À partir du 1er janvier, les électeurs pourront choisir un référendum sur Internet
Référendum, ou de femme
Le 12 décembre 2014 à 08h50
11 min
Droit
Droit
François Hollande a signé hier le décret venant préciser les modalités de mise en œuvre, à partir du 1er janvier 2015, des référendums dits d’initiative partagée. Un site officiel permettra ainsi aux électeurs de soutenir des textes de loi sur lesquels ils aimeraient s’exprimer. L'ensemble du dispositif s'apparente cependant à un véritable parcours du combattant, ce qui laisse à penser que la procédure ne pourra jamais aller jusqu'à son terme.
À partir de l’année prochaine, les électeurs pourront soutenir sur Internet des propositions de loi, dans l’espoir qu’elles leur soient ensuite soumises par voie de référendum. Dans une telle hypothèse, l’ensemble des citoyens serait alors appelé aux urnes, afin de dire si oui ou non, il faut adopter définitivement un texte.
Cette procédure, parfois appelée « référendum d’initiative populaire », est en réalité « partagée » entre les parlementaires et les électeurs. Une telle opération ne peut en effet avoir lieu qu’ « à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales ». En clair, cela signifie que 185 députés et/ou sénateurs doivent dans un premier temps rédiger et proposer un texte de loi, puis que celui-ci obtienne dans un second temps le soutien de presque 4,5 millions de personnes (au regard des 44,6 millions de Français inscrits sur les listes électorales au 1er mars 2014).
Comment enregistrer son soutien ?
La grande originalité du dispositif repose sur les modalités de recueil de ces soutiens, puisque ceux-ci ne peuvent être exprimés que par voie électronique. Ce matin, le gouvernement a justement publié le décret précisant la mise en œuvre de ces opérations. Pour rappel, trois cas de figure seront possibles :
- L'électeur apporte directement, par ses propres moyens, son soutien sur le site Internet dédié (géré par le ministère de l'intérieur).
- L’électeur apporte son soutien sur ce même site depuis les bornes d’accès à Internet qui seront proposées « au moins dans la commune la plus peuplée de chaque canton ou au niveau d'une circonscription administrative équivalente et dans les consulats ».
- L’électeur fait enregistrer son soutien, présenté sur un formulaire papier dûment complété, par un agent de la commune ou du consulat.
Concrètement, la procédure sera assez simple puisqu’il n’est pas question de créer de compte, ou de fournir de justificatif par exemple. Le soutien à une proposition de loi sera enregistré en fournissant les informations suivantes : nom, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, lieu d'inscription sur les listes électorales, numéro, date et lieu de délivrance de la carte d'identité ou du passeport, et enfin adresse électronique ou postale.
Le décret indique clairement que les personnes qui n’ont ni carte d'identité, ni passeport, ne pourront pas apporter leur soutien sur Internet. Ces électeurs devront donc se présenter en mairie ou dans un consulat, pour faire enregistrer leur soutien par formulaire papier. Et pour cause, ce sont ces fonctionnaires qui pourront vérifier leurs identités. Les agents publics auront par ailleurs 48 heures pour enregistrer sur Internet (à l’aide d’un identifiant et d’un mot de passe) les soutiens qui leur auront été présentés par voie papier.
Un dispositif insuffisamment contrôlé, aux yeux de la CNIL
Quel que soit le mode d’enregistrement des soutiens, l’électeur devra recevoir un récépissé. Le ministère de l’Intérieur aura alors cinq jours pour vérifier et valider chaque soutien (à partir des données relatives aux numéros de carte d’identité et de passeport notamment). Cette démarche vise en particulier à s’assurer qu’une même personne ne soutient pas plusieurs fois une proposition de loi.
Mais dans les faits, le contrôle ne sera pas trop poussé. Un soutien sera en effet « réputé valide » dès lors que :
- Le contrôle de la pièce d’identité ne fait pas apparaître d’anomalie,
- L'INSEE confirme que l'électeur est bien inscrit au répertoire national d'identification des personnes physiques,
- L'électeur n'a pas déjà apporté son soutien à la proposition de loi concernée.
