Prometheus : le moteur réutilisable et « low cost » pour les lanceurs européens
De belles promesses
L’ensemble de ces caractéristiques techniques forment l’acronyme du nom du moteur (à quelques ajustements près) : Precursor Reusable Oxygen METHan cost Effective propUlsion System. Il est attendu pour 2030. Une étape intermédiaire devait arriver dès 2020 avec des essais sur banc au DLR (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt) à Lampoldshausen en Allemagne, mais l’Agence spatiale européenne a repoussé l’échéance. L'occasion de faire le point.
Le 05 juin 2020 à 14h33
9 min
Sciences et espace
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Le projet de moteur Prometheus avance. Développé par ArianeGroup pour le compte de l’ESA, il doit permettre à l’Europe de rentrer dans l’ère du réutilisable (avec Ariane Next ?)… si elle le souhaite. La décision n’est en effet pas encore actée. Les premiers essais ne se dérouleront pas avant 2021, en retard sur le calendrier initial.
ArianeGroup a annoncé en décembre 2017 la signature d’un contrat de 75 millions d’euros avec l’Agence spatiale européenne (ESA) pour « la conception, la réalisation et les essais des deux premiers exemplaires du démonstrateur Prometheus ». Un moteur nouvelle génération pour les futurs lanceurs européens, à horizon 2030.
Les promesses du moteur Prometheus
Il joue sur deux tableaux : la réutilisation – et donc un possible retour sur Terre après le lancement, comme le fait SpaceX – et une baisse significative du prix. La promesse de Prometheus est d’être « dix fois moins cher qu’un moteur actuel du type Vulcain 2 », soit environ un million d’euros « seulement ».
Il appartient à la classe des moteurs de « 100 tonnes de poussée » et utilise un couple d’ergols comprenant de l’oxygène liquide (LOx) et du méthane, à la place de l’oxygène et hydrogène liquides du Vulcain 2 d’Ariane 5. L’ESA vante les performances de ce mélange, d’autant que le méthane est bien plus facilement disponible et manipulable.
« Aucun lanceur n'utilise un mélange d’oxygène et de méthane liquides pour décoller. Si l'Europe se penche sur l'option, c'est aussi le cas des sociétés américaines Blue Origin et SpaceX », expliquait le CNES début 2018. Le méthane a un autre avantage, puisqu'il « pourrait être synthétisé sur la planète rouge et assurer le voyage retour ».
Les premiers essais désormais prévus pour 2021
Depuis maintenant deux ans et demi, Prometheus est donc en développement. Une étape importante a été franchie en 2019 : la revue de définition. Elle « démontre la pertinence de la conception et des choix technologiques effectués, et conforte les objectifs de coût ambitieux du programme » rappelle l'ESA.
Les recherches sur le moteur réutilisable européen ont été confirmées lors de la conférence Space19+. L’Agence spatiale européenne explique avoir « reçu un financement complet pour porter la conception actuelle du moteur Prometheus à une maturité technique adaptée à l'industrie » ce projet étant « désormais considéré comme un élément essentiel pour préparer un accès européen compétitif à l’espace ».
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Ce moteur sera à la fois flexible et multifonction : poussée variable, allumages multiples, compatibilité avec les différents étages du lanceur, opérations au sol minimisées avant et après le vol, etc. Lors de la conférence Space19+, les ministres des différents pays ont dans l’ensemble validé une feuille de route avec des « objectifs ambitieux ».
Ils portaient également sur la prochaine étape : Themis. Il s'agit d'« un démonstrateur à l’échelle 1/2 d’un étage réutilisable propulsé par Prometheus pour maîtriser la rentrée atmosphérique et le retour sur Terre de l’étage principal en minimisant le besoin de remise en état avant retour en vol ».
ALM : « imprimer en 3D des objets métalliques dans n’importe quel métal »
Alors que les essais sur le premier prototype de Prometheus (M1) se rapprochent à grands pas, l’ESA revient sur les travaux en cours. Le banc d’essai P5 du DLR disposera ainsi d’un réservoir de 250 m³ pour stocker le méthane, qui n’était pas utilisé jusqu’à présent. « Cela permettra aux ingénieurs de basculer simplement les configurations de test entre les moteurs Prometheus et Vulcain 2.1 d'Ariane 6 ».
