rentabilité, pas de coût commercial.
On ne sait pas si le réutilisable est rentable pour SpaceX car c’est trop récent. Il s’agit d’un ROI à moyen terme.
Le fait que SpaceX surfacture les lancements institutionnels n’est pas à prendre en compte dans ce calcul à mon sens à moins que l’entreprise ne compte dessus pour amortir le dumping commercial du privé.
Signifiant qu’ils ne sont pas rentables, et donc que leur modèle économique est foireux.
Je ne pense pas que cela puisse être évalué dans l’immédiat.
Le 25/11/2019 à 11h29
nous n’aurons probablement pas d’Elon Musk ni de Jeff Bezos
Le problème n’est pas les hommes mais le cadre institutionnel inadapté, rigide, administratif, bureaucratique et anti-économique qui cancérise l’UE.
Le 25/11/2019 à 12h36
Avec Trump qui conditionne ses aides au déclenchement d’une enquête et clame partout Amerca First, l’indépendance et la souveraineté sont des concepts arriérés 🙄
Le 25/11/2019 à 12h42
Sauf que l’histoire nous a montré plus d’une fois que dès que l’on se met en position de dépendance vis à vis des USA ils en abusent pour étouffer notre industrie.
Faut arrêter de la jouer bisounours, faire face au monde tel qu’il est et s’assurer de l’indépendance stratégique de l’Europe dans TOUS les domaines, seul moyen de ne pas se faire écraser par les géants US et Chinois.
Le 25/11/2019 à 12h44
La réutilisation de certains composants risque d’être ennuyé par la règle du retour géographique.
Car si on ne produit plus un composant dans un pays car il est réutilisé, ça fait moins d’argent qui retourne dans le pays…
Sinon top article (idem pour celui sur Assange) " />
Le 25/11/2019 à 13h39
L’indépendance logistique est une question militaire, pas économique en effet.
Maintenant le jour où tu es conquis militairement, même si ton économie était mieux gérée, tu n’as plus rien…
Le 25/11/2019 à 14h14
Une fois n’est pas coutume, je participe à la volée de bois vert " />
Le problème avec les États-Unis, c’est qu’ils ont prouvé par le passé qu’ils ne sont pas des partenaires commerciaux fiables quand il s’agit de technologie sensible - ils peuvent accepter de pratiquer des lancements, mais à des conditions difficiles à accepter :
La France et l’Allemagne se tournent alors vers les États-Unis pour le
lancement : la fusée américaine Thor-Delta lance Symphonie 1 en décembre
1974, mais les États-Unis ont posé comme condition au lancement le
renoncement à toute utilisation commerciale du satellite. Au début des
années 1970, il apparaît clairement que la politique spatiale des
États-Unis qui consiste à limiter l’assistance technologique à un cadre
d’application très stricte est déterminante dans la décision française
et européenne de construire un lanceur européen, et de développer une
filière spatiale complète et autonome
(source)
Voir aussi dans le même ordre d’idée la réglementation ITAR, qui permet au gouvernement de bloquer l’exportation de tout produit contenant des éléments d’origine US.
Très clairement, le gouvernement des États-Unis a “le droit” d’agir de cette manière : le contribuable américain finance, donc il a un droit de regard. Mais les autres pays doivent en avoir conscience et agir en conséquence.
Le 25/11/2019 à 14h17
En faite, l’indépendance pour l’accès à l’espace viens d’une histoire qui est à l’origine de Ariane et d’un coup bas des USA. Dans les années 60, voulant leur satellite de télécommunication (télévision et radio), les français et les allemands ont développé conjointement un satellite nommé Symphonie. Initialement, il était prévu d’utiliser un lanceur européen en cours (Europa II), mais son projet fut abandonné. Il ne restait donc plus que les Américain pour fournir un lanceur, sauf que l’accord obtenu stipuler que le satellite ne pouvait par être utilisé à des fins commerciale qui serait entré en concurrence avec Intelsat. Le satellite fut envoyer en 1974, mais castré d’une exploitation commerciale.
(j’avais trouvé une très bonne page ici, mais je n’ai peu obtenir l’accès que par le 6lzHVJrsW8Jhttps://www.capcomespace.net/dossiers/espace_europeen/ariane/espace_francais/sym…” target=”_blank” rel=“nofollow”>cache de google là. Problème de SSL)
Cette affaire a été la principale motivation pour créer un lanceur européen (Ariane).