Saisie pour avis, la CNIL a cependant quelque peu tiqué sur ces dispositions. L’institution estime que le mécanisme d'identification retenu « ne permet pas de certifier l'identité de la personne qui exprime son soutien par voie électronique, ni sa capacité électorale ».
En effet, explique la Commission, « les données de personnes n'ayant pas ou plus la qualité d'électeur français, mais se déclarant comme tel, pourraient être enregistrées dans le traitement. De même, dans la mesure où ces données sont accessibles à de nombreux tiers, principalement électeurs, candidats et partis politiques en application des dispositions du code électoral, et sont uniquement déclarées sans faire l'objet de vérifications supplémentaires, elles peuvent être renseignées par d'autres personnes que les électeurs concernés » (voir la délibération). En d'autres termes, non seulement rien ne pourrait empêcher qu'un tiers en possession des bonnes informations soutienne un texte pour un autre électeur, mais en plus ce soutien pourrait parfaitement passer entre les mailles du filet.
La CNIL a ainsi recommandé au ministère de l’Intérieur « de consolider l'identification des personnes concernées en développant, à l'avenir, une solution d'authentification adaptée à la gestion de ces référendums. En l'état, elle estime que des mesures additionnelles de contrôle préalable pourraient être envisagées, telles que l'interrogation du fichier électoral aux fins de vérification de la capacité électorale des personnes concernées et le contrôle de l'absence de déclaration de perte ou de vol des titres d'identités dont la référence est renseignée lors de l'expression du soutien ».
Rappelons au passage que la loi a prévu des peines de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende « pour toute personne participant aux opérations de recueil des soutiens » qui usurperait ou tenterait d’usurper l'identité d'un électeur. Des sanctions ont également été prévues pour ceux qui tenteraient de pirater informatiquement le dispositif. « Le fait, dans le cadre des mêmes opérations, de soustraire ou d'altérer, de manière frauduleuse, les données collectées ou de tenter de commettre cette soustraction, cet ajout ou cette altération » sera ainsi punit de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
La liste des soutiens sera accessible en ligne
Une fois validé, chaque soutien sera publié au fur et à mesure sur le site Internet du ministère de l’Intérieur, et classé par ordre alphabétique. « Cette liste, publiée aux seules fins de consultation, précise pour chaque électeur soutenant la proposition de loi son nom, son ou ses prénoms et sa commune » indique le décret, qui exclut donc les informations relatives aux numéros de carte d’identité et de passeport.
Si la loi encadrant cette procédure prévoit que « la liste des soutiens apportés à une proposition de loi peut être consultée par toute personne », le décret se borne étrangement à préciser que « tout électeur peut vérifier s'il figure ou ne figure pas sur la liste », et ce « en s'identifiant sur le site Internet de soutien aux propositions de loi ». Comment ? Soit à l’aide du numéro de récépissé, soit des noms, prénoms, lieu et date de naissance.
Cette liste sera consultable durant toute la période de recueil des soutiens, qui durera neuf mois, et même au-delà, le temps que le Conseil constitutionnel rende sa décision arrêtant le nombre de soutiens définitivement exprimés en faveur de chaque proposition de loi. Les soutiens seront accessibles jusqu’à dix jours après cette décision, puis détruits dans les deux mois.
Attention aux risques de détournement, prévient la CNIL
Une nouvelle fois, la CNIL a tenu à attirer l’attention du ministère de l’Intérieur s’agissant de cette liste. L’autorité administrative considère « que si la publication des soutiens nominatifs, réputés valides ou déclarés recevables, est de nature à améliorer la détection éventuelle d'une usurpation d'identité, il ne s'agit que d'une mesure de détection et non de protection. Dès lors, des évènements redoutés liés à l'usurpation d'identité pourraient se produire ».
