US Freedom act : après Snowden, les géants du Net en pleine crise de confiance
#404
Le 18 novembre 2014 à 15h00
3 min
Droit
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Plusieurs grandes entreprises dont Facebook, Google, Microsoft, Yahoo, Apple Dropbox ou Linkedin pressent le Sénat de voter l’USA Freedom Act. Discuté cette semaine, ce texte de loi, selon elles, est censé apporter des garanties solides dans l’espionnite des autorités américaines.
« Cette législation empêche en effet la collecte massive de métadonnées par ces autorités, estiment ces acteurs dans une lettre ouverte. Elle apporte également de la transparence dans les demandes gouvernementales au regard des informations utilisateurs collectées, et elle assure que des mécanismes de surveillance et de responsabilisation sont en place »
L’EFF soutient ce texte, malgré ses défauts
Fait notable, cette proposition de loi sur la liberté, cosignée par le sénateur Patrick Leahy et le député Jim Sensenbrenner, est également soutenue par l’Electronic Frontier Foundation. Dans sa version originale, le texte apportait cependant plusieurs garanties spéciales, notamment la présence d’un avocat spécial au sein de la juridiction spéciale chargée de chapeauter les opérations d’espionnage diligentées par les autorités américaines. Cependant l’EFF regrette que ce texte ait subi plusieurs reculs lors de son examen par la chambre des représentants. Ainsi, sous couvert d’un compromis politique, la version actuelle risquerait d’ouvrir plus grandement les vannes de la collecte des métadonnées du fait d’une rédaction jugée trop floue (voir notre actualité).
Des effets économiques des révélations Snowden
Du côté de la Consumer Electronics Association, où on retrouve encore les GAFA ainsi que d’autres géants de l’informatique, Gary Shapiro réclame lui aussi un vote favorable, alors que le Sénat examine ce texte cette semaine. Son analyse est cette fois clairement orientée sur les secousses telluriques provoquées par les révélations Snowden. En effet, « de nombreuses entreprises [américaines, NDLR] ont perdu des marchés » du fait du déficit de confiance mondial qui s’est installé depuis. Selon le président de la CEA, ce problème pourrait maintenant générer d’importantes pertes d’emplois sur le sol national. « En outre, plusieurs États pourraient limiter la liberté de circulation des données à travers les frontières. »
Ce déficit de confiance s’invite devant les juridictions européennes
Sur cette question du déficit de confiance, Gary Shapiro vise juste. Une action en justice a par exemple été lancée en Europe après les révélations Snowden. Dans ce dossier ciblant d’abord Facebook, un citoyen autrichien, Maximilian Schrems a demandé à la Cour de justice de l’Union européenne de renverser le label de confiance accordé par la Commission européenne en 2000 au profit des États-Unis.
Justement, par ce label, Bruxelles a fait de ce pays un « safe harbour » une zone sûre où les données des citoyens européens peuvent être expédiées sans risque, et donc à flux tendu. Une manne pour Facebook et les autres acteurs américains, dont la NSA ! Maximilian Schrems voudrait au contraire que les États européens puissent décider d’accorder ou refuser ce visa sur les données de leurs citoyens, sans être lié par la décision initiale de la Commission européenne, laquelle a pris un beau coup de vieux depuis Snowden.
Le 18 novembre 2014 à 15h00
US Freedom act : après Snowden, les géants du Net en pleine crise de confiance
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L’EFF soutient ce texte, malgré ses défauts
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Des effets économiques des révélations Snowden
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Ce déficit de confiance s’invite devant les juridictions européennes
Commentaires (21)
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Abonnez-vousLe 18/11/2014 à 15h25
#1
Ils peuvent bien voter toutes les lois qu’ils veulent. Rien ne peut garantir que la NSA ne fonctionne pas hors cadres, et par ailleurs, une loi, ça peut aussi se supprimer. Un nouvel acte terroriste sera toujours un bon prétexte pour voter de nouvelles lois d’exception et l’abolition des libertés au nom de la lutte contre le terrorisme.
