Brevets : Kim Dotcom revendique la paternité de la double authentification
Pas de plainte, mais une demande... d'aide
Le 23 mai 2013 à 09h17
5 min
Droit
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Kim Dotcom, que l’on connait essentiellement pour son ancien service MegaUpload et la longue bataille juridique qui en a découlé, accuse plusieurs ténors de l'internet de violer sa propriété intellectuelle. Le patron du groupe Mega assure avoir créé la double authentification, reprochant au passage à des entreprises américaines de ne pas avoir tenu compte d'un de ses brevets.
Kim Dotcom est toujours en pleine guerre avec les majors du cinéma d'Hollywood qui l’accusent d’avoir encouragé le piratage. En ligne de mire, l’ancien service MegaUpload, brutalement coupé début 2012. Plus récemment, Mega a fait son apparition et tout est fait pour que les problèmes ne se reproduisent pas. Mais Dotcom est toujours au centre d’une longue bataille juridique, les États-Unis demandant son extradition en vue d’un procès exemplaire.
Dotcom revendique la paternité de la double authentification
Mais Dotcom s’est trouvé un nouveau cheval de bataille. Alors même que Twitter vient d’annoncer la mise en place d’une double authentification pour son service, voilà que cette technique violerait la propriété intellectuelle du patron de Mega :
Google, Facebook, Twitter, Citibank, etc. offer Two-Step-Authentication.Massive IP infringement by U.S. companies. My innovation. My patent
— Kim Dotcom (@KimDotcom) 22 mai 2013
Comme il l’affirme dans un tweet, Dotcom est en possession d’un brevet portant sur la double authentification. Il accuse notamment Google, Facebook, Twitter ou encore Citybank d’enfreindre sa propriété intellectuelle, sans aucune contrepartie. Dans un autre message, il affirme ne pas vouloir attaquer ces entreprises... pour l'instant.
I never sued them. I believe in sharing knowledge & ideas for the good of society. But I might sue them now cause of what the U.S. did to me
— Kim Dotcom (@KimDotcom) 22 mai 2013
« Je ne les ai jamais poursuivies. Je crois au partage des connaissances et des idées pour le bien de la société. Mais je pourrais les poursuivre maintenant à cause de ce que m'ont fait les États-Unis ». Alors pourquoi pointer du doigt ces entreprises sur un réseau social et ne pas directement les attaquer ? La réponse arrivera une heure plus tard.
Un appel à l'aide
Google, Facebook, Twitter, I ask you for help. We are all in the same DMCA boat. Use my patent for free. But please help funding my defense.
— Kim Dotcom (@KimDotcom) 22 mai 2013
« Google, Facebook, Twitter, je demande votre aide. Nous sommes tous dans le même bateau du DMCA. Utilisez mon brevet gratuitement. Mais, s’il-vous-plaît, aidez-moi à financer ma défense » implore-t-il, avant d’ajouter dans la foulée : « Tous nos actifs sont gelés sans procès. Défendre notre cas coûtera plus de 50 millions de dollars. Je veux me battre jusqu’au bout parce que nous sommes innocents ».
La stratégie est donc la suivante : Dotcom possède un brevet portant sur la double authentification (encore appelée authentification à deux étapes), dont il agite les grelots pour motiver les entreprises concernées à alimenter sa défense contre le Département américain de la justice. Évidemment, si Dotcom a déjà du mal à financer cette défense, on l’imagine mal partir en guerre contre des multinationales telles que Google.
Le brevet semble sérieux
Mais qu’en est-il du brevet lui-même ? Selon sa fiche, sa date de validité est estimée à 1997. S'il devait être vérifié au cours d’un procès, il serait particulièrement complexe de le faire invalider. En outre, le dépôt a été fait sous le vrai nom de Kim Dotcom, à savoir Kim Schmitz, crédité de fait comme seul inventeur. Enfin, et c’est le plus important, le document décrit précisément comment une méthode d’authentification peut être complétée par une deuxième étape s’appuyant par exemple sur les SMS, via un numéro d’autorisation de transaction.
L’un des points importants concernant ce brevet est toutefois le nombre de références. En effet, la fiche indique que pas moins de 79 autres brevets le citent directement. Les entreprises derrière cette propriété intellectuelle sont en outre particulièrement connues : Microsoft, HP, BlackBerry, Citrix Corporation, Sony, T-Mobile, Bank of America, Fujitsu, Siemens, American Express. Mais Dotcom, qui aime à rappeler son rôle de victime face à la justice américaine, souhaite temporiser : « Je suis un innovateur, pas un criminel. Je vis dans le futur, pas dans le passé. Mes innovations aident les gens, pas l’inverse. Arrêtez de me persécuter ».