L’institution a ainsi jugé qu’il était « nécessaire » de mettre en oeuvre des « garanties fortes en matière de sécurité du dispositif ». La Place Beauvau a dès lors été invitée à être vigilante sur le fait que les informations publiées ne soient pas détournées de leur objectif. En clair : qu’elles ne servent pas à créer des fichiers pour les partis politiques, des annuaires pour des sociétés spécialisées dans le marketing, etc. « Il s'agit notamment d'éviter toute récupération des données de manière automatique, de paramétrer l'indexation de façon proportionnée et de garantir la disponibilité et l'intégrité des données publiées ainsi que leur suppression dans les délais impartis » a en ce sens plaidé la CNIL.
Là aussi, rappelons que des sanctions spécifiques ont été prévues. Le fait « de reproduire des données collectées à d'autres fins que celles de vérification et de contrôle ou de tenter de commettre cette reproduction » sera ainsi puni de cinq ans de prison et de 75 000 euros d'amende.
Un véritable parcours du combattant
Malheureusement, toute cette procédure ne sera qu’une des nombreuses haies à franchir pour que cette procédure aille à son terme... Comme l’expliquait le député Paul Molac au travers d’un récent rapport parlementaire, le référendum d’initiative partagée s’apparente à un véritable chemin de croix, ce qui laisse à penser qu’aucun référendum ne pourra avoir lieu sur cette base.
Si la principale difficulté tiendra probablement dans le recueil des 4,5 millions de soutiens, il faut également souligner que chaque proposition de loi devra être préalablement jugée conforme à la Constitution dans son ensemble, le Conseil constitutionnel examinant en particulier la recevabilité financière des textes (le principe veut que chaque diminution de dépense soit obligatoirement compensée).
Et quand bien même tout se déroulerait à merveille jusqu’au recueil d’un nombre suffisant de soutiens, il n’y aurait pas forcément de référendum d’organisé. En effet, ce n’est qu’au cas où la proposition de loi soutenue « n'a pas été examinée au moins une fois par chacune des deux assemblées parlementaires dans un délai de six mois à compter de la publication au Journal officiel de la décision du Conseil constitutionnel déclarant qu'elle a obtenu le soutien d'au moins un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales » que le président de la République est tenu de la soumettre au référendum... Ce qui pourrait donner de nombreuses issues uniquement parlementaires (voir tableau ci-dessous).
Un dispositif qui coûtera 1,8 million d'euros à partir de 2015
Quant au coût du dispositif, le député Paul Molac expliquait qu’une enveloppe de 1,8 million d’euros serait désormais budgétée tous les ans, pour compenser notamment la charge pour les collectivités qui doivent offrir des bornes d’accès à leurs administrés. Ce chiffre, qui lui semblait sous-évalué, ne tient pas compte des dépenses d’ores et déjà engagées par le ministère de l’Intérieur pour le site dédié au recueil des soutiens. Une plateforme qui avait déjà coûté plus de 360 000 euros à la mi-2014.
Pour ceux qui voudront poursuivre sur cette thématique, rappelons que l’émission du 14h42 d’hier était justement consacrée au vote électronique (voir ici).
À partir du 1er janvier, les électeurs pourront choisir un référendum sur Internet
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Comment enregistrer son soutien ?
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Un dispositif insuffisamment contrôlé, aux yeux de la CNIL
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La liste des soutiens sera accessible en ligne
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Attention aux risques de détournement, prévient la CNIL
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Un véritable parcours du combattant
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Un dispositif qui coûtera 1,8 million d'euros à partir de 2015
Commentaires (53)
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Abonnez-vousLe 12/12/2014 à 16h47
Le 12/12/2014 à 17h53
Le 12/12/2014 à 18h08
Le 12/12/2014 à 20h31
Sauf que non, au niveau local, renverser une majorité, ça arrive tout les jours, pour peu que les électeurs ne votent pas pour le premier beau parleur venu.
Et de proche en proche, il est alors facile de monter.
La situation des USA est vrai, et est le résultat d’une paresse intellectuelle crasse des électeurs.
“Tu ne peux pas d’un côté affirmert que le peuple se fout de
l’intérêt général et ne sait pas l’évaluer et de l’autre que les élus
sont tenus de servir l’intérêt général s’ils veulent être élus, c’est
évidemment incohérent. ”
C’est seulement incohérent pour celui qui ne sait pas ce que veut dire: “en principe”.