Le 25/11/2019 à 14h43
Le 25/11/2019 à 15h13
“Le gouvernement américain n’est pas en reste et relance la conquête de la Lune sur la Lune,”
Ce qui est la moindre des choses…
Le 25/11/2019 à 15h57
Ah, bien de vouloir la préférence Nationale Européenne !
Le 26/11/2019 à 06h40
Si on s’oriente vers du réutilisable, cela va remettre en cause tout l’équilibre économique et politique de l’Europe de l’espace.
En effet, le contrat de départ était : vous investissez dans le développement d’un lanceur et vous obtenez un bout de fusée à construire.
Avec le réutilisable les morceaux à construire vont se faire plus rare et le retour sur investissement plus long.
De plus, la France n’investis pas dans ariane uniquement pour la beauté de la recherche mais aussi pour développer les missiles nucléaires de la dissuasion français (M51). Pour la France il y a donc d’autres enjeux.
Le 26/11/2019 à 08h46
Il y a effectivement un double enjeu ici:
Il ne s’agit pas uniquement de pouvoir lancer des satellites civils et militaires en toute indépendance mais aussi conserver un savoir faire vital pour la dissuasion nucléaire française et, par extension, de l’Union Européenne.
Cependant qui dit fusée réutilisable dit fusée d’une extrême fiabilité… Cela serait donc positif pour la dissuasion nucléaire qui à besoin d’une fiabilité absolue.
Le 26/11/2019 à 09h14
Le 26/11/2019 à 09h26
Le 26/11/2019 à 09h36
Le 26/11/2019 à 15h03
Le 26/11/2019 à 15h15
Je ne tors rien du tout, les dernières famines en chine c’est début années 60 lors du grand bon en avant et les zones franches c’est les années 70 (et c’est anecdotique dans le développement chinois jusqu’aux années 90).
Relis ce qui fut écrit : “la chine a cessé de crever de faim dans les années 80 en se convertissant au capitalisme”
C’est totalement faux, la chine ne s’est convertie à rien du tout idéologiquement, elle est revenue à un fonctionnement multi millénaire de cités usines.
Une génération entière n’avait pas connu la famine quand leurs pays a commencé à se développer et avait été à l’école contrairement aux précédentes (dans un système collectiviste).
Faire commencer la prospérité chinoise au pacte machin ou autre c’est ça tordre l’histoire, la révolution agricole (en grande partie issue de la mondialisation et en partenariat avec des instituts américains) est le grand déclencheur de tout ce redressement et il y a une réelle continuité politique, et des idées et des hommes même si les principes de gouvernance changent forcément sur des décennies.
L’erreur est de voir les marxistes, chinois comme d’ailleurs, comme des religieux qui suivraient un manuel politique qui aurait été figé au début du 20e en Russie…
Le 26/11/2019 à 15h25
Le 26/11/2019 à 16h46
Au contraire, le principe du dumping d’état c’est de sponsorisé l’industrie nationale pour qu’elle se retrouve en monopole de fait, mais une fois que c’est le cas et que les concurrents étrangers ne sont plus en capacité de rattraper techniquement l’industrie nationale le dumping cesse et les coûts sont remontés, pour au final se retrouver avec le pays à l’origine du dumping qui absorbe toute l’économie du secteur. Accepter de passer par les US sans développer de concurrence c’est de la vision court-termiste.
D’autre part on est ici sur du secteur militaire où on a pu constater depuis l’arrivée de Trump les risques lies à la dependance. En particulier avec la notion d’extra-territorialité du droit US qui fait qu’on peut acheter du materiel chez eux mais on n’a pas le droit d’en faire ce qu’on veut. Typiquement tous les matériels soumis à ITAR, sur lesquels l’administration US a un droit de regard complet, empêchant l’usage, la revente, etc. sans leur accord.