Notez qu’il n’est pas non plus impossible, compte tenu du système américain des brevets, que d’autres sociétés se manifestent pour revendiquer la paternité de la double authentification. En outre, nous avons contacté Google et Facebook pour obtenir leurs réactions et attendons actuellement des réponses.
Le 23 mai 2013 à 09h17
Brevets : Kim Dotcom revendique la paternité de la double authentification
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Dotcom revendique la paternité de la double authentification
Commentaires (55)
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Abonnez-vousLe 23/05/2013 à 09h23
#1
sacré casimir il a toujours le mot pour rire (par contre faudrait qu’il arrête le gloubi-boulga, il va exploser).
Le 23/05/2013 à 09h23
#2
oO !
Il s’en était bien caché ! C’est vraiment un bon gars :)
Le 23/05/2013 à 09h23
#3
Evidemment, lui c’est pas pareil que tous ces méchants qui ne pensent qu’à faire du fric.
Lui il veut juste en tirer 50 millions de dollars pour financer son autre activité dont le business model est basé sur le viol de la propriété intellectuelle.
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Le 23/05/2013 à 09h26
#4
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au pire suffit de faire un brevet pour 3 idendification… ou alors bientôt il y a quelqu’un qui va dire qu’il a inventé l’eau chaude et qu’il la breveté " />
Le 23/05/2013 à 09h36
#5
Tout le monde se fout de sa gueule.
Et il y sans doute une part d’enrichissement perso.
Mais y’a ceux qui gueulent et ceux qui agissent.
Et il est plutôt dans la seconde catégorie.
Je m’en branle de ce mec, mais il fait chier les US et ça c’est bien cool :)
Le 23/05/2013 à 09h39
#6
Bah sur ce coup là le mec a quand même été bon, non ?
Brevet de 97 sur une idée que des grosses boites n’appliquent que maintenant, ca fait reflechir…
Et je trouve la stratégie “aidez moi les mecs” pas mauvaise en soi, en plus de la bonne pub que ca lui fait…
Le 23/05/2013 à 09h50
#7
1997 son brevet et il cherche pas la merde " />
Depuis 2007 c’est l’explosion avec Samsung-Apple-Motorola-HTC-Google-LG-RIM-Microsoft-Nokia-Qualcomm-Oracle-Sharp et ELAN qui en font tout un foin niveau brevet.
Le 23/05/2013 à 09h52
#8
Sur le coup il est quand même très novateur.
Je trouve l’idée du filez moi un coup de main très bonne. Et je trouverai normal que des groupe comme Microsoft ou google (bizard qu’il n’y ai pas apple) qui joue la guerre des brevets tombe sous le coup de celui-ci.
Le 23/05/2013 à 09h53
#9
C’est magnifique " />
Ca montre toute l’absurdité de ces brevets :
Un mec pense a un truc dans son coin mais n’en fait rien. D’autre ont la même idée, et la réalise.
Le premier arrive comme une fleure et dit c’est à moi.
A part enrichir les avocats, je ne vois pas trop l’intéret (même pour les grand groupe).
Le 23/05/2013 à 09h54
#10
(…) accuse plusieurs ténors de l’internet de violer sa propriété intellectuelle.
:trollface:
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Le 23/05/2013 à 09h58
#11
http://levine.sscnet.ucla.edu/general/intellectual/against.htm
Le 23/05/2013 à 09h58
#12
Ce sont des gens comme lui et comme Xavier Niel qui font avancer les choses. Chapeau Kim " />
Le 23/05/2013 à 09h58
#13
Personnellement, j’aime pas trop ce mec un peu too much. Mais j’avoue que ses propos restent cohérents. Je pense qu’il a rien dit pour son brevet pour garder une carte dans sa poche vu que tout ce qu’il fait est borderline. En tout cas même si les autres acteurs sont pas forcément sur le même bateau que lui, il a un argument pour les amener avec lui :)
Le 23/05/2013 à 09h59
#14
Le 23/05/2013 à 10h03
#15
Le 23/05/2013 à 10h13
#16
Le 23/05/2013 à 10h15
#17
Le 23/05/2013 à 10h17
#18
Le 23/05/2013 à 10h18
#19
Le 23/05/2013 à 10h21
#20
Juste un tout petit peu d’info de contexte, pour ceux que ça intéresse :
Le système de (1er dépôt) de brevet en europe et aux US est très différent.