Prend une situation parfaite où les électeurs sont intelligent, et la démocratie participative sera mathématiquement plus efficace que la démocratie directe, car en démocratie directe, le choix est lavé de toutes conséquences:
En démocratie directe, si je veux voter “oui” à une loi qui dit que tout ceux dont le nom de famille commence par une voyelle paie deux fois plus de taxe (ce qui m’arrange bien personnellement), personne ne peut rien me faire. Je peux ensuite par la suite voter pour une loi qui correspond à mon idéal politique.
En démocratie représentative, le vote “oui” à cette loi sera utilisé par mes concurrents pour montrer que je suis égoïste et injuste. Et je me ferais évincé. Je n’aurais donc plus la possibilité de faire progresser mes vues pour favoriser mon idéal politique.
Ensuite, on en arrive à la réalité: le peuple est trop con pour jouer son rôle de régulateur. Voilà l’origine du problème. Donner les leviers de pouvoir à un peuple qui a prouvé à quel point il est con ne peut qu’être pire.
“Pour le reste tu estimes que les élus sont naturellement plus vertueux
(“responsables”), c’est une croyance et on ne débat pas des croyances
d’autrui.”
OÙ EST-CE QUE J’AI DIT ÇA ?
La bonne vieille méthode de déformer les propos pour ne pas avoir à réfléchir.
Moi, ce que je dis, c’est que les élus sont CONS et les électeurs sont CONS.
Sauf que les élus, théoriquement, sont “punis” s’ils prennent une décision conne (c’est ce qu’on appelle “avoir une responsabilité”, ça n’a RIEN à voir avec une vertu), alors que dans ton système, plus personne n’est “puni” s’il prend une décision conne, au contraire, il est récompensé vu qu’il a tout les avantages de la décision égoïste sans aucun inconvénient.
Pendant ce temps-là, c’est toi qui semble dire que le peuple est naturellement plus vertueux que les élus.
Le 12/12/2014 à 21h09
Moi, ce que je dis, c’est que les élus sont CONS et les électeurs sont CONS.
Tiens, voila un dictateur !
Le 13/12/2014 à 16h08
Le 14/12/2014 à 17h24
“Le problème de notre démocratie c’est que le pouvoir est concentre
dans une poignée de mains plutôt que d’être dilué parmi le peuple. Et le
peuple n’a en réalité aucun pouvoir, a fortiori lorsque les barrières
entre les deux choix proposés se sont tant effacées. ”
Le problème, c’est que le peuple refuse de faire quoi que ce soit et puis pleurniche parce que le pouvoir n’est pas dilué par le peuple.
Le mythe du complot qui détiennent le pouvoir, c’est juste une histoire qu’on se raconte pour se rassurer sur le fait que si la démocratie ne marche pas en France, c’est “la faute aux autres”.
Il y a bien sur plein de jeux de pouvoir et des groupes d’influence qui favorisent leur petit ami. Mais ça n’empêche personne _qui bosse_ d’arriver au pouvoir. Si ce n’est pas arrivé, c’est juste parce que les électeurs ont choisi comme cela (et si tu trouves que c’est dommage, c’est donc que tu es contre la démocratie).
“si la majorité des électeurs sont “pour”, pointer le fait que ce candidat est “pour” ne le discréditera pas.”
Un électeur de la majorité est évidemment “contre” un politicien qui vote pour son avantage personnel, mais est évidemment “pour” que lui-même vote pour un vote pour son avantage personnel.
La preuve que j’ai raison: tu dis toi-même que les politiciens qui favorisent leurs amis sont à foutre dehors. Pourtant, si on donnait l’opportunité à un électeur de choisir entre un choix dont il se fout et un choix qui favorise ses amis, il choisira celui qui favorise ses amis (et là, tu n’as plus rien à dire: en quoi est-ce que l’électeur fait quelque chose de mal alors qu’il ne fait que voter pour ce que lui préfère ?).
“Rien dans la démocratie représentative ne garantit une meilleure défense de l’intérêt général.”
