Copie privée : des députés plaident pour plus d’objectivité et de transparence
Faites vos jeux !
Le 02 mars 2020 à 09h36
5 min
Droit
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Dans le cadre du projet de loi sur l’audiovisuel, plusieurs députés veulent revoir le régime de la copie privée en France. Le projet, qui n’a que peu de chance de passer tant l’industrie culturelle tient à cette manne, a le mérite de rappeler les spécificités de cette exception à la française.
Surprise ! Le sujet de la copie privée s’invite dans le projet de loi examiné cette semaine en commission à l’Assemblée nationale.
Cette redevance leur rapporte chaque année plus de 270 millions d’euros puisque cette compensation est prélevée et redistribuée dans ce seul univers. 25 % des sommes collectées sont utilisées par les sociétés de gestion collective pour financer les festivals et autres manifestations culturelles, les 75 % restants étant répartis entre les titulaires de droits, après ponction des inévitables frais administratifs.
La France est toutefois le pays où le régime est le plus généreux. Comprendre, où les taux de prélèvement sont les plus importants. Comme expliqué en détail dans le numéro 1 de notre magazine, cela tient notamment à la composition même de l’instance chargée d’établir ces variables (assiettes et taux).
On y trouve certes 6 représentants des consommateurs et 6 autres représentants des importateurs et fabricants, mais surtout 12 représentants des ayants droit (SACEM, SACD, SPPF, SCPP, Adami, Spedidam, etc., via la société civile Copie France).
Ces 12 sont donc en position de force pour faire adopter « leurs » barèmes et fixer les sommes qu’ils vont eux-mêmes percevoir. Il suffit qu’une voix supplémentaire vienne gonfler leur vote, par exemple celle du président de la commission, pour qu’ils soient assurés d’arriver à leurs fins.
La structure décisionnaire a régulièrement été mise à l’index, aussi bien dans le rapport de Christine Maugüe que dans celui du député Marcel Rogemont. L’un et l’autre en 2015 plaidaient pour que les études d’usages, celles qui jaugent des pratiques de copie privée d’un panel avant d’enclencher le vote, soient confiées à une entité externe (un collège d’experts indépendants ou une autorité administrative indépendante).
Ces préconisations sont néanmoins restées lettre morte. Ainsi, ces études d’usages, pierres angulaires du système, restent gérées au sein de la commission, et aujourd’hui comme autrefois, financées par les sociétés de gestion collective.
Dans le cadre des débats autour du projet de loi sur l’audiovisuel, plusieurs députés s’émeuvent de cette situation.
Des barèmes fixés par le Premier ministre
Avec l’amendement AC48 ou AC407 (identiques), des députés LR veulent ainsi que le montant de la redevance sur les supports d’enregistrement soit fixé non plus par cette instance administrative, mais par arrêté du Premier ministre. Ce texte déterminerait également les types de supports et les modalités de versement.
La Commission Copie privée persisterait, mais avec un rôle purement consultatif. Elle serait composé non plus de 12 ayants droit, 6 industriels et 6 consommateurs, mais par 8 représentants de chacun de ces collèges. « La Commission chargée d’établir le montant de la rémunération pour Copie Privée, assure Virginie Duby-Muller, connait d’importants dysfonctionnements structurels depuis de nombreuses années. En dépit des précédents rapports parlementaires, son fonctionnement n’a que peu évolué ».
Ces amendements identiques proposent donc de rétablir « une objectivité réelle dans la détermination des barèmes, en confiant au Premier Ministre le soin de les établir ».
Les groupes de travail soumis à une obligation de transparence
Cette rustine parlementaire envisage aussi d’assurer une plus grande transparence des débats. Ainsi, elle voudrait que les comptes rendus des groupes de travail soient à l’avenir « rendus publics ».
Aujourd’hui, seuls les examens en séance font l’objet de tels comptes rendus, parfois plusieurs mois après les réunions correspondantes. Des groupes de travail ont toutefois été constitués pour arbitrer les débats sensibles, loin des yeux des citoyens et des redevables puisqu’ils ne sont pas soumis à une obligation de transparence.
En novembre dernier, par exemple, Marc Guez, l’un des représentants de Copie France, a plaidé pour la formation d’un tel groupe « afin de réfléchir à l’élaboration d’un cahier des charges » relatif à l’assujettissement des disques durs internes et autres ordinateurs fixes. Et c’est ce qu’il s’est passé par la suite.
Un fromage partagé aussi avec les chaînes de TV et les radios
Dans l’amendement AC719, Constance Le Grip (LR) souhaite avec d’autres collègues du groupe faire entrer les chaînes de télévision et les éditeurs de radio dans la liste des bénéficiaires de la redevance, « au même titre que les auteurs, les artistes-interprètes et les producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes depuis 1985 ».