Pour rappel, ce dernier a déjà passé tous les tests de qualifications en septembre dernier. Les sous-systèmes principaux de Prometheus sont également en cours de fabrication précise l’Agence : « Les premiers éléments construits l'année dernière ont bénéficié de nouvelles méthodes telles que l’"additive layer manufacturing" (ALM) » –une sorte d’impression 3D – qui permet à la fois d’aller plus vite et de réduire « considérablement » les coûts.
De plus, les composants générés via la technologie ALM « ne nécessitent aucune finition de surface ». Plusieurs éléments sont prêts pour les tests : turbine et admission de la turbopompe ainsi que des vannes.
D’autres arriveront dans les mois qui viennent. Thales détaille cette technologie d'impression métal, perçue comme « la plus prometteuse et la plus précise pour l’industrie de pointe [...] ALM (Additive Layer Manufacturing) consiste à imprimer en 3 dimensions des objets métalliques dans n’importe quel métal, avec des propriétés mécaniques identiques au métal de base et une précision pouvant approcher le 1/10e de mm ».
La chambre de combustion arrive ce mois !
Une étape importante est sur le point d’être franchie : « Le premier modèle de chambre de combustion est attendu fin juin », alors qu’il faudra attendre décembre 2020 pour celle du prototype M1 du moteur Prometheus… Trop juste donc pour des essais avant la fin de l’année comme c’était prévu au départ. L’ESA le confirme : « Les ingénieurs assembleront le démonstrateur à la fin de cette année pour des essais sur le terrain en 2021 ».
Toujours dans le cadre du programme Futur Launchers Preparatory, Arianeworks (une plateforme d’accélération lancée en 2019 par ArianeGroup et le CNES) prépare de son côté le lanceur Themis, qui exploitera pour rappel le moteur Prometheus. Aucun délai n’est pas par contre précisé, pas plus que l’état d’avancement des travaux.
Nous sommes sur un calendrier long : le cahier des charges d’Ariane 6 est bouclé depuis longtemps et Prometheus est considéré comme le « précurseur des futurs moteurs des lanceurs européens à l'horizon 2030 ».
Les travaux sur ETID et Prometheus serviront à améliorer Ariane 6
Ce n’est pas le seul projet en cours pour l’avenir des lanceurs européens. ArianeGroup travaille aussi sur ETID (Expander-cycle Technology Integrated Demonstrator) qui « permet de développer des composants et sous-systèmes de chambre de combustion et de tester les technologies pour les moteurs du futur ».
Des essais ont été effectués entre juin 2018 et mars 2019 afin de « valider 14 nouveaux composants qui sont autant de briques technologiques désormais disponibles pour le développement d’un futur moteur d’étage supérieur ».
Les technologies et procédés de fabrication utilisés pour les démonstrateurs ETID et Prometheus permettront d’« améliorer de manière significative la compétitivité des moteurs à propulsion liquide d’Ariane 6 dès 2023 et développer de nouveaux moteurs à très bas coût pour les futurs lanceurs européens à partir de 2030 ».
Passer à la réutilisation ou non ? Bonne question…
La question de la réutilisation divise en Europe. Pour le CNES, elle ne devrait même pas se poser : « le choix ne sera pas entre lanceur consommable ou lanceur réutilisable, mais entre lanceur réutilisable ou disparition de cette activité ». L’ESA à une approche plus pragmatique : « il est capital que l’Europe se dote de capacités permettant d’envisager une réutilisation ponctuelle de certains éléments du lanceur, notamment des propulseurs ».
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Elle ajoute que « la mise en œuvre opérationnelle de cette réutilisation dépendra ensuite de l’équation économique, qui doit tenir compte tant des coûts récurrents que des cadences de lancement ». Les décisions de Space19+ permettent de laisser les deux pistes ouvertes, comme l’avait suggéré un rapport d’information du Sénat quelques semaines auparavant. La prochaine étape sera certainement la réunion ministérielle de 2022 sur l’exploration spatiale européenne.
Deux pistes sont actuellement sur le tapis :
- soit développer une « Ariane 6 Evolution » d'ici à 2025 avec un gain de performance et une baisse des coûts, puis le développement à terme d'un nouveau lanceur « Ariane Next » (dans tous les cas, Ariane 6 n’est pas prévue pour évoluer vers la réutilisation, il faut un autre lanceur) ;
- soit sauter la partie Evolution et passer directement à « Ariane Next ». Selon le rapport des sénateurs, ce lanceur serait « plus simple (lanceur bi-étage au lieu de quatre aujourd'hui ; un seul moteur contre trois aujourd'hui), moins coûteux (avec une cible de réduction des coûts à nouveau fixée à 50 %) et réutilisable ».
