Un député propose un dispositif de « droit à l’oubli » pour les mineurs
Tout le monde y pense ?
Le 05 décembre 2012 à 06h10
3 min
Droit
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Le député UMP Jacques Alain Bénisti vient d’interpeller la ministre de la Justice, Christiane Taubira, au sujet de la protection de la vie privée des moins de 18 ans sur Internet. Le parlementaire propose la mise en place d’un « dispositif de protection et de "droit à l'oubli" sur internet pour les mineurs », et esquisse également la possibilité du « déréférencement" d'un mineur ».
Dans une question parlementaire publiée hier au Journal Officiel, Jacques Alain Bénisti explique en effet que « les plus jeunes sont des utilisateurs de plus en plus nombreux et réguliers d'internet ». Or, selon lui, ceux-ci « ne bénéficient pas toujours du regard bienveillant d'adultes avisés. Ainsi, un enfant ou adolescent naviguant sur la toile est fréquemment convié à livrer des informations à caractère privé ».
Problème : selon le parlementaire, les données personnelles laissées par les mineurs sur la toile ne peuvent parfois pas être effacées et rendent dès lors impossible le respect de tout « droit à l'oubli ». « Il est uniquement prévu par les textes un droit d'accès et de rectification des données, s’alarme aujourd’hui le député Bénisti. Aucune disposition ne prévoit une protection particulière des enfants et des adolescents ». L’élu avance ensuite les problèmes potentiellement rencontrés par un jeune internaute qui aurait publié dans le passé des « photos décalées » ou bien des « propos démesurés », et qui serait amené à le regretter quelques années plus tard, par exemple en postulant pour un emploi.
Il demande par conséquent à la Garde des Sceaux si le gouvernement « envisage d'examiner, avec les opérateurs du réseau internet, la mise en place de dispositif de protection et de « droit à l'oubli » sur internet pour les mineurs, permettant d'effacer certaines données, voire de favoriser le « déréférencement » d'un mineur ».
Lumières sur le droit à l’oubli
Toutefois, la demande du député Bénisti n’est pas nouvelle. Sa question est d’ailleurs une fidèle réplique d’une précédente question du député PS Dominique Baert, en date du 27 novembre. Quoi qu'il en soit, force est de constater que le sujet revient régulièrement sur le devant de la scène. Le mois dernier, le Défenseur des droits a par exemple fortement recommandé d’intégrer « le droit au déréférencement » au règlement européen actuellement en préparation par Bruxelles.
L’institution préconise en effet que les mineurs disposent d’une protection juridique renforcée de leur vie privée. « Ce droit [au déréférencement], qui constitue le corollaire indispensable d’une mise en œuvre effective du droit à l’oubli numérique, permettrait à la personne concernée de demander et d’obtenir la suppression du référencement des informations en question, dans les moteurs de recherche par exemple. Ainsi les données devenues indésirables disparaîtraient non seulement du site où elles ont été initialement introduites, mais aussi de tous les sites qui les ont reprises et diffusées », assuraient les auteurs du rapport présenté au président de la République le 20 novembre dernier.
La CNIL notait par ailleurs dans son dernier bilan une augmentation des litiges relatifs au droit à l’oubli, dans lesquels des internautes se plaignent de ne pouvoir obtenir la suppression de données personnelles les concernant. En 2011, l'autorité administrative a ainsi reçu 1 000 plaintes concernant cette problématique, soit 42 % de plus que l’année précédente.
Un député propose un dispositif de « droit à l’oubli » pour les mineurs
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Lumières sur le droit à l’oubli
Commentaires (44)
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Abonnez-vousLe 05/12/2012 à 09h08
Le 05/12/2012 à 09h09
Le 05/12/2012 à 09h10
Le 05/12/2012 à 09h13
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Le 05/12/2012 à 09h33
Le 05/12/2012 à 09h41
Le 05/12/2012 à 09h56
Le droit à l’oubli permet de cocooner le bas peuple pour qu’il n’apprenne jamais de ses fautes, donc qu’il ne se mette jamais à réfléchir.
Et pour les oligarques, de faire disparaitre ce qui les mettrait en cause ou égratignerait leur aura.
C’est totalement le contraire d’apprendre de ses échecs et de ceux des autres.
