FIC 2014 : le monde de la sécurité entre morosité et fébrilité
La France ne pourra plus sans doute critiquer longtemps la NSA
Le 22 janvier 2014 à 11h20
5 min
Logiciel
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La journée d’hier au FIC 2014 (Forum International de la Cybersécurité) a été riche de nombreux témoignages, d’annonces diverses et de décisions importantes. Il en ressort globalement une certaine morosité dans le milieu de la sécurité, ce qui n’empêche pas la France d’avoir de grandes ambitions dans le domaine de la cyberdéfense. Au risque de rappeler les erreurs commises par la NSA et dénoncées par Edward Snowden.
« La cybersécurité est-elle un échec ? » : un constat en demi-teinte
Le Forum International de la Cybersécurité réunit chaque année des milliers de personnes : militaires, ministres, députés, chefs d’entreprises et experts divers. Le forum sert avant tout à faire un état des lieux sur la sécurité informatique au sens large, dresser un portrait des tendances ou encore annoncer des mesures. Le nom même du thème général était provocateur : « La cybersécurité est-elle un échec ? ».
Selon les avis, la réponse diffère largement. Le général Marc Watin-Auguouard, qui a créé ce forum, se veut rassurant en rappelant qu’ « en Chine, on dit que l'échec est la mère du succès. La cybersécurité va se construire à travers les échecs ». Jérémie Zimmerman, de la Quadrature du Net, s’inquiète de ce que le citoyen n’est jamais aux cœurs des problématiques et insiste sur le lien de confiance rompu ainsi que sur les dangers liés à « l’expropriation » des données personnelles. Jean-Michel Orozco, PDG de Cassidian, estime pour sa part que la cybersécurité en est dans tous les cas à ses balbutiements.
Ne pas attendre un « 11 septembre du cyberespace »
L’avis le plus pessimiste est sans aucun doute celui du consultant David Lacey. Selon lui, oui, la cybersécurité est pour l’instant défaillante car trop de responsables se contentent de cocher des cases dans un référentiel sans se poser les bonnes questions. Il estime même « que rien ne changera jusqu'à ce qu'il y ait un incident majeur, un genre de 11 septembre du cyberespace ». Malheureusement, la sécurité informatique pourrait ne pas bouger avant que ses acteurs ne soient réellement dos au mur.
Plusieurs annonces plus concrètes ont cependant été réalisées. C’est le cas notamment d’un outil de statistiques décrit par Manuel Valls, ministre de l’Intérieur : « Il est grand temps d'améliorer la qualité, la disponibilité et la régularité des données publiques » pour tout ce qui touche à la cybercriminalité. Il souhaite que soit créé un indicateur pour mesurer efficacement l’activité dans ce domaine. Il espère sa mise en place dans le courant de l’année et des résultats permettant de différencier les types d’attaques pour mieux appréhender les tendances. Mais le locataire de la Place Beauvau a surtout indiqué que l’État devait s’assurer de « la sécurité de ses concitoyens et de ses entreprises et plus largement des intérêts de la nation ».
Un développement des capacités de défense en greffe de la LPM
Et puisque l’on parle des « intérêts de la nation », Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a procédé à plusieurs annonces dans le domaine de la cybersécurité. À commencer par un grand plan de défense contre la cybercriminalité au sens large. Il sera présenté en détails dans plusieurs semaines et se greffera à la très critiquée loi de programmation militaire. Il nécessitera le déblocage d’un budget d’environ un milliard et demi d’euros pour alimenter les initiatives sur la période d’activité de la LPM, soit de 2014 à 2019.
Ce budget servira notamment à embaucher tout un panel d’experts pour mesurer les connaissances de la France dans le domaine et organiser un pôle de concertation et de réflexion sur les évolutions à engager. La formation du personnel devrait également jouer un rôle prépondérant, de même que l’augmentation des effectifs de la Direction générale de l'armement (de 250 à 450 personnes), un triplement du nombre d’études sur la cybersécurité et un travail sur les capacités défensives et offensives de la France dans ce domaine.
Patrick Pailloux devient directeur technique de la DGSE
Le ministre de la Défense a en outre évoqué la possible implantation en Bretagne d’un véritable pôle « d’excellence cyber ». Le choix de la région s’appuierait avant tout sur le constat que la Défense y possède déjà plusieurs installations, notamment le centre de maîtrise de l’information de la DGA ou encore l’école de transmission de Rennes. Enfin, Le Drian n’exclut pas une coopération européenne améliorée vis-à-vis des nouvelles mesures, notamment à travers « un partage de méthodes » ou même « l’établissement d’un code de bonne conduite ».
C’est précisément dans ce contexte de volonté de blinder la France contre les menaces du cyberespace que Le Monde indique que Patrick Pailloux, l’actuel directeur de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), prendra prochainement la tête de la direction technique de la DGSE, l’équivalent français de la NSA. Il remplacera donc Bernard Barbier. Sa nomination devrait être annoncée officiellement lors d’un prochain Conseil des ministres. Notez d’ailleurs que l’ANSSI jouera un rôle de premier plan dans la mise en place de la loi de programmation militaire, notamment via une harmonisation et un travail sur les meilleures pratiques de défense à adopter pour les entreprises, en particulier celles faisant partie d’une liste de 250 « opérateurs d'importance vitale » (transport, énergie, industrie…).
