Redevance Copie privée sur le reconditionné : « Dramatique » selon Recommerce
Et demain, les vide-greniers ?
Le 05 février 2021 à 11h25
10 min
Droit
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La Commission copie a décidé d’enclencher la guerre aux produits reconditionnés. Le sujet a été inscrit au programme, et les ayants droit sont en ordre de bataille. L’hypothèse d’un barème de redevance sur ces supports d’occasion fait sursauter le secteur. Interview de Benoît Varin, cofondateur de Recommerce.
Le 26 mai 2020, nous révélions le projet des ayants droit, collecteurs de cette ponction culturelle sur les produits neufs : assujettir le marché des biens d’occasion reconditionnés. Et pour avancer sur un tel chantier, rien de mieux qu’un bulldozer.
Les sociétés de gestion collective comme la SACEM, via leur société civile Copie France, ont assigné plusieurs spécialistes du reconditionnement. Dans l'esprit des ayants droit, reconditionner un produit, c’est lui redonner une nouvelle vie auprès d’une nouvelle personne. Et comme celle-ci peut réaliser des copies légales d’œuvres sur un téléphone d’occasion, la redevance s’applique sans nuance afin de compenser la liberté de chacun de réaliser des duplications d’œuvres.
En décembre dernier, le fidèle Jean Musitelli, président de la Commission administrative chargée de définir le barème et le taux de cette ponction que perçoivent les industries culturelles, a décidé d’inscrire le sujet à l’ordre du jour.
Et, sans surprise, les ayants droit se sont proposés de réaliser (et payer) les études d’usages qui permettront de jauger les pratiques de copie auprès d’un panel. Ces études permettront ensuite de détailler un barème spécifique sur les biens de seconde vie, en fonction des résultats.
Avantage de ce « sacrifice » financier ? La commission n’aura pas à respecter les règles des marchés publics, enfermées dans des délais jugés trop longs au regard des appétits culturels.
Au Parlement, se joue une bataille parallèle. Un amendement porté par Patrick Chaize a été adopté au Sénat dans le cadre de la proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique. Il prévoit que la redevance pour copie privée « n’est pas due non plus lorsque les supports d’enregistrement sont issus d’activités de préparation à la réutilisation et au réemploi de produits ayant déjà donné lieu à une telle rémunération. »
Un amendement soutenu à titre personnel par Cédric O, qui a dû malgré tout porter l’avis « défavorable » du gouvernement, Jean Castex et la Culture étant opposés à cette restriction. Le texte part maintenant devant les députés, où le groupe LREM est en force.
Face à l’appétit du secteur culturel, les professionnels du reconditionnement sont vent debout. Ils dénoncent cette compensation sur les biens reconditionnés qu’ils vivent comme une « taxe ». En témoigne notre échange avec Benoît Varin, cofondateur de Recommerce, spécialisé dans les smartphones reconditionnés.
Quel est aujourd'hui le poids du marché du reconditionné en France ?
Sur le smartphone, l’étude annuelle Recommerce - Kantar, estime à 2,2 millions le nombre de téléphones reconditionnés vendus chaque année en France. En valeur, sur un site Internet comme Recommerce.com, le prix des modèles reconditionnés varie entre 69,90 € et 1279,90 € pour un prix moyen pondéré de vente de 190 €.
Pour l’instant on n’a pas de barème copie privée spécifique aux produits reconditionnés. À combien estimez-vous la majoration ?
Selon les annonces, la société Copie France souhaite taxer les produits d'occasion jusqu’à 14 euros sur les smartphones de plus de 64 Go, leurs barèmes étant déterminés en fonction des capacités et de l’usage. Cependant la redevance copie privée normalement compense un préjudice lié à des copies légales et s’applique à la première mise sur le marché. Selon le Code Civil, il n’y a qu’une seule mise sur le marché. Les produits neufs étant déjà taxés lors de la première mise sur le marché, les produits reconditionnés ne devraient donc pas être taxés plusieurs fois.