Cette entrée permettrait de mettre plus de monde autour de la table pour se partager le gâteau. La même députée entend toutefois soumettre à autorisation préalable, la reprise notamment par les plateformes de leurs contenus qui « monétisent ces flux et en tirent profit ».
Le 02 mars 2020 à 09h36
Copie privée : des députés plaident pour plus d’objectivité et de transparence
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Des barèmes fixés par le Premier ministre
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Les groupes de travail soumis à une obligation de transparence
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Un fromage partagé aussi avec les chaînes de TV et les radios
Commentaires (44)
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Abonnez-vousLe 02/03/2020 à 09h51
#1
Ahh ! enfin un peu de remous.
Ça ne suffira certainement pas à faire en sorte que quoi que ce soit ne change, mais bon…
Le 02/03/2020 à 10h17
#2
Le projet, qui n’a que peu de chance de passer tant l’industrie culturelle tient à cette manne…
je NE suis pas allé plus loin !
(c’est pas gentil ‘NI’ = ‘faux espoirs’…Grrrrrrrr !!!!!!!!!!!!! ) " />
Le 02/03/2020 à 10h23
#3
Tant que notre droit autorisera le vol, il perdra en crédibilité.
Le 02/03/2020 à 10h27
#4
Et dire qu’il suffirait de changer l’équilibre entre les membres de la commission pour que ce soit moins du vol organisé.
Le 02/03/2020 à 12h05
#5
Et la marmotte
Le 02/03/2020 à 12h23
#6
C’est marrant que de principe on envisage le vol comme la marche naturelle, logique, rationnelle. Personne n’envisage de crever les pneus de ces corrompus, pour rétablir une démarche volontaire de résistance à cette délinquance voleuse.
C’est quand même la honte de se faire voler par des caves pareils.
Le 02/03/2020 à 12h51
#7
Tu te trompes, de mémoire, la taxe copie privée n’est pas la reconnaissance compensatoire de “vol” car il est interdit de faire payer forfaitairement quelque chose qui est illégal (payer une amende ne rendra pas le mp3 légal).
Il s’agit d’une compensation pour reconnaitre que les utilisateurs ont le droit de copier leur CD acheté. légalement sur le disque dur et donc tu paye pour avoir ce droit supplémentaire que tout le monde utilise (pour faire simple avant tu devais officiellement acheter le CD et acheter le mp3 pour rester dans la légalité).
Par contre l’étude du calcul de la copie ne couvre pas la quantité de mp3 illégale :) Il y a bien des maillons faible dans cette logique.
Le 02/03/2020 à 13h09
#8
Le 02/03/2020 à 15h23
#9
Si on était logique, ce sont les oeuvres vendues qui devraient supporter cette redevance, et non pas le support destinataire d’une hypothétique copie.
Le 02/03/2020 à 15h34
#10
La copie privée, initialement couvrait l’enregistrement sur cassette de chansons passées à la radio ou de disque empruntée à la discothèque municipale.
Il n’y a donc pas de lien entre l’achat et la copie privée.
D’ailleurs le streamcopy (pas d’achat) est couvert par la redevance copie privée.
Le 02/03/2020 à 15h41
#11
Le 02/03/2020 à 16h05
#12
Le 02/03/2020 à 16h10
#13
Copie privée : des députés plaident pour plus d’objectivité…
salto arrière…
et de transparence
réception sur les dents.
Le 02/03/2020 à 16h13
#14
Le 02/03/2020 à 16h47
#15
Le 02/03/2020 à 16h49
#16
petit rappel
" />
Le 02/03/2020 à 17h08
#17
Le 02/03/2020 à 17h10
#18
Le 02/03/2020 à 17h29
#19
Le 02/03/2020 à 18h07
#20
Espérons que ces amendements fassent un peu de chemin, voire finissent dans le texte final.
S’ils sont rejetés, on pourra au moins entendre les justifications des députés vendus aux ayants-droits pour justifier le régime de la RCP - ce qui sera probablement intéressant à entendre…
Le 02/03/2020 à 18h14
#21
J’allais éditer mon post, mais apparemment c’est déjà trop tard… quand je clique sur le texte de l’amendement qui proposait de dissoudre la commission, je lis “Cet amendement a été déclaré irrecevable après diffusion en application de l’article 98 du règlement de l’Assemblée nationale.”. Quelqu’un a plus d’infos sur ça ?
Le 02/03/2020 à 19h07
#22
Avec l’amendement AC48 ou AC407 (identiques), des députés LR veulent ainsi que le montant de la redevance sur les supports d’enregistrement soit fixé non plus par cette instance administrative, mais par arrêté du Premier ministre.
What ? Ils parlent bien de l’enfoiré qui vient d’user du 49.3 ?
