Stand up for science : la France peut-elle accueillir les chercheurs étasuniens ?
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Depuis le retour de Donald Trump au pouvoir le 20 janvier, son administration attaque les institutions scientifiques, leurs informations, bases de données et personnels de recherche. Après une première marche le 7 mars, le mouvement Stand Up for Science reprend le pavé en France le 3 avril pour montrer sa solidarité avec le monde de la recherche étasunien. Mais la science n’est-elle pas aussi menacée dans notre pays ? A-t-on les moyens d'accueillir les chercheurs américains qui voudraient fuir leur pays ?
Le 02 avril à 15h18
14 min
Sciences et espace
Sciences
Des chercheurs français prévoient de se mobiliser une nouvelle fois ce jeudi 3 avril dans la rue en solidarité avec leurs collègues étasuniens. Avec des budgets en berne, un climato-scepticisme en augmentation et une remise en question des connaissances scientifiques, notamment en médecine, les sciences ne sont-elles pas aussi menacées en France qu’aux États-Unis ?
Aux États-Unis, une attaque inouïe dans l’histoire des démocraties occidentales
De fait, la situation est beaucoup plus préoccupante de l’autre côté de l’atlantique. « Il n'y a rien en France de la même échelle », affirme à Next Cédric Brun, maître de conférences en philosophie des sciences à l’Université de Bordeaux-Montaigne.
« Ce qui se passe aux États-Unis est d'une échelle inouïe dans l'histoire des démocraties occidentales. La seule chose qui s'en rapproche récemment est ce qu'il s'est passé en Turquie quand Erdogan a mis à pied un grand nombre d'enseignants et de chercheurs car ils n'étaient pas alignés sur ses positions », ajoute-t-il.
Il égrène : « Le retrait de financements, l'interdiction d'utilisation de certains mots clés dans les programmes, dans les politiques d'accompagnement de l'enseignement supérieur et de la recherche, notamment liés à la diversité, l'inclusion et l'égalité, c'est du jamais vu ».
Et ça ne s’arrête pas, en effet. Après de multiples mesures contre les agences scientifiques, le régime de Donald Trump a encore, ce mardi 1ᵉʳ avril, notifié à des milliers d’employés fédéraux des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) qu’ils étaient licenciés. Cette dernière attaque touche des divisions des CDC comme celles de la santé publique, de la prévention contre le VIH, de la santé sexuelle ou encore de la médecine du travail, indique Wired.
Du côté des NIH (National Institutes of Health), quatre directeurs ont été démis de leurs fonctions, expliquait aussi mardi 1ᵉʳ avril la revue scientifique Nature. « Ce sera l'un des jours les plus sombres de l'histoire scientifique moderne que j'ai connu dans mes 50 ans de carrière », s'est ému Michael Osterholm, épidémiologiste de l'université du Minnesota à Minneapolis, « ces pertes seront considérables pour la communauté scientifique ».
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Commentaires (2)
Modifié le 02/04/2025 à 18h16
Le 04/04/2025 à 11h21