Certes, mais des produits peuvent être reconditionnés à l’étranger, sans avoir subi la redevance française…
Cela dépend, puisque des produits européens sont aussi taxés par des redevances, comme en Allemagne. Pour notre part, nous réclamons déjà une harmonisation européenne et surtout que l’on ne paye pas plusieurs fois la redevance, cette redevance pouvant être assimilée à une taxe par le consommateur payeur.
Vous craignez donc un barème français qui soit plus élevé en Europe influant les décisions des consommateurs ?
Exactement. Cela va inciter les consommateurs à acheter des produits dans des pays où la Redevance n’existe pas ou parce que le barème y sera moins élevé ou encore auprès de sites de vente en ligne notamment où la redevance ne semble pas être payée. Cela risque de faire comme ce qu’il se passe sur les marketplaces où les fraudes à la TVA sont nombreuses.
En frappant le reconditionné, il y aurait en effet deux redevances sur le même produit, mais les ayants droit estiment que cela concerne aussi deux utilisateurs et donc deux usages successifs...
On ne comprend pas trop ce mécanisme qui n’existe pas dans le droit. S’il faut taxer à chaque fois qu’il y a un changement de main, cela signifierait de taxer à chaque échange ou transaction de produits d’occasion, et donc de réclamer la redevance lors d’échange entre particulier et par exemple chaque fois qu’un consommateur vend un disque dur externe d’occasion?
Pourquoi seuls les acteurs industriels qui emploient des salariés en France, qui investissent dans des formations de techniciens, qui garantissent la qualité des produits devraient payer cette redevance ? C’est une attaque au secteur de l’occasion en général et aux acteurs professionnels francais en particulier que nous sommes en train de subir.
Quelles seraient les conséquences d’un tel assujettissement ?
Les menaces sont multiples et importantes. Il y a des risques de voir beaucoup d’entreprises fermer en France puisque cela impacterait le modèle économique des acteurs professionnels de l’occasion. On anticipe aussi des délocalisations et des pertes de compétitivité face aux produits neufs qui sont vendus de moins en moins cher, face aussi aux produits reconditionnés vendus venant de pays où les barèmes sont moindres voire nuls. S’ils nous taxent à 14 euros sur certains produits, je ne vois pas comment on peut rester compétitif.
Côté consommateur, c’est aussi le risque de faire perdre l’intérêt d’acheter ce type de produit et finalement lui faire perdre du pouvoir d’achat. Tôt ou tard, les acteurs économiques se diront « autant acheter un neuf low cost comme un smartphone 5G à 250 euros ».
Avez-vous eu des échanges avec le gouvernement, soit directement ou par le biais d’un syndicat ?
Oui, on est très engagé au sein de la Fédération professionnelle du réemploi et de la réparation (Rcube.org), que l’on préside en tant que Recommerce. Nous discutons avec le gouvernement et avons sensibilisé les parlementaires aux enjeux. On leur a expliqué les enjeux pour notre secteur de cette menace qui pèse sur le secteur du réemploi.
Cette redevance est obsolète. Elle date du magnétophone, des cassettes VHS, des disquettes… à l’heure du streaming, les habitudes des consommateurs se tournent vers Netflix, les vidéos à la demande, Deezer… Qui vraiment aujourd’hui utilise son téléphone pour faire des copies ?
Elle n’est pas seulement obsolète, elle est aussi inadaptée. Elle n’a pas été prévue pour aider les artistes en situation de crise, mais à faire respecter le cadre légal du respect du droit d’auteur. Il semble y avoir un mélange des genres où la culture utilise la crise pour essayer de taxer le reconditionné, alors que notre secteur n’est pas du tout stabilisé et est en phase de construction.