En Europe, l’OEB (Office Européen des Brevets) étudie avant acceptation qu’il n’y a pas d’antécédent qui annulerait l’utilité du brevet.
C’est une procédure qui prend un certain temps et qui ne garantit pas qu’ils soient passés à côté d’une publication ou d’un autre brevet mais qui au moins permet que la majorité des brevets soient “a priori” sur 1) une innovation (notamment pas quelque chose qui a déjà été publié ailleurs) 2) pas triviale (que n’importe qui du milieu aurait pu faire) 3) être une application industrielle.
Aux US (pour les brevets déposés directement là bas, pas pour les extensions de brevets déjà déposés ailleurs), l’étude de l’antériorité est très limitée au point que des brevets surréaliste sont “publiés” (comme le sandwich jelly + beurre de cacahuètes ^^’ … la section“controversial patents” de la page wiki[EN] de l’office US donne quelques exemples extrêmes…).
Du coup, la réelle étude est faite - par les parties- en cas de procès (ce qui explique la complexités de ces procès cf Apple vs Samsung…).
De ce fait, il est très aléatoire de savoir si oui ou non son brevet à réellement une raison d’être ou si il est juste dans le système parce que jamais passé devant une cour de justice américaine…
Notamment, si on regarde ce brevet de 1994 (cité en source du sien), on se rend compte qu’il y avait déjà de bonnes bases et il n’est pas sûr qu’il gagnerait s’il allait vraiment au tribunal.
Le droit des brevets des US est vraiment un panier de crabe…
Le 23/05/2013 à 10h22
#21
Le 23/05/2013 à 10h23
#22
Le 23/05/2013 à 10h24
#23
Le 23/05/2013 à 10h33
#24
Le 23/05/2013 à 10h35
#25
Le 23/05/2013 à 10h45
#26
Le 23/05/2013 à 10h45
#27
Le 23/05/2013 à 11h01
#28
le chantage de troll " />
Le 23/05/2013 à 11h27
#29
Le 23/05/2013 à 11h28
#30
Le 23/05/2013 à 11h33
#31
" /> il est bon, il est bon " />
Le 23/05/2013 à 11h46
#32
Le 23/05/2013 à 11h51
#33
Le 23/05/2013 à 12h09
#34
Le 23/05/2013 à 12h20
#35
Le 23/05/2013 à 12h25
#36
Le 23/05/2013 à 12h41
#37
Le 23/05/2013 à 12h46
#38
Le 23/05/2013 à 12h58
#39
Le 23/05/2013 à 13h02
#40
Le 23/05/2013 à 13h12
#41
Le 23/05/2013 à 13h21
#42
Le 23/05/2013 à 13h25
#43
Le 23/05/2013 à 13h28
#44
Le 23/05/2013 à 13h40
#45
Le 23/05/2013 à 14h17
#46
Le 23/05/2013 à 14h39
#47
Le 23/05/2013 à 19h18
#48
Le 23/05/2013 à 22h06
#49
Le 24/05/2013 à 11h10
#50
Brazoma>Sauf qu’en France, il s’agit d’une perversion de la vision du droit d’auteur tel que définit par Beaumarchais et sous lequel on fonctionne encore aujourd’hui.
Le droit d’auteur a été établie à l’origine afin de protéger l’auteur contre les diffuseurs et les plagieurs. Ce qui a été oublié au cours de l’histoire, c’est que le droit d’auteur ne devait en aucun cas interféré avec l’accès à la culture, l’art et la connaissance, car cela appartient, par nature, à l’humanité.
Le 24/05/2013 à 13h26
#51
Le 24/05/2013 à 13h53
#52
C’est justement sur la confusion entre diffusion/exploitation et accès que la perversion a été faite. L’idée de départ étant que la diffusion et l’exploitation ne doit en aucun cas entravé l’accès.
Le 24/05/2013 à 15h15
#53
Le 24/05/2013 à 15h41
#54
Whaa !
Si j’étais Kim, j’appellerais le FBI pour qu’ils saisissent les DNS suivantes pour les remplacer par une page de “patent infringement” :
* google.com
* facebook.com
* twitter.com
Le 24/05/2013 à 17h05
#55