Le 26/11/2019 à 20h20
Le 26/11/2019 à 20h27
Le 26/11/2019 à 20h30
Le 26/11/2019 à 20h36
Donc le protectionnisme américain et arriéré?" />
Le 26/11/2019 à 20h42
Le 26/11/2019 à 20h42
Il y à plein de lune dans le système solaire. Faut être précis." />
Le 27/11/2019 à 09h08
Le 27/11/2019 à 09h20
Le 27/11/2019 à 09h22
Si tu veux faire ton cybersophiste libre à toi, les gesticulations individuelles ne m’intéressent pas plus que celles étatiques.
Le 27/11/2019 à 09h43
Le 27/11/2019 à 09h48
Le 27/11/2019 à 09h54
Le 25/11/2019 à 07h50
Merci pour ce boulot !
Le 25/11/2019 à 08h23
C’est bien d’éviter d’écarter la piste du réutilisable.
On ignore encore la rentabilité de celui ci (en pratique ça ne fait que depuis deux ans que SpaceX le pratique il me semble), mais il serait idiot de ne pas l’étudier pour autant.
Le 25/11/2019 à 08h54
A la fois récent et comme mentionné dans l’article surfacturé au gouvernement us donc ça permet de baisser les coûts sur le marché commercial.
Le 25/11/2019 à 09h56
Bonjour,
Merci pour cet article, j’ai deux questions au sujet de la préférence européenne mentionnée et souhaitée par cetains organismes : quels sont les freins à sa mise en place et que manque-t-il à cette mise en place ?
Le 25/11/2019 à 10h03
Le 25/11/2019 à 10h58
La suite du dossier est toujours aussi bien et intéressante.
Un défaut, je pense, pour la politique européenne et la non mise en avant et la non communication sur les projets. On y pense peu, mais l’Europe est au final sur la quasi-totalité des grandes missions étrangère (US, Russie, chine…) et est dans une position charnière car, contrairement aux entreprises US, il n’y a pas d’interdiction de coopération avec la chine. Pour les missions peu voir non mise en avant : Galileo, bepicolombo, SEIS sur mars, Copernicus qui observe la terre 7j/24h et passe sur tous les lieux du globe à intervalle régulier. Au final, beaucoup de projet qui servent pour tous, dont certaines données sont en accès libres mais personne ne le sait… Au final, beaucoup sont promptes à critiquer l’ESA(voir même à demander sa suppression…) sans pour autant connaitre ce qu’elle fait…
Pour l’indépendance de l’accès à l’espace, c’est essentiel. Les US le font, la Chine également, la Russie… Ce n’est pas comme si les US ont déjà démontré à plusieurs reprise qu’ils “aimaient” faire chier l’Europe sur ces projets (lancement de satellite interdit sur des lanceurs US, tentative pour couler le projet Galileo…) et qu’on ne peut pas réellement leur faire confiance.
Et il est tout de même dommage de voir qu’il y a toujours des différents, voir même de “je te pique les contrats” entre Ariane et Vega…
Le 25/11/2019 à 11h04
Le 25/11/2019 à 11h24
SpaceX en profite évidemment pour baisser au maximum ses prix afin de remporter des contrats
Il faut aller au bout du raisonnement : puisque SpaceX se rattrape sur les commandes institutionnelles US, les américains financent donc en partie les lancements des satellites UE, ce qui coûtent moins chers aux européens.
Il y a zéro intérêt à payer plus cher, et le concept “d’indépendance” (= protectionnisme) est aussi arriéré et anti-économique qu’il en a l’air.
Le 26/11/2019 à 09h49
Blah blah, aucune économie n’est gérée ainsi mondialement… partout les états interviennent.
Et les économies les plus prospères de ces dernières décennies en asie ont toutes des interventions massives des états dedans. Concernant la Chine avec de claires orientations militaires d’assurer une logistique autonome de bas en haut en acquérant matières premières et technologies par des accords entre états et des lois imposant un partage de connaissance avec des locaux aux entreprises qui délocalisent et une formation de qualité à la population.