Le 05/12/2012 à 10h15
Le 05/12/2012 à 10h35
Le 05/12/2012 à 10h41
Le 05/12/2012 à 10h42
ça me rappelle une gamine qui rappais sur le net … Amandine du 38 si tu me lis " />
PS : Elle a grandi depuis, elle est enceinte !
Le 05/12/2012 à 10h49
Le 05/12/2012 à 11h52
Le 05/12/2012 à 12h47
Le 05/12/2012 à 14h22
Si ça concerne seulement les mineurs, je pense que c’est une bonne proposition.
Le 05/12/2012 à 15h48
Le 05/12/2012 à 17h12
droit à l’oubli
Je ne comprends même pas le sens de cette expression." />
Le monde “numérique”, pour ce qui est de la mémoire collective n’est pas si différent que cela du monde “réel”:
si (prenons un exemple bête, en rapport avec l’actu d’ailleurs" />) un député sort une énorme connerie qui met en évidence son ignorance de l’univers numérique, sa citation pourra être répétée de blog en blog dans le monde numérique comme elle le serait de bouche à oreille dans le monde réel, immortalisant ainsi la connaissance collective de l’ignorance du député.
Un déréférencement serait complètement inutile: l’info reformulée d’un site à l’autre serait à nouveau référencée, et ainsi de suite.
D’autant plus qu’un déréférencement de fait pas oublier : ne retire pas le contenu du Net, mais juste le chemin trouvé sur 3615 Google" />.
Mais bon, dans ce cas, le non-intérêt de cette proposition fera qu’elle tombera d’elle-même dans l’oubli" />
Le 06/12/2012 à 10h07
Le 06/12/2012 à 14h15
Le 06/12/2012 à 14h51
Le 05/12/2012 à 06h18
euh, vous êtes sûr que “candidatant” c’est un mot ? " />
Le 05/12/2012 à 06h58
Les mineurs, ils ne sont pas censés apprendre, non ?
Didier Super - Et ben t’es con
Le 05/12/2012 à 07h36
Un député propose un dispositif de « droit à l’oubli » pour les mineurs
pour plus tard proposer un droit à l’oubli des décisions et paroles des députés datant de plus d’un mois…
Le 05/12/2012 à 07h49
Le 05/12/2012 à 07h55
Hahaha, la génération skyblog ont appris de leurs erreurs. La génération facebook devront porter ce fardeau et devenir les mascottes (malgré eux) de la lutte contre les erreurs à ne pas faire sur internet. Que ces erreurs servent de leçon aux générations futurs et qu’on arrête de surprotéger. Il faut que la leçon rentre.
Le 05/12/2012 à 08h01
Il faudrait également revoir la notion de “mineur” aussi, parce que lorsque l’on voit les exactions de certains d’entre eux et la récidive qui va avec, on ne peut plus réellement les comparer aux mineurs d’avant, et donc plus vraiment leur donner autant de “droits à l’oubli” qu’avant (casier judiciaire et autres)
Le 05/12/2012 à 08h12
Moi aussi j’aimerais pouvoir oublier Amandine du 38.
Le 05/12/2012 à 08h13
je propose le droit qu’ils nous oublie, nous les internautes.
Cette “guerre” contre le réseau commence à devenir vraiment lassante, ils sont pire que des “Don quichottes de la Manche” qui se battent contre les réseaux de communication, changer de cible, prenez la poste ou le téléphone ou mieux… la tv, ça nous fera des vacances." />
Le 05/12/2012 à 08h16
Le 05/12/2012 à 08h38
Le 05/12/2012 à 08h53
Le 05/12/2012 à 08h57
Le 05/12/2012 à 08h58
Le 05/12/2012 à 08h59
Le 05/12/2012 à 08h59
Pour sa, il nous faut DeLorean DMC-12, des fils électriques, un convecteur temporel, une longue route droit, un peu d’essence, un peu de foudre ou plutonium ou détritus selon le model…
Le 05/12/2012 à 09h02
Un « dé-référencement » ou « droit à l’oubli » devrait être possible même pour les majeurs.
Quand je vois certains sites de ventes en ligne qui gardent toutes les informations de carte bleue, et qu’il n’est pas possible de les supprimer, ça ne me rassure pas vraiment.
Le 05/12/2012 à 09h03
Le 05/12/2012 à 09h03