Mais d’autres points doivent être pris en compte : « Nous travaillerons à la réutilisation si les cadences de lancement la rendaient économiquement viable », lâchait André-Hubert Roussel, président d'ArianeGroup.
La direction générale de l’armement apportait aussi son grain de sel, un brin provocatrice : « le lanceur réutilisable n’est pas une solution de 2030, mais de 2018. Il faut viser l’étape d’après, car, en 2030, SpaceX ou ses successeurs seront vraisemblablement passés à autre chose ». Reste à savoir à quoi la société d’Elon Musk sera passée…
Un Starship entièrement réutilisable, envoyant des hommes sur la Lune, Mars et n’importe où sur Terre en 1 h ? Peut-être.
L’Europe continue dans tous les cas ses expérimentations sur le réutilisable, alors que SpaceX s’en fait une spécialité en ayant même réussi à faire voler cinq fois le même premier étage. Pour le moment, le gros chantier européen reste Ariane 6, les décisions seront prises plus tard, probablement une fois les premiers tests de Prometheus et Themis achevés.
Ceci n’est pas un visuel de SpaceX… mais d’ArianeGroup - Crédits : ArianeGroup
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Commentaires (65)
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Abonnez-vousLe 05/06/2020 à 16h58
C’est cool, on va pouvoir envoyer nos déchets nucléaires dans l’espace " />
Le 05/06/2020 à 17h21
Comme dans toutes nouvel colonies, les premiers seront sûrement des prisonniers. :)
Le 05/06/2020 à 17h40
Le 05/06/2020 à 18h17
> d’autant que le méthane est bien plus facilement disponible
Euh, plus disponible que l’hydrogène ? J’ai un gros doute là…
Le 05/06/2020 à 18h27
Le 05/06/2020 à 18h30
L’hydrogène pur (ou plutôt le dihydrogène) n’existe pas dans la nature, contrairement au méthane. Pour faire du dihydrogène, on peut notamment utiliser du .. méthane Wikipedia
Le 05/06/2020 à 18h33
Le 05/06/2020 à 18h54
Le 05/06/2020 à 19h23
C’est notamment pour cela que la recherche d’eau sur la Lune a un grand intérêt pour les optiques de base intermédiaire.
Le 05/06/2020 à 20h10
Le 06/06/2020 à 08h03
Si tu veux savoir pourquoi on ne le fait pas (ce qui est assez évident d’ailleurs)
https://doseequivalentbanana.home.blog/2019/09/01/le-stockage-dans-les-glaces-po…
Le 06/06/2020 à 09h51
Aujourd’hui clairement il s’agit de SF mais si un jour on arrive à mettre au point un système de transport vers l’orbite aussi fiable que le train puis des remorqueurs spatiaux pour envoyer vers le soleil par exemple, je pense que cette solution sera a envisager sérieusement car on parle de déchets qui même dans 1000 ans seront toujours fortement radioactifs !!!
Le 06/06/2020 à 10h38
Le 06/06/2020 à 11h10
L’hydrogène c’est très compliqué à stocker, pour une raison simple mais horrible pour les ingénieurs : c’est une molécule très petite, l’atome est le plus petit possible, et il faut mettre une pression de fou.
Résultat ça passe à travers tout…
Le 06/06/2020 à 12h31
Le 06/06/2020 à 12h54
Ce n’est pas toujours le premier à développer une technique qui en profite le plus, d’un point de vue application et succès commercial. Des fois, ne pas être le premier permet d’éviter d’essuyer les plâtres d’une technologie dont les applications pratiques immédiates ne sont pas totalement fiables/rentables/complètement fonctionnelles.
Les Britanniques ont été les premiers à développer et commercialiser l’avion de ligne à réaction avec le De Havilland Comet, premier vol en 1949. Pourtant, ce sont les Américains qui ont eu un succès commercial certain avec cette technologie avec les Boeing 707 et Douglas DC-8 à partir de 1958.
Pour le moment, le coût de remise en service d’un premier étage de Falcon 9 reste une inconnue…
Le 08/06/2020 à 17h09
Les USA, comme d’autres pays, ont abandonné. Le fait qu’il n’y a que la Russie et la Chine qui s’obstinnent ne me rassure pas vraiment…
Le 08/06/2020 à 19h35
interressant en effet ton post. Merci.