Cédric O s’est dit particulièrement sensible à l’amendement Chaize protégeant le reconditionné, mais il a été tenu par le gouvernement de porter un avis défavorable…
Il y a des pressions de la part du monde de la culture et un gouvernement partagé entre le soutien au tissu industriel français tourné vers le reconditionnement et le numérique responsable, et le soutien au monde de la culture, aujourd’hui dans une situation très difficile du fait de la fermeture des salles.
Nous, acteurs du reconditionné, on veut bien faire beaucoup de choses, respecter la loi, payer des taxes en France, recruter, former, innover…, mais on ne peut pas être la solution à cette crise. On ne peut pas se permettre d’être taxé pour essayer de sauver la culture. D’un, les montants ne seraient pas suffisants, de deux ce n’est pas légal au regard du Code civil et du Code de la propriété intellectuelle, selon lesquels on ne peut taxer le produit qu’une seule fois, lors de la mise en circulation.
Quid des conséquences sur le terrain de l’écologie ?
Très clairement, augmenter par exemple de 10 % le prix d’un produit reconditionné entraînera mécaniquement une réduction de l’offre en produits responsables, la réparation deviendrait mécaniquement plus chère et cela aboutirait à un ralentissement de l’économie circulaire en France.
Cela serait dramatique pour tout ce que font les entrepreneurs militants engagés pour un autre monde, plus respectueux des ressources. Prolonger la vie des produits, c’est très clairement lutter contre le réchauffement climatique. Si le modèle économique de la réparation est touché, il sera plus difficile de créer des emplois locaux et d’investir en France dans ce nouveau secteur, cela serait effectivement dramatique pour ce changement de système qu’il faut arriver à enclencher.
80 % de l’impact environnemental vient de la production de produits manufacturés : les matières premières, le transport, la transformation des micropuces, etc. Plus on prolonge la durée de vie du produit, plus on amortit le sac à dos écologique et donc plus on limite cet impact sur l’environnement.
Faites-vous partie des sociétés assignées par Copie France ? Que vous réclame-t-elle ?
Oui. On pense que plus d’une trentaine d’entreprises ont été assignées, pour un montant total représentant près de 100 millions d’euros. Copie France nous réclame nos chiffres depuis le début de la société et une rétroactivité qui serait de cinq ans avec des montants réclamés de plus de 30 millions d’euros par an.
Concrètement, Copie France veut connaître votre sortie de stock et multiplier le total par 14 euros pour les smartphones supérieurs à 64 Go ?
Vous avez tout compris. Depuis qu’on existe, on a vendu plus de 3,3 millions de téléphones. Ce qui représenterait 46,2 millions d’euros pour la somme des mobiles vendus. Comprenez que l’on se sente un peu menacé.
Nous sommes au tribunal. Une procédure est en cours, alors que notre argument est simple : cette rétroactivité n’existe pas, cette taxe Copie privée n’existe pas sur les produits reconditionnés. Rien officiellement ne nous dit que les produits reconditionnés doivent payer une nouvelle fois sans passer par une loi, une nouvelle réglementation.
Comment donc un organisme indépendant de tout contrôle démocratique et privé comme Copie France pourrait d’un seul coup créer une nouvelle redevance pouvant être considérée comme une taxe payée par les consommateurs ? C’est surprenant.
Redevance Copie privée sur le reconditionné : « Dramatique » selon Recommerce
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Quel est aujourd'hui le poids du marché du reconditionné en France ?
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Pour l’instant on n’a pas de barème copie privée spécifique aux produits reconditionnés. À combien estimez-vous la majoration ?
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Certes, mais des produits peuvent être reconditionnés à l’étranger, sans avoir subi la redevance française…
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Vous craignez donc un barème français qui soit plus élevé en Europe influant les décisions des consommateurs ?
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En frappant le reconditionné, il y aurait en effet deux redevances sur le même produit, mais les ayants droit estiment que cela concerne aussi deux utilisateurs et donc deux usages successifs...