Si, ce que j’ai expliqué le garanti. Ce n’est pas parfait, mais la démocratie directe est forcément pire.
“Et les élus sont incompétents sur 95% des sujets, comme n’importe quel quidam. ”
Sauf que _théoriquement_ les élus arrêtent de bosser pour bosser sur ces dossiers.
La démocratie directe n’est donc QUE pire, car dans la démocratie directe, l’incompétence est _obligatoire_.
“Tu refais la même erreur qu’auparavant en clamant d’un côté que c’est
grâce à la sanction des électeurs que les élus défendraient l’intérêt
général, de l’autre que les électeurs sont trop cons pour savoir quoi
sanctionner. ”
Ce n’est pas une erreur.
Ce que je dis, c’est que en démocratie représentative, il existe un système qui permet de sanctionner les mauvaises décisions, et il n’en existe AUCUN en démocratie directe. Encore faut-il être capable d’utiliser ce moyen.
Ce que je dis aussi, c’est que la situation lamentable de la démocratie en France n’est que le résultat de l’incapacité du peuple d’utiliser ce moyen.
Et que du coup des idiots prétendent que la solution est d’utiliser un système ENCORE PIRE.
“Si ce n’est pas ce que tu voulais dire alors c’est ta faute pour ne pas t’être clairement exprimé.”
Oulà, c’est du lourd, ça.
Mon petit neveu a reçu un poisson rouge, à condition qu’il s’en occupe, qu’il en soit responsable.
C’est donc qu’il est plus vertueux que tout le monde ?
Non, “responsable” n’a ABSOLUMENT RIEN À VOIR avec “être plus vertueux”.
“Je vois : c’est parce que les américains sont paresseux. Les français -
qui bien sûr ont un vrai pouvoir, eux - doivent donc être besogneux ?
Est-ce vraiment ton explication ou est-ce encore une mauvaise
formulation ? ”
Les français ne sont certainement pas différent des américains ou de n’importe qui d’autres. S’impliquer dans la démocratie, c’est DIFFICILE.
Je n’ai aucun problème à voir une démocratie ne pas être parfaite parce qu’on n’a pas réussi quelque chose de difficile.
J’ai un problème à voir des idiots présenter des solutions miracles simplistes et rejeter la faute sur un “eux” indéterminé et prôner une situation qui est encore bien plus difficile (et bien plus dangereuse pour la justice).
“A quel moment aurais-je laissé entendre cela ?
Tu dis que le problème, ce sont les élus égoïstes.
Et tu dis que si on donne le rôle des élus au peuple, alors, il n’y a plus de problèmes.
C’est donc bien que tu prétends que le peuple est plus vertueux que les élus, car selon toi, le peuple est capable de faire mieux que les élus (alors qu’ils n’ont aucun incitants à faire mieux et plein d’incitants à prendre les décisions égoïstes qui les arrangent au détriment du bien commun).
Le 14/12/2014 à 19h20
Le 14/12/2014 à 19h27
Le problème est appeller “démocratie” ce qui n’est qu’une artisocracie aux mains d’une caste qui se renouvelle quasiment pas et qui se livre tous les 5 ans a un simulacre pour faire croire au peuple que c’est lui qui décide.
Tant qu’être politicien sera une carière, et tant que les élections se résumeront à un concours de beauté au 20h des chaines de TV on aura le problème.
Le 14/12/2014 à 19h57
“je te parle de la constitution : elle place le pouvoir entre un petit nombre de mains.
Le vote tous les cinq ans pour deux candidats identiques n’a aucune espèce d’importance, ce n’est pas du pouvoir.”
Euh, la constitution, elle permet à tous de se porter candidats et à tout les électeurs de voter pour qui ils veulent.
C’est pas la faute à la constitution si le pouvoir est laissé aux mains de toujours les mêmes et si les électeurs votent pour eux.
“Ton argument est en fait que les électeurs qui ne favoriseraient pas
l’intérêt général seraient une minorité ? Mais dans ce cas en démocratie
directe également l’intérêt général prévaudrait.”
