A. Filippetti : la riposte graduée « demeure pertinente et opérationnelle »
Premier avertissement suite à la tribune de Jean Labadie
Le 11 août 2014 à 14h20
4 min
Droit
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Contrainte de se positionner (à nouveau) sur Hadopi suite à la récente tribune du producteur Jean Labadie, Aurélie Filippetti vient de rétorquer en direction de l’intéressé que la riposte graduée restait à ses yeux « pertinente et opérationnelle ». Mais il n’est pas certain que tous les arguments déballés en urgence par la ministre de la Culture arrivent à convaincre l'ensemble des ayants droit, qui ne décolèrent pas suite aux retards subis par le projet de loi sur la Création.
Alors que les ministres profitent normalement d’un peu de répit durant cette période de vacances, Aurélie Filippetti est sortie de son silence vendredi dernier afin de riposter à la tribune de Jean Labadie, parue la veille dans Libération. La locataire de la Rue de Valois (qui avait en fait reçu une copie de ce texte acerbe dès le 31 juillet) a pris sa plume afin de répondre personnellement à ce producteur et éditeur de films, dont « Habemus Papam » ou « Himalaya, l’enfance d’un chef ». L’homme l’accusait d’avoir laissé les pirates dans « l’impunité » la plus totale, du fait de son « inertie » sur ce dossier.
Résultat, la ministre tente d’éteindre les feux. Sur la chronologie des médias ? « Il me semble que votre interpellation ne tient pas compte de mes déclarations » rétorque Aurélie Filippetti. L’intéressée rappelle qu’elle oeuvre afin que « des aménagements soient engagés dès maintenant par les professionnels eux-mêmes, en particulier dans un contexte d’arrivée d’acteurs qui ne contribueront pas au financement de la création française et européenne, comme Netflix ou bientôt Amazon ». Sauf que cette question relève d’une concertation qui sera menée à partir du mois de septembre par le CNC, et à laquelle Jean Labadie est invité à participer.
Rue de Valois et Place Vendôme travaillent sur la lutte contre la contrefaçon commerciale
Sur le téléchargement illégal et la contrefaçon en ligne ? L’ex-opposante à Hadopi affirme qu’en « complément de la réforme de la chronologie des médias qui peut bien entendu contribuer à dynamiser le marché de la vidéo à la demande, et du volet pédagogique que constitue la réponse graduée qui demeure pertinente et opérationnelle, [elle] souhaite mettre l’accent sur la lutte contre la piraterie commerciale ». Derrière ces mots, Aurélie Filippetti affirme surtout que la riposte graduée est utile et fonctionne, contrairement à ce que soutient Jean Labadie.
S’appuyant sur les récentes recommandations de Mireille Imbert-Quaretta, Aurélie Filippetti dit vouloir « appréhender via les circuits de financement (organismes de paiement, régies publicitaires) les acteurs qui font du profit aux dépens des auteurs et des créateurs ». De plus, elle explique que ses services se sont « attelés avec la Chancellerie », c’est-à-dire le ministère de la Justice, à « un travail interministériel indispensable à la mise en œuvre des outils de lutte contre la contrefaçon en ligne », sans davantage de précision.
Le CNC va lancer un appel d’offres sur le référencement de l’offre légale
L’offre légale ? La locataire de la Rue de Valois affirme qu’il lui « semble utile qu’en parallèle des initiatives des acteurs français de la vidéo à la demande pour se fédérer ou se développer, soit mis en œuvre un dispositif de référencement des offres légales en ligne existantes en France, pour mieux orienter l’internaute dans son envie d’accéder aux œuvres ». Dans cette optique, ajoute Aurélie Filippetti, « le CNC lancera un appel d'offres à la rentrée ». Rappelons que pourtant, il existe déjà un site censé référencer les offres labellisées « offre légale » par la Hadopi, ainsi que celles « pouvant être regardées comme légales » (voir ici).
Tentant à l’évidence de se montrer policée et peu rancunière, la locataire de la Rue de Valois a fini par proposer à Jean Labadie une rencontre « début septembre, au ministère de la Culture et de la Communication, pour évoquer ces sujets et partager notre ambition et notre énergie communes au service du cinéma ». Mais au regard des propos tenus par l’intéressé dans nos colonnes, l’échange pourrait se révéler bien compliqué... « Vous vous rendez compte que ça fait deux ans et demi qu'on entend ça ? Et que ça fait deux ans et demi que quelqu'un qui a un dossier aussi important que ça n'a toujours pas trouvé des mesures à annoncer ? Aucune ! » s’est ainsi plaint le producteur (voir notre interview).
A. Filippetti : la riposte graduée « demeure pertinente et opérationnelle »
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Le CNC va lancer un appel d’offres sur le référencement de l’offre légale
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 11/08/2014 à 16h50
L’ex-opposante à Hadopi
C’est mâme à ça qu’on la reconnait.
Le 11/08/2014 à 17h00
" />
“
Je n’ai pas peur des profiteurs
Ni même des agitateurs
Je fais confiance aux électeurs
Et j’en profite pour faire mon beurre
Il y en a qui conteste
Qui revendique et qui proteste
Moi je ne fais qu’un seul geste
Je retourne ma veste, je retourne ma veste
Toujours du bon côté
”
" />
Je dois combien à la mafia de la SACEM pour cette citation fort à propos? " />
Le 11/08/2014 à 17h28
Le 11/08/2014 à 22h50
Le problème de l’offre légale, c’est qu’elle souffrira toujours d’une non-exhaustivité chronique.
