Le CNC publie un état des lieux du marché français des jeux vidéo
Le pire est derrière nous
Le 09 juillet 2013 à 12h32
6 min
Société numérique
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Le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) vient de rendre son rapport sur le marché des jeux vidéo en France pour l'année 2012. Comme à son habitude, celui-ci est très complet et dresse un état des lieux précis, que ce soit pour les titres sur PC, consoles ou « ordiphones ».
L'équipement des ménages en net progrès
Avant de pouvoir vendre des jeux, il faut encore que les ménages soient équipés avec le matériel nécessaire pour en profiter. C'est donc logiquement que le CNC intègre dans son rapport les données compilées par Gfk-Médiamétrie concernant l'équipement des foyers français.
Sans surprise, plus de 98 % d'entre nous disposent d'un téléviseur à la maison, mais seulement 44,8 % y ont attaché une console de jeu de salon, un chiffre en augmentation de 2,2 points par rapport à 2011. Les consoles portables ne sont pas en reste, puisqu'on les retrouve dans 34,6 % des foyers, contre 32,9 % un an plus tôt. Globalement, 50,6 % des ménages disposent d'au moins une console de jeu.
Du côté des ordinateurs, 76,7 % des foyers français en sont équipés, contre seulement 73,9 % en 2011. Cette progression cache cependant des disparités, car la part des ordinateurs de bureau commence à décliner tandis que celle des ordinateurs portables est en constante augmentation, avec respectivement 47,2 et 49,3 % de présence dans les ménages. Il est à noter que c'est la première fois que la part des portables est plus importante que celle des fixes dans cette étude.
Enfin, la part des foyers disposant d'un téléphone mobile reste stable à 90,4 % contre 88,7 % pour les téléphones fixes. Les tablettes sont quant à elles présentes dans 14,1 % des foyers interrogés. Concrètement, dans tous les domaines ou presque, les Français sont de mieux en mieux équipés, mais dépensent-ils plus d'argent dans leurs jeux pour autant ?
Le marché physique est à la peine
Avec un total de 1,101 milliard d'euros en 2012, le marché des jeux physiques est une fois de plus en net recul. En effet, en 2011, son chiffre d'affaires s'établissait à 1,274 milliard d'euro. On a donc assisté l'année dernière à une chute de 13,6 % en valeur des ventes de jeux physiques. Les jeux français ne représentent qu'une mineure partie des ventes, avec un chiffre d'affaires de 67,6 millions d'euros, en baisse de 18,1 % par rapport à l'an passé.
Fait notable : le prix moyen des jeux est en hausse et s'établit à 38,3 euros contre 38 euros en 2011. Il est à noter que les jeux français se vendent moins cher, leur tarif moyen étant de 34,5 euros. Cette faible hausse du prix moyen couplée à la baisse du chiffres d'affaires permet de conclure qu'en volume, le marché souffre également. 34,2 millions de jeux en boîtes avaient trouvé preneur en France en 2011. Douze mois plus tard, seulement 28,9 millions se sont écoulés, dont seulement 2 millions de titres français.
Concernant la répartition des plateformes, sans surprise, le PC est de loin le moins représenté, avec 10,3 % des ventes en valeur, contre 18,7 % pour les consoles portables et 71,1 % pour les machines de salon. Les raisons de la surreprésentation des consoles de salon est ici assez simple à déterminer. D'un côté, les jeux sur portables sont généralement beaucoup moins chers - il faut par exemple compter environ 40 euros pour un jeu neuf sur Nintendo 3DS, contre 70 pour un titre sur PlayStation 3 ou Xbox 360. Concernant la faible part du PC, elle est due à l'utilisation bien plus importante des plateformes dématérialisées pour l'achat des jeux, grâce à l'essor de Steam, Origin, ou de sites comme GOG, ou Greenman Gaming qui proposent des tarifs attractifs.