Le 08/06/2020 à 19h37
Les USA sont associés au Japon sur la Gen IV, une boîte privée a lancé la construction d’un autre réacteur, la Chine, l’Inde, la Russie, la Corée du Sud sont à fond sur le sujet, le Royaume Uni n’est pas totalement inactif non plus. C’est surtout les pays les plus courts termiste dans leur gestion qui ont du mal à se coller à une recherche dans le domaine (ce qui est drôle quand on voit que tout le monde est en revanche tout feu tout flamme pour la fusion qui n’a aucune certitude de fonctionner, et pour laquelle il est même certain que si elle fonctionne, ce sera trop tard pour le changement climatique)
Quant aux déchets, on a quand même une assez bonne idée de ce qu’il s’y passe dans un stockage profond dans une zone géologique stable : dans la durée depuis laquelle Oklo existe, et celle, plus courte (on parle de dizaines ou de centaines de millions d’années quand même), qui a présidé à la formation du pétrole, et à son maintien sous terre malgré des propriétés physiques beaucoup moins sympa pour le stockage qu’un fût de déchets, il y a eu plusieurs centaines de milliers d’espèces qui sont apparues puis on disparu (dont les dinosaures qui ont dominé la planète pendant 60 millions d’années), on a eu des cataclysmes volcaniques et un énorme météore qui est tombé sur la planète (tuant les dinosaures). Est-ce pour autant que les déchets d’Oklo ou le pétrole sont allés se balader partout ? A priori non.
Le niveau de l’eau a pas mal varié (peut être en centaines de mètres sur qql centaines de millénaires, mais je ne connais pas suffisamment les données pour m’avancer) mais : à Bure, le sous sol est assez imperméable pour que l’infiltration soit très lente, et Bure est tout de même à 335 mètres d’altitude, donc pas atteignable en qql siècles par une montée des eaux, même rapide (aux échelles de temps dont il est question, c’est long quand même).
Laisse moi quand même te poser une question : tu voudrais remplacer l’énergie électrique d’origine nucléaire par quoi ? Et du coup, en admettant qu’on veuille et qu’on puisse remplacer cette énergie, tu voudrais faire quoi (de réaliste) des déchets qui existent déjà ?
Le 09/06/2020 à 11h04
Tu aimerais que je propose de remplacer le nucléaire par le charbon ou la bougie ? Non, sérieusement, il faut surtout commencer par réduire la consommation d’électricité, au lieu de l’augmenter, et développer le photovoltaïque, l’éolien, l’hydrolien, la géothermie, etc. Ces sources ont encore des défauts, dont l’utilisation de terres rares ou le stockage de l’énergie, mais il existe déjà des solutions, et encore de la recherche à faire. L’argent consacré à l’ensemble de la filière nucléaire y serait plus utile. C’est d’ailleurs pour cela que la France est très en retard dans ce domaine.
Concernant les déchets nucléaires, il n’aurait pas fallu les produire, il faut arrêter d’en produire, et pour ceux qu’on a sur les bras je préfère qu’on les stocke en surface, sous surveillance, en attendant (espérant) de trouver une meilleure solution, à côté de leur lieu de production puisque de toute façon un réacteur nucléaire en fin de vie est un énorme déchet qui ne peut que rester sur place une centaine d’années (cf. Brennilis). Les mettre au fond d’un trou et espérer que tout se passera bien pendant des centaines de milliers d’année est un acte de foi irresponsable.
Le 09/06/2020 à 13h10
Le 09/06/2020 à 18h38
Je n’attendais pas que tu proposes le charbon ou la bougie, et tu es effectivement tombé dans le panneau des ENRi. Le problème auquel on fait face est assez simple (à énoncer, pas à résoudre) : environ 2⁄3 de notre énergie (je parle pour la France, dans le monde, c’est plutôt 80%) est d’origine fossile, et ces 2⁄3, il faut les remplacer par autre chose (donc, sur l’électricité, qui représente une grosse partie de la source qui se substitue au fossile, pour les économies, tu repasseras), potentiellement plus efficace, Par ex., sur le transports, on consomme actuellement ~600 TWh de pétrole par an, en intégrant le rendement de l’électrique, il “suffirait” de 200 à 250 TWh électriques. C’est atteignable, mais certainement pas en fermant nos centrales nucléaires.
Par ailleurs, reposer sur des ENRi à 100% est actuellement impossible : le stockage en quantité suffisante n’est actuellement pas réaliste physiquement, et ne sera financièrement vraisemblablement jamais. De toutes façons, le problème doit être résolu maintenant, avec les solutions qui fonctionnent aujourd’hui, pas avec des “si” sur des technos dont on a aucune idée de la possibilité et de l’accessibilité.