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Quelles seraient les conséquences d’un tel assujettissement ?
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Avez-vous eu des échanges avec le gouvernement, soit directement ou par le biais d’un syndicat ?
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Cédric O s’est dit particulièrement sensible à l’amendement Chaize protégeant le reconditionné, mais il a été tenu par le gouvernement de porter un avis défavorable…
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Quid des conséquences sur le terrain de l’écologie ?
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Concrètement, Copie France veut connaître votre sortie de stock et multiplier le total par 14 euros pour les smartphones supérieurs à 64 Go ?
Commentaires (49)
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Abonnez-vousLe 05/02/2021 à 11h38
Le 05/02/2021 à 12h01
https://cdnfr1.img.sputniknews.com/img/103945/37/1039453766_0:527:1599:1392_1000x541_80_0_0_4bd4d7bb6585bec7a1533747abfd1df9.jpg
Le 05/02/2021 à 12h13
Ça me rend fou ce truc… a chaque fois que ça remonte je pense qu’a la case prison pour les gens qui ont pondus et avalisés ce racket et tout ce qui tourne autour.
Le 05/02/2021 à 12h14
Cette taxe n’a aucune légitimité et devrait être abolie au plus vite!
Le 05/02/2021 à 13h22
pour être précis ce n’est pas une taxe mais une redevance “La redevance est un montant demandé à l’usager en contrepartie de l’utilisation d’un service public. Par contre l’impôt n’est pas directement associé à l’utilisation directe d’un service public.”
Wikipedia
Le 05/02/2021 à 13h37
qu’importe le nom (précis) que tu lui (leur) donne, ça reste ‘une soustraction’ ( - ) !
(ça sort de nos poches, et ça va dans celles de ‘l’Etat)
Le 05/02/2021 à 14h11
Sauf que la redevance ne va pas dans les “poches” de l’Etat mais dans celle des ayants droits !
Le 05/02/2021 à 12h33
Raison de plus pour acheter à l’étranger tous ces supports, hélas. Amazon qui facture au Luxembourg a encore de beaux jours sous le Soleil…
Le 05/02/2021 à 12h56
Normalement ils doivent s’acquitter de la redevance en France
Next INpact
Il y a un dossier qui reprend tous les articles sur la copie privée ? J’utilise la recherche, mais ce n’est pas toujours pratique.
Le 05/02/2021 à 21h54
Je me demande s’il le font vraiment si par exemple tu passes par Amazon Allemagne et fait livrer en France ?
Attention, je parle dans ce cas d’une commande depuis Amazon Allemagne directement (https://amazon.de), je ne parle pas d’une société localisé en Allemagne qui fait des ventes sur Amazon France (https://amazon.fr) mais bien d’une société qui vent sur le marché Allemand (donc pas présent sur Amazon France) mais dont Amazon prends en charge la livraison et livre donc malgré tout en France (j’ai eu le cas pour commander certains trucs sur Amazon non dispo sur Amazon.fr alors que depuis Amazon.de pas de problème avec livraison en France par Amazon).
Le 07/02/2021 à 21h29
Je suppose qu’ils ne le font pas, mais ils doivent le faire (si un jour ça devient rentable de s’attaquer à eux je suppose que la Sacem le fera).
Mais dans ce cas particulier, il faut vérifier que l’Allemagne ne fasse pas pire que la France, car en 2018 la redevance rapportait plus en Allemagne qu’en France (par habitant et au total)
Le 08/02/2021 à 10h26
Normalement. Je suis d’accord. Mais comme d’un autre côté les bénéficiaires de cette copie privée ne se privent pas pour faire de l’optimisation fiscale ça ne me gêne pas d’“optimiser” ma redevance… ^^
D’autant que c’est une redevance pour quelque chose qu’on ne peut plus faire dans les faits à cause des verrous numériques, notamment sur les blurays mais pas que.
