État d’urgence sanitaire : le Syndicat de la Magistrature appelle à une « extrême vigilance »
Auscultation législative
Le 25 mars 2020 à 16h05
9 min
Droit
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Le Syndicat de la Magistrature a publié son analyse de la toute récente loi sur l’état d’urgence sanitaire. Il reproche au texte plusieurs zones de flous, outre des garde-fous trop en retrait sur l'autel des droits et des libertés. Explications.
Soulever la question des droits et des libertés en période de confinement pourrait être jugée malvenu. Encore des « droits-de-l’hommistes » qui viennent à rappeler les grands principes alors que l’incendie fait rage… Pour autant, en ces temps sombres, le dernier rempart à l’arbitraire se situe bien sur le terrain des textes fondamentaux.
La loi sur l’état d’urgence a été publiée au Journal officiel (nos explications). Elle fait désormais partie de notre paysage législatif avec son wagon de mesures restrictives en vigueur pour deux mois, et même au-delà en cas de prorogation.
Une autre loi, organique, a eu moins d’éclairage médiatique. Elle est actuellement auscultée par le Conseil constitutionnel. Son objectif ? Suspendre « les délais dans lesquels le Conseil d’État et la Cour de cassation sont tenus de statuer sur la transmission au Conseil Constitutionnel d’une question prioritaire de constitutionnalité qui leur a été transmise par une juridiction ou de statuer sur une question de même nature soulevée devant eux, et le délai dans lequel le Conseil Constitutionnel doit statuer sur une telle question » résume le Conseil d’État dans son avis.
La suspension des QPC jusqu’au 30 juin 2020
Lorsqu’une personne veut attaquer une loi au motif qu’elle ne serait pas constitutionnelle, elle doit d’abord passer un filtre devant le Conseil d’État ou la Cour de cassation. L’un ou l’autre ont alors trois mois pour décider de transmettre sa question prioritaire au Conseil constitutionnel, après avoir jaugé sa nouveauté et son sérieux. Les neuf sages ont à leur tour trois mois pour rendre leur décision.
Le projet de loi organique suspend ces deux délais jusqu’au 30 juin. Ainsi le Conseil constitutionnel ne pourrait rendre ses futures décisions qu’au dernier trimestre 2020, au plus tard.
En commission, la rapporteure avait expliqué l’enjeu : « Il s’agit d’éviter que des questions prioritaires de constitutionnalité – QPC – en cours d’examen devant le Conseil d’État et la Cour de cassation n’atteignent, du fait de la désorganisation induite par le coronavirus, la date limite de trois mois à laquelle elles seraient automatiquement transmises au Conseil constitutionnel. Ce dernier serait alors menacé d’engorgement par des affaires ne présentant aucun intérêt et que, dans des circonstances normales, les juridictions faîtières auraient refusé de lui soumettre ».
« Un dispositif sans précédent » estime toutefois Nicolas Hervieu. Contacté par Next INpact, le juriste confirme qu’« à l’échéance du 30 juin, les délais de trois mois vont recommencer à courir », avant de préciser que « rien n’interdira au Conseil d’État, à la Cour de cassation ou au Conseil constitutionnel de faire fonctionner la machine » et donc de rendre leur décision au plus vite.
Pour répondre à la crainte d’une mise en parenthèse du droit constitutionnel, il considère que les neuf sages pourraient très bien, par réserve d’interprétation lors de l’examen de la loi organique, préciser que les contentieux de l’urgence restent malgré tout maintenus au calendrier.
En attendant, le Syndicat de la Magistrature a publié une note sur la loi dite ordinaire, celle qui instaure l’état d’urgence sanitaire, sans avoir été examinée par le Conseil constitutionnel.
Les régimes d’exception et la contamination du droit commun
« Il est compréhensible, et même attendu, que dans une situation exceptionnelle, des mesures exceptionnelles soient édictées, écrit le syndicat dans sa note. Mais, il convient dans le même temps, et d’ores et déjà, d’appeler à une extrême vigilance face à la création d’un régime d’exception qui par nature bouscule les règles fondamentales d’un État de droit ».