Le 18/11/2014 à 15h35
#2
et dans ce cas, cela vaut pour la NSA mais cela vaut aussi pour n’importe quelle autre agence de renseignement, il ne faut pas l’oublier.
Le 18/11/2014 à 15h35
#3
Patriot Act & NSA >>>> USA Freedom Act " />
Faut pas rêver…
Le 18/11/2014 à 15h37
#4
Freedom Act VS Patriot Act : faudrait choisir !
Le 18/11/2014 à 15h37
#5
Ne jamais faire confiance à des entreprises tierces quand on doit traiter des données dont dépend la survie d’une entreprise: c’est la base du business, c’est la base de la survie.
Certains l’ont bien compris (notamment Walmart qui a mis en place son propre réseau de communication par satellite).
De nombreuses autres entreprises utilisent hotmail/gmail pour leur communication interne, ce qui revient à se tirer une balle dans le pied, surtout si des concurrents sont américains.
Le 18/11/2014 à 15h39
#6
Le 18/11/2014 à 15h39
#7
Le 18/11/2014 à 15h39
#8
Satellites fait par Walmart ?…. " />
Le 18/11/2014 à 15h46
#9
Le 18/11/2014 à 15h58
#10
Le 18/11/2014 à 15h58
#11
Après avoir vérifié :
Historique Wallmart
Extrait :
“1987The company installed the largest private satellite communication system in the U.S., linking the company’s operations through voice, data and video communication.”
EDIT : Grillé " />
Le 18/11/2014 à 16h43
#12
Le 18/11/2014 à 17h52
#13
Bon article.
C’est trop rare ici qu’on parle du “safe harbour”, ca mériterait un gros article / dossier dédié tellement il y a à dire là dessus…
Le 18/11/2014 à 21h45
#14
A bylon: tu crois qu’un vpn c’est secure ?
Quelle est l’origine de 99℅ des algorithmes de cryptage utilisé ?
Qui rachète 80℅ des boites de sécurité sur le vieux continent ?
On a perdu la guerre de la sécurité informatique, circulez y’a rien a voir.
Le 18/11/2014 à 21h59
#15
Le 18/11/2014 à 23h36
#16
Le 19/11/2014 à 09h01
#17
Le 19/11/2014 à 10h23
#18
Justement, par ce label, Bruxelles a fait de ce pays un « safe harbour » une zone sûre où les données des citoyens européens peuvent être expédiées sans risque, et donc à flux tendu.
Je suggère à Marc de fouiller cette partie pour en faire une news, qui serait très intéressante… " />
Le 19/11/2014 à 10h56
#19
Le 19/11/2014 à 13h47
#20
Le 19/11/2014 à 21h00
#21
Netmeeting puis MSN MEssenger port 3389 …. 2013 Skyp port … http(s) …
Teamviewer … combien de boite utilise cette saloperie (facile et pratique hein) …
etc (ce que je ne connais pas …. et cela doit faire un gros wagon depuis 3 ans …)
A quoi sert un pare-feu maintenant ? à rien , strictement à rien (le cours de 200 pages que j’ai écris en 2011 ne sert plus à RIEN !)
On passe tout sur du http, ou même du non connecté (udp)
La notion même de port est remise en cause puisque on passe de plus en plus tout est n’importe quoi en http … pour controuner les contraintes de sécu de la boite , DPI qui disait Michel RIGUIDEL http://www.nextinpact.com/archive/56726-dpi-deep-packet-inspection-hadopi.htm)?
Tellement on est dans le délire : des boites comme “nextinpact” sont hébergées …. AUX USA chez CloudFlare : alors faire des news NSA alors qu’on est assis sur le pétard : MDR !!!
A force de fainéantise et facilité l’informaticien va s’autodétruire …