Pour la justice américaine, Apple a gonflé artificiellement les prix des ebooks
Des ententes bien profitables
Le 10 juillet 2013 à 16h45
3 min
Droit
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Accusé l'an dernier de collusion sur les prix en compagnie de plusieurs éditeurs de livres, Apple a été poursuivi par le département de la justice américaine (DoJ) en avril 2012. Le verdict vient de tomber : Apple est jugé coupable d'avoir augmenté artificiellement les prix des livres électroniques sur sa boutique en ligne. Les autres éditeurs échappent à ce jugement grâce à un accord amiable réalisé auparavant.
Contrairement à la France, les tarifs des livres outre-Atlantique sont totalement libres, à moins d'une politique de tarifs fixes comme celle pratiquée par Amazon. Cela ne signifie pas pour autant que le jeu de la concurrence doit être faussé, et que des ententes entre éditeurs et distributeurs doivent être réalisées afin d'imposer des tarifs élevés. Or afin justement de proposer une offre différente de celle d'Amazon, tout en attirant un maximum d'éditeurs sur son App Store, Apple a déployé une politique de prix élevé, ceci en les forçant à ne pas proposer leurs livres électroniques chez la concurrence à un tarif inférieur. Le tout avec sa fameuse commission de 30 % touchée sur chaque vente sur son App Store.
Cette pratique, pénalisant à la fois les consommateurs et les concurrents d'Apple, a impliqué ce dernier mais aussi Simon & Schuster Inc, Hachette, Penguin Group, Macmillan et HarperCollins. Ces éditeurs, afin d'éviter des frais de justice importants, des sanctions trop lourdes et une mauvaise image, ont rapidement trouvé un accord amiable avec le DoJ. Dès le mois d'avril 2012, trois d'entre eux avaient déjà accepté un tel accord, suivis rapidement par les deux autres. Hachette a ainsi payé 31,7 millions de dollars afin d'enterrer l'affaire, tandis que 17,75 milions de dollars ont été déboursés par Simon & Schuster, 19,5 millions par HarperCollins et surtout 75 millions pour Penguin. La somme déboursée par Macmillan est inconnue.
Une inflation des prix
Seul Apple était donc concerné par la poursuite de la justice américaine. La juge Denise Cote, en charge de l'affaire, a fait remarquer que l'arrivée de la Pomme sur le marché des ebooks avait eu pour conséquence de faire grimper les tarifs de certains ebooks de 9,99 dollars à 12,99 dollars, voire à 14,99 dollars. Une inflation non sans conséquence.
« Les plaignants ont démontré que les éditeurs mis en cause avaient conspiré entre eux pour éliminer la concurrence sur les prix de détail afin de faire monter les prix des livres électroniques et qu'Apple avait joué un rôle clé pour faciliter et mettre en oeuvre ce complot » a résumé la juge, avant de rajouter que « sans l'orchestration de cette conspiration, Apple n'aurait pas réussi comme il l'a fait ». Une conclusion sanglante qui explique le jugement.
Apple a rapidement précisé qu'il niait ces allégations et qu'il comptait bien faire appel de cette décision.
Rappelons qu'aux États-Unis, Apple fait aussi l’objet d'une class action. La décision du DoJ devrait donc avoir d'importantes conséquences pour la Pomme en matière de dommages qui seront à payer aux consommateurs concernés. Cela pourrait concerner des centaines de millions de dollars. Notez qu'en Europe, les éditeurs ont aussi été sous le coup d’une enquête de la Commission européenne pour avoir « conclu des accords illégaux ou [de s'être] livrés à des pratiques ayant pour objet ou pour effet de restreindre la concurrence dans l’UE ou l’EEE ». Un accord amiable a toutefois été trouvé l'an passé.
Pour la justice américaine, Apple a gonflé artificiellement les prix des ebooks
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Une inflation des prix
Commentaires (34)
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Abonnez-vousLe 12/07/2013 à 20h17
Le 16/07/2013 à 10h28
Le 16/07/2013 à 17h45
Le 10/07/2013 à 16h51
Ca c’est une surprise !
Par contre, je ne comprend pas cette histoire d’accord amiable avec l’UE…. Les cartonner et leur faire recracher les sommes indues avec un petit bonus pour l’opération eut été de meilleur aloi…
Le 10/07/2013 à 16h51
Je me disais aussi que payer un .pdf plus cher qu’un livre papier était bizarre
" /> On marche vraiment sur la tête avec les nouveaux médias. Aucun des acteurs n’accepte de gagner moins de fric, pardon, d’exploiter jusqu’à l’os un auteur/
De là à ce que ce DoJ se penche sur le prix d’un .mp3 et découvre que 5Mo valent plus cher qu’un disque, son gravage, son transport, sa distribution, il n’y a qu’un pas.