C’est quoi l’intérêt général ? La moitié des français sont “plutôt socialistes” et l’autre moitié “plutôt libéraux”, avec des idéaux qui sont totalement opposés.
Si l’intérêt général est la somme des intérêts particuliers, alors, l’intérêt général, c’est “voter une loi puis voter une autre loi qui annule la loi puis voter une autre loi qui rétablit la loi …”
Si l’intérêt général est la volonté majoritaire, alors, l’intérêt général, c’est “la dictature du groupe majoritaire”.
Heureusement, la constitution est plus intelligente que ça et prévoit un respect des minorités et une écoute de l’opposition.
Pour toi, l’intérêt général, c’est: si 60% des gens ont de la famille qui travaillent chez Bouygues, alors c’est l’intérêt général qu’on vote des lois qui favorisent Bouygues.
“soit la démocratie représentative fonctionne et alors elle débouche sur
les mêmes conséquences que la démocratie directe, soit elle ne l’est pas
et alors elle favorise les intérêts des représentants plutôt que ceux
du peuple. ”
C’est exactement ce que je dis: la démocratie représentative ne fonctionne pas quand le peuple ne fait pas son boulot. Et dans ce cas, prôner la démocratie directe est crétin: c’est encore pire.
“Un bon système c’est un système qui fonctionne malgré les travers des
humains qui le composent (y compris la fainéantise - réelle - que tu
pointes). ”
Et la démocratie directe est beaucoup (mais alors beaucoup) plus sensibles aux travers humains.
La démocratie représentative a des barrières pour corriger ça.
Ton problème, c’est qu’au lieu de prôner d’utiliser ces moyens, tu discrédites tout ton système et tu proposes une solution qui ne marche même pas.
La démocratie directe est encore plus foireuse en présence de fainéantise.
“Sauf qu’en pratique ce n’est pas le cas, donc que vaut l’argument ?”
Moi: Sur mon bateau, lorsqu’il se met à couler, les passagers n’ont qu’à aller dans les canots de sauvetages
Toi: Sauf qu’en pratique, moi, j’ai vu un bateau coulé, et les passagers courraient partout et finissaient noyé. Du coup, moi, ce que je leur ai dit, c’est de construire un nouveau bateau sans canots de sauvetage (vu que ça vaut rien) plutôt que de dire aux passagers qu’il faut utiliser les canots de sauvetages.
“Le mieux que l’on puisse faire est un mélange entre une démocratie
représentative (les représentants votent pour ceux qui ne votent pas
directement), une démocratie directe (chacun peut voter directement ou
nommer un représentant spécial sur certaines questions ou un certain
projet), avec de gros efforts sur la transparence du processus exécutif
et législatif, et une structuration claire et transparente des
différentes couches de pouvoir de l’OMC jusqu’à la mairie en favorisant
le plus petit échelon efficace (car il est le plus démocratique). Il y a
aussi à l’évidence quelque chose à faire sur les médias mais je ne
saurais pas dire quoi.”
C’est de nouveau construire inutilement un nouveau bateau: ton système ne marche pas mieux. À quoi te servira la transparence si tout le monde s’en fout (les casseroles de Sarkozy sont réelles et connues, c’est donc autant “transparent” que tu le veux, ça n’empêche en rien qu’il soit soutenu).
Tout ce que tu demandes existe déja dans le système actuel. Et pour que ton système marche, il faudra faire exactement ce qu’il faut faire pour faire marcher ce système-ci (c-à-d impliquer la responsabilité des électeurs). Or, là, tu leur apprends à n’avoir aucune responsabilité: le système foire, ce n’est pas de votre faute voyons, ce sont les méchants élus.
Ce que tu fais, c’est cacher le vrai problème derrière une excuse populiste (“tous pourris”) et re-créer exactement la même chose avec les mêmes problèmes.
“Ce n’est pas une question de compétence ou de vertu, c’est une question de représentativité. Chacun défend ses intérêts.”