On vous remplace la peste par le scélérat choléra et gardez le sourire. " />
Le 02/03/2020 à 19h15
#23
Le 02/03/2020 à 19h23
#24
Le 02/03/2020 à 19h32
#25
Le 02/03/2020 à 20h49
#26
Le 02/03/2020 à 20h58
#27
C’est des mecs qui sont une équipe (de six), y z’ont un esprit ! Alors ils partagent. " />
Le 02/03/2020 à 23h36
#28
Ouh Pinaise, on me partage. " />
Le 03/03/2020 à 08h03
#29
Le 03/03/2020 à 08h19
#30
Le 03/03/2020 à 10h06
#31
Attention, j’ai rien contre la copie privée (je n’ai rien contre les DRM non plus, du moins dans le concept, les implémentations courantes étant si minables qu’elles semblent conçues pour encourager le piratage).
J’ai quelque chose contre la rémunération pour copie privée qui a à mes yeux les défauts suivants:
C’est d’ailleurs plus une question d’honnêteté et de transparence de la démarche que de voir midi à ma porte. Vu ma consommation de disque dur, je serais probablement perdant à ce que la RCP se transforme en une subvention financée par l’impôt (dit autrement que l’état assume sa nature de flux d’argent ‘cadeau’, je ne me fais aucune illusion sur la possibilité que les parlementaires votent la fin d’un système de clientélisme sans le remplacer par un autre au moins équivalent).
J’ai la même position sur la contribution à l’audio-visuel public (où je serais aussi perdant compte tenu que je la paie pas actuellement).
Le 03/03/2020 à 10h37
#32
Je suis pour la redevance copie privée dans l’esprit où elle a été conçue :
Je peux accéder à la culture via des support légaux (radio, TV, Disque, médiathèque) et copier cette culture pour mon entourage (j’achète un disque et toute ma famille en profite).
L’organisation de festivals culturels est sans doute ce qui se fait de mieux pour la promotion de la culture
Elle fait bien payer les bénéficiaires du droit mais le barème actuel est dévoyé de sa véritable fonction.
En revanche je pense que :
Sinon je suis d’accord que les méthodes de calcul actuels sont biaisées et la répartition de la redevance n’est pas honnête.
Il est impossible qu’une solution collective réponde aux attentes de tous les cas particuliers, elle doit simplement être la plus juste possible. Qu’importe que certains en bénéficient plus que d’autres si la collectivité est gagnante.
edit : modification de la structure de la réponse
Le 03/03/2020 à 13h02
#33
Merci pour toutes vos précisions concernant la copie privée, je me rend compte que mon utilisation de deezloader remix (qui permet de riper les flux de deezer) est parfaitement légale dans le cadre de la copie privée…
Ces abrutis d’ayants droits sont en train de se tirer une balle dans le pied (bon ils estiment sûrement qu’à terme une taxe sur les supports rapportera plus que les ventes directe de musiques ou autres)
Le 03/03/2020 à 13h14
#34
je cite l’article
elles doivent être faites à partir de documents consultés ou empruntés
en bibliothèque et acquis de manière légale : c’est le cas des livres
(droit de prêt) des DVD (droits négociés) mais pas des CD dont le prêt n’est pas négocié, ni des jeux vidéo ;
Donc le ripage des CD est illégal. C’est ballot.
Le 03/03/2020 à 13h19
#35
Le 03/03/2020 à 13h46
#36
Le 03/03/2020 à 13h46
#37
Le 03/03/2020 à 13h48
#38
Le 03/03/2020 à 14h00
#39
Sauf si tu fais une copie de la copie protégée… et c’est bien le problème de cette redevance. Il serait normal de ne pas la payer pour un DRM. Ou alors il faudrait fonder cette redevance sur la copie privée comme droit et non comme exception.
Le 03/03/2020 à 14h17
#40
C’est pour information la raison d’être de l’obligation de connexion à internet pour certains jeux vidéos
afin de vérifier l’existence de doublons dans l’usage des clés de licence…
tiens, tiens….
Le 03/03/2020 à 14h19
#41
Oups ! désolé !
Je n’avais pas fait gaffe à quel message tu répondais.
Effectivement à première vue les droits sur les CD ne sont pas négociés par les bibliothèques. Ce message était en fait la suite de mon précédent message qui précisait que je copiais les disques empruntés à la discothèque (vinyles à mon époque " />) sur cassettes.
J’avoue n’avoir pas bien suivi la suite ayant ensuite acheté ma musique. " />
Et aujourd’hui je rippe les flux Spotify quand un album me plait
Le 03/03/2020 à 14h20
#42
Quoi, ça te la coupe ? " />
Le 04/03/2020 à 17h33
#43
Le 04/03/2020 à 17h37
#44