Pour la seconde fois en l’espace de six mois, l’hébergeur de fichiers Rapidgator vient d’être déréférencé par Google suite à une demande manifestement erronée de la part d’ayants droit. Le site, qui peut apparaître comme l'un des successeurs de MegaUpload, a néanmoins contesté cette décision auprès de la firme de Mountain View.
Si vous tentez d’accéder à l’hébergeur de fichiers Rapidgator en passant par Google, vous n’y arriverez pas (à moins que vous ne cliquiez sur le bandeau correspondant aux annonces publicitaires, mais ce n’est pas un résultat de recherche à proprement parler). En effet, l’URL renvoyant vers « rapidgator.net » ne figure plus parmi les résultats affichés par le célèbre moteur de recherche.
Pourquoi ? En bas de page, Google indique avoir déréférencé une URL suite à « une plainte reçue dans le cadre du US Digital Millennium Copyright Act (loi de protection des droits d'auteur) ». Rappelons le principe : tout ayant droit qui constate qu’une de ses œuvres est hébergée et mise à disposition illégalement peut demander à un moteur de recherche tel que Google de ne plus rediriger les internautes vers cette page, afin de limiter l’atteinte à ses droits.
Google ferme la porte d’entrée vers Rapidgator
Ici, la fameuse demande de déréférencement est rédigée par l’association des éditeurs britanniques, qui a demandé le 16 avril dernier à la firme de Mountain View de ne plus renvoyer vers plusieurs centaines de pages, au motif que celles-ci porteraient atteinte aux droits d’auteur d’un de ses membres (Yale University Press).
Parmi ces URL, figurait justement le nom de domaine complet de Rapidgator : « http://rapidgator.net/ ». Le problème est que la fameuse page n’est qu’une page d’accueil, laquelle présente les services du site mais ne contient aucun contenu illicite... Cela signifie qu’en accédant à cette requête, Google a fermé la porte d’entrée du site dans son ensemble, peu importe que certains des fichiers hébergés sur Rapidgator puissent être parfaitement légaux.
Rapidgator a déposé une contre-notification
Manifestement remonté contre ce déréférencement, un responsable de Rapidgator a indiqué à TorrentFreak que la société avait contesté cette mesure de rétorsion auprès de Google. L’hébergeur de fichiers, qui avait déjà connu un tel désagrément en décembre 2013, déplore l’attitude de la firme de Mountain View, qui est jugée trop lente à réagir : « Quand Google reçoit une requête DMCA, les URL sont déréférencées dans la journée, mais pour les restaurer, ça prend des semaines voire des mois. Nous pensons qu’ils devraient les restaurer aussi vite qu’ils les ont supprimées » a-t-il ainsi fait valoir.
Google, qui croule sous les requêtes DMCA, semble n’avoir pas suffisamment vérifié les URL qui lui étaient signalées. Pour autant, il n’est pas certain que l’opération profite beaucoup aux ayants droit britanniques à l’origine de cette demande, puisqu’il est impossible de retrouver un contenu depuis la page d’accueil de Rapidgator. Les liens de téléchargement direct sont en effet habituellement disséminés sur le Net via des sites de liens spécialisés...
Commentaires (18)
Sans déconner, ils devraient mettre une pénalité financière aux ayants droits et sociétés qui abusent des DMCA sur des contenus visiblement non illicite.
Google devrait mettre en place une vérification manuelle une à une des url quand un tiers abuse des demandes erronées. Voir, ne plus prendre en compte les demandes d’intermédiaires.
Comme le dit la fin de l’actu, on trouve ce genre de liens sur des sites qui les références eux-mêmes, sans passer par Google.
Si un jour on veut upload un fichier pour le partager, on ne tapera jamais “rapidgator” sur Google.
Donc ce site continuera de fonctionner exactement comme avant sans que ces ayants droits y est gagné quoi que ce soit.
Bah, ils paient des pubs Adwords, donc ils ont pas besoin d’être référencés.
Tiens, juste pour rigoler, mais, j’avais crée un pack de texture pour minecraft.
J’ai eu une requête DMCA dessus venant d’un intérmédiaire UK, parce qu’un obscur groupe venait de sortir un album avec le même nom que mon texture pack qui avait déjà 2 ans au moment de l’abus…
J’avais remis en ligne le texture pack, et j’avais contacté le prestataire UK en lui précisant que s’ils refaisaient une requête DMCA sur mon contenu, je ferai des requêtes DMCA sur tous les liens citant celui de leur client.
J’ai jamais eu de réponse, mais j’ai jamais eu d’autre requêtes après.
Bien, cela prouve encore une fois, si cela était nécessaire, que le monopole de Google sur les moteurs de recherche est, comme tout monopole, nuisible à tous.
Ils ont fait la même requête à Duck Duck Go, pour rigoler ?
Ils espèrent annihiler un potentiel piratage en retirant la référence à un hébergeur entier sur Google?
Ils ont sévèrement un grain.
Si Google croule sous les DMCA, ils vont demander des blocages aux opérateurs.
Si les opérateurs croulent aussi pour paramétrer leur blacklist de firewall, ils vont avoir de nouvelles idées … Bientôt, on va voir apparaître l’idée de whitelist…
C’est quoi google ?
Plus sérieux, ils devraient modifier la loi pour punir les abus…. Sauf que la loi est essentiellement dictée par ceux qui en abusent, la loi des loby. La faire modifier pour empêcher les voleurs de culture d’en abuser ne va pas être simple.