On est bien d’accord: la démocratie directe, c’est le copinage légalisé. Tu votes une loi parce que ton beau-frère bosse chez Bouygues, en démocratie représentative, c’est mal, en démocratie directe, c’est bien. Et pour peu qu’il y ai une décision majoritaire injuste, elle devient légale (alors qu’à l’heure actuelle, le système est conçu pour que ce ne soit pas le cas, sinon, pourquoi diable y aurait-il un truc qu’on appelle “opposition” qui joue un rôle ?)
Le 15/12/2014 à 10h26
Le 12/12/2014 à 08h57
Le problème de la CNIL c’est qu’elle a trop de pouvoir " />
Elle voit qu’il y a un soucis, elle l’explique et hop c’est immédiatement prit en compte par le gouvernement " />
Le 12/12/2014 à 08h59
en gros 1.8 millions dépensé pour presque rien vu que le parcours pour que ca puisse se faire.
Pourquoi pas un système comme aux US, quand une pétition a tant de signature (je ne sais plus le chiffre), elle est alors examinée par les élus.
Le 12/12/2014 à 09h06
Parce qu’une pétition est initiée par des individus lambdas et qu’en France c’est pas spécialement bien vu d’ouvrir sa bouche quand on n’est pas ministre :)
Même si je trouve l’idée sympa.
Le 12/12/2014 à 09h06
J’espère que la première pétition mise en ligne sera “Demande de simplification du processus de pétition”
Le 12/12/2014 à 09h12
pourtant ca serait pas mal pour nous impliquer un peu plus dans la vie politique en plus de donner vraiment une manière aux citoyens de s’exprimer
Le 12/12/2014 à 09h13
Une usine à gaz comme seule la France sait les faire.
C’est pas demain la veille qu’on arrivera à motiver 185 députés pour construire une étoile de la mort.
Le 12/12/2014 à 09h14
Si tu veux participer à un truc, il y a déjà ça
https://www.m6r.fr/nouslepeuple/
Le 12/12/2014 à 09h17
c’est pas un projet officiel ?
Rien que le fait d’étudier des pétitions quand elles ont un certain nombre de voix ca serait un grand pas et toujours mieux que ce qui est proposé là. Et puis bon, les référundums, si ca fait comme pour le traité Européen…
Le 12/12/2014 à 09h18
Ho non la France a beaucoup de concurrents en terme d’usines à gaz administratives.
On est loin d’avoir le monopole même si je pense qu’on est très bon dans se domaine.
Le 12/12/2014 à 09h20
Ben c’est un projet à l’initiative du parti de gauche et des écolos à la base il me semble, pour établir les bases d’une démocratie participative.
Le 12/12/2014 à 10h37
AF? Tu sais, c’est un punk à chien, il se préoccupe peu de ce qui est autorisé ou non autorisé. " />
Le 12/12/2014 à 10h47
c’pas faux, il a déjà commencé " />
Le 12/12/2014 à 11h00
La politique fast-food, quoi.
Si on veut changer les choses, il faut s’investir en politique. C’est difficile et les choses bougent très lentement, mais en partie parce qu’il faut convaincre un à un les gens intelligents que ce qu’on dit n’est pas une connerie (en plus de ça, les idéaux politiques ne sont évidemment pas tous les mêmes: une idée réellement bonne pour quelqu’un peut être réellement mauvaise pour qlq’un d’autre).
Évidemment, les politiciens profitent aussi de leur pouvoir.
Mais c’est idiot de systématiquement prétendre que si son idée simpliste issue de 35 secondes de réflexion n’est pas acceptée, ce n’est pas que parce que “les politiciens sont tous pourris”.
C’est aussi très souvent parce que 1) cette idée est en fait simpliste, 2) l’idéal que défend cette idée n’est pas l’idéal de tout le monde.
(et le fait que la majorité des citoyens soit d’accord ne rend pas l’idée intelligente, au contraire)
Je ne vois pas comment un système qui permet de proposer des idées sans aucune réflexion autour peut être intéressant, à part renforcer la mode du “tous pourri” qui sera pour certains la seule explication d’un échec d’une proposition.