Rapidement, celui-ci émet des craintes : « L’effet de contamination dans le droit commun de règles dérogatoires censées n’être que temporaires, a tellement été à l’œuvre dans d’autres domaines, qu’il est indispensable aujourd’hui de vérifier si les garde-fous sont solides ».
Quels sont les soucis épinglés ? L’état d’urgence peut être déclaré en cas de catastrophe sanitaire mettant en péril, par sa nature et sa gravité, la santé de la population. Sous la loupe du syndicat, cette définition est trop floue, en ce qu’elle « peut recouvrir des situations de bien moindre importance que l’actuelle pandémie ».
Il cite d’ailleurs l’avis du président de la Commission nationale consultative des droits de l'homme rendu le 19 mars dernier, qui aurait lui aussi préféré une définition beaucoup moins large. Celui-ci proposait cette formulation, en vain : « une situation sanitaire qui, par sa nature, sa gravité, son ampleur, et son caractère non maîtrisé par le système médical, met en péril la vie d’une partie de la population et le fonctionnement de la vie de la Nation ».
La CNCDH aurait voulu, tout comme le Syndicat de la Magistrature, que la déclaration initiale d’état d’urgence soit prise après un avis scientifique. Elle envisageait l’intervention du Haut conseil de la santé publique, le SM, celle du Comité scientifique, installé par la loi.
Un éventuel contrôle scientifique « n’a pas été validé- alors que plusieurs amendements [avaient] été déposés en ce sens » rappelle ce dernier. « Il est ainsi regrettable que la décision de déclencher l’état d’urgence sanitaire ne soit soumise à aucun avis d’une instance extérieure et indépendante, surtout lorsque l’on sait que la confiance de la population est essentielle dans ce type de circonstances et qu’elle ne doit souffrir d’aucun doute quant aux risques d’arbitraire d’une telle décision ».
Clause de revoyure dans un an
S’agissant des mesures mises en œuvre par la loi sur l’état d’urgence, le syndicat ne veut pas être alarmiste, mais n’exclut pas « que d’autres crises sanitaires de cette ampleur se produisent, surtout dans le contexte des dérèglements climatiques, d’où la nécessité de rester extrêmement vigilant à ne pas voir se multiplier de telles dispositions dérogatoires, portant atteinte par nature aux libertés individuelles et collectives ».
L’article 7 de la loi prévoit que le régime de l’état d’urgence (non l’état d’urgence en lui même) restera tel quel jusqu’à 1er avril 2021. C’est la clause de revoyure. La crainte toutefois est que les députés et sénateurs finalement n’inscrivent ces dispositions dans la durée. « Il n’est pas du tout certain, écrit le SM, que les parlementaires, dans le cadre de l’examen de cette clause de revoyure, dans un an et alors que le pays sera très certainement en prise avec une crise économique d’ampleur, n’avalisent pas ce nouveau régime d’exception pour le laisser dans notre ordonnancement juridique ».
Des contrôles qui auraient pu être affinés
Le texte souffre d’autres maux, à ses yeux. Par exemple, il est prévu que l'Assemblée nationale et le Sénat soient informés « sans délai des mesures prises par le Gouvernement au titre de l'état d'urgence sanitaire ». Députés et sénateurs peuvent ainsi « requérir toute information complémentaire dans le cadre du contrôle et de l'évaluation de ces mesures ».
En comparaison, la loi de 1955 sur l’état d’urgence prévoit par exemple des mesures complémentaires puisque les autorités administratives ont l’obligation de « leur transmettre sans délai copie de tous les actes qu'elles prennent ».
De plus, dans la loi sur l’état d’urgence sanitaire, regrette le SM, « aucune évaluation, hormis celle – limitée – de la commission des lois dans le cadre de la « clause de revoyure », ne sera exercée dans le cadre de cet état d’urgence sanitaire. Il aurait été pourtant indispensable, a minima, que le Parlement soit associé à la mise en œuvre de l’état d’urgence sanitaire via une commission parlementaire ad hoc ».