Le 05/02/2021 à 13h07
Aujourd’hui la vente d’occasion de smartphones empèche de vendre des smartphones neufs ou la redevance serait de plus de 14€
Les ayant droits ont bien compris
Le 05/02/2021 à 13h31
Ils demandent en plus la rétroactivité ? c’est un vrai délire là
Le 05/02/2021 à 13h31
Tain, comment les mecs de copie france arrive à se regarder dans une glace après…
Le 05/02/2021 à 13h33
En voyant leur copie privée dedans
Le 05/02/2021 à 14h40
Moi j’attends les procès qu’ils vont intentés vers des structure comme Emmaüs ou les recyclerie faisant travailler des emplois aidés , le bad buzz risque d’être superbe.
Le 05/02/2021 à 14h46
normal qu’ils en profitent. c’est la poule aux oeufs d’or ce truc, et personne pour venir les emmerder, donc tant que ça passe on aspire.
tant que personne ne les arrêtera, ils continueront, et tout y passera.
c’est ça, l’exception culturelle.
Le 05/02/2021 à 14h57
La SACEM a déjà taxé des écoles parce que les gosses chantaient des chansons sous copyright à la kermesse de fin d’année, donc si tu veux moi plus rien ne m’étonne. ces gens n’ont aucune limite.
ça fait tellement d’années qu’ils sont sous perfusion de ces taxes qu’ils pensent que tout leur est dû.
Les mêmes taxent (TOUS!) les professionnels en France en partant du principe que TOUT LE MONDE fait de la copie privée sur ses supports de stockage, et si les pro (qui ne sont pas assujettis hein) sont pas contents, ils n’ont qu’à faire une demande de remboursement auprès de Copie France en remplissant un formulaire introuvable.
On est quand même à la limite de l’extorsion en bande organisée (20 ans, 150000€), avec la complicité du législateur.
Le 05/02/2021 à 15h12
Bon bah voila j’ai mon permis de polluer comme un gros porc.
Dorénavant c’est que du produit neuf et l’usagé en électronique, c’est poubelle ménagère de base, je vais pas en plus me panner le Q à trier.
En plus je m’en bats lec, j’ai pas de gosses et compte pas en avoir
après moi le
délugedésertLe 05/02/2021 à 15h17
Puisque copie privé dis que c’est un autre utilisateur et qu’il faut donc repayer, alors dans ce cas a chaque vente ou destruction d’un produit, on doit pouvoir demander a etre rembourser de cette taxe qui n’est pas lié à un appareil mais à un utilisateur, et qui n’a de sens que pour le nombre d’appareil qu’on utilise au moment T d’apres leur principe.
Donc faudrait qu’ils proposent de rembourser quand on se sépare de l’appareil, je suis sur que la il vont dire non et dire lié au produit lol.
Le 05/02/2021 à 15h46
+1 !
(ce ‘serait’ logique)
Le 05/02/2021 à 15h26
C’est peut être débile ce que je vais dire mais je me lance :
J’achète un lecteur de MP3 à 40€ de 120 go avec 2€ de copie privée pour mon petit fils à noel. Le lendemain il le revend sur leboncoin pour 35€, le mec va donc payer 2€ de copie privée c’est bien ça ?
Mais du coup, moi j’aurais payé 2€ de copie privée pour une seule journée ? Il est pas possible de ce la faire rembourser ? Parce que sinon c’est un peu jésus et la multiplication des pains.
Et si le lecteur passe comme ça de main en mains pendant des années, à chaque fois il faudra raquer ces fameux 2€ ? Qu’a la fin ça coutera plus cher que le produit, non ?