Du coup, quand on installe une puissance en ENRi, on maintient en parallèle à peu près la même quantité de sources pilotables, parmi lesquelles : hydraulique (STEP), nucléaire, fuel, charbon et gaz.
Par définition du problème, on élimine donc fuel, charbon et gaz, il reste donc l’hydraulique et le nucléaire. L’hydraulique en France est à peu près à son potentiel maximum (et s’il y reste des possibilités d’étendre un peu la capacité, ce sera trop peu, et on n’a pas le temps d’ergoter pendant 20 ans avec une ZAD contre le projet). Le nucléaire, étant peu demandeur en surface et en matériaux (selon les matériaux, entre 10 et 100 fois moins que du photovoltaïque ou de l’éolien) reste une solution très intéressante, d’autant qu’on a un parc qui fonctionne, et que l’ASN juge prolongeable, sans compter le fait qu’on peut reconstruire des réacteurs.
Concernant les déchets nucléaires, je vois que tu es adepte de la rhétorique de greenpeace : au lieu de les enfouir de sorte à ne plus avoir à les gérer et s’en inquiéter, tu préfères qu’on emm… des gens pendant des millénaires à surveiller ça. Tu te rends compte à quel point c’est se foutre du monde d’accuser CIGÉO de “léguer” nos déchets pour des millénaires à nos descendants (ce qui est faux, c’est l’objectif même du projet de ne pas faire ça), tout en demandant à les laisser indéfiniment en entreposage qui, lui, nécessite d’être surveillé, donc devient une vraie charge pour nos descendants ?!
J’ai le plus grand mal avec ces associations prêtes à tous les mensonges et la distorsion de la réalité pour pousser leur petit dada en dépit du bon sens et de la physique. Chaque fois qu’une assez bonne solution au (grand méchant) nucléaire (mangeur d’enfants) se profile (surgénération, stockage profond), greenpeace, sortir du nucléaire et tout ce qui y ressemble, se jettent dessus pour éviter que des solutions à leurs critiques puissent voir le jour.
Et le réchauffement climatique dans tout ça ? Ben ils en ont rien à foutre visiblement.
Le 09/06/2020 à 18h41
C’est pour ça qu’on a demandé à des géologues de trouver une zone qui tienne la route plutôt que de faire des trous au hasard " />
D’ailleurs, petite anecdote marrante. Dans les années 90, C’est pas sorcier a fait une émission sur les déchets nucléaires et y dénote le retard de la France sur le stockage profond par rapport à l’Allemagne. Quand on sait aujourd’hui comment ça a été fait en Allemagne (à l’économie de bouts de chandelles, dans des mines de sel !!), ça fait sourire.
Le 09/06/2020 à 19h25
Le 10/06/2020 à 09h46
Pourquoi cette comparaison serait-elle incorrecte ? Les géologues savent identifier des zones stables pendant des millions d’années, comme ce qui a permis à des gisements de pétroles de rester stockés des millions d’années. Je n’ai pas dit que 100% du pétrole formé à l’origine était resté en sous sol (les zones pas imperméables le laissent fuir, et ce n’est pas là qu’on doit installer du stockage géologique longue durée).
Relis moi, à aucun moment je ne dis que les géologues ont une connaissance parfaite de tout, tu utilises un faux argument (on n’a pas une certitude de 100%) puisqu’il est impossible de garantir à 100% qu’il ne se passera rien.
Le 10/06/2020 à 12h28
Le 10/06/2020 à 14h31
Quel tsunami ? Si tu parles de celui de Fukushima, il n’a rien montré si ce n’est l’insouciance de Tepco (ils avaient été alertés du danger, en 2008, et n’avaient rien fait), et le manque d’indépendance de l’autorité de sûreté nucléaire japonaise (son verdict était de fermer, mais le gouvernement japonais a malgré tout autorisé la poursuite de l’exploitation sans action corrective autre que la mise en place d’un centre de réponse).
Idem, alors que les centrales françaises et américaines sont dotées de recombineurs d’hydrogène depuis TMI, Fukushima (et peut être d’autres) n’en avait pas, ce qui a entraîné la séparation de l’eau en H2 et O2 dans l’enceinte, et nécessité de relâcher la pression brutalement (avec fuite de radioéléments).
Il est d’ailleurs intéressant de noter que d’autres centrales nucléaires, plus près de l’épicentre du séisme et du tsunami, n’ont pas eu ces problèmes. Une de ces centrales a servi de refuge à la population environnante.
