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Pour le SNEP, les artistes sont les premiers gagnants du streaming

Tout bénef' !

Pour le SNEP, les artistes sont les premiers gagnants du streaming

Le 03 février 2015 à 16h30

Pour le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), 2014 a été l’année du streaming. Dans un marché en recul, la diffusion par Internet progresse et dépasse désormais le téléchargement. Mieux : ce mode de consommation profiterait aux artistes, qui auraient la plus grosse part des bénéfices générés par ce biais. Mais les artistes ne sont pourtant pas de cet avis, loin de là.

Le marché de la musique recule, mais tout ne va pas si mal. C’est en essence le discours du bilan 2014 du Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), présenté ce matin à une partie de la presse (nous n'étions pas conviés, cette fois encore). Selon le syndicat, le marché a réduit de 5,3 %, après avoir rebondi en 2013 (+ 2,3 %). Le chiffre d’affaires est ainsi passé de 603,2 millions d’euros en 2013 à 570,6 millions d’euros en 2014. L’un des principaux responsables est la baisse continuelle du marché physique (CD, vinyles, etc.), de 11 % sur l’année.

Ces ventes physiques en berne comptent encore pour 71 % du marché de la musique en France, contre 29 % en numérique. Et même sur ce plan, le tableau n’est pas rose. Le téléchargement a reculé de 19 % en 2014, et ne représente plus que 40 % des revenus numériques. Mais le SNEP, qui représente les majors, a une bonne nouvelle : le streaming se porte comme un charme, avec de nombreux signes encourageants.

Le streaming progresse, au détriment du téléchargement

Sur 2014, le chiffre d’affaires du streaming a progressé de 34 % et représente maintenant 55 % des revenus numériques, soit 16 % des revenus globaux. À grands renforts de graphiques, le SNEP a tenu à affirmer la bonne santé des abonnements en ligne, considéré actuellement comme la planche de salut du secteur. En 2013, le téléchargement avait reculé de 1 % en chiffre d’affaires, alors que le streaming avait gagné 4 %. L’évolution de la consommation depuis 15 ans mènerait d’ailleurs à ce constat.

Tous les indicateurs seraient au vert. Les visites des sites ont progressé de 67 %, à 10,7 millions de visiteurs uniques contre 6,4 millions en 2013. Les abonnés payants, eux, sont désormais 2 millions, contre 1,44 million en 2013... ce qui se traduit concrètement par 12 milliards de titres « streamés » en 2014, contre 8,6 milliards en 2013, une progression de + 40 %. Cela sans compter les vidéos musicales, précise d’ailleurs Le Monde. Cette consommation par abonnement serait d’ailleurs de plus en plus mobile, avec près d’un utilisateur sur deux de service de streaming consultant à la fois en fixe et en mobile, contre à peine 22 % en 2011.

Ce constat avait, entre autres, déjà été émis par le service de téléchargement et de streaming Qobuz, qui annonçait fin novembre vouloir passer uniquement au streaming par abonnement. « L’avenir n’est pas au téléchargement à la papa, mais à l’abonnement. Le téléchargement à la iTunes se casse la figure » attaquait ainsi son patron, Yves Riesel. Le service préparait ainsi de nouvelles offres, applications et l’intégration du Chromecast (prévue pour mars) dans ses applications.

Les artistes gagnants ? Pas si sûr

Dernière bonne nouvelle, pour le SNEP : le streaming profiterait bien aux artistes, qui seraient gagnants une fois les charges retirées, selon une étude commandée au cabinet Ernst & Young. Dans un graphique, le syndicat affirme ainsi que les artistes gagnent un bénéfice de 0,68 euro par abonnement mensuel de 9,99 euros, contre 0,60 euro pour les auteurs et compositeurs ou 0,10 euro pour la plateforme de streaming. Les producteurs seraient d’ailleurs ceux qui paieraient le plus lourd tribut : en recevant 4,56 euros par abonnement, il ne leur resterait plus que 0,26 euro une fois leurs charges déduites. Pendant ce temps, les artistes eux-mêmes ne paieraient aucun frais, profitant simplement de ce mode de diffusion.

La Société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes (ADAMI) a rapidement contesté les chiffres du SNEP sur Twitter, grâce à une contre-infographie. D’abord publiée sous la forme d'une publicité dans Le Monde début novembre, elle montre une répartition bien différente des gains du streaming. Pour les représentants des artistes, ceux-ci ne toucheraient que 0,46 euro par abonnement mensuel de 9,99 euros. La part la plus faible parmi tous les acteurs listés. « Le talent de l’artiste génère 22 fois plus qu’il ne lui rapporte ! » s’emportait la société, qui n’a ni précisé son mode de calcul, ni la répartition une fois les charges retirées.

