Le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne voit d’un très mauvais œil l’idée défendue par le syndicat de la presse nationale : une subvention déguisée via une rémunération sur l'indexation des contenus.
Dans un communiqué publié voilà peu, le Spiil fustigeait cette mesure par un oui/non : « Oui, Google devrait être imposé en France pour les activités commerciales qu’il y mène. Il est totalement anormal que Google, qui réalise 1,2 milliard € de chiffre d’affaires dans l’hexagone, n’en déclare que 150 millions, et ne paie que 5 millions € d'impôts. Non, Google et les autres moteurs de recherche ne doivent pas être taxés pour que les montants collectés soient reversés aux éditeurs de presse, à la manière d’une subvention déguisée. »
Accentuer le monopole de Google et la dépendance des acteurs
Le syndicat - qui compte dans ses rangs des sites comme Atlantico, @rrêt sur images, Mediapart, Owni, Rue89, Slate ou Terra Eco - voit dans cette rente un déluge de « solutions inappropriées ». Pourquoi ? Car cette solution aurait des effets sur le terrain de la concurrence. Elle accentuerait la prédominance de Google sur le marché tout en démultipliant encore la googlo-dépendance de la presse.
« Pour être visibles sur la toile, les éditeurs de presse sont largement dépendants du référencement de leurs informations par Google. Cela provoque une uniformisation des contenus, les mêmes mots-clés et les mêmes thèmes étant traités en même temps par les éditeurs qui tentent d’arriver en tête des pages de recherche de Google. Cette course effrénée à l’audience entraîne un affaiblissement de la qualité des informations, et tue l’indispensable diversité de la presse. Si les éditeurs sont un jour rémunérés également par des taxes versées par Google, ils seront soumis à une double dépendance : dépendance pour l’audience et dépendance pour les recettes. »
Pour le Spiil, l’effort doit être poussé dans une autre direction : « Les difficultés actuelles des éditeurs de presse ne seront pas surmontées par la création d'une nouvelle rente, mais par l’émergence d’un nouvel écosystème de l'information numérique, qui favorise l'innovation, la diversité et l'indépendance de la presse ».
Taxe sur le clic, la carotte du SEO
Selon les derniers éléments, la taxe sur l’indexation devient une taxe sur le clic. L’avantage est de permettre de fiscaliser en France les revenus générés par les gros acteurs américains. Cependant, les effets néfastes restent intacts. Les sites de presse en ligne dépensent des fortunes en optimisation (Search engine optimization, SEO) afin d’apparaître les premiers dans les moteurs. Avec une taxe sur le clic, ils seront rémunérés pour leurs efforts. Mais dans le même temps, les petits acteurs du numérique, davantage démunis, plongeront dans les oubliettes numériques face aux mastodontes. Bref, une fausse bonne idée aux effets dévastateurs pour la richesse des contenus en ligne.
Commentaires (39)
Une TALC ?
Je plussoye dans son intégralité cette intervention du Spiil
" />
effectivement cette question de la dépendance induite par une telle taxe est importante.
ils sont en train de faire la même connerie qu’avec l’Ipad. c’est quand même des gros neuneus les mecs qui ont sorti une idée pareille.
Voilà enfin des propos intelligents de gens qui réfléchissent un peu avant de balancer n’importe quoi. Finalement y’a quand même de l’espoir…
" />
« Pour être visibles sur la toile, les éditeurs de presse sont largement dépendants du référencement de leurs informations par Google. Cela provoque une uniformisation des contenus, les mêmes mots-clés et les mêmes thèmes étant traités en même temps par les éditeurs qui tentent d’arriver en tête des pages de recherche de Google. Cette course effrénée à l’audience entraîne un affaiblissement de la qualité des informations, et tue l’indispensable diversité de la presse. Si les éditeurs sont un jour rémunérés également par des taxes versées par Google, ils seront soumis à une double dépendance : dépendance pour l’audience et dépendance pour les recettes. »
la taxe sur l’indexation devient une taxe sur le clic. L’avantage est de permettre de fiscaliser en France les revenus générés par les gros acteurs américains.
Voilà la raison pour laquelle nos politiciens s’attardent encore sur cette idée absurde.
Pour récupérer des sous que Google ne paie pas à l’état français (par diverses techniques fiscales) on fait une taxe au clic pour payer la presse nationale?
Non mais faut arrêter les conneries en france, on a une dette a éponger et on doit faire des concession pour que parallèlement on engraisse la presse nationale??
Si on estime que google doit de l’argent à l’état français on le récupère pour les français et pas pour le donner à une minorité.
Si la taxe passe c’est les grands journaux qui gagnent à tout les coups :
Une taxe sur le clic, une claque sur les TIC
si tu me clic pas, hé
Taxe ta gueulle à la récré
« Pour être visibles sur la toile, les éditeurs de presse sont largement dépendants du référencement de leurs informations par Google. (…), ils seront soumis à une double dépendance : dépendance pour l’audience et dépendance pour les recettes. »
Il suffit de refuser la taxe et laisser Google désindexer tous ceux qui la réclament. Les désindexés ne sont plus du tout dépendant de Google puisque devenu inexistant pour ce dernier. Et ceux qui sont encore sur Google gagnent en audience car ayant moins de concurrence. Bref c’est tout bénef sauf pour la diversité du contenu.