Concernant le pétrole, je te dis bien qu’en se basant sur le pétrole (et d’autres choses, les géologues s’intéressent à toute la planète), on sait plutôt bien étudier quelles zones sont stables ou ne le sont pas. Il ne s’agit pas de contenir des matières radioactives (ce ne sont pas des gaz ou des liquides), mais d’empêcher l’eau d’atteindre le stockage trop vite. À l’échelle géologique, ce n’est pas si dur, 100000 ans ce n’est pas très long.
Le 11/06/2020 à 03h12
> J’ai renouvelé mon abo pour pouvoir lire l’articleJe viens de faire la même chose pour la même raison " />
Le 11/06/2020 à 06h38
Le 06/06/2020 à 19h11
On malmène beaucoup les fûts qui transportent les déchets pour s’assurer qu’ils résistent à des accidents de train (qui vont moins vite donc sont gérables par rapport à l’explosion ou la chute d’une fusée à son lancement). Comme je le disais, on ne va pas gérer le transport de ces déchets en disant “il n’y aura pas d’accident”, on va plutôt partir du principe qu’il peut y en avoir un et mettre en place des mesures (redondantes) pour que les conséquences soient gérables.
Le 06/06/2020 à 19h12
C’est clair, avec ce type de réflexion, on arrête de suite la recherche sur la fusion (et d’autres recherches)
Le 06/06/2020 à 22h41
Ok, oui, j’ai saisi avec ton second post. Merci, c’est sympa.
Le 06/06/2020 à 22h44
Tout à fait d’accord.
Le 06/06/2020 à 22h46
Même les canons… l’énergie cinétique nécessaire est importante pour quitter le sol. Pour l’orbite, c’est davantage encore.
Et avec un canon, c’est dans trés court lap de temps que la charge utile devra l’absorber… Humm, sceptique, comme la fosse ;)
Le 07/06/2020 à 08h19
Il y a des obusiers capables de tirer à 40-50 km des obus avec guidage GPS (l’obus a des ailerons qui peuvent bouger pour contrôler la trajectoire). Rien que pour ça, il a fallu développer des puces spécifiques pour supporter le tir (pls centaines de g au moment du tir), c’est peut être impossible de faire pareil pour un tir qui atteindrait l’atmosphère.
J’ai fait un calcul à la louche, si on veut envoyer un kilo dans l’espace (en négligeant les frottements dans l’air, ce qui, aux vitesses en jeu, va clairement sous-estimer le résultat des calculs) à seulement 650 km d’altitude (à peu près l’altitude de l’ISS), il faut un canon qui peut développer une puissance de quasiment 6,3 TW (si on considère qu’il doit transmettre l’intégralité de l’énergie nécessaire au projectile en une microseconde). C’est déjà pas super réaliste comme ça, donc avec les conditions réelles…
Note que je ne considère pas les frottements, ni la vitesse nécessaire pour réellement pouvoir atteindre l’altitude visée, je calcule juste comment transmettre au projectile l’énergie potentielle d’un objet de 1 kg à 650 km d’altitude.
Le 07/06/2020 à 09h16
Le 07/06/2020 à 10h32
Il y a aussi l’approche de Virgin Orbit qui tente de faire des lancements à partir d’un avion en vol. Le premier essai a foiré (le moteur de la fusée s’est arrêté peu après le lancement), mais le concept semblait néanmoins valide. (le concept ne date pas d’hier non plus il me semble)
Hugo Lisoir avait fait une vidéo sur sa chaîne Youtube parlant des canons spatiaux pour la mise en orbite. Avec l’historique de l’idée et les quelques concepts qui en avaient découlé. Après, clairement, le risque pour la charge utile est loin d’être neutre compte tenu de l’accélération violente comparé à un lanceur classique. Et la rentabilité n’est pas forcément là vu qu’une fusée peut envoyer plsuieurs tonnes en orbite. (Ariane 5 peut envoyer de 18 à 21t)
Le 07/06/2020 à 11h00
C’est vieux comme le spatial oui, l’USAF l’utilisant pour les lancements de l’avion fusée X15
Le 07/06/2020 à 12h10
Le 07/06/2020 à 12h18
Merci pour tes commentaires en tous cas.
Relire encore et toujours les mêmes contre-vérités sur le nucléaires, c’est préoccupant (et perso ça me consterne).