Commentaires (29)

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C’est quoi se graphique. Sur 9,99€ il n’y a que 1€64 de visible. Ils sont ou les 8€35 restant?

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Citan666 a écrit :



Pareil pour les plates-formes : je doute que la part qu’elles se réservent soit aussi misérable.





Pourtant ca ne m’étonnerais pas que Spotify, deezer et consorts ne gagnent que peu0


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knos a écrit :



C’est quoi se graphique. Sur 9,99€ il n’y a que 1€64 de visible. Ils sont ou les 8€35 restant?





Coke , prostipatéticiennes et hotel de luxe. 

 

DSK approve this


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knos a écrit :



C’est quoi se graphique. Sur 9,99€ il n’y a que 1€64 de visible. Ils sont ou les 8€35 restant?





les 1.64 €sont les bénéfices, le reste c’est parti en charges ou impots… <img data-src=" /> Faut y croire hein!


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And Bernard de la Villardière records this ! ^^

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cronoskev a écrit :



OK

Mais du coup, qui a raison ?





Le SNEP, en tant que parasite a tout à gagner à mentir.&nbsp;


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FunnyD a écrit :



les 1.64 €sont les bénéfices, le reste c’est parti en charges ou impots… <img data-src=" /> Faut y croire hein!





Ben le salaire du producteur, la ferrari de fonction, les toilettes en or massif, les déjeuners au 5 étoiles, le champagne et le caviar au gouter, etc… ça représente une grosse charge faut pas croire.



Comment ils feraient les producteurs si l’artiste ne se laissait exploiter comme un petit indien?&nbsp;


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Ricard a écrit :



Le SNEP, en tant que parasite a tout à gagner à mentir.&nbsp;





Syndicat National des Ecto Parasites..

La question qui se pose c’est : plutot Wraith, Go’Aould ou Alien?


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Voilà. :) Même si les 1,64 euro affichés sont avant impôts.



Guénaël.

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<img data-src=" /> J’avais pas vu le avant impôts…. La blague sur la Ferrari ne doit pas être si blagues que que cela :-)



Bienvenu dans l’équipe (même si ce n’est pas ton premier article <img data-src=" />)

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Sur 10 euros ça donne ça :&nbsp;



Producteurs : 4,56€

Plateformes : 2,08€

TVA : 1,67€

Auteurs/Compositeurs/Editeurs : 1€

Artistes : 0.68€



Source :&nbsp;SNEP

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Dans leur langage, ce sont des “frais de representation”. :P

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Reguen a écrit :



«&nbsp;Le talent de l’artiste génère 22 fois plus qu’il ne lui rapporte !&nbsp;» s’emportait la société, qui n’a ni précisé son mode de calcul







Pour le mode de calcul, j’ai envie de dire 9,99 / 0,46&nbsp; = 21,71….&nbsp; ~&nbsp; 22



&nbsp;


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laurent64480 a écrit :



Sur 10 euros ça donne ça :&nbsp;



Producteurs : 4,56€

Plateformes : 2,08€

TVA : 1,67€

Auteurs/Compositeurs/Editeurs : 1€

Artistes : 0.68€



Source :&nbsp;SNEP





Donc la part des parasites producteurs est encore énorme.


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Comment c’est possible que la SNEP et l’ADAMI ne soit pas d’accord sur la TVA… :‘(



Je serai quand même plutôt tenté de croire l’ADAMI, sur un abonnement à 10€, 20%TVA…

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La question était plutôt comment sont-ils arrivés au 0.46 je pense :-)

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Merci !

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Je pensais plus à la manière dont les “0,46 euro pour l’artiste” sont obtenus au départ, en fait.



Guénaël.

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Zaouli a écrit :



Donc la part des parasites producteurs est encore énorme.





Rien n’empêche un artiste de s’autoproduire… mais bon ça coute cher de lancer un artiste, faire de la pub, filer de la coke aux journalistes, graisser la patte des programmateur radio/tv, … Effectivement, c’est David contre Goliath mais c’est souvent comme ça dans le monde de l’entreprise !