Le 05/02/2021 à 15h38
Le 05/02/2021 à 16h02
Ici : Next INpact
Le 05/02/2021 à 16h06
Le projet actuel s’attaque aux “produits reconditionnés” qui ont une définition juridique précise, et en gestation https://www.nextinpact.com/lebrief/45726/lexpression-produit-reconditionne-bientot-definie-officiellement
Mais en théorie, tu as raison : dans la logique ayant droit, chacune de ces opérations devraient être soumises à RCP. Par contre, il n’est pas prévu de remboursement. :)
Le 05/02/2021 à 16h41
Et donc en toute logique les ayants droits vont rembourser le premier utilisateur qui ne fait plus usage du produit ?
Le 06/02/2021 à 03h00
Pas dans celles de l’état, mais des “ayants-droits” qui entre parenthèses sont plus de riches producteurs que des artistes qui pour la majorité d’entre eux sont en difficultés.
Le 06/02/2021 à 07h20
Moi le truc qui rend dingue, c est qu en terme d usage je ne vois pas qui fait encore la moindre copie privée. Il y a 15 ans tout le monde en avait plus ou moins. Mais de nos jours tout le monde utilise du streaming… qui n est pas une copie privé vu qu on paye pour (soit par la pub soit par abo).
Donc franchement dans les etudes d usage ca devrait être très clairement visible ça. On nous prends pour des cons.
Avec cette histoire que de redevance sur l occasion au motif que c est sur l utilisateur, et si on reparlait de la licence global, car ca y ressemble beaucoup quand même…. ah mince non y a 15 ans ils etaient contre ces gents là.
Allez comprendre comment fonctionne leur esprit obtu et borné.
Moi ca fait 20 ans que je paie pour ces conneries alors que je n écoute pas de musique. Alors de la à en faire des copies…
Le 06/02/2021 à 09h41
Donc franchement, dans leurs études des usages
ceci devrait être très clairement visible……
justifier à percevoir leur ‘C.P. ?
(puisque, rares, sont ceux qui en font encore)
Le 06/02/2021 à 09h43
Moi J’achète toujours des CD et je les ripe pour mettre la musique sur mon baladeur et les CD tournent dans le mange disque à la maison.
Je suis un salaud, je sais… C’est ma faute tout ça.
Mais je n’ai jamais été sondé sur mes usages, je me demande comment ils sont au courant.
Le 06/02/2021 à 09h46
Ils vont bientôt nous dire que cette rente doit être payée chaque année jusqu’à la destruction du support. Avec à notre charge de prouver que le support n’est plus utilisable.
Le 06/02/2021 à 10h55
Du délire. Quelle base juridique a cette demande de rétroaction ? Normalement, la loi n’est pas rétroactive….
Le 06/02/2021 à 12h50
Ils confondent avec la prescription légale je pense.
Sans lien avec ton message :
Je viens de voir qu’ils ont pondu un torchon-réponse en première page de leur site. Extraits :
Pour Apple oui en partie mais j’aimerai qu’ils prouvent leurs dires sur les autres marques.
Uniquement dans ce cadre là cela pourrait être pertinent ; les support reconditionnés dont le matériel a déjà été “redevancé” doivent être exclus d’une deuxième redevance.
En étant d’aussi mauvaise foi qu’eux, cela fait donc moins de 300 projets par an, pas grand chose quoi … Et je me serais attendu au financement de dizaines de milliers d’artistes & Co voire centaines si cela était vrai.
Ils confirment donc d’eux même que peu d’artistes touchent des émoluments via ce mécanique.
Le 06/02/2021 à 11h58
Quand je vois le story-telling autour de l’affaire GameStop (“Comment des gens sur un forum Reddit on fait trembler Wall Street”) (bon, je sais, c’est pas si simple ni clean mais c’est ce qui en est resté dans l’opinion publique), je rêve d’un truc dans le même genre contre ces méthodes mafieuses
Imagine : “Des millions de gens résilient leur abonnement Deezer/Spotify, cessent d’écouter la radio (en tout cas, répondent aux sondages qu’ils n’écoutent plus la radio), n’achètent plus le moindre article soumis à cette taxe (CD, DVD…), pour contester les pratiques dégueulasses de Copie France”. J’ai la faiblesse de penser que ça ferait du grabuge et mettrait la lumière sur ces mauvaises plaisanteries qui n’ont que trop duré
Des artistes millionnaires viendraient expliquer que sans ça ils seraient dans la misère
Et 95% des artistes viendraient leur répondre qu’eux ne touchent même pas des miettes de ce pactole
Ce sera intéressant
Le 06/02/2021 à 12h15
Parce que nous la communauté z/OS sommes des salauds et on est visé
Je le sais maintenant car je fais comme toi et ils ne m’ont jamais sondé.