E ça vaut aussi pour d’autres domaines, comme les OGM et les pesticides.
Les associations (enfin les militantes) ont un pouvoir médiatique terrible.
Le 07/06/2020 à 14h33
Dans cet article, on parle de membrane interne pour éviter la perméation du gaz.
Je n’arrive pas à retrouver l’article où j’ai lu, que le stockage de l’hydrogène pour les fusées était vraiment pas évident, car les pressions/températures en jeu font que l’on perd plusieurs % par jours à cause des “fuites” dans le système de tuyauterie comme dans le réservoir lui-même.
C’est pour cela que l’hydrogène est mis dans les fusées au dernier dernier moment, même pour des vols non-habités.
Le 07/06/2020 à 14h51
Le 07/06/2020 à 15h09
Effectivement ça date même d’avant la conquête spatiale, le concept de vaisseau porteur est aussi vieux que l’aviation. Il y avait des concepts de dirigeables porte avions au début du XXième siècle.
Le 08/06/2020 à 11h02
Le 08/06/2020 à 16h55
Je sais parfaitement que ces déchets ne seront plus vraiment dangereux dans quelques centaines de milliers d’année. Tout ce que je dis, c’est qu’on ne peut avoir aucune idée de ce qui peut se passer d’ici là.
Juste pour te faire une idée : il y a quelques centaines de milliers d’années, Homo Sapiens apparaissait tout juste. Depuis, le niveau de la mer est monté et descendu de plusieurs centaines de mètres…
Le 05/06/2020 à 15h31
Super intéressant " />
Le 05/06/2020 à 15h32
Si le prix est effectivement divisé par dix (!), ça va se bousculer au portillon pour lancer des satellites. J’en viens même à me demander si on ne va pas devoir rationner la place dans l’espace !
Le 05/06/2020 à 16h02
Puisqu’on est ‘dredi : si on veut diviser les prix par dix, il suffit de faire sous-traiter les fusées par SFR, hein " />
Le 05/06/2020 à 16h05
La direction générale de l’armement apportait aussi son grain de sel, un brin provocatrice : « le lanceur réutilisable n’est pas une solution de 2030, mais de 2018. Il faut viser l’étape d’après, car, en 2030, SpaceX ou ses successeurs seront vraisemblablement passés à autre chose ». Reste à savoir à quoi la société d’Elon Musk sera passée…
Provocateur peut-être, mais tout de même réaliste.
Le temps qu’on développe notre propre solution (et avec le retard qu’on a …), SpaceX aura peut-être changé de méthode pour faire ses lancements.
Il y a 20 ans, je pense qu’en parlant de “réutilisable”, on aurait été traité de fou. Et pourtant aujourd’hui …
Le 06/06/2020 à 13h05
C’est pas 1000 ans, plutôt 100000 pour certains des déchets (en faible quantité, mais il en existe). Sauf que ma réaction reste la même : et alors ? Une fois à 500 mètres sous terre dans une zone géologique stable, on s’en balec, ils resteront là pendant des millions d’années (des trucs qui restent sous terre très longtemps, ce n’est pas ce qui manque, à commencer par le pétrole qui, bien que sous pression et liquide, a gentiment attendu des millions d’années qu’on vienne le récolter, et le plus vieux stockage de déchets nucléaires à Oklo au Gabon, datant de presque 2 milliards d’années).
L’envoi dans l’espace, est et restera de la SF (et les ascenseurs spatiaux encore plus, la traction exercée et rien que la masse de matériaux nécessaires pour construire l’appareil sont irréalistes), sans compter que l’accès à l’espace est conditionné à une énergie abondante et bon marché qui bat un peu de l’aile actuellement. En sûreté nucléaire, le risque d’accident d’un train, pour reprendre ta comparaison, est bien trop élevé pour manipuler des déchets HALV, et les autres ne posent pas de problème tel qu’il faille les envoyer dans l’espace.
Le 06/06/2020 à 13h25
Le 06/06/2020 à 13h29
Le 06/06/2020 à 14h18
Un surgénérateur ne fait que transformer des déchets dangereux en déchets encore plus dangereux. À moins de considérer que la production d’armes nucléaires est un retraitement, ce n’est pas une solution. Sans compter l’utilisation de sodium comme fluide primaire, qui nécessite d’être maintenu en température pour rester liquide quand la centrale est à l’arrêt, ce qui arrivait si fréquemment à Superphenix qu’il a consommé plus d’électricité qu’il en a produit…
Le 06/06/2020 à 14h25
Exactement ce que je voulais dire !