La license globale avait bien compris cela. En attendant, je pense que sauf exception, les plus honnêtes ont un abonnement Netflix ou assimilé, et piratent ce qui ne se trouvent pas sur la plateforme en question.
Mais très clairement la riposte graduée n’est ni pertinente ni opérationnelle…
Le 12/08/2014 à 00h04
Le 12/08/2014 à 06h16
De toutes manières, si les ayant-droits perdent de l’argent (enfin, du moins comme ils le prétendent) à cause du piratage. Qu’ils se rassurent, ils peuvent largement compenser avec le trop perçu de la taxe copie privée… payé notamment par les entreprises qui (à la base) n’ont pas à payer cette taxe mais par une belle astuce du gouvernement qui n’a pas publié les textes adéquats, empêche les entreprises de se faire rembourser. Tiens, la dessus, j’aurai bien aimé entendre Jean Labadie, ça aurait pu être marrant !
Donc, on va dire que les ayant-droits ont quand même bien de quoi vivre, hein ! On aura du mal à nous faire tirer des larmes pour des gens qui ont du mal à s’adapter qui refuse de s’adapter et qui ne vivent que de perfusions fiscales que les autres doivent payer (alors qu’ils n’ont rien demandés).
Le 12/08/2014 à 06h25
Le 12/08/2014 à 07h35
Le 12/08/2014 à 07h41
sympa le dialogue :
Le 11/08/2014 à 14h29
C’est marrant, quand je lis le titre, ça me fait penser à un avion à qui on a enlevé le moteur en vol et que depuis il plane. " />
Le 11/08/2014 à 14h35
En résumé on a une Hadopi qui commande des études qui disent qu’elle est inutile, mais qu’elle interprète comme ça l’arrange pour convaincre le gouvernement de son utilité. De l’autre on a des producteurs qui se trompent de cible depuis 15 ans et qui viennent pleurer auprès du gouvernement parce qu’ils trouvent que la Hadopi est inutile. Mais comme celle-ci a convaincu le gouvernement de son utilité, le gouvernement ne veux rien faire de plus.
Finalement le bordel politico-administratif Français peut se rendre utile parfois, car en attendant il ne se passe rien de négatif pour nous.
Le 11/08/2014 à 14h52
Je me demande si le fait de “laisser vivre” la Hadopi ne fait pas partie d’une stratégie pour se protéger des accusations des “ayants-droit” qu’elle ne fait rien pour eux (“La piraterie tue le cinéma”).
Pendant ce temps, elle peut emmagasiner ce qu’il faut pour une contre-attaque de fou… ou je suis trop naïf ? " />
Le 11/08/2014 à 15h02
Et que ça fait deux ans et demi que quelqu’un qui a un dossier aussi important que ça n’a toujours pas trouvé des mesures à annoncer ? Aucune ! » s’est ainsi plaint le producteur
Il parlait du chômage ? Qui est un truc qui concerne toutes les catégories de personnes.
Ah non, il défendait sa corporation déjà très protégée et privilégiée.
Le 11/08/2014 à 15h03
Le 11/08/2014 à 15h04
Moi j irais bien bosser pour l hadopi, on doit se la toucher grave à rien foutre de ses journées " />
Le 11/08/2014 à 15h06
Le 11/08/2014 à 15h09
l’industrie de la caleche “demeure pertinente et opérationnelle ” selon les Amish
et pourtant…..
Le 11/08/2014 à 15h14
Est ce que le Monsieur s’est posé LES bonnes questions ?
Le DVD - Blu Ray répond t’il encore à une demande ?
Combien de lecteur DVD - Blu Ray il se vend en France ?
Pourquoi le cinéma n’est pas tant toucher par le piratage ?
Je compte sur les doigts d’une main les films que je peux revoir après les avoir vu au cinéma maintenant ! Il est fini le temps ou avoir une ludothèque était fun. Maintenant tout va trop vite. C’est consommé et aussi vite oublié.
Ce monsieur serait dans la musique j’aurai appuyé ses propos. Mais la vidéo la donne est vraiment différente.
Le 11/08/2014 à 15h17
oit mis en œuvre un dispositif de référencement des offres légales en ligne existantes en France, pour mieux orienter l’internaute dans son envie d’accéder aux œuvres
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Une lueur d’espoir apparait.
Incroyable, incroyable…
…après bien sur il faudra garnir les rayons de l’offre, mais à l’impossible nul n’est tenu. " />
Le 11/08/2014 à 15h20
Le 11/08/2014 à 15h26
Le 11/08/2014 à 15h27
Le 11/08/2014 à 15h42
Sinon, qu’est-ce qu’il y a de bien comme série en ce moment ? " />
Le 11/08/2014 à 15h50
Le 11/08/2014 à 16h03
L’industrie, malgré ses cris d’orfraie, est toujours vivante. Preuve que les dispositifs mis en place sont efficaces, puisque c’est ce qui devait la sauver (dixit cette même industrie) " />