Des mesures d’exception également critiquées
Les mesures de restrictions aux différentes libertés, dont celle d’aller et venir, font également réagir. La loi prévoit un inventaire d’obligations, dont les mesures de confinement, ayant pour finalité de « garantir la santé publique ». Un peu mince, pour le syndicat. « Ces mesures d’exception, générales et individuelles, auraient dû être conditionnées à l’obligation d’une motivation spéciale aux fins de s’assurer d’une part de leur caractère exceptionnel et d’autre part de leur visée sanitaire ». Le caractère trop généraliste et l’absence d’avis préalable du Conseil d’État pour les arrêtés du ministère de la Santé avaient aussi fait réagir la CNCDH.
Les sanctions attachées à ces mesures font tout autant aussi sursauter ces magistrats. Rappelons que la violation répétée plus de trois fois dans le mois pourra conduire le contrevenant à 6 mois de prison et 10 000 euros d’amende. « Si l’augmentation de la répression avait une incidence directe sur la délinquance, cela se saurait depuis le temps » considèrent-ils. « De surcroît, d’un point de vue probatoire, il va s’avérer très malaisé de s’assurer des conditions de verbalisation et de constatation des réitérations, étant ajouté que les gardés à vue vont être bien moins conseillés du fait de l’absence d’assistance physique d’un avocat ».
En outre, il y a un certain paradoxe à ne pas vouloir fragiliser davantage les prisons tout en prévoyant de telles peines. « Au surplus, la liste des agents habilités pour procéder à ces verbalisations est extrêmement large et concerne, outre les agents de la police nationale et de la gendarmerie nationale : les policiers municipaux, les gardes champêtres, les agents de la ville de Paris chargés d’un service de police, les contrôleurs de la préfecture de police de Paris et les agents de surveillance de Paris ».
Déjà, d’ailleurs, des initiatives sont conduites pour répertorier des cas, disons « hors normes », rapportés par la presse lors des vérifications de l’attestation de déplacement (voir cette page « verbalisé (parce que) »).
Le 25 mars 2020 à 16h05
État d’urgence sanitaire : le Syndicat de la Magistrature appelle à une « extrême vigilance »
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La suspension des QPC jusqu’au 30 juin 2020
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Les régimes d’exception et la contamination du droit commun
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Clause de revoyure dans un an
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Des contrôles qui auraient pu être affinés
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Des mesures d’exception également critiquées
Commentaires (61)
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Abonnez-vousLe 25/03/2020 à 16h17
#1
« Au surplus, la liste des agents habilités pour procéder à ces
verbalisations est extrêmement large et concerne, outre les agents de la
police nationale et de la gendarmerie nationale : les policiers
municipaux, les gardes champêtres, les agents de la ville de Paris
chargés d’un service de police, les contrôleurs de la préfecture de
police de Paris et les agents de surveillance de Paris »
ça y est, ça commence …
Le 25/03/2020 à 16h54
#2
Et le pire c’est que ça va passer comme une lettre à la poste sans que personne ne trouve à y redire….
Le 25/03/2020 à 17h24
#3
Pas de fermeture de frontières (ben, non c’est contraire au droits de l’UE), pas de masques, pas de dépistages, pas de traitement efficace mais du confinement. Mesure dont l’efficacité reste à prouver. Rien n’empêchera l’épidémie de repartir - à moins de que nous ne soyons confiné à vie.
Le confinement : mesure sanitaire ou politique ?
Attendez-vous à une belle démonstration de la “stratégie du choc”.
Le 25/03/2020 à 17h32
#4
Un article qui illustre tes propos (avec lesquels je suis bien d’accord) :
https://www.terrestres.org/2020/03/24/il-ny-aura-pas-de-retour-a-la-normale/
Le 25/03/2020 à 17h49
#5
Ce serait intéressant de voir si d’autres pays (EU et non EU) ont inscrit ce genre de mesure dans une loi. Comme nous.
En tous cas de leur point de vue c’est pratique : Les gilets jaunes ne risquent pas de battre le pavé à nouveau avec ces lois.
Un autre point inquiétant je trouve c’est qu’avec la multiplication des “agents verbalisateurs”, ça diminue le discernement et la déontologie du système répressif, ouvrant grand la porte à l’arbitraire.
Après je suis pas sur que le confinement, en tant que tel, va durer : c’est trop impactant pour leur sacro-sainte économie.