FIC 2014 : le monde de la sécurité entre morosité et fébrilité
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« La cybersécurité est-elle un échec ? » : un constat en demi-teinte
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Ne pas attendre un « 11 septembre du cyberespace »
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Un développement des capacités de défense en greffe de la LPM
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Patrick Pailloux devient directeur technique de la DGSE
Commentaires (32)
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Abonnez-vousLe 22/01/2014 à 11h45
Le général Marc Watin-Auguouard, qui a créé ce forum, se veut rassurant en rappelant qu’ « en Chine, on dit que l’échec est la mère du succès.
Les Shadoks disaient un truc du même genre en pire, malheureusement je me souviens pas du texte.
Jean-Michel Orozco, PDG de Cassidian, estime pour sa part que la cybersécurité en est dans tous les cas à ses balbutiements.
super, génial
Il estime même « que rien ne changera jusqu’à ce qu’il y ait un incident majeur, un genre de 11 septembre du cyberespace ». Malheureusement, la sécurité informatique pourrait ne pas bouger avant que ses acteurs ne soient réellement dos au mur.
Ce principe s’est malheureusement vérifié dans beaucoup (trop ?) d’autres domaines que l’informatique.
Le 22/01/2014 à 11h46
Si il y avait plus de diversité dans les OS qui font tourner nos machines et autres infrastructures réseau et si en plus le code source était sous licence libre et donc facilement auditable et modifiable. Est-ce qu’il serait toujours aussi facile pour un état ou des cybercriminels de mener des attaques ou d’espionner ?
Le 22/01/2014 à 11h49
Le 22/01/2014 à 12h00
Le 22/01/2014 à 12h18
Le 22/01/2014 à 12h21
Le 22/01/2014 à 12h22
FIC ——> FLICage imminent
FIC…atela nel culo ——> Fous toi là DLC(en français" />)" />
————————————————————————————->[¨¨]
Le 22/01/2014 à 12h29
Le 22/01/2014 à 12h39
J’ai bien aimé ce tweet de la FIC, regardez bien en bas à droite " />
Le 22/01/2014 à 12h54
marrant j’ai eut une carte mère de marque FIC le modèle PA2012 y a aussi eut un modèle PA2013.
Le 22/01/2014 à 12h55
Le 22/01/2014 à 12h59
Le 22/01/2014 à 13h00
Le 22/01/2014 à 13h37
« que rien ne changera jusqu’à ce qu’il y ait un incident majeur, un genre de 11 septembre du cyberespace »
Je suis assez d’accord avec ça. Quand on voit comment les états et les grosses entreprises (hors SI du type google, appple, et autres) traitent l’informatique et a fortiori la sécurité, on peut se demander comment ce n’est pas encore arrivé.
Le 22/01/2014 à 14h13
Le 22/01/2014 à 14h29
Le 22/01/2014 à 11h26
La France ne pourra plus sans doute critiquer longtemps la NSA
ou plutôt la prendre comme excuse…
M’enfin, il parle d’attendre un “gros problème” à la 11 Sept pour faire avancer les choses …
mais je suis sûr qu’ils sont déjà dépassés car la “cybercriminalité” et /ou “la cyberinsécurité” sont déjà bien actifs sans même que nos “protecteurs” n’en ai la moindre connaissance.
Le 22/01/2014 à 11h27
A lire en complément….
http://reflets.info/fic-2014-le-petit-monde-de-la-securite-et-ses-bonnes-blagues…
Le 22/01/2014 à 11h36
Modifié le 16/02/2024 à 12h18
Le 22/01/2014 à 14h51
Le 22/01/2014 à 14h58
Le 22/01/2014 à 15h00
Le 22/01/2014 à 15h03
Le 22/01/2014 à 15h08
« La cybersécurité est-elle un échec ? » : un constat en demi-teinte.
Tout dépend pour qui, il y a en que ça arrange, si tout était parfaitement sécurisé, sans failles, sans virus à l’échelle mondiale… de nombreuses sociétés spécialisées dans la cyber-sécurité tomberaient à la ruine.
Alors le constat est difficile à interpréter, après il vrai qu’une amélioration globale de la sécurité ne serait pas de refus…
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Le 22/01/2014 à 15h19
Le 22/01/2014 à 15h21
Le 22/01/2014 à 15h26
Le 22/01/2014 à 15h35
Le 22/01/2014 à 23h47
Quand l’hyper-sécurisation provoque la cyberwar, c’est s’attaquer aussi bien aux terroristes qu’aux résistants (je plains les futurs enfants, ils auront un monde plein de contraintes face à des dirigeants fascisants élus à défaut de mieux avec des lois faites sur mesure " />)
Le 23/01/2014 à 02h20
Le 23/01/2014 à 06h09