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laurent64480 a écrit :



Sur 10 euros ça donne ça :&nbsp;



Producteurs : 4,56€

Plateformes : 2,08€

TVA : 1,67€

Auteurs/Compositeurs/Editeurs : 1€

Artistes : 0.68€



Source :&nbsp;SNEP





Merci à toi pour les précisions. Du coup je comprends bien mieux pourquoi ils ont voulu plutôt parler du bénéfice net, vu que les artistes n’ont pas de&nbsp; charge à porter sur le streaming…&nbsp;



D’où l’intérêt de balancer des gros chiffres calculés au doigt mouillé comme ont souligné certains…

Quels escrocs <img data-src=" />On devrait inventer le délit de désinformation à fin lobbyiste tiens… <img data-src=" />


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Je ne comprendrais jamais que les auteurs/compositeurs gagnent moins que les interprètes…



Après, ces chiffres sont vraiment à prendre avec des pincettes. Les contrats peuvent être totalement différents suivants ce qu’à négocié l’artiste avec sa maison de disque, et certaines, notamment les majors, n’hésitent pas à faire les rapaces sur les revenus annexes au disque comme le streaming.



Sinon, moi j’arrive à 0,53 € * pour l’artiste <img data-src=" />



* Méthodologie du doigt mouillé.

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Y’avait le dirlo de Sony Music France/SNEP chez Hedwige Chevrillon,

Il disait qu’il perdait de l’argent avec la plupart des artistes, et qu’en signer un pouvait mettre 10 ans à devenir rentable.

Même si du coup, c’est un peu leurs salades à eux, c’est sûr que ça ne donne pas envie de payer.

Il serait temps de repenser le modèle, genre on prête pas à une artiste en marketing et tout parce qu’elle tape dans l’œil du producteur, mais on la laisse gagner son du si elle se fait son buzz. Si possible sans intermédiaires comme les plateformes qui en rajoutent juste un, et font leur magot sur la culpabilité qu’ils ont généré chez leurs abonnés (les abonnements devraient préciser que sur 10€, 1 seul revient aux artistes, c’est du vol!).



bfmbusiness.bfmtv.com BFM TV

WARNING: port du masque à gaz, ça sent le crack! :pipe: <img data-src=" />

<img data-src=" />

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| À grands renforts de graphiques, le SNEP a tenu à affirmer la bonne santé des abonnements en ligne, considéré actuellement comme la planche de salut du secteur.



ben voilà ils commencent à comprendre

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Bonne nouvelle. En espérant que la part à l’artiste (que je trouve déjà juste) soit celle annoncée.

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Bof, je vote pour une manipulation des chiffres dans les deux cas… <img data-src=" />

Le chiffre à retenir, c’est “4,5 euros” aux producteurs : ceux-ci auraient des charges suffisamment lourdes pour n’en tirer que 0,26 de bénéfices, on y croit.

Pareil pour les plates-formes : je doute que la part qu’elles se réservent soit aussi misérable.



Surtout, le truc drôle, c’est que le communiqué se garde bien de toute prospective sur les montants réellement perçus par les artistes (minimum, moyen, maximum) qui lui permettrait de voir pour combien d’artistes le streaming est réellement un apport financier.



Je serais plus proche de croire l’ADAMI même s’ils ont très certainement eux aussi paré les chiffres de leurs plus beaux atours…



Bref, dans les deux cas, j’attends de pouvoir mettre la main sur les sources complètes de leur infographie pour y accorder la moindre crédibilité…

&nbsp;

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OK

Mais du coup, qui a raison ?


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Le graphique précise, en caractères minuscule, qu’il s’agit d’une estimation de la marge nette, calculée comme étant égale à 5% du CA.



&nbsp;Dans la catégorie “estimation au doigt mouillé”, c’est pas mal…

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Je croyais que le streaming devait devenir un moyen de consommer de la musique en assurant un prix plus bas pour le consommateur et une hausse des revenus pour l’artiste par diminution des coûts de distribution et même de promotion ?



On dirait que certains coucous intermédiaires de la filière musicale continuent à maintenir leur business modèle périmé avec le streaming, histoire de continuer à profiter de marges juteuses…

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Par contre ( critique sur l’article ), je comprend pas pourquoi il y a un screenshot du graphique de la SNEP et pas de celui de l’ADAMI. C’est une source non fiable ?

Pour le SNEP, les artistes sont les premiers gagnants du streaming

  • Le streaming progresse, au détriment du téléchargement

  • Les artistes gagnants ? Pas si sûr

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