Le 12/12/2014 à 11h08
Le 12/12/2014 à 11h50
Le 12/12/2014 à 11h53
Le 12/12/2014 à 12h51
Je propose : " />
Les 4,5 millions de citoyens sont jouables, par contre les 185 députés Godillots ça va être plus compliqué, c’est fait pour " />
Le 12/12/2014 à 12h52
Le 12/12/2014 à 12h54
L’ensemble du dispositif s’apparente cependant à un véritable parcours
du combattant, ce qui laisse à penser que la procédure ne pourra jamais
aller jusqu’à son terme.
La démocratie façon socialo. C’est comme le coup du Hongrois.
Le changement, c’est maintenant.
Le 12/12/2014 à 14h39
Le paroxysme de l’anti-démocratie…
bravo…
Tout vote doit être vérifiable par n’importe quel quidam, et pour les votes en ligne, ça ne sera JAMAIS le cas…
Le 12/12/2014 à 15h27
Le 12/12/2014 à 15h30
Le 12/12/2014 à 15h35
Le 12/12/2014 à 16h15
Le 12/12/2014 à 16h16
Le 12/12/2014 à 16h34
En principe, les politiciens défendent mieux les intérêts parce:
(la concurrence jouant même dans un système où le politicien n’a aucun gain personnel direct, parce que chaque politicien aimerait que son idéal politique soit appliqué à la société)
Cela implique que si un politicien veut faire un choix qui n’est pas dans l’intérêt général, un autre politicien critiquera ce dernier et celui-ci perdra en crédibilité.
C’est quelque chose qu’on ne peut pas faire avec un citoyen électeur: celui-ci n’a aucun enjeu.
Malheureusement, les citoyens sont très mauvais pour juger du travail des politiciens: un bon politicien qui a évité le pire sera vu comme un mauvais politicien s’ils n’a pas réussi l’impossible, tandis qu’un mauvais politicien qui a foiré une situation excellente mais qui obtient quand un bilan positif sera vu comme un bon politicien.
Le 12/12/2014 à 09h49
Le 12/12/2014 à 09h59
Comme toujours avec les politiques : une bonne idée sur le principe, des moyens qui vont coûter cher pour une mise en oeuvre catastrophique, inadaptée et qui finira à la poubelle ou qui ne sera pas utilisée (tout en continuant de nous coûter du pognon).
Et la CNIL, toujours aussi pathétique, qui vient “conseiller” comme son rôle le lui impose mais qui ne sera toujours pas écoutée…
Le 12/12/2014 à 09h59
" /> pendant quelques secondes j’ai cru que oui
Le 12/12/2014 à 10h00
“L’ensemble du dispositif s’apparente cependant à un véritable parcours du combattant, ce qui laisse à penser que la procédure ne pourra jamais aller jusqu’à son terme.”
Tout est dit
Le 12/12/2014 à 10h05
Le 12/12/2014 à 10h06
l’idée c’est juste de nous faire croire qu’on a un peu de pouvoir…pouvoir raler dans le vide
Le 12/12/2014 à 10h07
Le 12/12/2014 à 10h10
En gros tout le monde pourra savoir que son voisin a signé une pétition pour organiser un référendum afin de légaliser la pédophilie, mais il reste toujours super difficle de connaître les déclarations d’intérêts des députés. " />
Le 12/12/2014 à 10h10
un équivalent a une redirection /dev/null
Le 12/12/2014 à 10h16
Le 12/12/2014 à 10h16
Moi j’ai une question pour tout les défenseurs de la démocratie :) (dont je fais partie bien évidemment !!)
Vote-t-on pour un intérêt général ou personnel ?
La réponse à cette question vous expliquera pourquoi les gouvernements sont aussi frileux à l’idée d’ouvrir la gouvernance au peuple (ça et pour conserver leurs intérêts…personnels !)
Le 12/12/2014 à 10h19
Le 12/12/2014 à 10h19
Ce qui est pathétique c’est qu’elle croit en son utilité…
Le 12/12/2014 à 10h25
Le 12/12/2014 à 10h27
serrer la ceinture qu’on vous dit..
Le 12/12/2014 à 10h28