CQFD
Le 06/02/2021 à 13h05
Ah, bah je viens de voir l’autre article à l’instant.. ;)
Le 06/02/2021 à 20h16
Merde.
On est deux.
Heureusement que j’ai assez de place disque (interne) pour ne pas avoir à la payer plus que nécessaire…
Le 08/02/2021 à 07h23
On est trois au moins, même s’il m’arrive d’acheter le cd et la versio numérique pour certains groupes que j’aime vraiment.
Ca me fait toujours un peu rire les gens qui sont incapable de ce dire que ce n’est pas parce qu’eux n’ont pas l’usage d’un truc que c’est le cas de tout le monde.
Concernant la RCP, je suis belge résidant en Belgique, donc ce n’est pas censé me concerner, mais dans les faits il m’arrive d’acheter du matos chez son-vidéo par exemple, donc quid ?
Le 06/02/2021 à 21h57
Perso tout ce que je pense de la redevance copie privée, c’est qu’elle rend légal youtube-dl et Captv en France puisque leur usage est un cas couvert.
A ce titre, je ne me gêne donc pas à les utiliser pour enregistrer du streaming et en profiter quand je veux.
Le 07/02/2021 à 04h48
Bientôt une taxe sur les cerveaux.
Ben oui ! Imagine que t’as une pensée, mais en fait il s’avère que c’est une copie conforme de LA pensée que j’ai eu la lumineuse idée de déposer à la S.A.C. (la Sangsue Automatique des Cerveaux) des années plus tôt…
De plus, durant toute la journée tu as eu un air qui te trottait dans la tête… et il se trouve que, par le plus grand des hasards… Vi ! Made in MOA aussi !
Bref, tu raques ou tu crèves.
Le 08/02/2021 à 08h11
Le problème n’est pas compliqué à comprendre.
Si les gens vont vers du reconditionné => Appareils qui durent plus longtemps => moins d’actes d’achat neuf => moins de redevance.
Vous pouvez être certains que la commission défendra ce revenu bec et ongles.
Ils sécurisent juste leur budget. C’est une leçon à chaque fois que nous acceptons une “mini taxe” ou n’importe quelle “commission” créée pour notre bien.
Le 08/02/2021 à 08h16
J’ai une question, car ça fait longtemps que je n’achète plus de CD ^^,, mais qu’est ce que tu y gagne en terme d’utilisation ?
Depuis que je suis passé sur Spotify, je ne vois pas ce que m’apporterais l’achat d’un CD, il y a peu de chansons dessus (max 10-12), et il faut un lecteur CD à dispo, ou alors cme tu le dis, le ripper et stocker quelque part, que le stockage soit accessible partout (téléphone, PC, home cinema, voiture, etc…)
Alors qu’avec le streaming, tu connectes ton tel sur tous les périph en bluetooth, et tu as la zic partout.
Après, on peut parler de qualité, et je serais entièrement d’accord sur un système d’écoute très haut de gamme (ampli à lampe, HP de super qualité, etc…) mais sur du “quotidien” (voiture, HP du PC, casque) je ne pense pas que ça fasse de différence.
Le 08/02/2021 à 08h31
Dans une voiture, c’est sur que t’entendra pas la différence, par contre, dans un bon casque audio (et à moins de 150€), j’entends clairement la différence. Après, deezer propose par exemple un abonnement hi-fi, mais c’est beaucoup trop cher pour ce que c’est.