Par contre il est de mon point de vue probable que , dans la durée, ces mesures se répètent pour X ou Y raison (Je pense ici à des contestations sociales comme celles des GJ bien sur, ou toute contestation lié à des mesures futures - liés par exemple au climat).
Le 25/03/2020 à 17h50
#6
J’avais un rêve " /> qui s’appelait l’Etat de droit " /> , déjà rendu malade par la barbarie terroriste, il est mort achevé en 2020, étouffé en silence par un petit virus.
Le 25/03/2020 à 17h59
#7
Je le comprends comme ceci: le confinement ralentit la propagation du virus, tout le monde ne tombe pas malade en meme temps, mais petit à petit, ce qui soulage le système hospitalier. Cela étale la propagation dans la durée, et là y a 2 cas de figure: à un moment on trouve un vaccin et ca “tue” le virus, sinon quasi tout le monde finira par l’avoir et aura pu être soigné, surtout si un traitement est trouvé entre temps. La population (restante) finira naturellement immunisé, et le virus disparaitra.
Les précédentes pandémies (grippe espagnole par ex) se sont étalées sur plusieurs années avant de disparaitre, probablement qd suffisemment de monde avait fini par l’avoir, y survivre et s’y immuniser.
Tout ca pour dire que je pense que le confinement est une bonne chose, quoiqu’il en coute, il tend à sauver des vie. Il aurait fallu le mettre en place plus tôt, ce qui n’est pas facile à faire pour un politique.
Le 25/03/2020 à 18h19
#8
et sinon .. c’était pas hier dernier délai que le gvt devait donner la nouvelle date de fin du confinement ?
Le 25/03/2020 à 18h20
#9
Le 25/03/2020 à 18h37
#10
Le 25/03/2020 à 20h07
#11
Ca va être simple de passer des mesures “d’urgence” : une canicule ? hop, urgence sanitaire. Un “accident” dans une usine chimqiue (comme à Rouen) ? hop, urgence sanitaire. La neige ? La grippe ? Hop hop hop.
Dans certains cas, il convient bien-sûr de faire rester les gens chez eux pour leur bien (en cas d’accident chimique), mais ce que cette loi permet, c’est surtout mettre des amendes dans tous les sens pour ceux qui désirent sortir malgré le risque. C’est une immense machine à cash et dieu sait qu’il y en a besoin pour financer l’argent magique.
Le 25/03/2020 à 21h26
#12
Le 25/03/2020 à 21h32
#13
Que dire de cette ambiance insupportable qui s’est imposée en France. Un tsunami de haine sur les réseaux sociaux envers les gens qui font leur jogging, la délation, l’impossibilité de discuter ou de critiquer les décisions, la peur de sortir dans la rue et de croiser la police, et le gouvernement qui s’assoit encore sur les droits de l’homme sans s’en cacher sans que personne ne trouve rien à redire.
Et quand on va ajouter à ça la récession économique qui va en découler, on va pleurer.
Le 25/03/2020 à 21h37
#14
“La CNCDH aurait voulu, tout comme le Syndicat de la Magistrature, que la déclaration initiale d’état d’urgence soit prise après un avis scientifique […]“Il est ainsi regrettable que la décision de déclencher l’état d’urgence sanitaire ne soit soumise à aucun avis d’une instance extérieure et indépendante”.”
En effet, il ne faudrait pas, par exemple, que l’état d’urgence sanitaire puisse être déclenché arbitrairement pour une maladie qui, avec l’organisation et les soins adaptés, se soigne en quelques jours.
Il suffit de constater les ravages de la grippe saisonnière (10 000 décès par an sur la période 2010-2018) pour imaginer combien le recours à cette loi pourrait devenir aisé.
Merci pour cet article instructif.
Le 25/03/2020 à 23h52
#15
Pour la grippe, c’est 10 000 cas attribuable à la maladie. Seulement 289 décès à l’hôpital en réa, et ceci en 8 mois.
Là, au 25 mars, on est a 231 morts en 24h, en réa toujours.
C’est vraiment pas la même ampleur d’épidémie quand même… ca sera compliqué pour un gvt de faire passer ça pour un état d’urgence sanitaire.