Scoop, ce sont des gens inspirés par le marxisme sur l’analyse de la production de richesses, dont l’état intervient massivement, c’est devenu la première économie du monde en 50 ans…
Faut juste arrêter de se toucher sur quelque chose qui n’existe pas et a principalement produit la crise de 29 quand ça a été mis en place et arrêter les attaques ad hominem qui ne sont pas des arguments et confinent ici au ridicule (le fmi ou les états du monde sont collectivistes " />." />)
Le 26/11/2019 à 09h57
Le 26/11/2019 à 10h07
Le 26/11/2019 à 10h15
Le 26/11/2019 à 10h40
Anti-économique ? L’institution dont le dogme fondateur est le libéralisme ? Qui tente d’harmoniser par le bas les protections sociales et de pousser à la privatisation de tous les services publics alors que l’expérience montre qu’en dépit de tous ses défauts (notamment en perte d’efficacité au niveau semi-individuel) l’approche globale étatique reste la plus performante pour les infrastructures et les services vitaux ?
Qui se laisse bousculer par les États-Unis sur des pans entiers d’industrie (ex récent : le scandale de Boeing qui n’aurait jamais dû arriver si les agences européennes avaient réellement fait leur taff), qui tente de respecter des règles qu’eux-mêmes bafouent largement (mais avec talent et subtilité certes: ex rachat d’Alstom avec amende derrière, coup bien précalculé, ou les procès contre Monsanto qui de décantent une fois la fusion achevée) ou des principes cancérigènes pour l’innovation (brevets, tout particulièrement logiciels) ?
Je suis content de voir que tu commences à percer tes œillères. " />
Le 26/11/2019 à 10h42
petit complément à la réponse de tmtisfree : l’économie chinoise a commencé à se développer au début des années 80 - c’est là aussi que les gens ont arrêté de mourir de faim dans le pays. À ce moment il s’est passé quelque-chose d’absolument énorme dans un pays communiste : le dirigeant a dit : “peu importe qu’un chat soit noir ou blanc, tant qu’il attrape des souris c’est un bon chat”. Concrètement, le pouvoir central s’est mis à lâcher du lest et à permettre au Chinois de garder pour eux une partie de leur production.
En clair, le plus grand pays communiste du monde a commencé à se développer quand… il a abandonné l’idéologie économique communiste.
Tiens, et sur les inégalités, je trouve ce graphe assez intéressant, j’ai essayé de faire un mix entre “paradis socialistes” (Argentine, Bolivie) ou “sociaux-démocrates” (Europe du Nord) et “enfers ultra-néo-libéraux” (Grande Bretagne, Suisse…). J’ai mis la France aussi.
Le 26/11/2019 à 10h51
“De plus en plus de denrées” au prix d’un épuisement de la fertilité des sols et d’une oblitération de la vie qui l’entretient.
“De meilleure qualité” c’est d’ailleurs pour ça qu’il y a trois générations tu pouvais bouffer le légume en entier (bon fallait le laver avant quand même), tandis que là tu as le choix entre surcharge de toxines (pesticides et engrais) ou carence de vitamines (parce que tu enlèves la peau). Et accessoirement c’est pour ça que la moitié des fruits et légumes n’ont plus de goût, et qu’il faut payer un demi-rein pour avoir un vrai produit de qualité.
“Niveau et espérance de vie en constante augmentation” sûr si tu te réfères aux stats d’il y a 20 ans. Sûr aussi si tu te contentes de regarder l’âge où on crève, et non pas les conditions dans lesquelles on termine sa vie. Le cap de l’espérance de vie “à qualité constante” a été atteint ou presque. À partir de 2025 l’espérance va diminuer, notamment parce que la santé de la population va se dégrader plus fortement, plus tôt, à “qualité environnementale équivalente” (sachant que celle-ci va également se dégrader sévèrement pour bon nombre de populations, à commencer par l’accès à l’eau dans certains pays, des événements climatiques catastrophiques dans d’autres, les changements de climats dont tous les producteurs terriens ne pourront se remettre, et la pollution en croissante permanente à peu près partout).
Les projections actuelles se basent sur des prévisions d’évolution de l’environnement optimistes, alors qu’on constate depuis 2 ans que les prévisions les plus pessimistes sont au mieux atteintes, au pire dépassées.
Fun fact : l’OMS estime qu’en 2050, 50% de la population MONDIALE sera asthmatique. Et ça c’était selon les critères de projection anciens.
Le 26/11/2019 à 10h51
Le 26/11/2019 à 10h59
Le 26/11/2019 à 11h13
Le 26/11/2019 à 11h24
j’ai l’impression que tu vois un magnifique verre à moitié vide, pour des raisons idéologiques. Tmtisfree dit que la famine recule, que l’espérance de vie augmente, que la pauvreté recule, ce sont des FAITS, tu peux les vérifier facilement sur les sites d’institutions internationales comme la Banque Mondiale ou, si tu estimes qu’elle est trop orientée idéologiquement, l’ONU.