Le 08/02/2021 à 09h19
Je répond également. Je n’utilise pas de service de streaming parce que je ne vois pas l’intérêt d’utiliser de la bande passante pour des choses que je peux avoir en local et utilisable n’importe quand, même quand le service est indisponible ou que je suis dans une zone blanche. Mais je comprends que certains préfèrent ce genre de consommation, pas de soucis.
De même, la qualité est quand même plus intéressante avec un format hi-fi. Par hi-fi, j’entends qualité CD (un FLAC 16 bit 44.1 Khz par exemple). Au délà, je n’entends pas de différence (et d’après pas mal d’études en double aveugle, personne n’entend de différence en fait. D’ailleurs le MP3 320 kbps est déjà très bien).
Quand je suis dans mon salon, j’écoute ça sur ma chaîne hi-fi, sur pc c’est foobar + carte son dédiée et casque de bonne qualité et ailleurs c’est mon DAP. Jamais de wi-fi, jamais de bluetooth activé, ce qui donne au final une meilleure autonomie pour les appareils appareils portables. Je suis bien conscient que j’ai une utilisation très particulière à ce niveau là ^^.
Le 08/02/2021 à 09h27
Ok, je comprends, mais j’avoue que je reste dans le “plus simple et confortable à utiliser” pour la musique “de fond” que je mets à la maison et en trajet voiture ^^, même si à la maison j’ai un plutôt bon ensemble Hifi des années 70 ^^ (avec un petit accessoire bluetooth branché sur l’entrée aux justement)
Je suis rarement en écoute qualitative du spectre sonore et de la compression, et du MP3 320kbs me convient largement :)
Le 08/02/2021 à 09h38
Oui, j’ai hésité à mettre un passage sur une écoute plus “passive” (rapport à ton dernier paragraphe) mais je me suis dit que ça pourrait parraître un peu méprisant (alors que ce n’est pas l’intention).
Comme dit plus haut, le MP3 320 est très bien, Mais il est rarement dispo en streaming, ou alors à des prix un peu abusés.
Merci pour l’échange cordial en tout cas.
Le 08/02/2021 à 10h38
Pareil de mon côté, CD pour la voiture et rip sur mes ordis, avec système de carte-son et moniteurs de studio en quadriphonie dans le salon
J’écoute très rarement de la musique en déplacement/extérieur, par contre il y en a en permanence dans l’appart
Le truc du CD c’est aussi pour rétribuer l’artiste au mieux (d’expérience pour avoir sorti un album on ne gagne rien du tout sur le streaming en comparaison des ventes de CD aux concerts, la tendance s’inverse pour les artistes très populaires)
Parfois aussi j’achète du numérique sur Bandcamp, sans DRM c’est le pied, et une encore plus grosse partie va directement à l’artiste
Le 08/02/2021 à 15h39
Pour ma part, le rip c’est pour mettre sur le baladeur qui tient la quinzaine d’heures sans recharger pendant ce temps là, je n’use pas le smartphone.
Chez moi, il y a un côté “nostalgie” du CD comme l’est le vinyle pour d’autres : Pourvoir choisir le disque puis mettre la galette dans le lecteur et avoir une pile “écoutés dernièrement”. Ce qui ne m’empêche pas d’être monomaniaque par moments et d’écouter le live de The war on drugs depuis un mois (presque) en boucle.
Sur Spotify, avec 3000 titres sélectionnés à une époque, le mode aléatoire laissait à désirer. L’“IA” n”arrive pas encore a déterminer mon état d’esprit du moment et à me proposer la musique qui me correspond à ce moment là. Si je passe une chanson ce n’est pas parce que je l’aime moins mais parce que ce ne correspond pas à mon état d’esprit actuel.
Et plus trop de choix tue le choix.