Le 26/03/2020 à 04h57
#16
Le 26/03/2020 à 07h51
#17
Le 26/03/2020 à 08h39
#18
Surtout que j’avais lu quelques parts (j’ai plus la source sous la main, donc à prendre avec des pincettes) que des patients qui avaient guéris du SARS-CoV-2 avaient été réinfecté (pas d’immunité après l’avoir eu).
Le confinement actuel est pour permettre au système hospitalier d’absorber le bordel en limitant l’évolution, mais tant qu’on ne dispose pas de vaccin (préventif) et de remède, la fin du confinement va donner une deuxième vague…
Le 26/03/2020 à 08h47
#19
Le 26/03/2020 à 08h49
#20
Et encore, me semble que c’est pire aux Royaumes Unies car si je dis pas de connerie, tu peux être payé une petite somme si tu balances quelqu’un et que ça donne lieu à une amende.
Imagine ça en France.
Le 26/03/2020 à 08h49
#21
j’ai aussi entendu cela (sources internes APHP), avec un prolongement au 4 mai possible, soit la date de fin de vacances de printemps de la Zone A (étonnant)
Blanquer a dit que les élèves retournerai en classe le 4 mai, ce qui implique que les écoles resteraient fermées et probablement les crèches aussi, de facto, avec 2 gosses, je resterai chez moi.
Quant au SMM, il fait bien d’alerter et de rester vigilant, les mesures d’exceptions contaminent toujours le droit commmun.
Y a plus qu’à espérer que cela serve de leçon à tous les défonceurs de l’AP, à force de fermer des lits/services/hopitaux, voila on en arrive.
MOi c’est l’après qui m’inquiete, hormis le volet éco, je pense que les cas de SSPT vont exploser avec des conséquences plus ou moins graves (suicides, dépression au mieux, etc.). Les psys vont pas chomer.
Le 26/03/2020 à 08h59
#22
Y aura toujours des personnes qui geuleuront sur le cout des services publics jusqu’à qu’ils en est besoin malheureusement.
Le 26/03/2020 à 09h15
#23
Je l’ai lu aussi, en Lombardie notamment
Le 26/03/2020 à 09h25
#24
Graaa " />
Le 26/03/2020 à 09h32
#25
Non, ça ne veut pas dire qu’on n’en à rien à foutre des hôpitaux. Ce qu’il veut dire (si j’ai bien compris), c’est que ce matraquage devient saoûlant. Soit tu respectes les consignes, et tu n’as pas besoin qu’on te le répète 30 fois par jour, soit tu es un gros con et tu sors, peu importe ce qu’on te rabâche.
Perso, je n’en peux plus de recevoir tous ces messages (mails et SMS) de sociétés qui “sont à mes côtés pendant la crise” et me rappelle de “prendre soin de mes proches”. Dans le lot, des sociétés comme Ikéa, Leroy Merlin, ma banque, Monoprix. Ils sont qui pour donner ce genre de conseils, ma mère ? Il y a vraiment des gens qui attendent que leur banque leur rapellent les consignes du gouvernement pour les suivre ?
D’autres sont tellement à côté de la plaque que cela en devient risible, par exemple Dealabs qui continue à proposer des tonnes d’articles en promo, et répète inlassablement dans les descriptions “ne commandez rien en pendant cette période”. Ok alors arrête de présenter des bons plans !
Le 26/03/2020 à 09h34
#26
SM plutôt vu le contexte je pense : syndicat de la magistrature.
AP : assistance publique. " />
Le 26/03/2020 à 09h40
#27
Le 26/03/2020 à 09h46
#28
…le confinement ne va pas durer : c’est trop impactant pour leur sacro-sainte économie.
au moins :
aux ‘U.S.A. le Trump’ NE s’en est pas caché, et l’a dit ouvertement :
“l’arrêt le l’Economie serait pire que les quelques victimes* dû au virus” !
* 70 000 cas, et 1 000 morts…quand-même, mais, d’après lui :
“bah..seul les plus forts survivront”–>immunisés, anti-corps
on en revient “à-la-Conquête-de-l’Ouest”, yeah !!!!! " />
Le 26/03/2020 à 10h07
#29
c’est que ce matraquage devient saoulant :
bref, ‘les kékés’ : ceux qui se sentent ‘invulnérables’ (jusqu’au jour où………….) ! " />
Le 26/03/2020 à 10h49
#30
Le 26/03/2020 à 10h56
#31
Le propos de mon message était qu’il était inutile de rabâcher le message sans arrêt. Quelqu’un qui veut commander le fera, même si c’est un achat totalement futile. D’autant que ce critère est purement subjectif, un objet inutile pour l’un est indispensable pour l’autre. Donc qu’ils fassent comme d’hab : poster des bons plans, et laisser choisir les gens en responsabilité, sans message moralisateur.