Un autre fait : dans les pays riches, la pollution est en baisse constante. Oui, c’est bizarre, c’est pas intuitif et même pire, c’est pas du tout ce qu’on dit dans les journaux, et pourtant… quand tu y réfléchis 5 minutes, tu te rends compte que c’est normal. Parce-que la croissance économique amène l’innovation technique, qui permet de produire plus avec moins de ressources et moins de matières premières - dans le but de réduire les coûts, d’augmenter les marges, mais le résultat est là. Un agriculteur “traditionnel” s’amuse à empoisonner le sol avec des tonnes de pesticides ? S’il est inconscient, peut-être, mais sinon tu peux leur faire confiance : le pesticide coûte cher, son épandage aussi donc ils n’en mettent que la quantité recommandée.
Un exemple bête : compare la consommation des voitures entre 1980 et 2020. En 40 ans, elle a baissé drastiquement. Au fait, pour la petite histoire je m’amuse beaucoup à relire un hors série de Science et Vie Junior de 1992, qui donnait les “dernières nouvelles de la planète” et selon lequel la planète aurait dû mourir d’une quantité phénoménale de maux il y a 20 ans…
Le 26/11/2019 à 11h32
Le 26/11/2019 à 11h56
“Le CNES n’a pas la même position, estimant « qu’il est aujourd’hui
démontré que la réutilisation du premier étage permet un gain économique
d’environ 30 à 50 % sur le coût d’un lancement ». ”
Et ces 30-50% sortent d’où ? Je n’ai jamais vu aucun chiffres circuler. Les premiers qui devraient se vanter d’une telle économie devrait être SpaceX, sauf qu’en dehors des estimations qu’ils avaient fait avant de réussir à en récupérer un seul, et encore moins d’en réutiliser un, c’est le silence radio, pourtant Musk ne se gène jamais de communiquer des chiffres quand ils sont à son avantage.
Le 26/11/2019 à 13h37
Le 26/11/2019 à 14h21
Il y a augmentation des denrées alimentaires mais aussi de la population.
Je serais curieux voir le ratio denrées alimentaires produites et population. Mais il y a sûrement de nomvreux biais dans ce ratio.
De plus, on produit des denrées alimentaires qui ne seront pas consommées (cf débats sur gaspillage alimentaire). Je serais curieux de savoir si cela n’engendre pas aussi un bien dans ton analyse.
Le 26/11/2019 à 14h25
C’est bien plus compliqué que ça, la chine s’est développée après la révolution verte, qui s’est fait dans un cadre de collectivisation à partir des années 60. On ne peut éduquer des enfants qui meurent de faim…
Les zones franches apparaissent dans les années 70 à ma connaissance et tout ce phénomène de développement s’est fait dans une continuité dans laquelle la possibilité de capitaliser de l’argent (non échangeable à l’international) n’est qu’une étape. Ni la première ni la dernière.
Pour le reste la suisse paradis libéral, quand 100% de l’agriculture est subventionnée, que les transports sont contraints au fret routage que les supermarchés sont des coopératives ainsi que pas mal du secteur de la construction, on est très loin de l’école de Vienne " />
C’est surtout un pays nationaliste et fédéraliste avec un secteur coopératif super développé. Ca correspond aux vues du socialisme du 19e en fait, quand on critique le libéralisme contemporain on parle du néo libéralisme 2e mouture (les premiers neo liberaux ayant été les keynesiens). On est très très loin de ce que fait la suisse (à l’interne).
Idem argentine et bolivie en paradis socialistes?!? l’argentine c’est dix ans d’endettement au FMI à la fin des dictatures où les gens s’enrichissent par la dette avec des niveaux de pauvreté équivalents à tous les pays néo libéraux actuels (allemagne, angleterre). Ils ont eu un président de gauche quelques années il y a dix ans… c’est ça le paradis socialiste? " />
La bolivie est plus dans ce cas de figure déjà avec 15 ans de gouvernance socialiste mais revient de très loin niveau pauvreté/inégalités.