La violence fait de plus en plus recette
Autre statistique intéressante : les jeux dits violents semblent de plus en plus faire recette. Alors que tous les autres pans du marché accusent une baisse, notamment le segment des jeux pour les 3 ans et plus qui a vu son chiffre d'affaires passer de 813 millions d'euros en 2008 à 356,7 millions en 2012, celui des titres PEGI 18 affiche une santé insolente. En effet, les revenus de ces jeux sont passés de 171,9 millions d'euros en 2008 à 328,8 millions quatre ans plus tard. Ils sont ainsi en passe de devenir les plus gros générateurs de revenus du marché sur le sol français.
D'ailleurs, selon le CNC, « il existe une corrélation entre le prix moyen des jeux vidéo et le système PEGI de classification selon le public ciblé ». En clair, plus le public visé est agé, plus le prix moyen des titres augmente. En pratique ce n'est pas totalement vrai, puisque les titres les moins chers sont classés PEGI 12 avec un tarif autour de 32,9 euros, les autres catégories s'échelonnent quant à elles entre 35,5 et 36,5 euros. Par contre, dès qu'il s'agit de jeux PEGI 18, le prix gonfle immédiatement pour s'établir en moyenne à 48,3 euros. Un tarif qui se justifie par la nécessité de moyens de développement plus complexes, si l'on en croit le CNC.
La dématérialisation gagne du terrain
Si le marché physique s'effondre, les ventes dématérialisées gagnent du terrain. Selon les estimations de l'IDATE, citées par le CNC, celles-ci auraient atteint 788,6 millions d'euros en 2012, dont 417 millions pour les seuls jeux sur PC. Au total, le marché du jeu vidéo en France pèserait donc plus de 2,1 milliards d'euros.
Selon les projections de l'IDATE, le marché dématérialisé devrait croître d'au moins 18 % par an, et s'établir ainsi à 1,555 milliard d'euro en 2016, portant les revenus de l'industrie vidéoludique en France à près de 3 milliards d'euros. À cette date, les jeux physiques ne devraient plus représenter que 47 % des ventes en valeur.
Si l'on s'attarde sur les diverses plateformes, les ventes de jeux sur les consoles portables devraient se multiplier par huit, tandis que les jeux sur mobiles peineront à doubler leur chiffre d'affaires. Cela permettra aux consoles de salon de récupérer la deuxième marche du podium, derrière le PC qui devrait continuer de tirer le marché vers le haut. Il est à noter que l'IDATE table sur une très forte croissance de la vente de jeux sur PS Vita, avec en moyenne 72 % de croissance par an jusqu'en 2016. Grâce à l'effet PlayStation 4 ?
Difficile de savoir si ces prévisions se vérifieront, mais nous aurons bien l'occasion d'ici là de voir un autre état des lieux. En attendant, les plus curieux pourront consulter l'ensemble des résultats du CNC en téléchargeant le PDF de l'étude par ici.
Le CNC publie un état des lieux du marché français des jeux vidéo
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L'équipement des ménages en net progrès
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Le marché physique est à la peine
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La violence fait de plus en plus recette
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La dématérialisation gagne du terrain
Commentaires (34)
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Abonnez-vousLe 09/07/2013 à 12h39
Concernant la faible part du PC, elle est due à l’utilisation bien plus importante des plateformes dématérialisées pour l’achat des jeux, grâce à l’essor de Steam, Origin, ou de sites comme GOG, ou Greenman Gaming qui proposent des tarifs attractifs.
ils ont les stats du déma donc 530 M€ pour le pc donc d’après mes calcul 28% des recettes vienne du pc….en clair on nous ment genre le déma ça compte pas
Le 09/07/2013 à 12h43
Quels sont les jeux français qui se vendent bien à part Rayman, les Lapins Crétins et Dishonored?
Le 09/07/2013 à 12h44
Le 09/07/2013 à 12h44
J’ai une petite question : Concernant les jeux vidéos, est ce que le SNJV par exemple est concerné par la copie privée et les 25% qu’il pourrait toucher ?