Le 26/03/2020 à 11h04
#32
Le 26/03/2020 à 11h08
#33
Visiblement tu ne veux pas comprendre que certains trouvent cette insistance saoûlante (sur DL ou ailleurs). Bref, peu importe " />
Le 26/03/2020 à 11h19
#34
@Patch
Non.
Ça veut dire que si on suit les consignes de distanciation et d’hygiène dictées par les scientifiques on a le droit de sortir faire son sport individuel.
On risque plus en faisant ses courses alimentaires qu’en allant courir.
Le 26/03/2020 à 12h51
#35
Un article de ce style aurait manqué sur NXi.
Quant à l’ajout d’un lien en bas de news vers un site qui récolte les témoignages à base de:
“C’est arrivé à un membre de ma famille”
“J’ai l’ami d’un collègue qui…”
De la part d’un journaliste intègre, qui traque les fake news gourvernementales à longueur d’année, cela fait un peu tache.
Le 26/03/2020 à 12h56
#36
Le 26/03/2020 à 13h06
#37
Le 26/03/2020 à 13h56
#38
Le 26/03/2020 à 14h05
#39
Le 26/03/2020 à 14h44
#40
C’est juste des lignes comptables, aucune impression de billet.
Le 26/03/2020 à 14h52
#41
le gus contaminé qui va courir en solo sans croiser personne me semble quand même moins contagieux que les gens agglutinés à faire les courses à tripoter les légumes pour choisir le meilleur …
c’est vrai que le coureur va expulser ses miasmes à 3m à la ronde au lieu de 2m, (j’avais lu 2m pour qqn qui éternue ou se mouche sur un article y’a pas longtemps, aucune idée de la fiabilité), mais y’a quand même moins de chance que d’autres soient contaminés par ce qui est tombé au sol dans le coin ou le mec va courir
mais des gamins qui se roulent par terre (par forcément volontairement) dans les supermarché on en voit, mais dans là ca va être nettoyé au moins une fois par jour en ce moment j’imagine, mais combien de personnes vont passer entre 2 nettoyages ?
qu’en est-il de la survie du virus à l’air libre ? si le mec contaminé est allé courir en foret, au bout de combien de temps peut-on espérer que les mûres à coté desquelles il est passé ne risquent plus d’être porteuses ?
Le 26/03/2020 à 16h22
#42
Jarodd a écrit :
D’autres sont tellement à côté de la plaque que cela en devient
risible, par exemple Dealabs qui continue à proposer des tonnes
d’articles en promo, et répète inlassablement dans les descriptions “ne
commandez rien en pendant cette période”. Ok alors arrête de présenter
des bons plans !
ya pas d’humains
derrière, c’est juste des soft qui tournent et que personne n’a pensé a
arrêter parce que, hey ! pourquoi se faire chier ?
le hollandais volant a écrit :
c’est surtout mettre des amendes dans tous les sens pour ceux qui désirent sortir malgré le risque. C’est une immense machine à cash et dieu sait qu’il y en a besoin pour financer l’argent magique.
Pour moi , le but 1er des amendes c’est surtout de faire peur et de pourrir un peu plus la vie des gens lambda.
Parce que “l’argent”, maintenant qu’il n’est plus nécessaire d’aller en creuser au Klondike mais qu’on peux simplement en générer grâce à quelques ordinateurs, que les gens continuent à “avoir confiance” dans la monnaie de singe (mais ont-il le choix), et que l’inflation est “maîtrisée” de manière à être sur que les les riches restent riche , je ne pense pas que ce soit les recettes des radars ou des amendes qui fasse la différence.