Monde de fou " />
Le 10/07/2013 à 17h05
“Il est livre Max” " /> (un sous-titre qui m’a inspiré, j’espère n’avoir pas écrit la même chose) " />
Le 10/07/2013 à 21h29
Le 11/07/2013 à 00h37
Mouais, je reste toujours sceptique face à ce genre d’accusations.
C’est pas quelque chose qu’on prouve comme ça, une hausse des prix n’est pas une preuve pour autant - l’analyse du prix est plus subtile qu’on ne le pense - et le jugement est souvent faussé par des aprioris idéologiques, que le juge a tranché de façon partiale alors qu’objectivement parlant, il aurait du se prononcer sur un non-lieu.
Le 11/07/2013 à 05h20
Le 11/07/2013 à 06h57
Le 11/07/2013 à 08h19
Le 11/07/2013 à 08h22
Le 11/07/2013 à 08h24
Le 11/07/2013 à 08h28
Le 11/07/2013 à 08h30
Le 11/07/2013 à 08h33
Le 11/07/2013 à 08h35
Le 11/07/2013 à 10h08
“Il suffirait que les gens ne l’achètent pas pour que ça ne se vende pas., dixit Coluche.
Abstraction faite de l’entente frauduleuse, et sans aucun troll anti-apple derrière, si un consommateur est prêt à acheter un produit et les consommables qui vont avec plus cher que chez le voisin, je ne vois pas en quoi le vendeur se priverait de ne pas marger comme un cochon.
Regarder les imprimantes et le prix des cartouches. C’est un viiieeeuuuxxx sujet.
A ce jour, bien que je sois intéressé par une liseuse, je n’ai rien acheté, tant que les “consommables”, à savoir les livres/ouvrages mis en vente, ne seront pas à un prix que j’estime équilibré.
Le 11/07/2013 à 11h39
Le 12/07/2013 à 20h06
Le 10/07/2013 à 17h24
Le 10/07/2013 à 17h40
Nil qui raisonne comme si Apple avait agi seul dans cette histoire.
Bah oui c’est une entente ( evidemment condamnable) donc forcément du donnant donnant
Les éditeurs voulaient également échapper à l’emprise d’Amazon, qui leur impose des prix bas, et donc être le seul a faire de la marge grâce au volume,
Bref une stratégie assez mauvaise pour eux..il leur fallait trouver une solution.
Mais aller s’entendre avec Apple, surtout dans de telles conditions n’était certainement la bonne solution
Le 10/07/2013 à 17h56
“Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent pas pour que ça ne se vende plus ! ” Coluche, Misère, 1978.
Le 10/07/2013 à 18h11
Hachette a ainsi payé 31,7 millions de dollars afin d’enterrer l’affaire, tandis que 17,75 milions de dollars ont été déboursés par Simon & Schuster, 19,5 millions par HarperCollins et surtout 75 millions pour Penguin.
ils ont payé à qui ? au DoJ ? ou bien il y avait une partie civile ?
La class-action concerne ce même sujet (entente sur les prix) ou bien c’est autre chose ?
Le 10/07/2013 à 18h13
Encore une bonne raison de pirater, merci. " />
Le 10/07/2013 à 18h13
@ the true mask
Apple reste le déclencheur de l’entente et de la hausse des prix. Les éditeurs en avaient sûrement marre (comme dit dans l’article) mais on ‘e sait pas ce qui aurait pu se passer. Qui dit que les prix auraient tant augmenté ?
Le 10/07/2013 à 18h22
Hi,
Qui s’en étonne encore ? " />
Le 10/07/2013 à 18h22
Haha, Lagardère…." />
Le 10/07/2013 à 18h27
Plus rien n’étonne.
Aujourd’hui, le fait de pigeonner-abuser des consommateurs que nous sommes est devenu complètement banal.
Le 10/07/2013 à 20h05
Le 10/07/2013 à 20h30
C’est bien, maintenant y a plus qu’à faire pareil pour les jeux en demat’ où les prix sont gonflés pour protéger les chaines de distributions physiques." />
Le 10/07/2013 à 20h38
Le 10/07/2013 à 20h47
Le 10/07/2013 à 20h56
(ils l’avaient déjà édité plusieurs fois et rentabilisé)" />