Le 09/07/2013 à 12h45
Le 09/07/2013 à 12h47
Le 09/07/2013 à 12h49
Le 09/07/2013 à 12h49
Le 09/07/2013 à 12h49
Le 09/07/2013 à 12h51
Le 09/07/2013 à 12h51
Le 09/07/2013 à 12h52
Pour la stat sur les revenus des jeux violent qui augmente il faut à mon avis ajouter un élément, quasiment tout les jeux se voient affublé d’un PEGI18 désormais, la moindre goutte de sang et le jeu passe PEGI18, même pour des jeux dans des univers fantastiques, il serait intéressant d’avoir la proportion de jeux PEGI18/16/12/7/3 pour avoir une réelle visibilité sur la “rentabilité” d’une classification par rapport à une autre. En dehors de ça les chiffres sont intéressants.
Le 09/07/2013 à 12h54
Le 09/07/2013 à 12h56
Le 09/07/2013 à 12h58
Le 09/07/2013 à 13h18
Le 09/07/2013 à 13h26
Le 09/07/2013 à 13h45
Le 09/07/2013 à 13h46
Le 09/07/2013 à 13h57
Le 09/07/2013 à 14h12
Y’a deux semaines, un article sur JV.com affirmait que le marché du jeux vidéos PC (donc même les jeux facebook et compagnies) se chiffrait à 20 milliard d’€.
Le 09/07/2013 à 14h35
Le 09/07/2013 à 14h49
En tout cas c’est pas moi qui arrange les choses : Ces temps je joue a Diablo 1⁄2, UFO Enemy unkown … " />
J’ai pas l’envie de mettre 60 € dans un jeu archi linéaire qui va m’occuper 6 H ! " />
(Ces temps ci je les met dans les pleins de gasoil pour ma voiture …)
Et pour le prochain, je pense jouer a baldur’s gate II " />
Le 09/07/2013 à 14h59
Le 09/07/2013 à 15h09
Le 09/07/2013 à 15h17
Quand on découvre des sites style gog.com qui propose des tas de bons jeux (récents comme anciens) à des prix attractifs, des réductions régulières (durant tout le mois de juin, presque tout le catalogue a été à 50% avec plusieurs bundles à 75% qui changeaient tous les jours), pas de DRM, des bonus & compagnie… Et bien on se laisse bien tenter par le démat, donc pas étonnant que cette partie du marché explose.
Là-dessus je paye mon jeu à petit prix, sans me faire enfler avec une conversion euro/dollar douteuse, ZERO DRM, avec quelques bonus vraiment sympa (OST, Artworks…), et je peux retélécharger mon jeu quand je veux où je veux aussi souvent que je veux. Ce sont ces acteurs qui continueront de faire vivre le jeu vidéo qu’on aime tant. Je souhaite aux joueurs console que ça se développe dans leur branche également, parce-que ça change la manière de consommer du jeu-vidéo.
Ce marché continuera à grandir encore et encore si le client n’est pas trop pris pour un con (coucou EA), aucun risque là-dessus.
Le 09/07/2013 à 15h20
Le 09/07/2013 à 15h21
sinon je pense que la baisse des ventes est un peu lié à l’état du porte-feuille des gens non…
et en ce moment… c’est pas forcement la priorité pour certain les JV.
Le 09/07/2013 à 15h28
drole ça… on peut imaginer qu’en 2008 il n’y avait pas beaucoup de dématérialise… planchons sur un 300millions pour être vraiment genereux (parce que je doute qu’on arrive ne serait-ce qu’aux 100millions en france en 2008)…
cela nous donne une recette de 1’950Millions d’€ …. alors qu’en 2012 on est a 2’119millions….
a noter qu’entre temps l’euro s’est cassé la gueule de 20% (1.465$ en 2008 pour 1.25% en 2012) et que le prix du jeu a quand même augmenté…
et la… on vient te bassiner avec le piratage etc etc etc…. y’a un moment ou faut arrêter de se foutre de la gueule du client :/
Le 09/07/2013 à 15h38
Le 09/07/2013 à 22h03
Le 10/07/2013 à 07h43
Le 10/07/2013 à 08h14
Ha ha ! Ils font une différence français / étranger, mais pas européen !?!?
Quelle bande de nationalistes ingrats !
Le 10/07/2013 à 08h49