Les dindons de la farce ce sont en grande partie nous , à qui on explique que quand on est à -100€ de découvert c’est “grave” (mais Drahi n’a pas le même souci), et aussi les états souverains dont on cherche à “limiter les déficits” tout en adoptant un mode de calcul qui garanti que ce déficit ne peux que croitre. Bref…
Tout ça se casse la gueule tranquillement, mais bon tant que tout le monde marche vers la falaise sans se poser de question, c’est que tout va bien :)
Le 26/03/2020 à 17h11
#43
Je trouve que ce confinement est une expérience sociale qui permet d’envisager ce que devait être l’occupation allemande. Avec toute ça laideur. Comportementale
Il est étonnant que personne ne semble voir que la seule raison pour laquelle nous sommes confinés est dû au sacage des budgets de la santé. Avec un hôpital publique qui se plaint depuis de décennies et qui prévient de sa mort prochaine depuis près de dix ans.
Mais pour cela, il faut aller au-delà de ses besoins en papiers toilettes..
Il est fort possible qu’aucune des personnes qui vocifèrent et crachent leur haine, quand le confinement sera fini, ne seront capable de voir l’intérêt de forcer le gouvernement à stopper l’éradication d’un service publique fonctionnel pour se retrouver si un face à ce genre de problème.
Si seulement BFM en parlait.
Le 26/03/2020 à 19h14
#44
Le 26/03/2020 à 19h42
#45
Le 26/03/2020 à 19h58
#46
Le 26/03/2020 à 22h43
#47
Le 26/03/2020 à 23h09
#48
J’ai lu un truc intéressant à ce sujet, ref nécessaire cela dit:
« R. B. : (…) un bonhomme arrive à obtenir un poste en obéissant
depuis tout p’tit, et… Et qu’sa seule motivation, c’est la récompense à
l’obéissance, sa vocation c’est d’obéir, et puis… Il passe son
diplôme assez facilement, y pourrait apprendre le Bottin… Et puis il
se prend, après, pour un intellectuel, et puis on lui donne un poste
dans lequel il est supposé commander. Et il peut pas commander.
Commander, ça s’apprend en naissant. C’est pour ça que les aristocrates
commandaient tellement bien, malgré un régime pas possible, c’est qu’ils
apprenaient à commander depuis qu’ils avaient 20 ans, quoi. Et ça c’est
une autre notion des choses.
R.G.[Qui ?]: Vous trouvez qu’on obéit beaucoup dans notre société, là, qu’on est tous voué à obéir, à être dominé ?
R. B. : Mais plus on monte dans la hiérarchie, plus on est
obéissant, c’est ça qui est extraordinaire. Donc c’est la certitude,
quelque apparence du contraire qui puisse avoir lieu, c’est la certitude
qu’un bonhomme qui a passé des diplômes n’est plus du tout fait pour
commander, puisqu’il a prouvé que sa capacité était avant tout
l’obéissance. Euh, il faut qu’il… à chaque fois qu’il passe un examen,
il faut qu’il mette de côté tout ce qui est réaliste, c’est-à-dire tout
ce qu’il est interdit de dire. Tout ce qui n’est pas convenable. Mais
il n’a pas de mal à le faire puisqu’il est amoureux de tout ce qui est
convenable de dire. Donc, c’est… Il plaît au truc d’au-dessus. Quand
il est au sommet, on s’demande pourquoi ça peut pas marcher. Mais il n’y
a aucune chance pour que ça marche »
https://fr.wikipedia.org/wiki/École_nationale_d’administration_(France)
On avait compris
Le 26/03/2020 à 23h16
#49
50% t’y va à la grosse louche.
La réponse est 42 qu’on ne sait pas. Surtout en France.
Le 27/03/2020 à 06h51
#50
Le 27/03/2020 à 06h53
#51
Le 27/03/2020 à 14h25
#52
Le 27/03/2020 à 16h49
#53
On me prête des propos qui ne sont pas les miens ! " />
Le 28/03/2020 à 05h33
#54
Le 28/03/2020 à 05h36
#55
Le 28/03/2020 à 11h13
#56
Le 28/03/2020 à 15h25
#57
Le 28/03/2020 à 18h01
#58
Le 30/03/2020 à 18h58
#59
Le 30/03/2020 à 19h15
#60
Le 30/03/2020 à 23h04
#61