Les couillons de suiveurs, la “colonie” américaine qui suit son maître si ce maitre veut bien nous laisser réaliser cette option. Je fais référence aux transferts de technologies à l’extérieur de l’Europe de ces dernières années…
Bref, le temps de la gloire spatiale est passée.
Le 06/06/2020 à 14h31
Faux, les déchets produits n’étaient pas “encore plus dangereux”.
SuperPhénix avait un coeur prêt à produire de l’électricité quand l’ordre politique a obligé de couper les tuyaux vapeurs des générateurs de vapeur.
De plus, cet épisode a refroidi les partenaires européens lié à ce projet.
De la bombe cette décision !
Bien sûr le sodium liquide est dangereux, mais il a été retraité depuis le démantèlement. Alors, où est le problème de l’utiliser si le retraitement est assuré?
Bref, c’est la France.
Le 06/06/2020 à 14h31
Ni le pétrole ni même l’uranium naturel ne sont aussi dangereux que des déchets nucléaires. On ne connait aucun sous sol dont on puisse être certain qu’il n’y aura aucune infiltration d’eau pendant des centaines de milliers d’années.
Et puis laisser des trucs aussi toxiques vaguement cachés à nos descendants dont on ne sait pas quelle sera la civilisation et les connaissances dans 100 000 ans…
Le 06/06/2020 à 14h32
Physiquement impossible !
Sauf à changer les lois de la physique.
Le 06/06/2020 à 14h34
çà passe à travers tout?
Heu, merci d’éclairer ma lanterne de connaissance physique, stp.
Je ne comprends pas cette phrase.
Le 06/06/2020 à 15h49
En vrac, parce que tu arrives quand même à une densité de contre-vérités impressionnantes dans un message assez court :
* le béton qui entoure les galeries de colis
* puis l’acier des fûts contenant les colis
* puis, enfin, le verre (spécialement conçu pour cette usage) dans lequel les déchets sont imbriqués.
Si en revanche tu cherches une solution 100% sûre, le bon endroit où aller s’appelle l’église. Personne de sérieux ne prétendra jamais à l’infaillibilité totale, on va juste rendre le moins probable possible les sources potentielles de problème.
Le 06/06/2020 à 15h52
Mieux que ça, Superphénix a produit de l’électricité que nous avons utilisé, son facteur de charge a été assez lamentable au début, puis il a débité pendant 12 à 18 mois avec un facteur de charge tout à fait satisfaisant avant d’être arrêté par Jospin pour faire copain-copain avec les écolos pour les présidentielles de 2002. Ceux qui se rappellent du second tour JM Le Pen vs Chirac pourront d’ailleurs remarquer que la stratégie de Jospin a en prime été “hyper efficace” " />
Et t’inquiète, tout le monde n’a pas arrêté pour autant (Rosatom a un surgénérateur en service commercial, et est prêt à en vendre d’autres), les USA ne sont pas inactifs non plus, ainsi que la Chine. Dommage pour nos 20 ans d’avance … il y a 25 ans.
Le 06/06/2020 à 17h33
Comme dit par d’autre le câble suspendu est presque physiquement impossible même avec des nanotubes de carbonne comme on peut le voir dans certains reportages je pensais plus aux développement de canons spaciaux, moteurs ioniques ou plasmiques même si par l’instant leur puissance est bien trop faible pour lutter contre la gravité.
Le 06/06/2020 à 17h36
oui c’est très compliqué, si tu soude des plaques de metal entre eux pour faire un reservoir avec un robinet, avec de l’air c’est étanche, avec de l’eau aussi. si tu mets de l’hydrogène cela passera a travers les soudures, et a travers la tole du a sa porosité.
La vanne j’en parle meme pas, les joints ne fonctionnant pas avec de l’hydrogène liquide.
pour faire une analogie un peu foireuse, avec de l’helium si tu remplie un ballon et si tu attend le ballon se dégonfle tous les jours, helium passant a travers le caoutchouc, mais pas si tu mets de l’eau.
Le 06/06/2020 à 17h40
Je suis d’accord que le retraitement ou le stockage de déchets nucléaires ou plus de chance d’aboutir que des projets d’envois dans l’espace mais le sujet c’était l’espace.
Par contre des convois de déchets nucléaires par train existe, je ne sais pas quel types de dangerosité ont ces déchets mais on transporte bien des déchets comme ça !!
Le 06/06/2020 à 17h45
Le 06/06/2020 à 17h47